Bonjour!
Dimanche 9 juillet 2023
Voici la Parole de Dieu de ce dimanche...
ÉVANGILE
« Je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 25-30)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire...
Est-il possible d’aimer, est-il possible d’être disciple, est-il possible de pardonner, si on ne cherche pas d’abord à connaître la douceur et l’humilité du cœur du Christ ? Mais que se passe-il lorsque nous commençons à nous mettre à la suite de Jésus, à essayer de lui répondre amour pour amour ? Nous nous levons, nous faisons quelques pas, et nous sentons le poids de notre fardeau qui nous entrave.
D’une certaine façon, on ne découvre vraiment le poids de ce fardeau que lorsqu’on commence à se relever et à vouloir marcher, à vouloir répondre à l’appel du Christ. On prend conscience de tout ce qui nous alourdit, le poids de notre péché, le poids de nos habitudes, le poids de nos blessures, le poids des autres, de nos divisions, le poids même de Dieu, de ce Dieu que nous imaginons, que nous déformons au fond de notre cœur.
Le Christ vient transformer ce fardeau impossible à traîner. Il le transforme en quoi ? En son joug léger, facile à porter (Mt 11, 29).
Le fardeau, qu’est-ce que c’est ? Le fardeau, c’est ce que je porte seul ! Si je tombe, avec mon fardeau, personne pour me relever ; si je m’égare, personne pour me guider ; si je m’arrête, personne pour me rendre l’élan !
Mais le joug, qu’est-ce que c’est que le joug ? C’est ce qu’on porte à deux, C’est ce même fardeau porté avec le Christ ! Car le Christ le porte avec moi et pour moi ; si je m’égare le joug du Christ me tient en droit chemin (Ps 25, 12) ; si je m’arrête, le joug me tire de l’avant, parce qu’il me relie au Christ.
Marcher avec le Christ, être son disciple, ce n’est donc pas ne plus rien avoir à porter. Mais c’est ne plus rien porter comme un fardeau, tout seul, car désormais on porte tout comme un joug, relié au Christ. Le Christ est venu mettre son épaule sous notre fardeau, il s’est fait petit, il s’est courbé, il le porte avec nous et le transforme en un joug qui nous fait avancer. Notre pauvreté n’a pas disparu. Peut-être même qu’elle nous est devenue plus sensible, mais elle ne nous écrase plus, elle nous relie au Christ, elle n’est plus notre fardeau, elle est devenue son joug.
Si nous regardons bien ce joug nous voyons qu’il a la forme de la Croix. Le Christ s’est abaissé pour porter le fardeau de tout homme en lui donnant la forme de sa Croix. Toutes ces croix des hommes, ces milliards de croix, à chaque fois sont l’unique Croix du Christ, car de ces fardeaux, il en a fait le joug qui relie à lui. Chacune de ces croix dessine un sillon dans le champ du monde, un sillon unique, irremplaçable ; un humble chemin d’amour, souvent indiscernable, que le Christ fait de chacune de nos vies. Le monde devient ainsi secrètement un immense labour où peu à peu, le monde nouveau se met à germer.
Pour avancer vers la vie éternelle, il n’y a pas à prendre un chemin de grandeur ni de prodiges qui nous dépassent, mais à tenir notre âme en paix et silence (Ps 131), tout contre le cœur humble du Christ, sur ce chemin qui est le nôtre. Le Christ passe au milieu de nous, et nous appelle à être de vrais disciples : donne-moi ton fardeau, ne le porte plus seul, j’en ferai mon joug, il te reliera à moi. Tout ce qui t’arrêtait, j’en ferai ce joug par lequel je t’entraîne avec moi.
Laissons-nous toucher par l’humilité du cœur du Christ qui s’abaisse devant nous pour nous élever, et déposons le fardeau de notre vie afin qu’il devienne le joug joyeux du Christ.
Abbé Philippe Link / Merci!
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Bon dimanche!
Jean-Yves
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