mardi 20 juin 2023

« Ton Père qui voit dans le secret te le rendra » / "Le temps des cerises/. / "Écoute..." : Une prière. / 21 juin: Journée nationale des peuples autochtones... / (418,244)

 Bonjour!

Mercredi 21 juin 2023

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Ton Père qui voit dans le secret te le rendra » (Mt 6, 1-6.16-18)

Alléluia. Alléluia.
Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole,
dit le Seigneur ;
mon Père l’aimera, et nous viendrons vers lui.
Alléluia. (Jn 14, 23)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Ce que vous faites pour devenir des justes,
évitez de l’accomplir devant les hommes
pour vous faire remarquer.
Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous
auprès de votre Père qui est aux cieux.
Ainsi, quand tu fais l’aumône,
ne fais pas sonner la trompette devant toi,
comme les hypocrites qui se donnent en spectacle
dans les synagogues et dans les rues,
pour obtenir la gloire qui vient des hommes.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu fais l’aumône,
que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite,
afin que ton aumône reste dans le secret ;
ton Père qui voit dans le secret
te le rendra.

Et quand vous priez,
ne soyez pas comme les hypocrites :
ils aiment à se tenir debout
dans les synagogues et aux carrefours
pour bien se montrer aux hommes quand ils prient.
Amen, je vous le déclare : ceux- là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu pries,
retire- toi dans ta pièce la plus retirée,
ferme la porte,
et prie ton Père qui est présent dans le secret ;
ton Père qui voit dans le secret
te le rendra.

Et quand vous jeûnez,
ne prenez pas un air abattu,
comme les hypocrites :
ils prennent une mine défaite
pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu jeûnes,
parfume-toi la tête et lave-toi le visage ;
ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes,
mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ;
ton Père qui voit au plus secret
te le rendra. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Le désert. Lieu de silence, de dénuement, de solitude voire de mort, le désert peut inquiéter ou même rebuter. Mais il peut se révéler aussi comme le lieu privilégié de la rencontre avec Dieu. Se dépouiller de soi, creuser en soi le désir de rencontrer Dieu en esprit et vérité. Dégager l’espace où il pourra venir se donner et nous combler de sa vie de Ressuscité. N’est-ce pas cela se convertir ? Ouvrage à remettre sans cesse sur le métier. Car il s’agit d’une véritable lutte à mener contre nos idoles, notre autosuffisance, nos égoïsmes…

Ne nous y trompons pas. La vie est un combat spirituel continuel car, comme nous le dit bien saint Pierre : notre ennemi, le démon, comme un lion qui rugit, va et vient sans cesse à la recherche de sa proie pour la faire chuter et la dévorer. Pour mener ce combat, notre Seigneur nous propose dans l’évangile d’aujourd’hui trois armes, l’aumône, la prière et le jeûne, dont la force réside principalement dans la manière dont on en use. Voilà pourquoi il attire notre attention sur les modalités de leur usage. Par trois fois, Jésus oppose à l’emphase spectaculaire des pharisiens, la discrétion de celui qui agit en réponse à l’appel intérieur à la conversion, et dont la seule motivation est de se rapprocher de Dieu afin de se laisser réconcilier avec lui. 

« Ton Père qui est présent dans le secret connaît ton action ; ton Père voit ce que tu fais en secret : il te le revaudra ». Cette incise, qui revient trois fois dans ces quelques versets, nous conduit au cœur de l’enseignement que Jésus veut nous donner : La véritable victoire réside dans l’intimité retrouvée avec le Père, aboutissement d’un long chemin de décentrement de soi, d’apparente perte du bénéfice de son action, bref de désintéressement, de gratuité. 

La définition même de la prière c’est d’entrer dans une relation d’intimité avec Dieu où tour à tour l’un écoute et l’autre parle. Prier c’est demeurer établi dans une communion de pensée, de volonté et de cœur avec notre Dieu. Nous voyons combien nous sommes ici loin d’une prière cultuelle qui ne résiderait que dans des actes extérieurs à nous-mêmes. « Notre louange n’ajoute rien à ce que tu es mais elle nous rapproche de toi ». Cette phrase de saint Augustin nous donne bien l’essence même de la prière. Prier c’est avant tout s’avancer toujours plus vers Dieu pour nous laisser pénétrer toujours plus profondément par sa vie divine. Mais cela présuppose que nous nous soyons désencombrés de tout ce qui en nous pourrait faire obstacle à sa venue. C’est ici qu’intervient dans le combat de la conversion cette autre arme qu’est le jeûne.

En effet, Jeûner c’est faire de la place en nous pour permettre à Dieu de nous rejoindre. Jeûner c’est aussi reconnaître que Dieu est notre unique nécessaire et que tout nous vient de lui. Jeûner c’est enfin reprendre conscience que la seule chose qui ne vient que de nous et que nous pouvons présenter à Dieu pour qu’il nous en libère : c’est la pauvreté de notre péché. Le jeûne nous libère bien du trop plein de nous-mêmes et nous permet, par la prière, de rejoindre dans l’intimité celui qui toujours nous précède pour se donner à nous. Dans la reconnaissance du don gratuit de cet amour peut alors résonner l’appel à nous donner à notre tour gratuitement aux autres.  » Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement  » (Mt 10,8).

Nous touchons alors le sens de l’aumône qui est de donner, de se donner à l’autre, dans la conviction que rien ne nous appartient, qu’à chaque instant nous recevons tout gratuitement de Dieu, à commencer par le don merveilleux de la vie.

« Ton Père te le rendra » : Jésus ne précise pas ce que rend le Père, peut être parce qu’il n’a qu’une chose à donner en partage : sa propre vie. Autrement dit, en Jésus, Dieu me gratifiera du don de lui-même, dans la mesure de la perte à laquelle j’aurai consenti gratuitement.

Seigneur, notre pèlerinage sur cette terre est un chemin vers la vie qui souvent ressemble à une traversée du désert. Mais, parce que tu nous y précèdes et parce que tu y as vaincu pour nous l’ennemi qui nous tenait captifs, nous n’avons pas peur de nous y engager. Le combat que nous avons à y mener est celui de la disponibilité pour accueillir les fruits de ta victoire. Mais là aussi ton action divine nous précède dans la personne de l’Esprit-Saint. Voilà pourquoi, nous ne voulons pas laisser sans effet la grâce reçue de toi. Car c’est maintenant le moment favorable, c’est maintenant le jour du salut où tu nous exauces et viens à notre secours.

 Abbé Philippe Link / Merci!

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Méditation

Frère Adrien Candiard

Frère Adrien Candiard

Couvent du Caire (Egypte)

Le temps des cerises


Agir en secret, se parfumer pour un rendez-vous… Pourquoi nos exercices de piété ont-ils souvent un goût de carême, alors qu’ils devraient respirer un parfum d’adolescence ? N’entendons-nous pas, dans l’évangile, un écho de ce temps des premiers rendez-vous d’amour, quand il importe que personne n’en sache rien, ni les amis, ni les frères et sœurs, ni surtout les parents qui ne comprendraient rien. Alors on prétexte d’aller travailler chez un ami pour couvrir le rendez-vous secret. On guette fiévreusement le courrier pour être le premier à trouver cette lettre tant attendue, afin qu’elle ne suscite pas la question indiscrète de maman, le sourire amusé de papa. On met même, pour la première fois, un peu de parfum pour plaire à l’être aimé – mais pas trop, de crainte d’être repéré.

Marcel Pagnol le savait bien : ce temps des amours, c’est le temps des secrets. Parce que l’amour naissant a besoin d’être protégé, parce qu’il a besoin de construire en silence cette intimité sans laquelle il n’y a pas d’amour du tout. L’exposer trop vite à la lumière, c’est l’aveugler et bientôt le dessécher. Laissons-le croître dans l’ombre ou, comme le dit Jésus, dans le secret.

Voilà comment Jésus nous invite à vivre le jeûne, comme il nous invite à vivre la prière, le partage et tout ce qui fortifie notre vie chrétienne : comme la construction de notre intimité avec Dieu, comme l’apprentissage du simple plaisir d’être l’un avec l’autre.

Extrait de Signes dans la Bible (2015)


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Bonne journée!

Jean-Yves 



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