samedi 16 décembre 2023

« Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas » / ((448,482)

 Bonjour!

Dimanche 17 décembre 2023

Voici la Parole de Dieu de ce jour...



ÉVANGILE

« Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas » (Jn 1, 6-8.19-28)

Alléluia. Alléluia.
L’Esprit du Seigneur est sur moi :
il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres.
Alléluia. (cf. Is 61, 1)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Il y eut un homme envoyé par Dieu ;
son nom était Jean.
Il est venu comme témoin,
pour rendre témoignage à la Lumière,
afin que tous croient par lui.
Cet homme n’était pas la Lumière,
mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.

Voici le témoignage de Jean,
quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem
des prêtres et des lévites
pour lui demander :
« Qui es-tu ? »
Il ne refusa pas de répondre, il déclara ouvertement :
« Je ne suis pas le Christ. »
Ils lui demandèrent :
« Alors qu’en est-il ?
Es-tu le prophète Élie ? »
Il répondit :
« Je ne le suis pas.
– Es-tu le Prophète annoncé ? »
Il répondit :
« Non. »
Alors ils lui dirent :
« Qui es-tu ?
Il faut que nous donnions une réponse
à ceux qui nous ont envoyés.
Que dis-tu sur toi-même ? »
Il répondit :
« Je suis la voix de celui qui crie dans le désert :
Redressez le chemin du Seigneur,
comme a dit le prophète Isaïe. »
Or, ils avaient été envoyés de la part des pharisiens.
Ils lui posèrent encore cette question :
« Pourquoi donc baptises-tu,
si tu n’es ni le Christ, ni Élie, ni le Prophète ? »
Jean leur répondit :
« Moi, je baptise dans l’eau.
Mais au milieu de vous
se tient celui que vous ne connaissez pas ;
c’est lui qui vient derrière moi,
et je ne suis pas digne
de délier la courroie de sa sandale. »

Cela s’est passé à Béthanie, de l’autre côté du Jourdain,
à l’endroit où Jean baptisait.

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

« Gaudete, réjouissez-vous ! »
C’est l’appel de ce dimanche. C’est l’appel de Saint Paul, nous l’avons entendu dans la deuxième lecture : « Frères soyez toujours dans la joie ».
Remarquez, peut-être à notre surprise, que cet appel n’est pas un conseil ni un souhait, c’est un impératif ! « Soyez toujours dans la joie, c’est ce que le Seigneur attend de vous dans le Christ ».
Et nous pouvons être étonnés : La joie, est-ce que cela se commande ?
Il faut répondre : celle-là oui, cette joie dont il s’agit, oui. Elle est ce qu’attend le Seigneur de nous. Il ne s’agit donc pas de la joie comme simple sentiment
(car effectivement les sentiments ne dépendent pas toujours de nous), mais d’une sorte de décision de joie. Comment se décider à la joie ? Saint Paul l’explique ensuite : « Priez sans relâche », et surtout, « rendez-grâce en toute circonstance ».

L’action de grâces, voilà le secret, voilà la décision qui nous ouvre à la joie du cœur, cette joie qui est effectivement bien plus profonde que le flux de nos sentiments. Le chrétien est peut-être d’abord quelqu’un qui rend grâce, du moins il devrait l’être. L’action de grâces, la reconnaissance envers Dieu, est la grande clé de la vie spirituelle ; et à vrai dire, parce qu’elle est si précieuse, elle n’est pas non plus sans combat…
Mais encore une fois, « C’est cela que le Seigneur attend de nous dans le Christ », nous a dit Saint Paul. Alors contemplons un peu ce mystère de l’action de grâces.

D’abord une fausse idée : on imagine parfois que dire merci à Dieu est une simple règle de bienséance spirituelle, si l’on veut, et on s’efforcerait presque de dire merci à Dieu comme pour le contenter, le satisfaire (comme lorsque nous étions enfants, il fallait se rappeler au bon moment le mot magique, « merci », pour satisfaire, par exemple notre grand-mère, et recevoir un bonbon).
Mais l’action de grâces serait-ce vraiment d’abord pour contenter Dieu, pour lui rendre simplement un peu de son dû ? N’est-ce pas un peu enfantin de le penser ? Est-ce que Dieu mesure son amour à notre gratitude, lui qui est gratuité infinie, lui qui nous a tout donné sur la croix alors que nous étions si ingrats à ce moment ?

Non, il n’y a pas de calcul dans les dons de Dieu. Même pas ce dernier petit chantage d’un merci, qui serait nécessaire pour le satisfaire. On ne rend pas grâce à Dieu par simple politesse, comme on donne un petit pourboire à quelqu’un qui nous a rendu service, non, et c’est cela qui est important : il faut, il faut quand même rendre grâce, mais pour se laisser transformer par la grâce. Et c’est autre chose…

Rendre grâce : c’est à la fois découvrir l’action de Dieu dans ma vie et aussi me disposer, me prêter à cette action de Dieu. C’est une double attitude inséparable où je deviens comme l’argile entre les mains de Dieu (eh oui, cela il l’attend de moi) double attitude, où je prends conscience de la grâce déjà donnée pour m’ouvrir à la grâce à venir, pour me préparer à la grâce que Dieu prépare toujours dans son infinie gratuité.

Remarquons que c’est le mouvement profond, le mystère de la vie de Jean-Baptiste, Jean-Baptiste, dont le nom est « Dieu fait grâce ».
Jean-Baptiste a assimilé toute la grâce passée, toute celle d’Israël, de la première alliance, et du coup comme d’un même mouvement, il est totalement ouvert et disponible à la grâce inouïe encore à venir, à l’avènement du Christ, à l’alliance nouvelle et éternelle. Parce qu’en lui habite la mémoire de la première alliance dans le passé, en lui habite l’espérance de la nouvelle alliance. Parce qu’il sait rendre grâce pour ce qui a été donné, il est ouvert à la grâce qui va être donnée. Tout en lui est marqué par l’action de grâces.

L’action de grâces, comme Jean-Baptiste, est une sorte de charnière. En prenant l’habitude de remercier le Seigneur, je comprends peu à peu à quel point il s’est rendu présent dans le passé. Je découvre tout ce qui en moi vient de lui. Je pose finalement un regard de foi sur mon existence. Je la vois conduite par Dieu. Même à travers les épreuves, je vois ma vie passée comme une histoire d’alliance, et cela peu à peu, c’est l’autre côté de la charnière, crée au fond de moi une certaine humilité et une certaine joie, qui me font espérer en Dieu pour l’avenir, me remettre entre ses mains pour l’avenir entre ses mains à lui, qui a été si fidèle avec moi.

Tu le vois, Seigneur, ton peuple se prépare à célébrer la naissance de ton Fils ; dirige notre joie vers la joie d’un si grand mystère, pour que nous fêtions notre salut avec un cœur vraiment nouveau.

Philippe Link, prêtre / Merci!

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Méditation

Prédicateur

Frère Mathieu-Marie Trommer

Couvent Sainte-Marie-du-Chêne à Nancy


« Je ne suis pas »

Pour comprendre l’enjeu de cette page d’Évangile, il faut avoir à l’esprit que l’époque de Jésus bouillonne dans l’attente du Messie.

Or, voici que surgit un homme déconcertant et plein d’autorité. Il exhorte à la repentance ; vers lui se presse une grande foule... On était donc en droit de se demander si cet homme, aussi étrange soit-il, n’était pas le Messie tant attendu ? « Je ne suis pas le Christ », déclare Jean. Mais, peut-être est-il au moins Elie le précurseur (Mal 3, 23) ?  Ou alors le Prophète annoncé à Moïse (Dt 18, 18) ? « Je ne le suis pas. »

Elle est intéressante, cette réponse de Jean : « Je ne suis pas ». Jean, en effet, sait, en toute justice, qu’il n’est rien devant celui qui doit venir. Il ne s’estime même pas digne du travail réservé à l’esclave : déchausser son maître... 

Pourtant, Jésus dira de lui qu’il fut le plus grand des enfants des hommes ! Mais alors qui est-il ? Jean est le témoin, la voix qui annonce le Verbe, la lampe qui annonce la Lumière, « je ne suis pas » qui désignera « Je Suis ».

Le témoignage humble et authentique de Jean-Baptiste est pour chacun de nous un exemple stimulant :  être chrétiens, être disciples de Jésus, c’est faire de nos paroles, de nos actes et de toute notre vie un témoignage qui tourne les regards vers le Christ. Ni plus, ni moins.

Bon dimanche!

Jean-Yves

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