mercredi 30 septembre 2020

« Votre paix ira reposer sur lui » / (332,625)

 Bonjour!

Jeudi 1er octobre 2020

Photo:
La croix de l'Évangélisation.
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Fête de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus
Patronne des missions

Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Votre paix ira reposer sur lui » (Lc 10, 1-12)

Alléluia. Alléluia.
Le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous et croyez à l’Évangile.
Alléluia. (Mc 1, 15)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
parmi les disciples
    le Seigneur en désigna encore 72,
et il les envoya deux par deux, en avant de lui,
en toute ville et localité où lui-même allait se rendre.
Il leur dit :
« La moisson est abondante,
mais les ouvriers sont peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson
d’envoyer des ouvriers pour sa moisson.
    Allez ! Voici que je vous envoie
comme des agneaux au milieu des loups.
    Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales,
et ne saluez personne en chemin.
    Mais dans toute maison où vous entrerez,
dites d’abord :
“Paix à cette maison.”
    S’il y a là un ami de la paix,
votre paix ira reposer sur lui ;
sinon, elle reviendra sur vous.
    Restez dans cette maison,
mangeant et buvant ce que l’on vous sert ;
car l’ouvrier mérite son salaire.
Ne passez pas de maison en maison.
    Dans toute ville où vous entrerez
et où vous serez accueillis,
mangez ce qui vous est présenté.
    Guérissez les malades qui s’y trouvent
et dites-leur :
“Le règne de Dieu s’est approché de vous.”
    Mais dans toute ville où vous entrerez
et où vous ne serez pas accueillis,
allez sur les places et dites :
    “Même la poussière de votre ville, collée à nos pieds,
nous l’enlevons pour vous la laisser.
Toutefois, sachez-le :
le règne de Dieu s’est approché.”
    Je vous le déclare :
au dernier jour,
Sodome sera mieux traitée que cette ville. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

En envoyant des disciples à la moisson, qui avait bien été semé par le Verbe du Père, mais qui demandait à être récolté avec sollicitude par l’ouvrier, Jésus déclare aux siens : « Allez ! Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups ». On aura connu des encouragements plus motivants, plus enthousiasmants ! La tâche de l’évangélisateur, nous le savons et Jésus nous le rappelle dans l’évangile de ce jour, la tâche de l’évangélisateur est difficile, pleine de risques et de défis. Comme un agneau au milieu des loups, l’évangélisateur se sent parfois sans défense.

Aujourd’hui, la mission se révèle urgente et nécessaire dans la mesure où nous devons affronter avec courage une situation qui se fait toujours plus diversifiée et plus prenante, dans le contexte de la sécularisation de notre société et face à un engourdissement et à une espèce de somnolence, d’amnésie ou d’apathie généralisée dans nos communautés.

Pour vivre notre identité missionnaire et mener à bien la vocation de prêcher Jésus Christ et son Évangile à toutes les nations, vocation qui incombe à tous les baptisés, à chacun d’entre nous, nous devons nous nourrir de lui, de son Corps et de son Sang, de façon à nous renforcer dans la foi et être prêts à surmonter les difficultés que l’évangélisation doit affronter dans notre monde. Le Bon Pasteur ne saurait redouter les loups pour son troupeau, car les disciples que nous sommes sont envoyés non pour être une proie, mais pour répandre la Grâce.

Pour répandre sa Grâce, le Seigneur nous a fait le don merveilleux de l’Eucharistie. Recueillie autour de l’autel, l’Eglise comprend mieux son origine et son mandat missionnaire. Eucharistie et mission forment un binôme inséparable. Dans l’Eucharistie, l’Eglise découvre sa vocation missionnaire fondamentale car pour évangéliser le monde, comme nous disait Saint Jean-Paul II, il faut des apôtres “experts” dans la célébration, l’adoration et la contemplation de l’Eucharistie. L’Eucharistie est bien l’école et la source de la mission, car elle représente un itinéraire de participation au mystère du pain vivant pour la vie du monde.

La forme première et fondamentale de l’être et de l’action missionnaire est le témoignage. Évangéliser c’est tout d’abord témoigner, de façon simple et directe, du Dieu révélé par Jésus Christ, dans l’Esprit Saint. Notre foi dans l’Eucharistie se renforce en la donnant à tous. En effet, celui qui rencontre le Christ dans l’Eucharistie ne peut manquer de proclamer à travers sa vie l’amour miséricordieux du Rédempteur. L’expérience de la miséricorde de Dieu dans notre vie est le chemin pour savoir partager la foi en particulier avec ceux qui ne possèdent pas ce don, qui ne le connaissent pas ou qui l’ont abandonné.

L’Eucharistie est en quelque sorte la source et le sommet de toute évangélisation. Évangéliser en offrant le Pain de la vie, qui est le Christ, telle est notre mission commune de baptisés. Faisons en sorte que chaque fois que nous entrons dans l’assemblée eucharistique en tant que disciples, nous puissions en sortir en tant qu’apôtres, en tant qu’évangélisateur. Développons aussi une spiritualité adoratrice de l’évangélisation, car il y a un lien particulier entre adoration et fécondité apostolique. Adorer, c’est déjà agir, c’est déjà évangéliser ! Car évangéliser sans adorer devient du prosélytisme ; adorer sans évangéliser, de l’évasion !

Puisse l’Esprit Saint, qui est l’âme de Tout apostolat, nous donner ce zèle de feu, cette liberté et cette joie pour la Mission. Rassurons-nous : l’essentiel a déjà été fait. Le Seigneur, par son Esprit a déjà semé, planté, arrosé, taillé. A nous revient simplement la charge de devenir les ouvriers de la moisson et à nous abandonner à la Providence Divine. Cette charge se comprend et s’affermit dans le mystère de l’Eucharistie que nous nous apprêtons à célébrer. Notre Eglise est faite pour la croissance. Alors n’ayons pas peur de gagner de nouveaux adorateurs au Christ-Jésus ! Demandons-lui, humblement, dans notre prière, de nous fortifier par son Eucharistie, dans le zèle de sa mission.

Seigneur Dieu, maître de la terre, nous te prions d’envoyer dans ta moisson de nombreux ouvriers, des hommes désintéressés, des artisans de paix, nourris de ta Sainte Eucharistie. Qu’ils proclament par leurs paroles et par toute leur vie que ton Règne est arrivé et que la puissance du mal est vaincue.


Abbé Philippe Link - Merci!



Photo:
La chapelle Saint Joseph de la cathédrale.
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Bonne journée!

Jean-Yves 

mardi 29 septembre 2020

« Je te suivrai partout où tu iras » / (332,544)

 Bonjour!

Mercredi 30 septembre 2020



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Je te suivrai partout où tu iras » (Lc 9, 57-62)

Alléluia. Alléluia.
J’ai tout perdu ; je considère tout comme des ordures,
afin de gagner un seul avantage, le Christ
et, en lui, d’être reconnu juste.
Alléluia. (Ph 3, 8-9)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    en cours de route, un homme dit à Jésus :
« Je te suivrai partout où tu iras. »
    Jésus lui déclara :
« Les renards ont des terriers,
les oiseaux du ciel ont des nids ;
mais le Fils de l’homme
n’a pas d’endroit où reposer la tête. »

    Il dit à un autre :
« Suis-moi. »
    L’homme répondit :
« Seigneur, permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père. »
    Mais Jésus répliqua :
« Laisse les morts enterrer leurs morts.
Toi, pars, et annonce le règne de Dieu. »

    Un autre encore lui dit :
« Je te suivrai, Seigneur ;
mais laisse-moi d’abord faire mes adieux
aux gens de ma maison. »
    Jésus lui répondit :
« Quiconque met la main à la charrue,
puis regarde en arrière,
n’est pas fait pour le royaume de Dieu. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Je te suivrai où que tu ailles” (Lc 9, 57), dit un homme à Jésus qui est en train de marcher avec détermination vers Jérusalem. Jésus, je te suivrai où que tu ailles disons-nous à notre tour et le Seigneur nous répond :

Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des nids ; le Fils de l’Homme, Lui, n’a pas où reposer la tête (Lc 9, 58).

Jésus met ainsi à la lumière la recherche de tanière ou de nid qui nous habite.

N’est-il pas vrai que notre insécurité native et le désordre du monde qui nous entoure nous poussent à chercher des tanières ou des nids affectifs, intellectuels, spirituels ?

Jésus, Lui, n’a pas où reposer la tête. Il n’a pas de repos définitif sur cette terre : son unique repos est le Cœur du Père.

Nous aussi, avec Jésus, nous voici appelés à n’avoir nulle autre sécurité, nul autre roc, nul autre nid, nulle autre demeure définitive que le Cœur du Père.

Notre vie chrétienne n’est pas un nid qui nous protège, mais une route, un envoi …

C’est ce que Jésus fait découvrir également au deuxième disciple de l’Évangile :

Pour toi, va annoncer le Royaume de Dieu (Lc 9, 60b).

Qu’ils seront beaux nos pieds, frères et sœurs, s’ils sont les pieds du porteur de Bonne Nouvelle (Is 52, 7). Voilà notre mission : chanter, proclamer, annoncer à notre ville le Royaume de Dieu !

Ce n’est pas le hasard qui règne, ni la nécessité. Ce n’est pas le mal qui règne, ni le malheur. Ce n’est pas l’astrologie, ni la fatalité : seul Dieu règne sur l’histoire ! Si nous savons l’annoncer, les « ruines de Jérusalem pousseront des cris de joie » (cf. Is 24, 14) comme le prophétisait Isaïe.

Oui, nous sommes tous des envoyés – envoyés pour annoncer les merveilles de Celui qui nous a appelés des ténèbres à une admirable Lumière !

Philippe Link - Merci.

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Prions le Seigneur de nous accorder souplesse et imagination en ces temps difficiles et imprévisibles.  Que sa présence nous garde dans la joie en dépit des nombreuses contraintes. 

Bonne journée!

Jean-Yves 

lundi 28 septembre 2020

« Vous verrez les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme » / (332,471)

 Bonjour!

Mardi 29 septembre 2020

Fête des saints archanges Michel, Gabriel et Rahaël

L'Église célèbre les trois principaux messagers de Dieu qui ont porté son salut à l'humanité aux grands tournants de l'Histoire sainte. Raphaël a guidé le jeune Tobie, Gabriel a annoncé la naissance de Jean Baptiste et de Jésus, Michel a combattu sans cesse les forces du mal sur la terre. Ils  remplissent de leur présence invisible le déroulement de toute l'histoire du salut. 


Photo:

Pourrait être l'archange Gabriel...

Photo prise dans l'église de Saint-François de Montmagny

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Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Vous verrez les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme » (Jn 1, 47-51)

Alléluia. Alléluia.
Tous les anges du Seigneur, bénissez le Seigneur :
à lui, haute gloire, louange éternelle !
Alléluia. (Dn 3, 58)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
    lorsque Jésus vit Nathanaël venir à lui,
il déclara à son sujet :
« Voici vraiment un Israélite :
il n’y a pas de ruse en lui. »
    Nathanaël lui demande :
« D’où me connais-tu ? »
Jésus lui répond :
« Avant que Philippe t’appelle,
quand tu étais sous le figuier,
je t’ai vu. »
    Nathanaël lui dit :
« Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu !
C’est toi le roi d’Israël ! »
    Jésus reprend :
« Je te dis que je t’ai vu sous le figuier,
et c’est pour cela que tu crois !
Tu verras des choses plus grandes encore. »
    Et il ajoute :
« Amen, amen, je vous le dis :
vous verrez le ciel ouvert,
et les anges de Dieu monter et descendre
au-dessus du Fils de l’homme. »

     – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

« Vous verrez les cieux ouverts, avec les anges de Dieu qui montent et descendent au – dessus du Fils de l’Homme. »

La nouveauté de l’Incarnation rédemptrice réside en ceci que les cieux se sont ouverts, que le Verbe de Dieu qui demeure dans le sein du Père s’est fait chair, qu’il a planté sa tente parmi nous (cf. Jn 1, 14). Ce sont les anges qui ont été les premiers à passer à travers cette frontière qui avant Jésus était infranchissable pour l’homme se révélant ainsi messagers de notre salut accompli dans le Verbe de Dieu fait chair. Nous rencontrons les anges à l’Annonciation, à la Nativité. Nous les retrouvons à la Résurrection et ce seront encore eux qui nous annonceront le retour glorieux de notre Seigneur lorsqu’il « viendra dans sa gloire, et tous les Anges avec lui, pour siéger sur son trône de gloire » (Mt 25, 31).

Dans ce service de la réalisation du dessein divin de notre salut, saint Michel, saint Gabriel et saint Raphaël, que nous fêtons aujourd’hui, tiennent une place toute particulière. Chaque fois qu’il est besoin d’un déploiement de force, c’est Michel qui est envoyé à notre secours. Gabriel, quant à lui, nous aide à ne pas oublier Celui qui est venu comme le Dieu des armées, le vaillant des combats, pour nous arracher aux ténèbres de la mort et du péché. Et si par malheur l’Ennemi venait à nous blesser, Raphaël vient nous soigner et nous guérir, comme il le fit pour les yeux de Tobie.

L’admiration, que la fidélité des anges nous inspire, rejaillit jusqu’à Toi Seigneur. La splendeur de ces créatures spirituelles nous laisse entrevoir comme Tu es grand et combien Tu surpasses tous les êtres.

 

 


Abbé Philippe Link - Merci!

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L'archange Saint-Michel

Statue au Mont Saint-Michel - France

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 « Saint Michel, défends-nous dans le combat, dans lequel nous luttons pour le salut. Saint Gabriel, apporte-nous la bonne nouvelle de Jésus Sauveur, donne-nous l’espérance. Saint Raphaël, prends-nous par la main, aide-nous sur le chemin de notre pleine guérison.»

(Tweet - Pape François)


Dans sa prière à l’Archange Michel, le pape dit notamment: « Le Seigneur de l’univers t’a rendu puissant contre les forces de l’ennemi: démasque les pièges du Diable et de l’esprit du monde. Rends nous victorieux contre les tentations du pouvoir, de la richesse et de la sensualité. »

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Bonne journée!

Jean-Yves


 



Les anges accompagnent de leur présence invisible le déroulement de l'histoire du salut. Ils sont d'abord la foule immense des adorateurs du Dieu Vivant.

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«Bénis le Seigneur, ô mon âme,

bénis son nom très saint, tout mon être!

Bénis le Seigneur, ô mon âme,

n'oublie aucun de ses bienfaits!»

(Du psaume 102 - Liturgie des heures  - Ce jour)


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«Celui d'entre vous tous qui est le plus petit, c'est celui-là qui est grand» / (332,408)

 Bonjour!



Lundi 28 septembre 2020

Voici la Parole de Dieu de ce jour...

Texte de l'Évangile (Lc 9,46-50): Une discussion s'éleva entre les disciples pour savoir qui était le plus grand parmi eux. Mais Jésus, connaissant la discussion qui occupait leur pensée, prit un enfant, le plaça à côté de lui et leur dit: «Celui qui accueille en mon nom cet enfant, c'est moi qu'il accueille. Et celui qui m'accueille accueille aussi celui qui m'a envoyé. Et celui d'entre vous tous qui est le plus petit, c'est celui-là qui est grand».

Jean, l'un des Douze, dit à Jésus: «Maître, nous avons vu quelqu'un chasser les esprits mauvais en ton nom, et nous avons voulu l'en empêcher, car il n'est pas avec nous pour te suivre». Jésus lui répondit: «Ne l'empêchez pas: celui qui n'est pas contre vous est pour vous».

Commentaire: Prof. Dr. Mgr. Lluís CLAVELL (Roma, Italie)

«Celui d'entre vous tous qui est le plus petit, c'est celui-là qui est grand»


Aujourd'hui, sur la route de Jérusalem pour aller vers sa passion une discussion «s'éleva entre les disciples pour savoir qui était le plus grand parmi eux» (Lc 9,46). Tous les jours, les médias ainsi que nos conversations sont remplis de commentaires sur l'importance des personnes: des autres et de nous-mêmes également. Cette logique humaine provoque un désir de réussite, d'être reconnu, apprécié, remercié, et un manque de paix quand tout cela n'arrive pas.

La réponse de Jésus aux réflexions —et peut-être aussi aux commentaires— des disciples nous rappelle la façon d'agir des anciens prophètes. D'abord les gestes ensuite viennent les paroles. Jésus «prit un enfant, le plaça à côté de lui» (Lc 9,47). Ensuite vient l'enseignement «Et celui d'entre vous tous qui est le plus petit, c'est celui-là qui est grand» (Lc 9,48). —Jésus pourquoi est-ce que nous avons tant de mal à accepter que ceci n'est pas une Utopie pour ceux qui ne sont pas impliqués dans le trafic d'une tâche intense, où les coups des uns contre les autres ne manquent pas et qu'avec ta grâce nous pouvons tous vivre cela? Si nous le faisions nous aurions plus de paix intérieure et nous travaillerions avec plus de calme et de joie.

Cette attitude est aussi une source de joie, cela nous permet de constater que d'autres travaillent bien pour Dieu, avec un style différent du nôtre, mais toujours au nom de Jésus. Les disciples voulaient empêcher cela. En revanche, Jésus défend les autres. À nouveau, le fait de nous sentir fils de Dieu, petit fils de Dieu, nous permet d'ouvrir notre cœur vers les autres et de grandir dans la paix, la joie et la reconnaissance. Ces enseignements ont valu à Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus le titre de Docteur de l'Église: dans son livre Histoire d'une âme, elle admire le beau jardin qu'est l'Église, et elle se contente d'être une petite fleur. A coté des grands saints –des roses et des lys– il y a les petites fleurs –les marguerites et les violettes— qui sont destinées à faire plaisir aux yeux de Dieu quand il tourne son regard vers la Terre.

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«On cherche Dieu dans les livres mais on oublie qu'on peut le trouver dans la prière.»

(Luc Landry)

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Bonne journée!

Jean-Yves 

samedi 26 septembre 2020

La volonté du Père... / La foi... / Le repentir... / Donner son cœur malade... / (332,301)

Bonjour!

26e dimanche du temps ordinaire  A  



Voici la Parole de Dieu de ce dimanche...

ÉVANGILE

« S’étant repenti, il y alla » (Mt 21, 28-32)

Alléluia. Alléluia.
Mes brebis écoutent ma voix, dit le Seigneur ;
moi, je les connais, et elles me suivent.
Alléluia. (Jn 10, 27)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu


En ce temps-là,
Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple :
    « Quel est votre avis ?
Un homme avait deux fils.
Il vint trouver le premier et lui dit :
‘Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne.’
    Celui-ci répondit : ‘Je ne veux pas.’
Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla.
    Puis le père alla trouver le second et lui parla de la même manière.
Celui-ci répondit : ‘Oui, Seigneur !’
et il n’y alla pas.
    Lequel des deux a fait la volonté du père ? »
Ils lui répondent :
« Le premier. »

Jésus leur dit :
« Amen, je vous le déclare :
les publicains et les prostituées
vous précèdent dans le royaume de Dieu.
    Car Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice,
et vous n’avez pas cru à sa parole ;
mais les publicains et les prostituées y ont cru.
Tandis que vous, après avoir vu cela,
vous ne vous êtes même pas repentis plus tard
pour croire à sa parole. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Pour comprendre toute la force de cette parabole, il ne faut pas mettre en doute la sincérité des réponses des deux enfants.

Oui, ces réponses sont sincères : 

Quand le premier enfant dit à son père : « Non, je ne veux pas aller à la vigne », il dit vraiment non. Il ne se doute pas, que finalement, il ira travailler à la vigne quand l’appel de son père aura travaillé son cœur. 

Quand le deuxième enfant dit oui, il dit vraiment oui, il ne se doute pas que finalement, peut-être presque sans y penser, il va oublier l’appel de son père et qu’il ne travaillera pas à la vigne. Autrement dit, le problème que touche Jésus ici est beaucoup plus qu’un problème moral, (je dis oui en face, mais par derrière je pense non, ce n’est pas cela exactement). 

Parce que les Pharisiens, sauf sûrement quelques-uns, mais globalement les Pharisiens du temps de Jésus étaient sincères dans leur démarche. Ils croyaient vraiment dire « oui » à Dieu par toutes leurs pratiques, toute leur obéissance minutieuse des règles, toutes leurs dévotions, etc.

Ce que Jésus appelle leur hypocrisie, ce n’est pas d’abord une hypocrisie morale, ce n’est pas d’abord un simple manque de sincérité par rapport à leur propre démarche, c’est beaucoup plus profond. C’est ce problème, ce drame que soulève partout l’Évangile : comment se fait-il que des hommes qui croient sincèrement choisir Dieu, le refusent en fait, de fait, peut-être même sans s’en rendre compte, parce qu’ils refusent de lui donner leur cœur ? Alors que des hommes et des femmes qui pensent sincèrement avoir oublié Dieu, ces hommes et ces femmes d’hier ces hommes et ces femmes d’aujourd’hui, qui pensent sincèrement avoir oublié Dieu sont tout proches, et souvent sans s’en rendre compte, de lui livrer leur cœur.

La parole de Jésus donne évidemment la clé de ce paradoxe, qui tient dans ce mot central qui revient plusieurs fois, le cœur de cette parabole, le repentir. « Vous ne vous êtes pas repentis, pour croire » dit Jésus aux Pharisiens. Se repentir pour croire… Entendons bien ces trois mots : se repentir pour entrer dans la foi. Pour entrer dans le Royaume de la foi au Christ. Pour entrer dans cette adhésion vivante (il s’agit bien plus que d’une adhésion intellectuelle), cette adhésion de tout l’être : la foi. Entrer dans cette adhésion à la personne de Jésus. Se repentir pour croire et finalement pour livrer enfin mon cœur à Dieu. Autrement dit, donner son cœur à Dieu, ce que fait le publicain finalement, ce que fait la prostituée, ce que ne parvient pas à faire le Pharisien, donner son cœur : c’est un fruit du repentir.

Il y a une certaine générosité qui ne peut naître que dans les larmes du repentir. Une générosité qui ne peut naître que de l’expérience de la miséricorde infinie, incompréhensible de Dieu pour nous tous ensemble, pour chacun et chacune de nous. C’est la générosité nouvelle du pécheur, qui n’a rien à donner, qui a compris qu’il n’a rien à donner, rien sinon son cœur malade. Mais alors il donne ce que Dieu voulait.

Il y a aussi la générosité qui n’est pas passée par le repentir. Générosité sincère, encore une fois, mais où le cœur finalement évite de se donner, parce que les mains, les mains de cette générosité, sont déjà si pleines de soi, si pleines de cadeaux, seraient-ce des cadeaux à faire à Dieu, qu’il n’y a plus de place pour se donner soi-même, pour donner son cœur blessé.

Le Pharisien, c’est celui qui dit : « Seigneur, j’ai fait cela pour toi ! – Mon enfant, pourrais-lui répondre le Seigneur, tu as fait cela pour moi, mais tu l’as fait sans moi ! Donne-moi plutôt ton cœur, accueille-moi en toi, pour qu’avec toi ton cœur puisse être livré. Sois généreux avec moi, par moi, sois généreux mais pas comme un riche comme un pauvre, sinon tu risques de ne jamais te donner toi-même, de ne jamais donner ton cœur malade. Laisse-moi être généreux moi-même en toi, à travers ta misère. Et si tu as cette conscience profonde de ta misère, sache aussi que moi je pourrai toujours y déposer ma générosité divine ».

La générosité du pharisien, c’est celle qui pense : « Finalement, Dieu doit bien me remercier ». La générosité de celui qui est passé par le repentir, c’est celle qui pense : « Mais mon Dieu, si je peux encore te donner quelque chose, c’est grâce à toi ». Celui qui a connu la miséricorde pense ceci : « Merci mon Dieu pour le bien, pour la charité que tu me donnes de vivre, d’accomplir. C’est ton œuvre en moi, c’est ta grâce qui agit en moi, qui passe en moi. C’est toi qui me donnes de dire oui, alors que moi, j’étais si proche de dire non. C’est toi qui me donnes de dire oui, par moi seul, j’aurais dit non, alors que je voulais communier à toi ». « Mon fils, donne-moi ton cœur, je connais tes refus, et cela pourtant ne me fait pas peur », nous dit le Christ, lui qui a porté nos refus sur sa croix. « Ton péché ne me fait pas peur, parce que je sais que si tu t’exposes à ma miséricorde, une autre générosité jaillira de ton cœur blessé et fermé, ma générosité, notre générosité ensemble, notre fécondité, ma fécondité en toi, à travers toi, fécondité divine ».


Abbé Philippe Link / Merci! ...









«Nous sommes tous des éclaireurs les uns pour les autres.»
 (Yves Duteil)
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Aujourd'hui c'est la fête de saint Vincent de Paul.
Merci à toutes celles et ceux qui travaillent dans les Conférences de Saint-Vincent de Paul de notre paroisse de Sainte-Anne et des autres paroisses de notre diocèse.
Vous faites un magnifique et indispensable travail dans l'ombre pour celles et ceux qui ont besoin d'aide.
Jean-Yves





Bonne journée!

Jean-Yves 

SPÉCIAL... Restrictions dans les églises: le mécontentement acheminé aux députés...

 

Restrictions dans les églises : le mécontentement acheminé aux députés

Mario Pelletier

Par Mario Pelletier, Journaliste

Toutes les réactions 3

Suivant la recommandation de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec, le diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière a demandé à ses paroissiens de laisser savoir à leur député leur mécontentement en lien avec les restrictions dans les églises, notamment un nombre maximum de 50 personnes plutôt que 250 comme les semaines précédentes.

Mgr Pierre Goudreault, évêque du diocèce, a été l’un des premiers à réagir sur sa page Facebook, lui attirant près de 230 commentaires positifs et plus de 800 personnes ont partagé son message. «Aujourd'hui, je vous partage mon incompréhension, ma déception et mon indignation quant à la décision du gouvernement du Québec de restreindre les rassemblements dans les lieux de culte de 250 personnes à 50, voire à 25 dans certaines régions. (…) Je tiens à rappeler qu'aucun foyer d'éclosion du coronavirus n'est survenu à partir d'une église catholique. Pourquoi y restreindre les rassemblements alors que les participants et participantes aux messes sont exemplaires dans leur manière de respecter et de mettre en pratique les mesures sanitaires? Y a-t-il un plus grand danger de contagion dans les églises que dans les salles de cinéma et les salles de spectacle? À mon avis, non! C'est donc deux poids, deux mesures...», a mentionné Mgr Goudreault.

Dans son bulletin du 24 septembre «La lettre du jeudi», le diocèse invite les paroissiens à adresser leur mécontentement aux députés Marie-Eve Proulx (Côte-du-Sud) et Denis Tardif (Rivière-du-Loup – Témiscouata). «Si, comme quelques autres citoyens de notre diocèse, vous partagez l’incompréhension des évêques du Québec, je vous invite à communiquer vous aussi avec vos représentants politiques pour leur faire part de votre mécontentement à l’égard de ces directives qui sont injustes», a-t-on indiqué tout en prenant soin de joindre les coordonnées de Mme Proulx et M. Tardif.

«Les communautés catholiques sont appelées à accompagner des familles dans plusieurs étapes de leur vie, plus particulièrement les moments de deuil lors des funérailles. Encore là, les mesures sont bien respectées et les gens collaborateurs. Est-ce que les églises catholiques sont plus à risques que les chapelles dans les entreprises funéraires qui n'ont pas les mêmes restrictions quant au nombre de personnes? À mon avis, non, d'autant plus que l'espace est beaucoup plus grand dans les églises. C'est encore deux poids, deux mesures...», a poursuivi l’évêque du diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière sur Facebook.

«Il importe qu'une réflexion se poursuive sur le sujet, car les membres des catholiques veulent continuer à apporter leur contribution pour limiter la propagation du coronavirus. Mais ils veulent le faire en étant respectés et considérés avec justice», a conclu Mgr Pierre Goudreault.


 

vendredi 25 septembre 2020

« Ouvrez bien vos oreilles à ce que je vous dis maintenant : le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes. » / (332,216)

 Bonjour!

Samedi 26 septembre 2020



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes. Les disciples avaient peur de l’interroger sur cette parole » (Lc 9, 43b-45)

Alléluia. Alléluia.
Notre Sauveur, le Christ Jésus, a détruit la mort ;
il a fait resplendir la vie par l’Évangile.
Alléluia. (2 Tm 1, 10)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    comme tout le monde était dans l’admiration
devant tout ce qu’il faisait,
Jésus dit à ses disciples :
    « Ouvrez bien vos oreilles à ce que je vous dis maintenant :
le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes. »
    Mais les disciples ne comprenaient pas cette parole,
elle leur était voilée,
si bien qu’ils n’en percevaient pas le sens,
et ils avaient peur de l’interroger sur cette parole.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Abbé Antoni CAROL i Hostench (Sant Cugat del Vallès, Barcelona, Espagne)

«Le Fils de l'homme doit être livré entre les mains des hommes»

Aujourd'hui, après plus de deux mille ans, l'annonce de la passion de Jésus continue de nous provoquer. Que l'Auteur de la Vie annonce qu'Il sera livré entre les mains de ceux-là même pour qui Il est venu tout donner, voilà qui est clairement provocateur. L'on pourrait dire: ce n'était pas nécessaire, c'était exagéré. Nous négligeons toujours le poids qui accable le cœur du Christ, notre péché, le plus radical des maux, la cause et l'effet de ce que nous nous mettons à la place de Dieu. Plus encore, de ce que nous ne nous laissons pas aimer par Dieu et nous efforçons de demeurer dans nos courtes vues et l'immédiateté de notre présent. Il nous est aussi nécessaire de nous reconnaître pécheurs que d'admettre que Dieu nous aime dans son Fils Jésus-Christ. En fin de compte, nous sommes comme les disciples, qui «ne comprenaient pas cette parole; elle était voilée pour eux, afin qu'ils n'en eussent pas le sens; et ils craignaient de l'interroger à ce sujet» (Lc 9,45).

Disons-le avec une image: au Ciel, nous pourrons trouver tous les vices et tous les péchés sauf l'orgueil, car l'orgueilleux ne reconnaît jamais ses fautes et ne se laisse pas pardonner par un Dieu qui aime au point de mourir pour nous. Dans l'enfer, nous pourrons trouver toutes les vertus, moins l'humilité, car la personne humble se connaît vraiment et sait très bien que, sans la grâce de Dieu, elle ne peut pas ne pas L'offenser, ni correspondre à sa Bonté.

L'une des clés de la sagesse chrétienne est de reconnaître la grandeur et l'immensité de l'Amour de Dieu, tout en admettant notre petitesse et la vilenie de notre péché. Que nous sommes lents à comprendre! Le jour où nous découvrirons que l'Amour de Dieu nous était si proche, nous dirons comme saint Augustin, avec des larmes d’Amour: «Je t'ai aimé bien tard, mon Dieu!». Ce jour pourrait être aujourd'hui. Ce jour peut être aujourd'hui. Pourquoi pas?

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Le Seigneur passe...

Ouvriras-tu

Quand frappe l'inconnu?

Peux-tu laisser mourir la voix

Qui réclame ta foi?

(Hymne - Liturgie des heures - Ce matin)

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Une réflexion....  
 "Être humain"

«Être humain, c'est être imparfait, mais c'est précisément notre imperfection qui nous donne droit à ce que la condition humaine a de meilleur. Notre sort n'a rien de tragique. Nous pouvons compter les uns sur les autres. On n'attend pas de nous que nous nous suffisions à nous-même. C'est bien plutôt notre vulnérabilité qui nous donne droit à l'amour et nous permet de nous faire entendre du reste de l'humanité.»  (Joan Chittister)
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«Le chemin de la sagesse ou de la liberté est un chemin qui mène au centre de son propre être.»
(Mircea Éliade)
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Bonne journée!

Jean-Yves

jeudi 24 septembre 2020

« Tu es le Christ, le Messie de Dieu... » / (332,089)

Bonjour!

Vendredi 25  septembre 2020


Photo prise à Val Notre-Dame 

chez les moines cisterciens

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Voici la Parole de Dieu de ce jour... 

ÉVANGILE

« Tu es le Christ, le Messie de Dieu. – Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup » (Lc 9, 18-22)

Alléluia. Alléluia.
Le Fils de l’homme est venu pour servir,
et donner sa vie en rançon pour la multitude.
Alléluia. (cf. Mc 10, 45)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

    En ce jour-là, Jésus était en prière à l’écart.
Comme ses disciples étaient là,
il les interrogea :
« Au dire des foules, qui suis-je ? »
    Ils répondirent :
« Jean le Baptiste ; mais pour d’autres, Élie ;
et pour d’autres, un prophète d’autrefois qui serait ressuscité. »
    Jésus leur demanda :
« Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
Alors Pierre prit la parole et dit :
« Le Christ, le Messie de Dieu. »
    Mais Jésus, avec autorité,
leur défendit vivement de le dire à personne,
    et déclara :
« Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup,
qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes,
qu’il soit tué,
et que, le troisième jour, il ressuscite. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Jésus vient de multiplier les pains ; l’enthousiasme de la foule est à son comble. Le Seigneur, lui, se retire dans la solitude pour prier ; c’est-à-dire pour rencontrer plus intimement son Père, l’adorer, lui rendre grâce et écouter ses volontés. C’est là dans cette humble prière, que Jésus est pleinement Fils. Il est parfaitement conscient – y compris dans sa conscience humaine – de son identité et de sa mission : révéler le visage de ce Père qu’il aime et devant lequel il veut s’effacer. C’est pourquoi il fuit la liesse de ces hommes et de ces femmes qui ne parviennent pas à s’élever du signe à la réalité, du pain donné à la paternité qui s’y manifeste.

Pour la foule qui suis-je ?

Les apôtres énumèrent les mêmes propositions que celles qui furent rapportées à Hérode. Certes les foules ont bien pressenti que ce Rabbi hors du commun venait de Dieu ; mais elles reconnaissent tout au plus en lui le prophète de la fin des temps, celui qui devait préparer la venue du Messie. Il leur a manqué, pour découvrir l’identité de Jésus, l’intimité d’une relation personnelle, qui aurait grandi dans la durée.

Aussi Jésus est-il en droit d’attendre de ses proches une autre réponse :

Et vous, que dites-vous ?

Pour vous qui avez parcouru les routes de Judée et de Galilée à ma suite, à qui j’ai réservé mes enseignements les plus profonds, vous à qui j’ai donné ma confiance, mon amitié, pour vous qui suis-je ?

Pierre n’est pas un intellectuel ; il se nourrit davantage des yeux que des discours. Aussi a-t-il observé plus que les autres, avec le regard pénétrant de l’amour, celui qui a pris progressivement toute la place dans son cœur et avec lequel il se sent mystérieusement uni pour le temps et l’éternité. Non son Maître n’est pas un Rabbi comme les autres. Il n’est pas qu’un juif pieux investi de la grâce divine ; il est bien plus qu’un homme remplit de Dieu ; en lui Dieu c’est fait proche de l’homme ; bien plus : en lui Dieu semble avoir pris forme humaine pour nous dire son amour. Mais comment un pêcheur des bords du lac de Galilée, ignorant les Ecritures, pourrait-il exprimer un tel mystère ? D’autant plus que son pressentiment semble plutôt hérétique au regard du catéchisme juif qu’il a appris à la synagogue.

S’enhardissant pourtant devant le regard insistant de Jésus, Pierre se lance : « Tu es “l’Oint de Dieu” ; celui qui vient de la part du Très-Haut et que Lui seul pourrait définir. Je ne saisis sans doute pas très bien la portée de ce que je dis, mais je peux seulement affirmer, avec l’intuition sûre de l’amour, que sur toi repose en plénitude l’Esprit de sainteté (Is 61, 1). Tu es bien plus qu’un précurseur annonçant celui qui doit venir, ou qu’un prophète lui préparant la route. Le Messie c’est toi : tu es celui qui instaure le Royaume en réconciliant les hommes avec Dieu ».

La mise en garde de Jésus, défendant à ses disciples de révéler cette identité avant l’Heure, résonne comme une confirmation de la confession de foi de Pierre. Et pourtant paradoxalement, Notre-Seigneur poursuit en révélant pour la première fois sa fin tragique. Ce n’est en effet qu’au matin de Pâques qu’éclatera au grand jour la gloire du Fils de l’homme ; avant cela, « il faut » d’abord « qu’il souffre beaucoup, qu’il soit rejeté et qu’il soit tué ». On imagine sans peine la perplexité de Pierre, qui à nouveau perd ses repères au moment même où il croyait commencer à comprendre…

Le disciple n’est pas plus grand que le Maître.

Un jour nous serons invités nous aussi à marcher à la suite du Christ sans plus rien comprendre, et à nous engager sur le chemin paradoxal de la Croix. Pour pouvoir demeurer fidèle à l’heure de l’épreuve, il faut nous hâter d’entrer dès à présent dans son intimité, comme lui-même demeure dans celle de son Père.

C’est au cœur de nos vies quotidiennes que le Bien-Aimé nous pose à nous aussi cette question dont dépend notre salut : « Et toi, qui dis-tu que je suis ? Pour toi, qui suis-je ? » Saurons-nous voir dans le « Fils de l’homme » que le monde rejette, le « Messie de Dieu » qui nous ouvre les cieux ?


Abbé Philippe Link - Merci!

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Photo prise au monastère de Val Notre-Dame
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Bonne journée!

Jean-Yves