BONJOUR!
Mardi 14 novembre 2023
Voici la Parole de Dieu de ce jour...
ÉVANGILE
« Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir » (Lc 17, 7-10)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire...
Cette péricope a vraiment de quoi surprendre : Jésus nous confronterait-il à nouveau au Dieu terrible, exigeant, sans cœur, égoïste, etc. ? Et cela au moment même où, grâce aux paraboles de la miséricorde, nous commencions à mettre notre espérance en un Père plein de tendresse et de compassion à notre égard ?
Ainsi donc, lorsqu’après une rude vie de travail ici-bas, nous nous présenterons devant Dieu au ciel, ce sera pour nous mettre « en tenue pour le servir » ? Et nous sommes avertis : nous n’aurons pas même droit à une once de « reconnaissance d’avoir exécuté ses ordres » ! C’est à se demander si l’enfer n’est pas plus enviable que l’espérance des bienheureux !
Cette interprétation est heureusement insoutenable, car Jésus ne saurait être contradictoire, lui qui nous décrivait la joie débordante du Père accueillant son fils égaré, pour lequel il fait tuer le veau gras. Il doit donc y avoir un trésor caché dans ces paroles : à nous de le découvrir.
Pour comprendre l’enseignement du Seigneur, il faut nous souvenir qu’il ne nous demande jamais que ce qu’il accomplit en premier. C’est donc que Jésus se considère lui-même comme un « serviteur quelconque », qui n’a « fait que son devoir » en rassemblant par le sacrifice de la Croix, les enfants de Dieu dispersé que le Père lui avait confié.
N’est-il pas le bon Berger qui, après une journée de rude labeur, ne s’accorde aucun repos avant d’avoir nourri de son propre corps ceux dont il s’est fait le Serviteur ? Bien plus : ce qu’il a préfiguré le soir du Jeudi Saint en lavant les pieds de ses disciples et en instituant l’Eucharistie, il l’accomplit le lendemain en s’offrant comme le véritable Agneau de la Pâque nouvelle et définitive.
Or sur la Croix, Jésus n’a pas revendiqué la résurrection comme une « récompense » pour ses « bons et loyaux services » ou pour son obéissance ; il s’est contenté de remettre son esprit entre les mains de son Père, après avoir une dernière fois intercédé pour ses bourreaux : « Tout est accompli ; Père, j’ai mené à bien l’œuvre que tu m’as confiée ; maintenant tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix selon ta Parole ». Son holocauste, expression suprême de l’Amour, ne peut être que pure gratuité afin que tous, sans exception et sans mérite, puissent venir y puiser l’Eau vive de l’Esprit. Jésus ne se soucie pas de son avenir, car il s’en remet totalement à l’amour bienveillant de son Père, dont il sait fort bien qu’il veille sur lui et le pourvoit « de l’être, du mouvement et de la vie » en surabondance.
« De même vous aussi, quand vous aurez fait tout ce que Dieu vous a commandé… » : plût au ciel qu’un jour cela nous arrive ! Pourtant ce ne serait que le strict devoir de ceux qui ont été élevés à la dignité de serviteurs du Très-Haut. Y a-t-il honneur plus grand que celui de servir Dieu, en dispensant les biens de son Royaume qu’il nous a confiés ? Et si déjà sur terre, nous qui sommes mauvais, éprouvons une intense joie à servir nos amis gratuitement, qu’en sera-t-il lorsque nous pourrons servir dans cette même gratuité celui qui est notre Ami par excellence ?
Et si paradoxalement Dieu se réservait de nous combler en nous permettant de lui manifester notre reconnaissance par notre service désintéressé ? Il est trop clair que le Tout-Puissant n’en a guère besoin ; mais n’est-ce pas le moyen qu’il nous offre pour nous permettre de nous rapprocher de lui, de le découvrir dans son intimité, et d’expérimenter, au cœur même de ce service, la douceur de l’amour partagé ? Cet amour de charité qui fait les délices du Fils unique, de tous les Anges et de tous les Saints, bref de tous ceux qui ont accepté de le servir comme « des serviteurs quelconques ».
Entrons donc dès à présent dans ces dispositions : Dieu n’attend pas de nous l’impossible, mais que nous fassions du mieux que nous pouvons le peu qui nous est confié ; il accomplira lui-même le reste par des chemins qu’il ne nous appartient pas de connaître. Que le service désintéressé de Dieu et de nos frères n’ait d’autre but que de témoigner de notre reconnaissance pour la gratuité du salut immérité. Tout ce qui viendrait en plus serait un marchandage indigne de l’amour.
Abbé Philippe Link / Merci!
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Nous devons reconnaître la grâce sans oublier notre nature ; ne t’enorgueillis pas si tu as bien servi, parce que tu as accompli ce que tu devais faire. Le soleil fait son travail, la lune obéit ; les anges accomplissent leur mission » (Saint Ambroise)
« Si nous faisons chaque jour la volonté de Dieu, avec humilité, sans rien prétendre de Lui, ce sera Jésus Lui-même qui nous servira, qui nous aidera, qui nous encouragera, qui nous donnera force et sérénité » (Benoit XVI)
« Plus on fait le bien, plus on devient libre. Il n’y a de liberté vraie qu’au service du bien et de la justice. Le choix de la désobéissance et du mal est un abus de la liberté et conduit à "l’esclavage du péché" » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 1.733)
"Le Seigneur est tendresse et pitié."
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HYMNE : POUR QUE L'HOMME SOIT UN FILS
D. Rimaud — CNPL
Pour que l'homme soit un fils à son image,
Dieu l'a travaillé au souffle de l'Esprit :
Lorsque nous n'avions ni forme ni visage,
Son amour nous voyait libres comme lui.
Nous tenions de Dieu la grâce de la vie,
Nous l'avons tenue captive du péché :
Haine et mort se sont liguées pour l'injustice
Et la loi de tout amour fut délaissée.
Quand ce fut le jour, et l'heure favorable,
Dieu nous a donné Jésus, le Bien-Aimé :
L'arbre de la croix indique le passage
Vers un monde où toute chose est consacrée.
Qui prendra la route vers ces grands espaces ?
Qui prendra Jésus pour Maître et pour ami ?
L'humble serviteur a la plus belle place !
Servir Dieu rend l'homme libre comme lui.
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Bonne journée!
Jean-Yves
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