mardi 6 juin 2023

« Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants » / "Ressuscités" ... /(408,312)

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(La photo du bénitier: à la basilique Sainte-Anne d'Auray - Bretagne)

Bonjour!

Mercredi 7 juin 2023

Voici la Parole de Dieu de ce jour...



ÉVANGILE

« Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants » (Mc 12, 18-27)

Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis la résurrection et la vie,
dit le Seigneur.
Celui qui croit en moi ne mourra jamais.
Alléluia. (cf. Jn 11, 25a.26)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là, des sadducéens
– ceux qui affirment qu’il n’y a pas de résurrection –
vinrent trouver Jésus.
Ils l’interrogeaient :
« Maître, Moïse nous a prescrit :
Si un homme a un frère qui meurt
en laissant une femme, mais aucun enfant,
il doit épouser la veuve

pour susciter une descendance à son frère.
Il y avait sept frères ;
le premier se maria,
et mourut sans laisser de descendance.
Le deuxième épousa la veuve,
et mourut sans laisser de descendance.
Le troisième pareillement.
Et aucun des sept ne laissa de descendance.
Et en dernier, après eux tous, la femme mourut aussi.
À la résurrection, quand ils ressusciteront,
duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse,
puisque les sept l’ont eue pour épouse ? »
Jésus leur dit :
« N’êtes-vous pas en train de vous égarer,
en méconnaissant les Écritures et la puissance de Dieu ?
Lorsqu’on ressuscite d’entre les morts,
on ne prend ni femme ni mari,
mais on est comme les anges dans les cieux.
Et sur le fait que les morts ressuscitent,
n’avez- vous pas lu dans le livre de Moïse,
au récit du buisson ardent,
comment Dieu lui a dit :
Moi, je suis le Dieu d’Abraham,
le Dieu d’Isaac,
le Dieu de Jacob ?

Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants.
Vous vous égarez complètement. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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    Commentaire...  

Les discussions à propos de la résurrection allaient bon train. Il n’y a rien de surprenant à cela : comme tous les aspects de la foi, la résurrection est en effet apparue lentement et a nécessité une longue maturation.

Pour les sadducéens, qui ne prennent comme référence que la Torah écrite, les démonstrations des pharisiens ne sont pas recevables ; soutenir la foi en la résurrection ne peut être pris au sérieux. Ils entreprennent ainsi de montrer à Jésus que la vision matérialiste d’une vie après la vie est absurde. L’histoire de la veuve qu’ils inventent à dessein le montre. Pour faire leur réfutation, il aurait cependant suffit à cette femme d’avoir deux maris, qu’elle en ait eu sept n’ajoute rien au raisonnement. Mais cela montre toute l’ironie avec laquelle ils considèrent cette proposition, cela montre qu’ils veulent tourner en dérision la position des pharisiens.

Mais Jésus ne soutient pas cette conception matérialiste. Il le leur concède sans détour : il est impossible de réduire la vie après la mort à une continuation de la vie terrestre. Dans l’au-delà, on ne se marie pas, on n’est pas mariés comme on l’est sur la terre, on est alors comme des anges dans les cieux. La comparaison avec les anges ne veut pas être une description du même ordre que celle des sept maris, elle n’est pas un excès inverse qui voudrait nier complètement le mariage ; elle montre simplement le passage à une dimension qui concerne Dieu lui-même.

Finalement, la concession que fait Jésus est à double tranchant car elle montre aux saducéens qu’ils ont commis la même erreur que les pharisiens qu’ils dénoncent, en se servant eux aussi d’anthropomorphisme et de rationalisme.

Or, lorsque les morts ressusciteront, la réalité sera tout autre que celle que nous connaissons. Il faut donc chercher à la comprendre tout autrement. Pour les y aider, Jésus fait lui aussi référence à Moïse, non pas selon ce qu’il dit, mais selon ce que Dieu lui dit. Dieu se présente à Moïse comme le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. C’est-à-dire que le Dieu vivant est le Dieu des vivants, il est le Dieu de ceux qui sont déjà vivants auprès de lui.

Ainsi Jésus s’éloigne-t-il d’un code de Loi détaché de la vie, répondant à tout de façon intemporelle et presque inhumaine. Jésus nous invite au contraire à entendre un Dieu qui invite à la rencontre, un Dieu qui parle aux hommes dans leur histoire personnelle et particulière. Le Seigneur s’adresse à chaque homme et le nomme. Il est le Dieu de la vie, le Dieu des vivants, le Dieu qui fait vivre.

Voilà où se joue la différence de point de vue où nous entraîne Jésus. Notre Dieu est le Dieu qui fait vivre de sa vie, en lui et par lui. Le rencontrer authentiquement est entrer dans sa vie. Il n’est plus possible de considérer la résurrection comme un concept, une idée qui décrit et explique l’au-delà, mais comme un don fait à tous ceux qui veulent vivre de la vie de Dieu. Maintenant. Car la vie ou la mort se joue dans la rencontre avec le Dieu de la vie, maintenant. Nous sommes invités à faire l’expérience inouïe qu’au cœur de toutes les morts où nous nous sommes laissés enfermer, l’appel à la vie de Dieu nous rejoint et nous sauve.

Seigneur Jésus, déploie la puissance de ta résurrection dans nos vies, viens à notre rencontre et transforme-nous par ton Esprit de vie. Mets en nous un cœur nouveau, qui batte au rythme de ton amour. Mets en nous un esprit nouveau qui s’ouvre aux réalités spirituelles et nous donne d’en vivre dès à présent.


Abbé Philippe Link // Merci!

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Méditation

Frère Yves Habert

Frère Yves Habert

Couvent Saint Thomas d'Aquin à Lille

C’est personnel


Pour répondre aux sadducéens, Jésus aligne une collection de personnages bibliques. Il nous montre ainsi que la racine de toute la révélation se trouve dans les relations de Dieu avec des hommes. Dieu ne s’est pas adressé à l’humanité tout entière, à une collectivité de manière impersonnelle. Quand la révélation commence, Dieu appelle Abraham en l’appelant par son nom. Et Moïse parlait à Dieu comme à un ami. C’est toujours personnel.

Le concept de relation globale ne vaut pas plus pour Dieu que pour nous. Nous le savons, les amis de tout le monde ne sont les amis de personne. Au plan de la générosité, une certaine philanthropie universelle peut devenir bien confortable parce qu’elle ne nous engage plus à grand-chose. Nous pouvons nous émouvoir superficiellement pour des malheureux entrevus quelques instants à la télévision, mais notre émotion reste superficielle : l’instant d’après, nous les avons oubliés.

Dans l’amitié, comme dans le don de soi, la relation vraie la plus féconde est toujours personnelle.

Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Si sur cette terre, il a guéri les maladies de la chair et a rendu au corps son intégrité, il le fera d’autant plus au moment de la résurrection pour que la chair ressuscite sans défaut, intégralement… » (Saint Justin, martyr)

  • « C’est l’homme en sa totalité comme il se situe dans ce monde, comme il a vécu et souffert, qui sera conduit un jour à l’éternité de Dieu et prendra part en Dieu lui-même, pour l’éternité. C’est ce qui doit nous remplir d’un plaisir profond » (Benoît XVI)

  • « Les Pharisiens et bien des contemporains du Seigneur espéraient la résurrection. Jésus l’enseigne fermement. Aux Sadducéens qui la nient il répond : "Vous ne connaissez ni les Écritures ni la puissance de Dieu, vous êtes dans l’erreur" (Mc 12,24). La foi en la résurrection repose sur la foi en Dieu qui "n’est pas un Dieu des morts, mais des vivants" (Mc 12, 27) » (Catéchisme de l’Eglise catholique, n° 993)

   Méditation...

(Dans: Prions en Église de ce jour)


«La seule loi à laquelle obéit la résurrection, 

c'est la loi de l'amour de Dieu pour nous.»


La loi de Dieu pour nous , c'est la loi de la Ve éternelle. 

«Je suis venu pour qu'ils aient la Vie, 

la Vie en abondance.»

La Vie éternelle.

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"Ressuscités"


"Est-il si habituel que notre participation à la résurrection soit prise en compte jusqu'à tout transformer dans notre vie dès maintenant? La plupart des chrétiens, lorsqu'ils pensent à la résurrection ne pensent qu'à l'au-delà, à la vie éternelle. Ce n'est pas faux, bien entendu. Mais la "vie de la résurrection", si l'on peut ainsi s'exprimer, commence ici et maintenant."


(Pierre Guilbert, de son livre "Ressuscités".)

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Bonne journée!

Jean-Yves 



Il est beau?... Non?

Photo de Pierre Lizotte 

("Anguilles Lizotte")

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