samedi 4 novembre 2023

« Ils disent et ne font pas » / Dans une "Lettre au peuple de Dieu"... /(444,467)

 Bonjour!

Dimanche 5 novembre 2023

Voici la Parole de Dieu de ce dimanche...

 


ÉVANGILE

« Ils disent et ne font pas » (Mt 23, 1-12)

Alléluia. Alléluia.
Vous n’avez qu’un seul Père,
celui qui est aux cieux ;
vous n'avez qu'un seul maître, le Christ.
Alléluia. (cf. Mt 23, 9b.10b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
    Jésus s’adressa aux foules et à ses disciples,
    et il déclara :
« Les scribes et les pharisiens enseignent
dans la chaire de Moïse.
    Donc, tout ce qu’ils peuvent vous dire,
faites-le et observez-le.
Mais n’agissez pas d’après leurs actes,
car ils disent et ne font pas.
    Ils attachent de pesants fardeaux, difficiles à porter,
et ils en chargent les épaules des gens ;
mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt.
    Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens :
ils élargissent leurs phylactères
et rallongent leurs franges ;
    ils aiment les places d’honneur dans les dîners,
les sièges d’honneur dans les synagogues
    et les salutations sur les places publiques ;
ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi.
    Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi,
car vous n’avez qu’un seul maître pour vous enseigner,
et vous êtes tous frères.
    Ne donnez à personne sur terre le nom de père,
car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux.
    Ne vous faites pas non plus donner le titre de maîtres,
car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ.
    Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.
    Qui s’élèvera sera abaissé,
qui s’abaissera sera élevé. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Face à un tel évangile, il faut toujours regarder l’attitude de Jésus. L’attitude que Jésus crée dans l’Église pour tant et tant de baptisés et de prêtres qui suivent vraiment sa route. Regardons Jésus. Il procède exactement à l’envers de ce qu’il dénonce dans l’évangile. Commence-t-il par la morale ? Non, jamais. Jésus ne commence jamais par la morale, dans l’Évangile ; il commence par l’humilité : ce qui manque justement à ceux qui ont commencé par la morale.

Jésus a commencé toute sa mission par l’humilité de Nazareth… L’humilité et le silence. Il n’a rien dit au monde en entrant dans le monde… Aucune parole, d’abord l’humilité… Certes, Jésus est le Maître, le Maître par excellence. Mais le Maître au fardeau léger. Parce que son cœur est doux et humble, son fardeau est léger.

Que révèle cette humilité de Jésus ? Cette humilité de Jésus nous révèle le Père. Jésus ne prend jamais la place de son Père. Il ne conduit jamais à soi-seul. Il ne séduit pas, au sens étymologique où on conduit à soi, il ne séduit pas. Il conduit toujours au-delà de soi, il est le Chemin vers le Père. « Vous m’appelez Maître et Seigneur », dit-il aux disciples le soir du Jeudi Saint, « et vous avez raison ». Il ne nie en rien sa dignité, son titre de Maître : « Vous avez raison, car je le suis ». Mais regardons, que fait ce Maître ? Il s’humilie, il se met à genoux devant les hommes et leur lave les pieds. Il révèle un Dieu à genoux, et alors s’éclaire le vrai visage du Père. 

À partir de cette humilité fondamentale de son être, Jésus agit. Et son action est tellement marquée par cette humilité, par cette relation vis-à-vis de son Père, par cette attitude filiale, que son action est parole, est révélation, en tous ses gestes, du visage du Père. Et c’est seulement après, comme en troisième position : après cette attitude fondamentale d’humilité, après cette action, cette parole en actes, c’est seulement après que Jésus explique, qu’il dit, qu’il dit ce qu’il faut faire. « C’est un exemple que je vous ai montré afin que comme j’ai fait pour vous, vous fassiez vous aussi les uns pour les autres ».

La loi, oui, elle est bien là, mais une fois qu’on a été transpercé, fasciné, par l’humilité de Jésus Christ, par ce qu’il nous révèle du visage du Père. Il faut que le monde puisse contempler l’humilité du Seigneur Jésus, alors il voudra bien obéir à Jésus. Regardez Saint Jean-Paul II ! Comme le monde a pu contempler l’humilité de Dieu à travers lui, à travers cet homme qui, à la stupéfaction de tous, s’est abaissé pour baiser le sol des pays où il entrait. Cet homme, ce pauvre qui n’a pas caché sa faiblesse. Oui, le monde a pu pressentir quelque chose du visage de Jésus, à travers cette attitude d’humilité. Et remarquez le fruit ! Des millions d’hommes, des millions de femmes, des vieux et des jeunes, si nombreux ont pu écouter ensuite la loi de Dieu. La loi de Dieu dite avec tant de force et de courage par cet homme humble.

Voilà que le Seigneur nous dit aujourd’hui : Commence par te laisser façonner par ma présence, par mon humilité, moi qui suis le Seigneur, laisse-toi toucher par ma manière d’être. C’est la prière aussi qui nous permet cette familiarité. Et alors, tu n’auras peut-être même pas besoin de parler. Ta vie de plus en plus habitée par la mienne sera une Parole. Et quand il te faudra parler, rappeler à temps et à contre temps les droits de Dieu, les droits de chacun et chacune, alors tu seras écouté, parce qu’on reconnaîtra la voix humble, la voix de Jésus.

Abbé Philippe Link / Merci!

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Nous sommes recteurs et nous sommes aussi serviteurs : nous présidons, mais si nous servons » (Saint Augustin)

  • « Il faut être prêt à "se perdre" pour l’autre au lieu de l’exploiter, et à "le servir" au lieu de l’opprimer pour son propre bénéfice. L’"autre" personne, peuple ou nation - ne peut être considérée comme n’importe quel instrument, mais comme notre "semblable", une "aide"» (François)

  • « […] “Vous avez appris qu’il a été dit aux ancêtres… moi je vous dis" (Mt 5,33-34). Avec cette même autorité divine, il désavoue certaines "traditions humaines" (Mc 7,8) des Pharisiens qui "annulent la Parole de Dieu" (Mc 7,13) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 581)

Méditation

Prédicateur

Frère Mathieu-Marie Trommer

Couvent Sainte-Marie-du-Chêne à Nancy


Une claque

Une claque ! Voilà ce que provoque en moi cette invective de Jésus à l’égard des Pharisiens ; oui, une gifle qui questionne ma vie de religieux et de prêtre.

Car, comme les Pharisiens, je suis moi aussi dépositaire d’une autorité spirituelle : je prêche, j’enseigne, je donne les sacrements. On m’appelle mon Père. Quant à mon vêtement - l’habit blanc des Dominicains – il ne passe jamais inaperçu et ne laisse personne indifférent. Alors, ne suis pas moi-même l’un de ces Pharisiens dont Jésus dénonce la duplicité ?

Cette question ne concerne pas uniquement les prêtres ou religieux ! Si nous sommes en vérité avec nous-mêmes, nous devrons admettre l’existence - en chacun de nous - d’une inclination à l’orgueil. Personne ne peut faire l’économie de cette question : dans ma vie chrétienne, qu’en est-il des premières places, des titres d’honneur, des vêtements luxuriants, des faux-semblants et des critiques ?

Face aux dévoiements et aux hypocrisies de nos assemblées chrétiennes, Jésus nous le rappelle, nous sommes tous frères. Alors, que les uns ne critiquent pas ou ne dominent pas les autres, mais que tous se mettent au service les uns des autres, dans la simplicité et l’humilité.

Et il ajoute : « Nous n’avons qu’un seul Père, celui qui est au Cieux, un seul Sauveur Jésus-Christ, un seul maître dans la personne de l’Esprit Saint. » Alors, je m’interroge : ne pourrait-t-on pas cesser de m’appeler, de nous appeler « Père » ?  Je rêve d’un jour où nous nous appellerons tous frères, fils d’un même Père, et que nous vivions vraiment en frères et sœurs dans le Christ ... 



"Le monde dans lequel nous vivons, et que nous sommes appelés à aimer et à servir, même dans ses contradictions, exige de l'Église le renforcement de synergies dans tous les domaines de sa mission."

(Lettre au peuple de Dieu / Cité du Vatican, 25 oct. 2023)

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Bon dimanche!

Jean-Yves 


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