dimanche 19 novembre 2023

« Que veux-tu que je fasse pour toi ? – Seigneur, que je retrouve la vue » / Quelques pensées pour ma journée... / (445,995)

Bonjour!

Lundi 20 novembre 2023

Voici la Parole de Dieu de  ce jour...

ÉVANGILE

« Que veux-tu que je fasse pour toi ? – Seigneur, que je retrouve la vue » (Lc 18, 35-43)

Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis la lumière du monde, dit le Seigneur.
Celui qui me suit aura la lumière de la vie.
Alléluia. (Jn 8, 12)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Alors que Jésus approchait de Jéricho,
un aveugle mendiait, assis au bord de la route.
    Entendant la foule passer devant lui,
il s’informa de ce qu’il y avait.
    On lui apprit que c’était Jésus le Nazaréen qui passait.
    Il s’écria :
« Jésus, fils de David, prends pitié de moi ! »
    Ceux qui marchaient en tête
le rabrouaient pour le faire taire.
Mais lui criait de plus belle :
« Fils de David, prends pitié de moi ! »
    Jésus s’arrêta et il ordonna qu’on le lui amène.
Quand il se fut approché, Jésus lui demanda :
    « Que veux-tu que je fasse pour toi ? »
Il répondit :
« Seigneur, que je retrouve la vue. »
    Et Jésus lui dit :
« Retrouve la vue ! Ta foi t’a sauvé. »
    À l’instant même, il retrouva la vue,
et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu.
Et tout le peuple, voyant cela,
adressa une louange à Dieu.

            – Acclamons la Parole de Dieu. 

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Commentaire...

La guérison de l’aveugle de Jéricho est le dernier miracle accompli par Jésus avant d’entrer dans sa Passion. Il en constitue donc probablement une clé de lecture. 

La foule « arrive », entourant Jésus qui « passe ». Le cortège est bien organisé : certains « marchent en tête » sans doute pour frayer un chemin au milieu des curieux qui se pressent sur le passage du Rabbi. La péricope n’attribue pas de rôle particulier aux disciples, qui semblent immergés dans le groupe anonyme. Animés par les mêmes sentiments que ceux qui se pressent autour du Maître, ils cherchent à s’assurer une bonne place, dans l’entourage immédiat de celui qui s’apprête sans aucun doute à établir son Règne à Jérusalem. 

Saint Luc vient en effet de préciser dans les versets qui précèdent immédiatement notre récit, que les Douze eux-mêmes « ne comprirent rien » à la troisième annonce de la Passion : « le sens de ces paroles leur restait caché, et ils ne voyaient pas de quoi Jésus parlait » (Lc 18, 34). Bref : ils sont aveugles mais n’en ont aucune conscience.

Face à ces personnages en mouvement : Bar Timée – nous connaissons son nom par l’Évangile de Saint Marc – est « assis au bord de la route », immobile, incapable d’aucune initiative et totalement dépendant de son entourage. Pourtant du fond de sa nuit, il a perçu bien plus profondément qui est Jésus que ceux qui l’entourent et prétendent l’assister dans ses projets. Alors qu’on l’informe du passage de « Jésus le Nazaréen » (origine géographique), il crie son espérance en s’adressant à « Jésus, fils de David » (origine transcendante), ce qui est incontestablement un titre messianique. Paradoxalement, l’aveugle a discerné l’identité de Notre-Seigneur plus sûrement que ceux qui prétendent voir ; peut-être parce que dans sa pauvreté, il a renoncé à toute ambition et s’est ouvert à la lumière de la grâce. Il ne prétend pas imposer à Jésus ses projets : il se contente de crier vers lui sa détresse et d’invoquer sa pitié ; ce qui suppose qu'il croit en sa compassion et s’en remet d’avance à son discernement. Cette foi confiante libère la puissance de l’Esprit : « Vois ». Il recouvre la vue, mais l’intervention de Jésus est bien plus qu’un simple acte thaumaturgique puisqu’il ajoute : « Ta foi t’a sauvé ». Ce salut est explicité dans l’attitude adoptée par le miraculé : « Il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu ». « Suivre Jésus » est le propre du disciple ; l’aveugle se met en route à la suite du Christ alors que celui-ci monte à Jérusalem pour y vivre sa passion. Il le suit « en rendant gloire à Dieu », car à la lumière de l’Esprit – et contrairement aux Douze – il « se mit à voir » le mystère de grâce que Jésus s’apprête à accomplir à travers l’humiliation de la Croix.

« Voyant cela », la foule, devenue « le peuple », « adressa, elle aussi, ses louanges à Dieu ». On peut se demander sur quoi porte le « voir » de la foule ? Il est peu probable que ce soit le miracle accompli par Jésus en faveur de l’aveugle : Notre-Seigneur a accompli tant d’autres prodiges qui ne suscitèrent pas cette réaction. L’évangéliste suggère plutôt que c’est lorsque les hommes « voient » le mystère de la Passion avec les yeux de la foi, qu’ils deviennent « le sacerdoce royal, la nation sainte, le peuple qui appartient à Dieu, chargé d’annoncer les merveilles de celui qui nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 P 2, 9). La véritable guérison dont la foule des disciples – et en particulier les Douze – ont besoin bien plus que Bar Timée, est de croire en la Parole de leur Maître qui leur révèle le sens de la Croix. Alors seulement leurs yeux s’ouvriront et ils pourront eux-aussi suivre Jésus en rendant gloire à Dieu, entraînant à leur suite le peuple de ceux qui croiront en leur parole.

Seigneur je confesse ma cécité ; je crois, mais augmente ma foi. J’ai tant de mal à entrer dans la logique de ta Passion : ne pouvais-tu pas sauver le monde par un autre chemin ? Ne pouvais-tu pas vaincre le Prince de ce monde dans l’éclat de la puissance ? Moi aussi, comme les Douze, je voudrais t’enseigner les voies de la sagesse humaine pour éviter la folie de la Croix, oubliant que “la folie de Dieu est plus sage que l’homme et que la faiblesse de Dieu est plus forte que l’homme” (1 Co 1, 25). Pardon Seigneur d’être si lent à croire que ta toute-puissance se déploie dans la faiblesse (cf. 2 Co 12, 9) : donne-moi de consentir à mes vendredis saints, afin de pouvoir accéder aux matins de Pâque.

Abbé Philippe Link / Merci!

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Par la prière nous parvenons à être avec Dieu. La prière est la sécurité des marins » (Saint Grégoire de Nysse)

  • « Quand le cri de l’humanité, comme celui de Bartimée, se répète encore plus fort, il n’y a pas d’autre réponse que de faire nôtres les paroles de Jésus et surtout d’imiter son cœur. Aujourd’hui c’est le temps de la miséricorde ! » (François)

  • « La foi nous fait goûter comme à l’avance la joie et la lumière de la vision béatifique, but de notre cheminement ici-bas. Nous verrons alors Dieu "face à face" (1Cor 13,12), "tel qu’il est" (1Jn 3,2). La foi est donc déjà le commencement de la vie éternelle […] » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n°163)

Méditation

Frère Antoine de la Fayolle

Frère Antoine de la Fayolle

Couvent Saint Anne à Rennes

Étincelle de foi


Très certainement, notre aveugle avait entendu parler des guérisons que Jésus a faites, y compris celle du paralytique. J’imagine qu’avec d’autres compagnons d’infortune, ils se retrouvaient le soir pour lutter contre le froid et les dangers de la nuit. En même temps qu’ils partagent leur maigre butin de la journée pour le dîner, ils échangent les nouvelles, les cancans. Sûrement, ils ont beaucoup parlé de Jésus. Les uns étant plutôt sceptiques sur ses miracles, les autres enthousiastes. Les premiers disent que les personnes guéries n’étaient pas vraiment malades, les autres constatent que les miraculés sont transfigurés ; et le plus étonnant était qu’il n’y avait pas que le corps qui avait été guéri. Dans leur âme, ils avaient été transformés.

Notre aveugle a bien dû rencontrer un de ces malades dont la vie a été chamboulée par Jésus. La guérison lui a fait comprendre autrement cette prophétie d’Isaïe qu’il entend régulièrement à la synagogue : « Voici votre Dieu… Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds. » (Is 35, 5) Aussi notre aveugle a maintenant le cœur brûlant, désireux de pouvoir rencontrer enfin ce Jésus. 

Le jour où il entend que Jésus passe à côté, plus rien ne l’empêche d’appeler celui qui peut le libérer. Il ne craint pas de se faire mal voir par ces gens qui lui donnait une piécette par charité. Il n’a pas peur de leur résister quand ils lui ordonnent de se taire : en Jésus, c’est Dieu qui est présent ! Mendiant de Dieu, m’arrive-t-il d’échanger à propos des signes que je vois, que je cherche ? 

Extrait de Lumières dans la Bible (2020)

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HYMNE : DIEU, CE MONDE ÉTAIT ENCORE ABSENT

D. Hameline — CNPL

Dieu, ce monde était encore absent
Que déjà, depuis toujours,
Toi, Parole en nos commencements,
Tu portais le poids des choses.
Toi qui penses, toi qui crées,
L'univers en toi repose.

Dieu, quand l'homme eut habité le temps,
Y jetant ses propres cris,
Toi, Parole en nos événements,
Tu déroules notre histoire.
Toi qui juges, toi qui sauves,
Jésus Christ nous dit ta gloire.

Dieu, nos fleuves vont charriant leurs eaux,
Ignorant des lendemains,
Toi qui tiens déjà le dernier mot,
Tu connais le Jour et l'Heure.
Toi qui aimes, qui accueilles,
Tu prépares la Demeure.

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"L'Église se renouvelle sans cesse par l'onction du Christ."

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Dieu nous donne ce qu'il faut pour produire des fruits.

(Des talents)

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Quelques pensées...

"Sois le gardien de la porte de ton cœur."

"Là où Dieu habite en moi, aucune blessure ne peut m'atteindre."
(Anselm Grün)

«Au milieu de nous est à l'oeuvre la gestation humble et cachée, mais réelle, du Royaume des cieux.»
(Michel Wackenheim)

«L'espérance exige une vision positive et bonne du monde.»
(Ramon Martinez de Pison)

«Que l'espérance soit ta musique intérieure.»
(Ermes Ronchi)

«L'espérance aime les nouveaux départs au lever  du soleil.»
(Ermes Ronchi)


(Merci à la personne qui m'a fourni cette magnifique photo.)

Bonne journée!

Jean-Yves 

1 commentaire:

Gilles Lemieux a dit…

Profusion de bons mots et pensées en ce jour pour cette belle scène d'évangile inspirante et qui m'appelle à crier vers Jésus à mon tour et me laisser dire par Lui: ''Que veux-tu que je fasse pour toi?''

Merci Jean-Yves pour tout ce travail de recherche et de collation.