dimanche 13 mars 2011

- Le désir de Dieu: que nous vivions selon sa Parole... Le péché, nous avons à le combattre...

Bonjour!


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Ce petit moineau est comme en réflexion...
Peut-être que toute cette neige était comme un désert...
- Je l'ai photographié de mon bureau à l'évêché - Jean-Yves
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Chez-nous, on a avancé l'heure aujourd'hui...

Premier dimanche du Carême

Voici la Bonne Nouvelle de ce jour...

Texte de l'Évangile (Mt 4,1-11): Alors Jésus fut conduit au désert par l'Esprit pour être tenté par le démon. Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Le tentateur s'approcha et lui dit: «Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains». Mais Jésus répondit: «Il est écrit: Ce n'est pas seulement de pain que l'homme doit vivre, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu». Alors le démon l'emmène à la ville sainte, à Jérusalem, le place au sommet du Temple et lui dit: «Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas; car il est écrit: Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et: Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre». Jésus lui déclara: «Il est encore écrit: Tu ne mettras pas à l'épreuve le Seigneur ton Dieu». Le démon l'emmène encore sur une très haute montagne et lui fait voir tous les royaumes du monde avec leur gloire. Il lui dit: «Tout cela, je te le donnerai, si tu te prosternes pour m'adorer». Alors, Jésus lui dit: «Arrière, Satan! car il est écrit: C'est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, et c'est lui seul que tu adoreras». Alors le démon le quitte. Voici que des anges s'approchèrent de lui, et ils le servaient.

Pour notre réflexion...


(Des parties du texte de la réflexion - homélie -  de Louise Leblanc,
agente de pastorale à Saint-Roch/Sainte-Louise)

L’évangile se situe immédiatement près le baptême de Jésus alors qu’il s’entend dire : « Tu es mon fils bien-aimé; en toi j’ai mis tout mon amour ». C’est une expérience vécue qui amènera Jésus à justifier toute son existence. Et voilà que, sans tarder, l’Esprit le pousse au désert « Pour être tenté par le démon ». Et les premiers mots du tentateur viennent jeter un doute sur la révélation de son baptême : « Si tu es le Fils de Dieu… »

Nous ne pouvons réduire cet épisode à une question de nourriture, de prestige ou de pouvoir car ce qui est en jeu ici c’est l’identité même de Jésus et la manière dont il doit la vivre.

Le tentateur veut faire croire que le Fils de Dieu devrait être une sorte de magicien qui pourrait à son gré se dérober aux lois de la nature, d’être un surhumain quoi ! On doit avouer que, nous aussi, on aimerait qu’il en soit ainsi parfois, que le Christ puisse régler nos problèmes d’un coup de baguette magique. (...)

Jésus est tenté ; c’est la preuve qu’il est un être humain. Sa tentation n’est pas une faute, c’est la condition de sa liberté humaine. Jésus n’a pas fait semblant d’être un homme, il l’a été. Il est renvoyé à sa nudité, à sa vulnérabilité, son identité. Qui suis-je ? Le Fils du Père ? Vraiment ?

(...) Être soi-même, Jésus a fait ce choix et il assumera jusqu’au bout et pleinement sa fragilité d’être humain. Il en fait une occasion de rencontrer son Père, notre Père, de faire l’expérience que « Ce n’est pas seulement de pain que l’homme et la femme doivent vivre ». Être le Fils de Dieu en acceptant ses limites humaines, Jésus le concrétisera toute sa vie jusqu’à la croix.
Par sa victoire dans le désert, Jésus ouvre pour nous un chemin vers cette vérité : que notre fragilité humaine n’est pas monstrueuse. Nous pouvons l’accueillir tout autant que nos forces et en faire un lieu de rencontre avec Dieu. Le péché n’est pas dans le fait d’être vulnérable, ni même d’avoir des doutes. Le péché est de croire que Dieu nous en aime moins et que nous devrions nous en cacher. Et même prétendre que ces limites n’existent pas.

Ces quarante jours que l’on vit ne sont pas seulement un temps pour nous imposer des privations comme autrefois mais c’est surtout un moment pour affronter les fausses images que nous avons de nous-mêmes, ou que d’autres se font de nous, de Dieu aussi, pour pouvoir arriver à trouver notre paix dans la vérité. Bien des personnes ont l’image d’un Dieu qui regarde le cœur pour condamner. Cette idée est un de nos plus grands obstacles. Le Père ne peut que nous dire : « Tu es ma fille ou mon fils bien-aimé ». Pour nous aimer Dieu n’exige pas de nous que nous soyons des surhumains.

Le désert est par définition un lieu de solitude, de nature sauvage et inoccupée. Si nous faisons silence et nous nous imposons de la solitude nous pouvons faire l’expérience du désert et découvrir notre identité ainsi qu’accepter notre vulnérabilité. Et par le fait même nous pourrons mieux vivre la communion et la solidarité. Si nous acceptons nos limites alors nous ouvrons un espace pour l’autre et sa richesse qui vient en aide à notre pauvreté. Le prochain devient nécessaire à notre vie. La culture dans laquelle nous vivons est friande d’autonomie : être capables de se débrouiller seuls, vivre sans rien devoir à personne, surtout ne pas être un fardeau pour les proches et les voisins… chacun dans sa cour, chacun sa piscine, chacun sa voiture… Toutes ces choses ne sont pas mauvaises en soi. L’économie domine le monde comme jamais auparavant. Le luxe l’emporte sur les besoins essentiels, l’être humain est réduit au rôle de consommateur aveugle. Pourtant c’est de cette façon que l’on crée des inégalités et de l’exclusion. Notre plus grande richesse n’est pas ce que nous accumulons mais la mesure avec laquelle nous accueillons ce que l’autre souhaite nous offrir. Cet accueil n’est possible que si nous acceptons qu’il nous manque quelque chose.

Le carême est un moment précieux pour nous ramasser. Dans la vie de tout être humain, arrive un moment ou il faut faire un choix : je continue les études ou je cherche un emploi ? Nous vivons en couple ou nous nous marions ? Nous décidons d’avoir un autre enfant ou nous attendons un peu ? Nous empruntons et faisons construire ou nous restons en location ? Nous restons dans notre maison ou allons dans une résidence pour personnes âgées ? De la réponse que l’on donnera dépendra le reste de notre vie. Il faut choisir et ce n’est pas simple.

À ce moment-ci, nous avons une décision importante à prendre. Il ne suffit pas de recevoir pieusement les cendres et d’être présent aux principaux offices. Le carême est une marche, une montée, un mouvement. Il nous est demandé de nous débarrasser de ce qui entrave notre route vers notre authenticité, notre détenteur du titre de fils et filles de Dieu. Les tentations de Jésus sont le miroir des questions qui se posent tout au long de notre vie. Est-ce que je désire être moi-même ou la réplique que la publicité me propose ? À chacun et chacune de nous de démasquer les idoles qui nous fascinent et de poser des actes libres, éclairés par la Parole de Dieu. C’est difficile ?

Ce que Matthieu nous dit c’est que nous avons le pouvoir de choisir entre la nourriture matérielle ou la nourriture spirituelle, entre le paraître ou l’être et entre le pouvoir de posséder ou le pouvoir de servir.

Prenons courage ! N’ayons pas peur des tentations ; elle sont nécessaire et elles font partie de notre réalité humaine et chrétienne et c’est la preuve que nous avons le choix, que nous sommes libres et que nous sommes vivants. À nous de choisir ! Et nous avons quarante jours pour reconnaître que nous sommes à la fois pécheurs et sauvés car le Seigneur regarde le cœur!  Bon carême !    - Louise Leblanc, agente de pastorale.
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Bon dimanche!
Jean-Yves
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