mardi 10 mars 2020

« Ils le condamneront à mort » (Mt 20, 17-28) / (312,618)

Bonjour!
Mercredi 11 mars 2020


Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Ils le condamneront à mort » (Mt 20, 17-28)
Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus !
Moi, je suis la lumière du monde, dit le Seigneur.
Celui qui me suit aura la lumière de la vie.
Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus ! (Jn 8, 12)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus, montant à Jérusalem,
prit à part les Douze disciples
et, en chemin, il leur dit :
« Voici que nous montons à Jérusalem.
Le Fils de l’homme sera livré
aux grands prêtres et aux scribes,
ils le condamneront à mort
et le livreront aux nations païennes
pour qu’elles se moquent de lui,
le flagellent et le crucifient ;
le troisième jour, il ressuscitera. »

Alors la mère des fils de Zébédée
s’approcha de Jésus avec ses fils Jacques et Jean,
et elle se prosterna pour lui faire une demande.
Jésus lui dit :
« Que veux-tu ? »
Elle répondit :
« Ordonne que mes deux fils que voici
siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche,
dans ton Royaume. »
Jésus répondit :
« Vous ne savez pas ce que vous demandez.
Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? »
Ils lui disent :
« Nous le pouvons. »
Il leur dit :
« Ma coupe, vous la boirez ;
quant à siéger à ma droite et à ma gauche,
ce n’est pas à moi de l’accorder ;
il y a ceux pour qui cela est préparé par mon Père. »
Les dix autres, qui avaient entendu,
s’indignèrent contre les deux frères.
Jésus les appela et dit :
« Vous le savez :
les chefs des nations les commandent en maîtres,
et les grands font sentir leur pouvoir.
Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi :
celui qui veut devenir grand parmi vous
sera votre serviteur ;
et celui qui veut être parmi vous le premier
sera votre esclave.
Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi,
mais pour servir,
et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire...
Tout en marchant, « Jésus prend à part les Douze » pour les avertir de ce qu’ils auront à affronter à Jérusalem. Avec un réalisme émouvant, Notre-Seigneur leur expose le sort qui l’attend dans la Ville Sainte, mais aussi le triomphe de Pâques au troisième jour.
La mère de Jacques et de Jean, pensant sans doute que dans cet aparté avec ses proches collaborateurs, Jésus préparait les structures du gouvernement qu’il mettrait bientôt en place, profite de l’occasion pour présenter la candidature de ses deux fils.
Il est probable que cette femme faisait partie du groupe de celles qui suivaient le Maître, pourvoyant à ses besoins ainsi qu’à ceux de ses apôtres ; mais on s’étonne néanmoins de la voir intervenir ainsi abruptement, poussant en avant ses deux garçons, qui ont pourtant largement dépassé l’âge d’avoir besoin du soutien de maman !
Qui est à l’origine de cette « manœuvre électorale », dont il serait étonnant qu’elle ait été improvisée : la mère a-t-elle monté la tête à ses deux fils, ou ceux-ci ont-ils eu recours à ses services pour lui faire exprimer la demande qui brûlait leurs lèvres mais qu’ils n’osaient formuler ?
Quoi qu’il en soit, la situation révèle au grand jour l’abîme qui sépare les dispositions de cœur de Jésus et celles de son entourage.
Rien ne laisse supposer que les autres apôtres pensaient différemment : ils « s’indignèrent contre les deux frères », non pas en raison de la nature de la demande, mais …de les avoir devancés !
D’avoir osé demander explicitement des postes que chacun d’eux briguait secrètement. Il suffit pour s’en assurer de rapprocher notre récit d’un passage en Saint Luc : au terme d’une mission d’évangélisation, le même groupe arrive à Capharnaüm. « Une fois à la maison, Jésus leur demandait : “De quoi discutiez-vous en chemin ?” Ils se taisaient, car, sur la route, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand » (Mc 9, 33-34).
Cet échange fait également suite à une des annonces de la Passion. Autrement dit : les Douze refusent d’entendre ce que leur Maître va tenter par trois fois de leur faire comprendre quant aux événements dramatiques qui se préparent.
Cette attitude peut étonner, mais ne sommes-nous pas tous sourds de la même manière aux enseignements de Jésus ? Combien de fois ne lui demandons-nous pas de bénir des entreprises qui n’ont pas grand-chose à voir avec le Royaume, mais visent plutôt à l’accroissement de notre avoir, de notre gloire, ou même de notre pouvoir ?
Toujours avec les meilleures raisons du monde bien sûr et protestant de la droiture de nos intentions. Mais si nous étions sincères, nous reconnaîtrions sans peine que ces demandes ne formulent pas le désir de l’Esprit sur nous, mais qu’elles sont dictées par nos ambitions humaines.
« “Vous ne savez pas ce que vous demandez” : vous me demandez de vous accorder la gloire selon ce monde, alors que je m’apprête à ouvrir pour vous le chemin de la gloire du Royaume, à travers l’humiliation de la croix ». Je ne crois pas que nous soyons nombreux à avoir demandé cette dernière gloire, du moins selon la voie proposée par Jésus !
Nous voulons tous devenir saints, mais en évitant le passage étroit et pourtant incontournable de la Croix. La demande du disciple devrait être : « Seigneur, donne-moi le courage de ne pas fuir la coupe que tu me tends, mais de la saisir à pleine main, et de la boire résolument, dans la certitude que son amertume se changera en douceur, sa tristesse en joie, car c’est en “communiant à tes souffrances, en te devenant conforme dans ta mort, que nous parviendrons à ressusciter d’entre les morts”» (cf. Ph 3, 10-11).
Certes voilà un discours que nous n’aimons pas entendre ; pourtant il ne fait que nous placer devant la cohérence de notre choix baptismal. Jésus nous a avertis clairement : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se charge de sa croix chaque jour » (Lc 9, 23). Il pose à ses disciples des exigences morales qui exigent de « se renier soi-même » (Ibid.).
La route qu’il nous promet est « étroite et resserrée », comparée à la voie « large et spacieuse » qui « mène à la perdition » (cf. Mt 7, 13-14). Nous connaissons tous ces versets, il nous arrive même de les citer ; mais les avons-nous réellement intégrés dans notre vie de foi ?
Pourtant, seul celui qui garde les yeux fixés sur la Croix de notre Seigneur et Sauveur, pour y puiser la force de marcher délibérément à sa suite, est digne de porter le beau nom de « chrétien ».
Ce temps de carême nous est précisément donné pour revenir à l’essentiel et refaire les choix dont nous nous sommes peut-être insensiblement écartés sous l’influence de la mentalité ambiante.
Quelles sont mes priorités ? Les finalités qui me mobilisent ? Me faire un nom, une place en ce monde, au besoin « en commandant en maître et en faisant sentir mon pouvoir », ou devenir le serviteur de tous dans la discrétion de la véritable humilité, ne cherchant rien d’autre que de donner ma vie, jour après jour, dans l’oubli de moi-même ?

Abbé Philippe Link  - Merci!

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Diacre
au cœur du monde

"Au cœur de notre Église, au nom du Christ,
 nos frères diacres sont messagers d’espérance.
 Ils sont messagers d’espérance grâce à la Parole de Dieu. 
Ils reçoivent la mission de l’annoncer et d’en donner des signes 
en direction de tous les hommes et les femmes 
que notre Église rejoint plus difficilement :
 les petits, les pauvres, les personnes vulnérables. 
Pour reprendre l’appel du Pape François,
 les diacres nous entraînent à être une Église en sortie."

(Christian Nourrichaud, évêque d'Évreux - France 
à l'occasion de l'ordination diaconale de Philippe Gautier)
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Bonne journée!
Jean-Yves 

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