lundi 7 août 2023

« Seigneur, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux » / "Marcher à son rythme..." ... / (436,837)

Bonjour!

Mardi 8 août 2023

Fête de saint Dominique

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Seigneur, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux » (Mt 14, 22-36 [Année A 2023])

Alléluia. Alléluia.
Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu !
C’est toi le roi d’Israël !
Alléluia. (Jn 1, 49b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Jésus avait nourri la foule dans le désert.
    Aussitôt il obligea les disciples à monter dans la barque
et à le précéder sur l’autre rive,
pendant qu’il renverrait les foules.
    Quand il les eut renvoyées,
il gravit la montagne, à l’écart, pour prier.
Le soir venu, il était là, seul.
    La barque était déjà à une bonne distance de la terre,
elle était battue par les vagues,
car le vent était contraire.

    Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux
en marchant sur la mer.
    En le voyant marcher sur la mer,
les disciples furent bouleversés.
Ils dirent :
« C’est un fantôme. »
Pris de peur, ils se mirent à crier.
    Mais aussitôt Jésus leur parla :
« Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! »
    Pierre prit alors la parole :
« Seigneur, si c’est bien toi,
ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. »
    Jésus lui dit :
« Viens ! »
Pierre descendit de la barque
et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus.
    Mais, voyant la force du vent, il eut peur
et, comme il commençait à enfoncer, il cria :
« Seigneur, sauve-moi ! »
    Aussitôt, Jésus étendit la main, le saisit
et lui dit :
« Homme de peu de foi,
pourquoi as-tu douté ? »
    Et quand ils furent montés dans la barque,
le vent tomba.
    Alors ceux qui étaient dans la barque
se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent :
« Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »

    Après la traversée, ils abordèrent à Génésareth.
    Les gens de cet endroit reconnurent Jésus ;
ils firent avertir toute la région,
et on lui amena tous les malades.
    Ils le suppliaient de leur laisser seulement
toucher la frange de son manteau,
et tous ceux qui le faisaient furent sauvés.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Les apôtres sur le lac se trouvaient dans la turbulence. Jésus les avait envoyés en mission sur une mer agitée. Et alors, il vient à leur secours d’une façon inattendue, sous l’apparence d’un fantôme. Dans nos moments de crise il y a à la fois un danger et une opportunité. Chacun fait face un jour à des crises différentes : discerner une vocation à la vie consacrée, rompre une habitude, rompre une amitié néfaste, décider, pour un couple, de vivre avec cohérence l’enseignement de l’Eglise ou simplement de prendre le Christ plus sérieusement. Dans une crise, ma volonté est tiraillée de toutes parts. Mon esprit, mon coeur et mes sentiments sont aussi engagés. 

Le chemin est rude et il y a danger à prendre celui qui est le plus facile car je pourrais bien me repentir plus tard d’avoir court-circuité ma vie et peut-être celle de quelques autres. La solution que me suggère ma foi me paraît irréelle, insaisissable pour moi. Elle semble trop hors de l’ordinaire pour moi, hors du contexte dans lequel je suis habitué. Pourtant, j’y perçois une droiture, une certaine élévation d’esprit parce que, si peu que ce soit, le Christ se laisse entrevoir à moi. Jésus permet ces situations de crise tout comme il permet que les solutions nous paraissent irréalisables. Tout cela, à cause de sa bonté. Il sait que c’est l’occasion pour nous de faire un bond en avant dans notre vie spirituelle, dans notre foi.

Quelle doit être mon attitude véritable dans un moment de crise ? Si je réfléchis bien, je vois que Dieu dans sa bonté a un dessein pour ma vie, pour chaque jour de ma vie. Si Dieu est bon et pourvoit à mes besoins, ne décevant jamais celui qui croit en lui, ce doit être que je serai très heureux si j’accepte sa volonté. Que la volonté de Dieu soit faite ! Voilà ce qui doit être mon attitude véritable, fondamentale. Avant de chercher à découvrir l’identité de cette figure énigmatique qui m’appelle, je dois me convaincre que si c’est le Christ, le Christ qui me fait signe, alors je le suivrai. Que la voix de Pierre soit la tienne : » Seigneur, si c’est toi, commande-moi de marcher sur les eaux. 

Quelquefois, le Seigneur appelle en disant : » Viens ! » et on sent qu’il nous demande de venir plus près de lui, de mettre nos pas dans les siens. D’autres fois, il nous dit : « Courage ! » car il y a un risque à prendre, le risque d’abandonner un peu de moi-même, pas pour l’amour d’une aventure mais pour l’amour de l’Amour. Il dit aussi : « C’est moi ! » et nous demande de reconnaître en lui le trésor pour lequel on devait tout abandonner. Il ajoute : « N’aie pas peur ! » et nous encourage à lui faire confiance. Et quand mon coeur est disposé à faire sa volonté, quelle qu’elle soit, alors je peux demander en toute confiance : « Est-ce toi, Seigneur ? » Ecoutons la réponse. Ecoutons attentivement.

Si Jésus dit : « Viens, » alors n’attends pas. Laisse sa tendre invitation t’attirer à lui. Le moment le plus pénible à surmonter, pour celui qui est dans le bateau, c’est la décision de sortir de l’inertie. Mais après les premiers pas, on est dans la main de Dieu. C’est un peu comme sauter en parachute. Dès qu’on quitte la sécurité de l’avion, on est à la merci de la force de gravité. Fixe ton regard seulement sur Jésus. Marcher sur les eaux, quitter mon confort et ma zone de sécurité est difficile. Ce n’est pas naturel de marcher sur les eaux ! La tentation est grande de se concentrer sur les difficultés, sur le vent, les vagues, sur le fait qu’on ne contrôle rien. Fixe ton coeur et ta volonté sur le Christ. Fie-toi sur sa force et sa puissance salvatrice. Il ne t’abandonnera pas. Il t’appelle à une certaine mission, à une certaine façon d’être, à un niveau plus élevé de foi, il te donnera les grâces nécessaires.

Jésus, si bon et miséricordieux, merci de m’appeler à te ressembler, à te suivre plus intimement. Merci de m’appeler à vivre ma vie par la foi et non pas de me fier uniquement à moi-même et à me reposer sur mes sécurités. Merci de parler à mon coeur et à m’inviter à tout risquer pour toi. Quoi que tu veuilles, Jésus, je le veux aussi. Que ta volonté soit faite et non la mienne. Marie, ma Mère, aide-moi à répéter avec toi : « Qu’il me soit fait selon ta parole. »


Abbé Philippe Link / Merci!

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Méditation

Frère Philippe Verdin

Frère Philippe Verdin

Couvent Saint Thomas d'Aquin à Lille

Marcher à son rythme


« En cours de route… » Il n’est pas fortuit que l’évangile de ce jour, en la fête de saint Dominique, commence par le mot « route ». Dominique fut un marcheur impénitent. Un marcheur. Pas un joggeur, pas un adepte du trekking soucieux de son épanouissement personnel. Un marcheur pour porter la lumière un peu plus loin, au rythme de Jésus quand il marchait sur les routes de Galilée, au rythme de son maitre qui se surnomme lui-même la petite route : Je suis la vérité la Vie et… le chemin ! Un marcheur qui se donne le temps de discuter avec celui qui est en chemin à côté de lui, il s’adapte au rythme du compagnon. Comme dans la rencontre avec les disciples d’Emmaüs.

Alors Dominique le marcheur nous ouvre la piste. Son exemple nous pousse à marcher plus loin, à notre rythme. Dominique est l’homme du passage, c’est-à-dire de la Pâque : passage des frontières, passage pour aller vers ceux qui sont différents, passage du concret au ciel par la prière – la prière, ce sentier pour aller plus loin, plus profond. Dieu nous attend là-bas.                                      

Bonne journée!

Jean-Yves 

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