lundi 18 mars 2024

« Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! » / Prière à saint Joseph... ! (457,328)

 Bonjour!

Mardi 19 mars 2024

Fête de saint Joseph...

  •  Ô, Saint Joseph, protecteur si grand, si fort, si prompt, 
  • car vous êtes près du trône de Dieu, 
  • je vous confie mes besoins et mes désirs. 
  • Ô, Saint Joseph, aidez-moi par votre puissante intercession, 
  • et obtenez-moi de votre Divin Enfant 
  • toutes les bénédictions, par Jésus-Christ, Notre Seigneur, 
  • afin que grâce à votre pouvoir céleste ici-bas,
  •  je puisse rendre hommage au plus aimant des Pères.
  • -----

Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE



« Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! » (Lc 2, 41-51a)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem
pour la fête de la Pâque.
          Quand il eut douze ans,
ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume.
          À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient,
le jeune Jésus resta à Jérusalem
à l’insu de ses parents.
          Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins,
ils firent une journée de chemin
avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances.
          Ne le trouvant pas,
ils retournèrent à Jérusalem, en continuant à le chercher.

          C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple,
assis au milieu des docteurs de la Loi :
il les écoutait et leur posait des questions,
          et tous ceux qui l’entendaient
s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses.
          En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement,
et sa mère lui dit :
« Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ?
Vois comme ton père et moi,
nous avons souffert en te cherchant ! »
          Il leur dit :
« Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ?
Ne saviez-vous pas
qu’il me faut être chez mon Père ? »
          Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait.
          Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth,
et il leur était soumis.

          – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

L’Évangile est particulièrement discret sur Saint Joseph, mais il y a néanmoins quelques péricopes qui parlent de lui et qui décrivent sa participation à l’économie de l’incarnation rédemptrice. Pourtant, le passage que nous propose la liturgie de ce jour de sa fête, fait à peine allusion à sa présence aux côtés de Marie. Saint Luc parle à plusieurs reprises des « parents » de Jésus, incluant donc implicitement Saint Joseph, mais il ne le désigne jamais par son nom propre. Son action – ou plutôt sa passion – semble se confondre avec celle de Marie, dont il partage l’angoisse : « Vois comme nous avons souffert en te cherchant, ton père et moi ! » Les récits de l’enfance du troisième Évangile se structurent autour du binôme Marie-Jésus, la mère et l’enfant, tandis que Saint Joseph s’efface discrètement, se contentant d’offrir le cadre de vie dans lequel le mystère de la venue de Dieu parmi les hommes pourra se déployer.

Cette présentation n’a évidemment par pour but de minimiser la place de Saint Joseph, mais elle cherche plutôt à nous faire découvrir sa manière propre d’agir. Sa vie est mystère d’effacement ; et par le fait même, il nous invite à nous effacer à notre tour, pour laisser toute la place à celui qui a daigné venir nous visiter sous les humbles apparences d’un enfant. Le silence si éloquent de Saint Joseph n’est pas celui de l’indifférence mais de la contemplation : celui qui fut donné pour père au Fils de Dieu s’est mis silencieusement à l’école de la Sagesse incarnée qui grandissait sous ses yeux ; et lorsque les événements le déconcertent, loin de reprendre l’initiative, il attend patiemment que Dieu lui fasse signe ou que le voile se lève et que surgisse la lumière.

C’est bien ce qui se passe dans le passage du recouvrement de l’enfant au Temple, au milieu des docteurs qui « s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses ». Certes Saint Joseph tout comme Marie, a souffert de la disparition de Jésus ; comme elle il a été surpris de voir son enfant, apparemment insouciant, au milieu des docteurs. Mais il n’intervient pas impulsivement comme nous l’aurions fait : il attend de découvrir la raison cachée de ce comportement inattendu. En bon juif, il sait que Dieu parle dans les événements ; or cet enfant est la Parole de Dieu venue dans la chair ; elle parle donc non seulement par ce qu’elle dit, mais par tout ce qu’elle fait.

Comme nous aimerions découvrir le regard échangé entre Jésus et son papa à ce moment qui marque la fin de l’enfance du Fils de Joseph et son entrée dans la vie adulte. Non, la parole de Jésus : « C’est chez mon Père que je dois être » n’est pas un démenti de la paternité de Joseph, bien au contraire ! Par ces quelques mots Jésus atteste que Joseph a su le conduire jusqu’au seuil du mystère de sa Personne divine, enfouie dans la pâte humaine reçue de la Vierge Marie. C’est sous la conduite patiente, attentive, aimante, vigilante de Joseph, que Jésus « a grandi en sagesse et en grâce, sous le regard de Dieu et des hommes » (Lc 2, 52). Telle est sans aucun doute la plus grande gloire de Saint Joseph : il a été à tel point le miroir de la paternité divine, qu’il a permis à Jésus de découvrir qui est son véritable Père. Ou pour le dire autrement : c’est dans le face à face avec Joseph, que le Verbe incarné a pris humainement conscience de sa filiation divine.

Joseph a exercé sa paternité en s’effaçant, en se retirant ; et c’est dans ce retrait même, il a révélé le Père des cieux. Aussi est-ce à juste titre que Jésus l’appelait durant les années d’enfance de ce nom de « Abba » par lequel il désignera par la suite son Père des cieux. Voilà pourquoi après Marie, Saint Joseph est le plus grand parmi les saints du ciel, lui qui fut l’ombre du Père éternel. Nul doute que ce ministère de paternité qu’il a exercé en faveur du Christ, Saint Joseph continue de l’assurer en faveur des membres de son Corps, c’est-à-dire de tous ceux qui, par le baptême et par la foi, sont « nés d’eau et d’Esprit » (Jn 3, 5). Chacun de nous est ainsi confié à la paternité bienveillante de celui qui est chargé de nous conduire jour après jour jusqu’à la pleine conscience de notre filiation adoptive dans le Christ. Puissions-nous consentir à ce ministère et accueillir avec reconnaissance l’autorité de saint Joseph, lui demeurant joyeusement soumis, comme Jésus nous en donne l’exemple.

Seigneur Jésus, c’est dès le premier moment de ta conception que tu es pour nous “le chemin, la vérité et la vie” (Jn 14, 6). Ce n’est donc pas seulement durant ta vie publique que je suis appelé à te suivre, mais dès ta plus tendre enfance ! Accueille-moi auprès de toi à Nazareth entre Marie et Joseph, et enseigne-moi à ton école, comment entrer dans l’humble soumission à ceux que tu me donnes comme parents dans l’ordre de la grâce.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

dimanche 17 mars 2024

« Je suis la lumière du monde » / «Va, et désormais ne pèche plus» / Célébration du pardon... / Saint Joseph / (457,274)

Bonjour!

Lundi 18 mars 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour... 

ÉVANGILE

« Je suis la lumière du monde » (Jn 8, 12-20)

Ta parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance. Je ne prends pas plaisir à la mort du méchant, dit le Seigneur. Qu’il se détourne de sa conduite, et qu’il vive ! Ta parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance. (cf. Ez 33, 11)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Pour l’année C (2025), si l’évangile ci-dessus a été lu la veille

En ce temps-là,
Jésus disait aux pharisiens :
« Moi, je suis la lumière du monde.
Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres,
il aura la lumière de la vie. »
Les pharisiens lui dirent alors :
« Tu te rends témoignage à toi-même,
ce n’est donc pas un vrai témoignage. »
Jésus leur répondit :
« Oui, moi, je me rends témoignage à moi-même,
et pourtant mon témoignage est vrai,
car je sais d’où je suis venu,
et où je vais ;
mais vous, vous ne savez ni d’où je viens,
ni où je vais.
Vous, vous jugez de façon purement humaine.
Moi, je ne juge personne.
Et, s’il m’arrive de juger,
mon jugement est vrai
parce que je ne suis pas seul :
j’ai avec moi le Père, qui m’a envoyé.
Or, il est écrit dans votre Loi
que, s’il y a deux témoins,
c’est un vrai témoignage.
Moi, je suis à moi-même mon propre témoin,
et le Père, qui m’a envoyé, témoigne aussi pour moi. »
Les pharisiens lui disaient :
« Où est-il, ton père ? »
Jésus répondit :
« Vous ne connaissez ni moi ni mon Père ;
si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. »

Il prononça ces paroles
alors qu’il enseignait dans le Temple,
à la salle du Trésor.
Et personne ne l’arrêta,
parce que son heure n’était pas encore venue.

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Homélie de l'abbé Philippe Link...

Une femme au centre d’un cercle essentiellement masculin. Elle a été surprise en flagrant délit d’adultère. Une femme, isolée, objet de débats et de mépris. Elle n’a pas de nom, le groupe n’échange aucune parole avec elle, elle est réduite à son péché : la femme adultère. Sa vie est suspendue à un souffle, elle risque la lapidation.

L’hypocrisie des accusateurs est magistralement révélée par saint Jean. Ils prétendent appliquer une loi à laquelle ils ne se soumettent pas eux-mêmes, ils la considèrent comme un code formel et cherchent à piéger Jésus grâce à elle, qu’ils ne respectent pas. L’Écriture, dissociée de la vie qu’elle protège, devient instrument de mort.

Jésus n’entre jamais dans les débats truqués. Mais plus que sa parole, un geste retient notre méditation de ce jour : Jésus écrit sur le sol. A ceux qui méprisent cette femme et l’Écriture, Jésus donne en signe un acte d’écriture. Il se baisse vers le sol et trace des caractères. Lesquels ? Forme-t-il un mot ? Une phrase ? Pourquoi saint Jean ne nous dit-il rien de ce qui est écrit ?

Car cela n’a pas d’importance. Le message est ailleurs. La première efficacité de ces traits sur le sol est de soulager la femme accusée. Les regards de ces hommes qui la méprisent se détournent enfin d’elle et se posent sur ces lettres, sur Jésus. Lequel fait plus qu’attirer les regards : la menace de lapidation pèsera bientôt sur lui.

A ces hommes qui méprisent aussi l’Écriture, Jésus montre qu’elle désigne et révèle son auteur. Au-delà de la Loi, celui qui l’écrit. Ainsi, peu importe ce que Jésus dessine dans la poussière : ce qu’il montre c’est Dieu.

Les accusateurs l’oublient, trop soucieux de justifier leur démarche dévoyée. De plus, ce que l’Écriture contient, ce n’est pas une lettre morte, mais sa Parole vivante et agissante. Jésus le montre par ce geste de la double écriture sur le sol : le contenu de l’écriture est connu par la parole qui l’actualise. L’Écriture doit être subordonnée à la Vie car c’est la Vie qui fait exister l’Écriture.

Nous sommes tous au centre d’un cercle d’accusateurs. Souvent, nous sommes à nous-mêmes le cercle des accusateurs. Cette page d’évangile nous invite à laisser la Parole de Jésus faire la vérité et libérer la Vie. Au-delà du bruit des accusations, il y a quelqu’un, prêt à nous faire miséricorde, qui nous rend la parole et notre dignité, qui nous dit l’exigence de la vérité et de l’amour « ne pèche plus ».


Une 2e homélie...


«Va, et désormais, ne pèche plus»

Abbé Jordi PASCUAL i Bancells(Salt, Girona, Espagne)

Aujourd'hui, nous contemplons dans l'Évangile le visage miséricordieux de Jésus. Dieu est Amour, Amour qui pardonne, Amour qui souffre pour nos faiblesses, Amour qui sauve. Les docteurs de la Loi de Moïse et les pharisiens «lui amènent une femme qu'on avait surprise en train de commettre l'adultère» (Jn 8,4) et ils demandent au Seigneur: «Et toi, qu'en dis-tu?» (Jn 8,5). Ce qu'ils veulent, ce n'est pas tant suivre l'enseignement de Jésus que de pouvoir l'accuser d'aller contre la Loi de Moïse. Mais le Maître en profite pour manifester qu'Il est venu chercher les pécheurs, relever ceux qui sont tombés, les appeler à la conversion et à la pénitence. C'est là, pour nous, le message du Carême, puisque nous sommes tous pécheurs et avons tous besoin de la grâce salvifique de Dieu.

L'on dit que de nos jours le sens du péché s'est perdu. Beaucoup ne savent plus ce qui est bien ou mal, ni pourquoi. Cela revient à dire —de manière positive— qu'on a perdu le sens de l'Amour a Dieu: de l'Amour de Dieu pour nous, et —de notre part— de la correspondance que cet Amour requiert. Celui qui aime n'offense pas. Celui qui se sait aimé et pardonné rend amour pour Amour: «L'on demanda à l'Ami quelle est la source de l'amour. Il répondit: celle où l'Aimé nous a lavé de nos fautes» (Raymond Llull).

C'est pourquoi le sens de la conversion et de la pénitence propres au Carême est de nous placer devant Dieu, de regarder dans les yeux le Seigneur sur la Croix, d'accourir pour Lui manifester personnellement nos péchés dans le sacrement de la Pénitence. Et Jésus nous dira, comme à la femme de l'Évangile: «Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus» (Jn 8,11). Dieu pardonne, et cela suppose pour nous une exigence, un engagement: Ne pèches plus!.

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Il y aura une célébration communautaire du pardon avec absolution collective à la cathédrale le mardi 19 mars prochain à 19 h.



Demain se sera la fête de saint Joseph

Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Il convient d’avertir que jamais on ne se transporte de telle façon en regardant la miséricorde divine, qu’on oublie la justice ; et ne regardons pas la justice de la même façon, sans nous souvenir de la miséricorde ; afin que ni l’espérance manque de crainte, ni la crainte de l’espérance » (Frère Louis de Grenade)

  • « "Que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette la première pierre". Ces mots sont remplis de la force de la vérité, qui désarme, qui abat le mur de l’hypocrisie et ouvre les consciences à une plus grande justice, celle de l’amour » (François)

  • « Dieu manifeste sa Toute-¬Puissance en nous convertissant de nos péchés et en nous rétablissant dans son amitié par la grâce : "Dieu, qui donnes la preuve suprême de ta puissance, lorsque tu patientes et prends pitié..." (MR, collecte du 26e dimanche) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 277)

  • Bonne journée!

  • Jean-Yves 

samedi 16 mars 2024

« Si le grain de blé tombé en terre meurt, il porte beaucoup de fruit » Comment parler de la foi? /Une année pour se renouveler dans la prière, 3e partie... / (457,233)

 Bonjour!

Dimanche 17 mars 2024

Voilà la Parole de Dieu de ce jour...

 


ÉVANGILE

« Si le grain de blé tombé en terre meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jn 12, 20-33)

Gloire à toi, Seigneur,
gloire à toi.
Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive,
dit le Seigneur ;
et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur.
Gloire à toi, Seigneur,
gloire à toi. (Jn 12, 26)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
il y avait quelques Grecs parmi ceux qui étaient montés à Jérusalem
pour adorer Dieu pendant la fête de la Pâque.
Ils abordèrent Philippe,
qui était de Bethsaïde en Galilée,
et lui firent cette demande :
« Nous voudrions voir Jésus. »
Philippe va le dire à André,
et tous deux vont le dire à Jésus.
Alors Jésus leur déclare :
« L’heure est venue où le Fils de l’homme
doit être glorifié.
Amen, amen, je vous le dis :
si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas,
il reste seul ;
mais s’il meurt,
il porte beaucoup de fruit.
Qui aime sa vie
la perd ;
qui s’en détache en ce monde
la gardera pour la vie éternelle.
Si quelqu’un veut me servir,
qu’il me suive ;
et là où moi je suis,
là aussi sera mon serviteur.
Si quelqu’un me sert,
mon Père l’honorera.

Maintenant mon âme est bouleversée.
Que vais-je dire ?
“Père, sauve-moi
de cette heure” ?
– Mais non ! C’est pour cela
que je suis parvenu à cette heure-ci !
Père, glorifie ton nom ! »
Alors, du ciel vint une voix qui disait :
« Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. »
En l’entendant, la foule qui se tenait là
disait que c’était un coup de tonnerre.
D’autres disaient :
« C’est un ange qui lui a parlé. »
Mais Jésus leur répondit :
« Ce n’est pas pour moi qu’il y a eu cette voix,
mais pour vous.
Maintenant a lieu le jugement de ce monde ;
maintenant le prince de ce monde
va être jeté dehors ;
et moi, quand j’aurai été élevé de terre,
j’attirerai à moi tous les hommes. »
Il signifiait par là de quel genre de mort il allait mourir.

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire... 

Méditation du père Jean-Marie-Petitclair...

            Aujourd’hui, la Bonne Nouvelle est annoncée aux migrants : ces grecs montés à Jérusalem pour adorer Dieu durant la Pâque. Bethsaïde est un village grec ;  Philippe et André portent des noms grecs. Ces gens-là sont considérés comme des étrangers, relevant d’une autre culture, habités par une autre manière de penser. Mais c’est justement ceux-là qui sont saisis par le profond désir de voir Jésus, alors que la curiosité s’est émoussée chez les habitants de la contrée. Continuons de savoir porter sur les migrants, si nombreux dans notre monde d’aujourd’hui, ce regard évangélique.
            Et Jésus de déclarer : « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul » Il s’agit toujours de mourir à l’égoïsme pour naître à l’amour, mourir à la peur pour naître à l’aventure, mourir aux certitudes pour naître à la foi. C’est seulement si nous sommes capables de mourir à nos habitudes, à nos mots tout faits, à nos vieilles routines que l’Église pourra s’ouvrir à d’autres cultures, d’autres attentes, d’autres avenirs.
            C’est seulement si le grain meurt qu’il porte beaucoup de fruits. En effet, la graine qui meurt cesse d’être graine, elle devient semence.
            La vie n’est pas faite pour être possédée, elle est faite pour être donnée. Et c’est alors qu’elle prend une dimension d’éternité. Car la seule chose qui ne peut périr, ce sont les relations d’amour tissées de notre vivant.
            Jésus, on ne peut le rencontrer qu’en chemin, qu’en marchant, qu’en avant : « Si quelqu’un veut me servir, …. qu’il me suive ! »
            Prenons conscience en ce 5ème dimanche de Carême de tout ce qui peut entraver notre marche vers Pâques, et puisse le Seigneur nous permettre de mourir à tout ce qui peut faire obstacle en nos cœurs à l’émergence de la vie éternelle !


Nourrir notre foi... (17 mars 2024)

Une année pour se renouveler dans la prière...

(Était au feuillet paroissial de ce dimanche.)

(Suite des réflexions du 21 janvier et du 18 février)

Comme nous l'avons vu le 21 janvier et également le 18 février dernier, le Saint Père a décrété que l'année 2024 serait une année consacrée à la prière... Il souhaite que nous soyons – par nos différentes formes et temps de prières - des « pèlerins d'espérance » dans ce monde où nous vivons souvent de la désespérance... Donc, poursuivons, en pèlerins spirituels, notre chemin en explorant les richesses et découvertes de la prière intérieure et communautaire...

Une année pour renouveler notre vie de prière ne nous demande pas de faire table rase de ce que nous savons, ni de faire des choses de manière nouvelle personnellement ou dans nos paroisses et nos mouvements alors que nos vies sont déjà bien remplies, chargées même. Il s'agit plutôt, de tenter d'améliorer, de faire avec plus d'attention, mieux peut-être, ce que nous faisons déjà parfois machinalement ou sans motivation...

On peut être plus vrais et plus attentifs à la qualité de notre prière commune dans les liturgies, par exemple, cela en favorisant plus d'intériorité et en habitant nos silences au cours de la célébration entre autres. Le Pape François nous le rappelle quand il dit : «  Parmi les gestes rituels qui appartiennent à l'ensemble de l'assemblée, le silence occupe une place d'importance absolue. (…) Toute la célébration eucharistique (par exemple) est immergée dans le silence qui précède son début et qui marque chaque moment de son déroulement liturgique. Ce silence (qui est prière aussi) n'est pas un havre intérieur... le silence liturgique est quelque chose de beaucoup plus grand : il est le symbole de la présence et de l'action de l'Esprit Saint qui anime toute l'action de la célébration » (Desiderio Desideravi 52).

Et, pour conclure sur le sujet si vaste de la prière, nous nous acheminons vers un Jubilé dans l'Église universelle en 2025. C'est pourquoi la présente année (2024) a été consacrée à la prière comme pour nous mettre en harmonie... il va s'en dire, en Église comme pour faire une « symphonie de prière », selon les mots du Saint-Père. La prière, peut être comme l'expression d'un seul cœur, dans nos demandes, (par exemple pour la paix, pour les vocations, pour les jeunes, etc...). La prière permet à chaque femme et chaque homme de se tourner vers le Dieu unique, pour lui dire ce qui est caché dans le secret de notre cœur. La prière est un chemin d'espérance, vers la sanctification.

Je conclus en nous rappelant que la prière est expression du cœur vers notre Dieu tout au cours du pèlerinage de notre vie de foi. On pourrait dire encore beaucoup sur la prière mais je vous laisse à vos recherches et vos découvertes... Bonne année et que la prière vous habite chaque jour sur le chemin de votre vie

Jean-Yves Fortin, diacre.


----- MERCI! 

Bon dimanche!

Jean-Yves - diacre



PARLER SANS SE DÉCOURAGER

 


Dans nos milieux croyants, actuellement, se vit une question latente, presque toujours discrète, et pourtant perturbante et dotée de force : Comment parler de notre foi aux jeunes?

 

J’avoue ma surprise causée par cette formulation : parler de notre foi.  Je m’attendrais à un autre genre de question: Comment partager notre foi?  Comment vivre notre foi pour que les jeunes y adhèrent?  Comment transmettre notre foi?  Mais pas seulement : Comment parler de notre foi!!! Il est vrai que la foi c’est la parole dans toutes ses dimensions : la pensée, la verbalisation, le discernement, l’action.  Je pense que, trop souvent, cette réalité est réduite à la verbalisation,  pour ne pas dire  parler de tout et de rien.

 

Mais, puisque cette question est ainsi posée: Comment parler de notre foi?,  il s’agirait de commencer par en parler … Reconnaissons-le, dans nos sociétés sécularisées, parler de notre foi est presqu’interdit.  Régulièrement,  il faut entreprendre notre partage par : « Excusez-moi, je ne veux gêner personne, mais je suis croyant/croyante ! » La verbalisation de la foi est difficile, souvent réduite au mutisme, à une sorte d’exil de nos propres paroles.  Si, au moins, on ose évoquer la quête spirituelle ou l’approfondissement de notre spiritualité et de notre intériorité, le vocable LA FOI est exilé, banni de presque toutes nos conversations.

 

Il faudrait un jour bien y penser!  Et si on prenait le risque?  Avant de le faire pour, précisément le faire, une démarche préalable s’impose : se recueillir et se demander ce qui constitue les épaisseurs de ma foi, les épaisseurs périphériques et celles qui s’avèrent essentielles.  Puis, il faut parler d’une manière existentielle, par toute notre vie, et non seulement de parler verbalement.

 

Rappelons-nous du sens littéral du mot CROIRE  (avoir la foi).  C’est de faire confiance ou être fidèle.  Pour parler verbalement de la foi,  il s’agit de bien regarder, avec sincérité, les zones de notre vie où nous faisons confiance, et aussi à qui et à quoi nous sommes fidèles.  En observant nos sociétés,  et même nos  attitudes personnelles, nous pouvons remarquer nos imperfections en ce domaine.  Nos vies sont souvent habitées par les soupçons et la méfiance,  nos allégeances bougent, tout peut être négocié et renégocié, ce qui débouche parfois par du mutisme, lequel se résume en une phrase : Tu as ton opinion et moi la mienne.  La discussion s’arrête là.

 

Faut-il se décourager?  Eh non!!!  Nous sommes créés pour le dialogue, pour les échanges et les conversations sous toutes les formes.  Cela ne signifie pas de mettre l’autre  À GENOUX et de le prosterner devant notre opinion, mais de se stimuler réciproquement dans les échanges de l’âme, de notre être supérieur, pour grandir,  comme le dit l’Écriture : «  … jusqu’à la pleine stature du Christ » qui est la révélation de la plénitude de notre humanité.

 

Parler, mais véritablement parler de notre foi.  Cela n’a aucune prétention individualiste qui veut imposer sa vision du monde sur tout le monde.  Le but est de partager nos expériences de vie dans toutes ses richesses afin de discerner ce qui bon, vrai et beau pour grandir tous ensemble, en incluant Dieu qui nous aime.

 

Ce temps de Carême nous est offert pour toutes nos conversions et toutes nos conversations.

 

Bonne semaine à toutes et à tous!

 

Édouard Shatov, Éditorialiste au Montmartre à Québec

vendredi 15 mars 2024

Est-ce de Galilée que vient le Christ ? / (457,193)

Bonjour!

Samedi 16 mars 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour... 

ÉVANGILE

Est-ce de Galilée que vient le Christ ? (Jn 7, 40-53)

Ta parole, Seigneur, est vérité,
et ta loi, délivrance.
Heureux ceux qui ont entendu la Parole
dans un cœur bon et généreux,
qui la retiennent et portent du fruit par leur persévérance.
Ta parole, Seigneur, est vérité,
et ta loi, délivrance. (cf. Lc 8, 15)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus enseignait au temple de Jérusalem.
Dans la foule, on avait entendu ses paroles,
et les uns disaient :
« C’est vraiment lui, le Prophète annoncé ! »
D’autres disaient :
« C’est lui le Christ ! »
Mais d’autres encore demandaient :
« Le Christ peut-il venir de Galilée ?
L’Écriture ne dit-elle pas
que c’est de la descendance de David
et de Bethléem, le village de David, que vient le Christ ? »
C’est ainsi que la foule se divisa à cause de lui.
Quelques-uns d’entre eux voulaient l’arrêter,
mais personne ne mit la main sur lui.
Les gardes revinrent auprès des grands prêtres et des pharisiens,
qui leur demandèrent :
« Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ? »
Les gardes répondirent :
« Jamais un homme n’a parlé de la sorte ! »
Les pharisiens leur répliquèrent :
« Alors, vous aussi, vous vous êtes laissé égarer ?
Parmi les chefs du peuple et les pharisiens,
y en a-t-il un seul qui ait cru en lui ?
Quant à cette foule qui ne sait rien de la Loi,
ce sont des maudits ! »

Nicodème, l’un d’entre eux,
celui qui était allé précédemment trouver Jésus,
leur dit :
« Notre Loi permet-elle de juger un homme
sans l’entendre d’abord pour savoir ce qu’il a fait ? »
Ils lui répondirent :
« Serais- tu, toi aussi, de Galilée ?
Cherche bien, et tu verras
que jamais aucun prophète ne surgit de Galilée ! »
Puis ils s’en allèrent chacun chez soi.

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Au cœur de ces menaces qui se resserrent sur lui comme un étaux, Jésus continue son ministère : imperturbable, « il enseigne au temple de Jérusalem », car il sait bien que son Heure n’est pas encore venue et que nul ne peut l’anticiper. Autour de lui les avis sont divisés, les opinions s’opposent, les partis s’affrontent : « Est-ce que le Messie peut vernir de Galilée ? L’Ecriture dit qu’il doit venir de Bethléem, le village où habitait David ! ». Certes, mais il vient avant tout de Dieu. La messianité ne saurait se discerner sur base d’une généalogie humaine ou d’une provenance géographique. C’est à sa parole, son message, son comportement que l’Envoyé de Dieu se fait connaître. Mais un tel discernement suppose une écoute bienveillante, sans a priori.

Curieusement, ce sont les soldats du temple qui vont se trouver dans les dispositions requises pour répondre à la question des origines du Rabbi de Nazareth. Ces hommes font leur besogne sans se poser de questions ; les débats théologiques ne les concernent pas vraiment : ils préfèrent les laisser aux « professionnels ». S’ils attendent que Jésus ait fini son discours pour l’arrêter, c’est uniquement afin d’éviter une émeute toujours possible. Pour être sûr qu’il ne leur échappe pas, ils gardent Notre-Seigneur à l’œil, ne le quittant pas un instant du regard. Aussi ne peuvent-ils s’empêcher d’écouter ce que dit cet homme qui suscite tant de haine parmi les responsables religieux. Et voilà qu’à mesure que sa parole descend dans leur cœur, une paix inhabituelle, à vrai dire inconnue, les envahit. Jésus les a remarqués et croise volontiers leur regard, les incluant dans le cercle de ses auditeurs et s’adressant à eux comme aux disciples qui l’entourent. Bientôt la communion est établie, l’onction de l’Esprit descend sur ces hommes qui ne sont pas aveuglés par la jalousie et n’ont pas d’a priori contre Jésus. Oubliant pourquoi ils étaient venus, les gardes écoutent longuement le Seigneur, et lorsqu’il a terminé son enseignement, aucun d’entre eux ne songe plus à l’arrêter. Tandis que Jésus s’éloigne, ils ruminent ce qu’ils viennent d’entendre, tout en retournant, silencieux, vers leur caserne.

« Pourquoi ne l’avez-vous pas ramené ? » : la voix menaçante du chef des prêtres les arrache à leur méditation. Ébahis par la question qui leur apparaît totalement saugrenue, ils répondent par un argument qui leur semble irréfutable : « Jamais un homme n’a parlé comme cet homme ! » La situation est grave : les soldats ont non seulement formellement désobéi à l’ordre reçu, mais ils prennent la défense du prévenu. Les pharisiens préfèrent ne pas insister : une mutinerie serait malvenue au moment où il faut agir contre ce gêneur dont l’influence s’étend de plus en plus. Évitant l’affrontement, ils cherchent à sauver la face en se drapant dans leur dignité de spécialistes de la Loi, détenteurs de la vraie connaissance. Mais blessés dans leur orgueil, ils se rapprochent entre eux, et baissant le ton pour ne pas être entendus par la foule et par les soldats, ils décident de la condamnation de Notre-Seigneur.

Cette précipitation illégale provoque la réaction de Nicodème, « qui était allé précédemment trouver Jésus ». Cet homme qui est lui aussi entré dans l’intimité du Seigneur, rappelle le droit de l’inculpé de défendre publiquement sa cause. En vain : son intervention est rejetée avec mépris et même avec une pointe de menace. Les jeux sont faits : « ils rentrèrent chacun chez soi », s’enfermant dans leur prison de haine, livrés au bon plaisir de celui qui dans l’ombre est trop heureux d’avoir su tirer profit de l’arrestation avortée, pour conduire à une décision de condamnation.

Seigneur, seuls ceux qui se sont exposés à ta présence, ont eu le courage de prendre ta défense. Les autres se sont lâchement tus ou t’ont condamné. Aussi je te demande la grâce de demeurer fidèle à ces moments de rencontre intime avec toi dans la prière, les sacrements, l’adoration, la méditation de ta Parole. Accorde-moi de trouver mon bonheur auprès de toi pour ne pas rougir de toi devant les hommes. Et lorsque l’heure sera venue de te suivre sur le chemin de l’épreuve, donne-moi Seigneur de me souvenir de ta présence à mes côtés, afin que je puise en toi la force de la fidélité et de l’espérance.

Abbé Philippe Link / Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

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jeudi 14 mars 2024

« On cherchait à l’arrêter, mais son heure n’était pas encore venue » / (457,159)

 Bonjour!

Vendredi 15 mars 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« On cherchait à l’arrêter, mais son heure n’était pas encore venue » (Jn 7, 1-2.10.14.25-30)

Ta Parole, Seigneur, est vérité,
et ta loi, délivrance.
L’homme ne vit pas seulement de pain,
mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
Ta Parole, Seigneur, est vérité,
et ta loi, délivrance. (Mt 4, 4b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus parcourait la Galilée :
il ne voulait pas parcourir la Judée
car les Juifs cherchaient à le tuer.
La fête juive des Tentes était proche.
Lorsque ses frères furent montés à Jérusalem
pour la fête,
il y monta lui aussi,
non pas ostensiblement, mais en secret.

On était déjà au milieu de la semaine de la fête
quand Jésus monta au Temple ; et là il enseignait.
Quelques habitants de Jérusalem disaient alors :
« N’est-ce pas celui qu’on cherche à tuer ?
Le voilà qui parle ouvertement,
et personne ne lui dit rien !
Nos chefs auraient-ils vraiment reconnu
que c’est lui le Christ ?
Mais lui, nous savons d’où il est.
Or, le Christ, quand il viendra,
personne ne saura d’où il est. »
Jésus, qui enseignait dans le Temple, s’écria :
« Vous me connaissez ?
Et vous savez d’où je suis ?
Je ne suis pas venu de moi-même :
mais il est véridique, Celui qui m’a envoyé,
lui que vous ne connaissez pas.
Moi, je le connais
parce que je viens d’auprès de lui,
et c’est lui qui m’a envoyé. »

On cherchait à l’arrêter,
mais personne ne mit la main sur lui
parce que son heure n’était pas encore venue.

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

La fête des Tentes fait mémoire du temps béni où Israël marchait au désert sous la conduite de son Dieu, dressant ses tentes autour de celle du Seigneur (Lv 23,34.42 ; Dt 16, 13), écoutant sa Parole et se conformant à ses volontés ; temps de fiançailles au cours duquel Dieu éduquait son peuple, le préparant à sa mission.

La commémoration annuelle de cette période fondatrice de l’histoire d’Israël, devait conduire à la conversion du cœur, à la repentance et au renouvellement de l’Alliance : « Mon épouse infidèle, je vais la séduire, je vais l’entraîner jusqu’au désert, et je lui parlerai cœur à cœur. Là elle me répondra comme au temps de sa jeunesse, au jour où elle est sortie du pays d’Egypte » (Os 2, 16-17). Mais en réalité, la célébration – qui durait tout une semaine – s’était peu à peu réduite à un événement religieux dans lequel la dimension festive primait sur la démarche de conversion. Voilà pourquoi Jésus se dissocie de ce rassemblement qui a perdu sa finalité. Lorsqu’il monte à Jérusalem, la fête en est déjà à la moitié de son déroulement ; et ce n’est pas au milieu de la foule que Notre-Seigneur se donne à rencontrer, mais au Temple, où il enseigne. 

En se tenant dans le Lieu saint, Jésus veut rappeler à ses coreligionnaires que ce temps liturgique leur est donné pour revenir à la source et s’abreuver de la Parole du Dieu vivant qui les a libérés de l’esclavage d’Egypte. Hélas il y a bien d’autres terres d’aliénation dans nos vies. En fait, dès que nous ne prêtons plus l’oreille à la Parole de notre Père des cieux, nous sommes en danger, car nous risquons de nous laisser égarer loin du chemin de la vie, fascinés par les séductions de ce monde qui passe.

« Le voilà qui parle et personne ne lui dit rien ! » Les chefs religieux sont bien trop occupés à s’exhiber à la fête pour se soucier de ce qui se passe au Temple. Aussi la foule est-elle laissée à ses propres cogitations. A nouveau resurgit la question des origines du Messie – question qui est à vrai dire sous-jacente à tout le quatrième évangile, depuis le Prologue qui nous décrit la descente du Verbe de Dieu dans notre chair, jusqu’à la remarque du Ressuscité à Marie-Madeleine : « cesse de me tenir, je ne suis pas encore monté vers le Père » (Jn 20, 17).

Entendant les murmures du peuple, « Jésus s’écria ». Le verbe utilisé est troublant, car il semble annoncer les cris de la foule réclamant la condamnation de Notre-Seigneur devant Ponce Pilate : « A mort ! A mort ! Crucifie-le ! » (Jn 19, 15) A l’Heure de la grande épreuve, Jésus ne dira plus rien. Il sera exécuté comme blasphémateur : « Suivant la Loi, il doit mourir, parce qu’il s’est prétendu Fils de Dieu » (Jn 19, 7). C’est donc bien la question des origines qui est déterminante. Aussi Notre-Seigneur semble-t-il vouloir répondre par anticipation aux accusations portées contre lui ; il « crie » pour couvrir le tumulte et appeler à la conversion.

« Au désert vos pères ont écouté la Parole de Dieu qui leur était transmise par Moïse. Mais celui-ci a lui-même prophétisé que “le Seigneur votre Dieu fera se lever au milieu de vous un prophète que vous devrez écouter” (Dt 18, 15). Sachez donc reconnaître le temps où Dieu vous visite : avez-vous trouvé dans ma parole quelque mensonge ? Les signes que j’ai accomplis au milieu de vous ne sont-ils pas suffisamment éloquents ? Alors si vous reconnaissez que je dis la vérité et que les œuvres que j’accomplis sont celles que le Père m’a donné d’accomplir (Jn 5, 36), pourquoi ne voulez-vous pas venir à moi pour avoir la vie (Jn 5, 40) ?

Votre refus, hélas, témoigne contre vous : si vous aimiez le Père, si sa parole demeurait en vous, vous croiriez en moi, son Envoyé. Mais vous ne me connaissez pas parce que vous ne connaissez pas le Père (Jn 8, 19). Vous ne voulez pas écouter sa voix et accueillir sa Parole de vérité parce que vous ne voulez pas venir à la lumière. Vous préférez vos doctrines et pratiques humaines qui vous procurent une gloire éphémère, celle que vous vous échangez entre vous, et vous méprisez la gloire qui vient du Dieu unique ! (Jn 5, 44). Malheureux êtes-vous, vous qui mourez de soif dans le désert de ce monde, cherchant en vain à puiser dans vos citernes fissurées qui ne retiennent pas l’eau (Jr 3, 13), alors que Dieu a, pour vous, fait jaillir du rocher l’eau vive du salut (Dt 8, 16).

Seigneur donne-moi la force de ne pas fuir le rendez-vous que tu me donnes au désert. Tant de voix te réduisent à n’être qu’un avatar, un initié ou un maître parmi d’autres. Tant de “sages et de savants” prétendent que ton Evangile n’est qu’un discours humain respectable certes, mais historiquement situé et qu’il faudrait adapter à notre temps. Tant de haine se déchaîne contre ton Eglise accusée de tous les crimes de l’histoire… Je veux revenir à toi, et entendre ton appel : “Et toi, que dis-tu ? Pour toi, qui suis-je ?” (Mc 8, 29). Puis me laissant illuminer par ton regard de tendresse et de miséricorde, je veux te répondre : “Tu es la lumière du monde”. Je te choisis comme mon Seigneur et Sauveur, car “celui qui te suit ne marchera pas dans les ténèbres : il aura la lumière de la vie” (Jn 8, 12).

Abbé Philippe Link / Merci!

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Très souvent, chercher Jésus est un bien car c’est la même chose que rechercher la Parole, la vérité et la sagesse. Tant que nous gardons la graine de la vérité déposée dans notre âme, et les commandements, la Parole ne s’éloignera pas de nous » (Origène)

  • « La liberté ne consiste pas à faire toujours ce que l’on veut : cela nous enferme, nous rend distants et nous empêche d’être des amis ouverts et sincères. La liberté, c’est le don de pouvoir choisir le bien : c’est ça la liberté » (François)

« Jésus, comme les prophètes avant lui, a professé pour le Temple de Jérusalem le plus profond respect. Il y a été présenté par Joseph et Marie quarante jours après sa naissance. A l’âge de douze ans, il décide de rester dans le Temple pour rappeler à ses parents qu’il se doit aux affaires de son Père. Il y est monté chaque année au moins pour la Pâque pendant sa vie cachée ; son ministère public lui-même a été rythmé par ses pèlerinages à Jérusalem pour les grandes fêtes juives » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 583)

Bonne journée!

« C’est étrange de voir comme mes idées changent quand je les prie ! »
 a dit un jour Georges Bernanos.
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Jean-Yves