samedi 18 juillet 2020

« Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson » (Mt 13, 24-30) / (326,599)

Bonjour!
Dimanche 19 juillet 2020



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE (lecture brève)


« Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson » (Mt 13, 24-30)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,

    Jésus proposa cette parabole à la foule :

« Le royaume des Cieux est comparable
à un homme qui a semé du bon grain dans son champ.
    Or, pendant que les gens dormaient,
son ennemi survint ;
il sema de l’ivraie au milieu du blé
et s’en alla.
    Quand la tige poussa et produisit l’épi,
alors l’ivraie apparut aussi.
    Les serviteurs du maître vinrent lui dire :
‘Seigneur, n’est-ce pas du bon grain
que tu as semé dans ton champ ?
D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?’
    Il leur dit :
‘C’est un ennemi qui a fait cela.’
Les serviteurs lui disent :
‘Veux-tu donc que nous allions l’enlever ?’
    Il répond :
‘Non, en enlevant l’ivraie,
vous risquez d’arracher le blé en même temps.
    Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ;
et, au temps de la moisson,
je dirai aux moissonneurs :
Enlevez d’abord l’ivraie,
liez-la en bottes pour la brûler ;
quant au blé, ramassez-le
pour le rentrer dans mon grenier.’ »

    – Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire...

Ce que j’ai appris, ça tient en trois, quatre mots :
Le jour où quelqu’un vous aime, il fait très beau,
J’peux pas mieux dire, il fait très beau !
– Jean Gabin –

Toi qui es bon et qui pardonnes, écoute ma prière, Seigneur.  Ps 85
Les vacances nous donnent l’occasion de voir et vivre les moments où nous sommes émerveillés, capables de dire : il fait très beau.
De même, Dieu s’est émerveillé pendant la création du monde : « Et Dieu vit que cela était bon. » (Gn 1). Donc partout dans la création, Dieu a laissé sa signature et encore plus dans le cœur de l’homme car nous sommes créés à son image : « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme » (Gn 1, 27).
L’image de Dieu en nous, déformée par nos péchés, nous éloigne de Lui. Nous sommes souvent confrontés au problème du mal, le bon grain et l’ivraie (Matthieu 13, 24-43). Le bon et le mauvais qui habitent ensemble : la sainteté et le scandale comme le saint et la bête.  Nous vivons dans un monde qui est habité par l’héroïsme et la bestialité, incapables de démêler les mauvaises herbes du bon grain.  Et pourtant, nous sommes en quête d’un monde meilleur comme dans la symphonie de Antonin Dvorak : « Qui de nous trouvera un monde meilleur ». 
Nous voudrions souvent que tout soit parfait, idéal, même l’autre comme conjoint, enfant, et puis l’Église ; les prêtres et les évêques, notre communauté paroissiale et notre commune. Souvent nous n’avons pas de pitié pour l’autre et nous n’arrivons pas à lui accorder le pardon.
Jésus voit les choses autrement, il est patient comme son Père. Il est contre la précipitation  et il laisse  pousser le bon et le mauvais grain ensemble jusqu’à la moisson. Il sait que l’homme est fragile et son cœur subtil, qu’il est capable du meilleur comme du pire.
Le nom de notre Dieu c’est la MISÉRICORDE car IL « juge avec indulgence,  gouverne avec beaucoup de ménagement » (Sg 12, 18). Dieu est patient en nous donnant toujours une chance pour notre propre conversion. «… À tes fils tu as donné une belle espérance : après la faute tu accordes la conversion », lisons-nous dans le livre de la Sagesse 12, 19.  Saint Paul écrit aux Romains que : « L’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse … et IL intercède pour nous par des gémissements inexprimables » (Rm 8,26).
Quelle belle promesse ! Pour Jésus, ce ne sont pas les apparences qui comptent. Il scrute le cœur de l’homme. Donc c’est par Lui, avec Lui et en Lui que nous pouvons porter de bons fruits et arriver jusqu'à la moisson.
C’est  vraiment une chance pour nous d’avoir un Dieu plein de bonté et de miséricorde, ce que confirme le psaume 85 :
Toi, Seigneur, Dieu de tendresse et de pitié,
lent à la colère, plein d’amour et de vérité !
Regarde vers moi
prends pitié de moi.
Et quand je vous écris ces mots, véritablement, il fait très beau! 

Père Piotr K. Wilk - (Diocèse de Saint-Dié - France - Merci!)

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Et j'ajoute l'homélie de l'abbé Michel Talbot, 
Curé de l'Unité missionnaire de l'Ouest 
- Région de Montmagny.

Le blé et l’ivraie (Matthieu 13, 24-43)
Jadis, dans un lointain pays, il y avait un prince qui possédait une pierre précieuse magnifique. Un jour, par accident, ce joyau fut profondément rayé. Le prince convoqua les spécialistes les plus habiles de son royaume pour remettre en état la pierre précieuse. Malgré tous leurs efforts, ils ne purent effacer la rayure, car elle était trop profonde. Alors il arriva dans le pays un tailleur de pierre d’un génie inégalé. Avec grand art et beaucoup de patience, il tailla dans la pierre une rose magnifique et fut assez adroit pour faire de l’égratignure la tige même de la rose. Suite à son intervention, la pierre précieuse apparut infiniment plus belle qu’elle ne l’était auparavant.
La pierre précieuse est l’image du monde sorti des mains de Dieu et l’égratignure représente le mal qui en altère la beauté initiale. La pierre précieuse, c’est l’équivalent du champ recevant à la fois la semence de blé répandue par le semeur et l’ivraie semée par l’ennemi. La pierre précieuse égratignée, c’est aussi chacun et chacune de nous avec nos beautés et nos imperfections, nos idéaux et nos lenteurs, notre bonté et notre péché.
Le tailleur de pierre est l’image du Christ. Il ne lui viendrait jamais à l’idée de nous rejeter, quelque soit l’égratignure que nous portons en nous. Il est capable de nous refaire une beauté à partir de ce qui nous blesse et nous marque profondément. La rose que le tailleur de pierre a réussi à dessiner, c’est en quelque sorte l’être nouveau que Dieu refait à partir de la faute la plus incrustée en nous; il recrée notre beauté. Par son Esprit, il nous travaille de l’intérieur et fait de notre égratignure la tige d’une fleur de la plus grande beauté. Si l’on reste attentif au murmure de l’Esprit, si on se laisse travailler et sculpter par lui, l’égratignure du mal qui nous défigure sera mise à profit jusqu’à ce que Dieu réalise en nous son intention première qui n’est autre que notre bonheur. 
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Bonne journée!
Jean-Yves 

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