vendredi 5 juin 2020

« Cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres » / (321,964)

Bonjour!
Samedi 6 juin 2020

51 – DEUX PETITES MONNAIES DE CUIVRE – Radialistas

Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres » (Mc 12, 38-44)
Alléluia. Alléluia.

Heureux les pauvres de cœur,

car le royaume des Cieux est à eux !

Alléluia. (Mt 5, 3)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,

    dans son enseignement, Jésus disait :

« Méfiez-vous des scribes,

qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat
et qui aiment les salutations sur les places publiques,
    les sièges d’honneur dans les synagogues,
et les places d’honneur dans les dîners.
    Ils dévorent les biens des veuves
et, pour l’apparence, ils font de longues prières :
ils seront d’autant plus sévèrement jugés. »

    Jésus s’était assis dans le Temple

en face de la salle du trésor,

et regardait comment la foule y mettait de l’argent.

Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes.
    Une pauvre veuve s’avança
et mit deux petites pièces de monnaie.
    Jésus appela ses disciples et leur déclara :
« Amen, je vous le dis :
cette pauvre veuve a mis dans le Trésor
plus que tous les autres.
    Car tous, ils ont pris sur leur superflu,
mais elle, elle a pris sur son indigence :
elle a mis tout ce qu’elle possédait,
tout ce qu’elle avait pour vivre. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire...
Jésus appelle ses disciples et leur dit « Amen, je vous le dis … ». Cette interpellation donne le sens et oriente la lecture de cette anecdote. Jésus nous apprend en effet à changer notre regard sur le monde, il nous explique comment lui le voit, comment lui l’évalue. Nous serons ainsi davantage capables de comprendre le monde où nous vivons, et, surtout, nous serons plus capables de comprendre et de connaître le Dieu que nous aimons.
La première opposition est facile à dépasser. Il y a là des gens riches, certains très riches, facilement reconnaissables et donnant avec ostentation de généreuses offrandes au temple. Leur geste n’est pas critiqué par Jésus. Heureusement que les riches peuvent donner plus ! Heureusement qu’ils ont le sens du partage !
Vient ensuite une pauvre veuve. Elle donne trois fois rien, c’est-à-dire rien. Il n’y a rien en elle qui attire le regard : si Jésus n’avait pas attiré l’attention des disciples, qui l’aurait remarquée ? Mais Jésus regarde les pauvres, tous, personnellement. Jésus est d’ailleurs capable de voir que cette pauvre femme donne tout ce qu’elle a pour vivre. Si on voulait donner une traduction littérale du dernier verset, nous dirions « elle a donné toute sa vie » ! La formule fait frémir. Dans l’humilité et le silence, une femme a donné plus que les riches qui paradent, honorés de nos regards et de nos discours de remerciements. Eux n’ont pas mis leur vie en danger. Cette femme nous est donnée en exemple par Jésus, elle devient un modèle pour tout disciple : ce qui importe est de se donner soi-même, sans rien retenir.
Mais en rester là serait oublier la moitié de l’évangile que nous venons de lire. Qu’avait Jésus en tête quand il a remarqué cette veuve ? Il venait de s’en prendre aux scribes, « qui se plaisent à circuler en longues robes, à recevoir les salutations sur les places publiques », et « qui dévorent les biens des veuves » ! Dans la situation qu’il souligne, Jésus ne voit pas seulement le contraste entre ceux qui ne se donnent qu’à moitié, ou qui ne donnent rien, et ceux qui donnent leur vie ; Jésus voit un système implacable qui tue l’innocent et le dévore. Cette veuve donne tout ce qu’elle possède, mais c’est pour engraisser des scribes qui ne s’impliquent pas eux-mêmes dans l’obligation de l’offrande. La pauvre femme investit tout ce qu’elle a pour  vivre dans la construction d’un temple dont il ne restera pas pierre sur pierre. Ainsi son geste n’est vu de personne, il ne sera accueilli par personne, il sera dévoré par des rapaces, et il restera même sans effet (deux piécettes ne sont rien face aux besoins de la construction du temple) !
Oui, cette femme est bien le modèle donné aux disciples que nous sommes… Choisir de suivre Jésus est accepter de passer par la Croix. En effet, qui est l’innocent broyé par le système, l’innocent dévoré par l’implacable logique humaine s’enferrant dans son péché, qui est le cœur pur déchiré par la froideur implacable de ses frères devenus incapables de l’accueillir, sinon Jésus lui-même ? Ainsi, quand Jésus attire l’attention de ses disciples sur la pauvre veuve, il les prépare à comprendre le scandale de la Croix, un événement insignifiant pour les hommes, une vie offerte à ceux qui ne donnent rien et qui s’emparent avec avidité du don de Dieu, une offrande qui semblera ne rien apporter, ne rien changer, qui n’empêchera même pas les siens de trahir…
Aujourd’hui Jésus nous invite à convertir notre regard, à changer notre façon de penser, pour que nous puissions le suivre sur les chemins déconcertants de l’évangile. Car Dieu a choisi de déployer sa force dans notre faiblesse, il a décidé de manifester la lumière de sa victoire aux cœurs de nos ténèbres, il veut faire jaillir sa vie du sein de notre mort. Pour vivre cette rencontre inouïe, il nous faut nous abandonner à des circonstances sans perspectives, il nous faut nous investir dans des projets de vie qui semblent sans avenir aux yeux du monde (et souvent aux nôtres), il nous faut mettre dans le tronc des étroites exigences du quotidien « toute notre vie ».
Que l’Esprit de Pentecôte, venu nous enseigner toute chose nouvelle, ouvre nos yeux à la réalité du monde, qu’il nous apprendre à connaître Jésus pour le reconnaître en toute circonstance et nous donne la force de le suivre fidèlement où qu’il nous entraîne, sûrs que là est la vraie vie, confiants dans la promesse du Père.
Abbé Philippe Link - Merci!
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«La joie de l'Évangile est là pour être partagée: "il n'y a rien de mieux à transmettre aux autres" (264). L'Évangile est fait pour déborder en nous, pour nous faire sortir dans notre voisinage et dans notre monde (cf.120). Comme le dit le pape François, une Église qui a fait profondément l'expérience de la miséricorde de Dieu "vit un désir inépuisable d'offrir la miséricorde" (24); en fait, en répondant à la grande miséricorde de Dieu, elle est appelée à une "révolution de la tendresse" (88).
(Mgr Donald Bolen dans: Outil de réflexion et de discussion sur la lettre du pape François
 sur la proclamation de l'Évangile dans le monde d'aujourd'hui.)
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Méditation
(2 Timothée 4, 1-8) Devant la montée des courants spirituels de toutes sortes, des religions "à la carte" où chacun, chacune se choisit des croyances qui lui conviennent, comment annoncer l'Évangile? 
Comment exprimer à notre monde, assoiffé de nouveauté,
 toute la fraîcheur du message évangélique?
(Prions en Église)
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Quel est l'essentiel de notre foi, de notre religion?
Comment le transmettre dans notre monde actuel?
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Il sera essentiel en tous cas de parler de la miséricorde 
et d'offrir la miséricorde au monde...
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«Je préfère une Église accidentée, blessée et sale 
pour être sortie par les chemins, 
plutôt qu'une Église malade de la fermeture et du confort
 de s'accrocher à ses propres sécurités"
 (François, pape)
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UNE HISTOIRE INSPIRANTE
« Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts. » Isaac Newton
« Voici l’histoire de deux frères qui s’aimaient beaucoup et vivaient en parfaite harmonie dans leur ferme jusqu’au jour où un conflit éclata entre eux. Les deux frères vivaient du travail de leurs champs. Ils cultivaient ensemble et récoltaient ensemble. Ils avaient tout en commun. Tout commença par un malheureux malentendu entre eux. Mais peu à peu, le fossé se creusa jusqu’au jour où il y eut une vive discussion puis un silence douloureux qui dura plusieurs semaines.
Un jour quelqu’un frappa à la porte du frère aîné. C’était un homme à tout faire qui cherchait du travail. Quelques réparations à faire… – Oui, lui répondit-il, j’ai du travail pour toi. Tu vois, de l’autre côté du ruisseau vit mon frère cadet. Il y a quelques semaines, il m’a offensé gravement et nos rapports se sont brisés. Je vais lui montrer que je peux aussi me venger. Tu vois ces pierres à côté de ma maison? Je voudrais que tu en construises un mur de deux mètres de haut, car je ne veux plus le voir.
L’homme répondit:
– Je crois que je comprends la situation. L’homme aida son visiteur à réunir tout le matériel de travail puis il partit en voyage le laissant seul pendant toute une semaine.
Quelques jours plus tard, lorsqu’il revint de la ville, l’homme à tout faire avait déjà terminé son travail. Mais quelle surprise! Au lieu d’un mur de deux mètres de haut, il y avait un pont. Précisément à ce moment, le frère cadet sortit de sa maison et courut vers son aîné en s’exclamant:
– Tu es vraiment formidable! Construire un pont alors que nous étions si fâchés! Je suis fier de toi!
Pendant que les deux frères fêtaient leur réconciliation, l’homme à tout faire ramassa ses outils pour partir.
– Non, attends! lui dirent-ils. Il y a ici du travail pour toi.
Mais il répondit:
– Je voudrais bien rester, mais j’ai encore d’autres ponts à construire… » ( Hermel Lahey, ptre. / Merci à Réjean Lévesque de la transmettre.)
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Une photo de la Bretagne, un coin de fraîcheur...
(Merci à Patrick Dubois de nous l'avoir fait découvrir.)
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Bonne journée!
Jean-Yves

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