samedi 31 décembre 2022

« Ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né. Quand fut arrivé le huitième jour, l’enfant reçut le nom de Jésus » / (396,623)

      Bonjour!     

     Bonne et Heureuse Année 2023     

     PAIX! ET JOIE!     

Voici la Parole de Dieu de ce dimanche

1er janvier 2023


ÉVANGILE

« Ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né. Quand fut arrivé le huitième jour, l’enfant reçut le nom de Jésus » (Lc 2, 16-21)

Alléluia. Alléluia.
À bien des reprises, Dieu, dans le passé,
a parlé à nos pères par les prophètes ;
à la fin, en ces jours où nous sommes,
il nous a parlé par son Fils.
Alléluia. (cf. He 1, 1-2)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
les bergers se hâtèrent d’aller à Bethléem,
et ils découvrirent Marie et Joseph,
avec le nouveau-né
couché dans la mangeoire.
Après avoir vu,
ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé
au sujet de cet enfant.
Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient
de ce que leur racontaient les bergers.
Marie, cependant, retenait tous ces événements
et les méditait dans son cœur.
Les bergers repartirent ;
ils glorifiaient et louaient Dieu
pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu,
selon ce qui leur avait été annoncé.

Quand fut arrivé le huitième jour,
celui de la circoncision,
l’enfant reçut le nom de Jésus,
le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception.

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

En plaçant la fête de Marie, Mère de Dieu le 1er janvier, c’est toute l’année qui commence que l’Église entend mettre sous la protection de celle qu’elle reconnaît aussi pour sa Mère. Il convient en effet que celle qui fut mère de la Tête, le soit aussi de son Corps tout entier. Marie est bien réellement notre mère dans l’ordre de la grâce : elle donne en effet sa chair au Fils de Dieu pour permettre à celui-ci de nous enfanter à la vie divine. « Dieu a envoyé son Fils, confirme saint Paul ; il est né d’une femme pour faire de nous des fils » (2ème lect.). Dans l’humanité qu’il recevait de la Vierge, le Verbe assumait notre humanité à tous, afin le Père reconnaisse son Fils en chacun de nous et nous donne part à sa vie. Marie fut et demeure le « lieu » de ce mystérieux échange : en notre nom elle permet au Verbe de devenir participant de notre humanité ; et au nom de son Fils, elle nous donne part à sa vie divine. 

Qui douterait en effet que la surabondance de l’Esprit dont cette Mère très sainte fut comblée dès sa conception, ne se répande « tout naturellement » sur chacun de ses enfants ? « La preuve que nous sommes des fils, c’est que l’Esprit du Fils de Dieu et du Fils de Marie est dans nos cœurs, criant vers le Père en l’appelant “Abba” » (Ibid.).

Bien sûr la Vierge Immaculée n’est pas la Source de la grâce : elle-même en fut comblée par le Père et le Fils ; mais elle est pour l’Église et donc pour chacun de nous, le canal par lequel la grâce de la Croix descend jusqu’à nous. Elle est « l’aqueduc de Dieu » (S. Bernard), ou encore : « le cou par lequel les grâces de la Tête se répandent dans le Corps tout entier » (Ibid.). Dans une famille humaine, il revient à la mère de conduire l’enfant à son père pour qu’il le reconnaisse ; ainsi dans la famille de Dieu, c’est par Marie que l’Esprit nous conduit à Jésus, en qui nous découvrons le vrai visage du Père. De l’étable de Bethléem au pied de la croix, Marie ne s’est jamais éloignée de son Fils. C’est elle qui dans l’Esprit nous le présente, nous le fait connaître et aimer à chaque étape de sa vie et de la nôtre, afin qu’en lui nous ayons accès au Père. C’est à son école que nous aussi nous apprenons à « retenir tous les événements qui le concernent et nous concernent, et à les méditer dans notre cœur ».

Ce ministère maternel de la Vierge Marie n’est pas une invention de la piété populaire : il s’enracine dans la Parole du Christ et donc dans la volonté de Dieu. Souvenons-nous comment du haut de la croix, avant de remettre son esprit entre les mains du Père, Jésus confie tous ses disciples à sa mère en tant que fils, et invite les disciples à prendre Marie chez eux, comme leur mère. Puis, baissant la tête, Jésus expira, c’est-à-dire souffla son Esprit de vie sur Marie, pour qu’elle le transmette à tous ceux qui croiraient en lui, afin qu’ils puissent « renaître d’eau et d’Esprit ». C’est ainsi que celle qui fut mère de l’humanité du Fils de Dieu – et donc mère de Dieu puisque l’humanité et la divinité sont indissociablement unies dans la Personne du Christ – devint mère de la divine grâce, mère de l’humanité nouvelle, recréée par la Parole de miséricorde que le Père prononce sur nous dans le Souffle vivifiant de son Esprit.

« Le Seigneur nous a bénis » : en son Fils « il a fait briller sur nous son visage et s’est penché sur nous ; il a prononcé son Nom sur nous, et nous a bénis, il nous a donné la paix » (1ère lect.) de son Esprit. Et comme si cela ne suffisait pas, il nous a confiés à Marie pour qu’elle nous garde et nous conduise à la suite de son Fils, sur le chemin de la vie.

Sois loué éternellement, Dieu de tendresse et de miséricorde, toi qui es le plus maternel des pères, pour tant de sollicitude et de délicatesse prévenante. Donne-nous de ne pas mépriser tes dons, mais de les recevoir avec humilité et gratitude, dans un cœur filial et débordant de reconnaissance. Nous voulons recevoir de toi Jésus, comme ton héritage suprême, ta propre mère, et la choisir comme notre mère, nous soumettant par avance à ses instructions, car nous croyons que par elle, c’est toi qui dans l’Esprit continue à guider ton Eglise jusqu’en la demeure de ton Père et notre Père.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Bon dimanche!

Jean-Yves 

vendredi 30 décembre 2022

Le Verbe s'est fait chair / Prière devant la crèche (Jean-Paul II) Décès de Benoît XVI / (396,559)

 Bonjour!

Samedi 31 décembre 2022

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

Le Verbe s'est fait chair (Jn 1, 1-18)

Alléluia, Alléluia.
Le Verbe s’est fait chair,
il a établi parmi nous sa demeure.
à tous ceux qui l’ont reçu,
il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu.
Alléluia. (cf. Jn 1, 14a.12a)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

          Au commencement était le Verbe,
et le Verbe était auprès de Dieu,
et le Verbe était Dieu.
  Il était au commencement auprès de Dieu.
  C’est par lui que tout est venu à l’existence,
et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.
  En lui était la vie,
et la vie était la lumière des hommes ;
  la lumière brille dans les ténèbres,
et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.

          Il y eut un homme envoyé par Dieu ;
son nom était Jean.
  Il est venu comme témoin,
pour rendre témoignage à la Lumière,
afin que tous croient par lui.
  Cet homme n’était pas la Lumière,
mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.

          Le Verbe était la vraie Lumière,
qui éclaire tout homme
en venant dans le monde.
  Il était dans le monde,
et le monde était venu par lui à l’existence,
mais le monde ne l’a pas reconnu.
  Il est venu chez lui,
et les siens ne l’ont pas reçu.
  Mais à tous ceux qui l’ont reçu,
il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu,
eux qui croient en son nom.
  Ils ne sont pas nés du sang,
ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme :
ils sont nés de Dieu.
  Et le Verbe s’est fait chair,
il a habité parmi nous,
et nous avons vu sa gloire,
la gloire qu’il tient de son Père
comme Fils unique,
plein de grâce et de vérité.

          Jean le Baptiste lui rend témoignage en proclamant :
« C’est de lui que j’ai dit :
Celui qui vient derrière moi
est passé devant moi,
car avant moi il était. »
  Tous nous avons eu part à sa plénitude,
nous avons reçu grâce après grâce ;
  car la Loi fut donnée par Moïse,
la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.

          Dieu, personne ne l’a jamais vu ;
le Fils unique, lui qui est Dieu,
lui qui est dans le sein du Père,
c’est lui qui l’a fait connaître.

  – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Le dernier jour de l’année est mis sous le signe de la vigilance : « Nous sommes à la dernière heure, affirme saint Jean dans la première lecture : l’Anti-Christ doit venir ». Le discours semble à première vue assez inquiétant, annonçant une apocalypse imminente. Une lecture plus attentive nous invite cependant à nuancer : « Il y a dès maintenant beaucoup d’anti-christs » précise l’hagiographe, « nous savons ainsi que nous sommes à la dernière heure ». Cette « dernière heure » fatidique n’est donc pas l’instant d’une déflagration finale qui embraserait le monde lorsque l’iniquité serait arrivée à son comble. Il s’agit du temps qui s’écoule entre l’« Heure » de l’intronisation du Fils de l’Homme, établi par sa résurrection Seigneur et Roi de l’univers, et le « Jour » de son retour dans la gloire en Juge universel.

Autrement dit nous sommes nous aussi dans ce temps de « la dernière heure » ; nous en voulons pour preuve l’argument proposé par saint Jean lui-même : n’y a-t-il pas « beaucoup d’anti-christs » dans notre monde ? Le même auteur inspiré précise en effet quelques versets plus loin : « Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ ? Voilà l’Anti-Christ, celui qui nie le Père et le Fils » (1 Jn 2, 22). Sur base de cette définition, nous sommes obligés hélas de nous rendre à l’évidence : les « anti-christs » sont particulièrement nombreux de nos jours.

« Le Verbe était la vraie lumière ; il était dans le monde, mais le monde ne l’a pas reconnu. Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu ». Tel est bien le drame de notre humanité ; devenue aveugle à la vraie lumière, elle affirme insolemment « Dieu est mort » et se hâte d’usurper sa place. Pauvre homme, ridiculement juché sur le trône qu’il s’est laborieusement taillé dans le roc d’un monde qui passe et qui demain ne sera plus !

Ne croyons pas que ces propos visent uniquement les ennemis « extérieurs » de la foi. L’anti-christ vit en chacun de nous, il se tapit dans cette part obscure de nous-même que saint Paul désigne comme « le vieil homme », c’est-à-dire ce qui en nous appartient au monde ancien et refuse de se soumettre à la royauté du Christ et à l’hégémonie de l’Esprit Saint.

Que le glaive à double tranchant de la Parole qui sort de la bouche de celui qui tient « les clés de la mort et de l’Hadès » (Ap 1, 18), tranche dans le vif de notre humanité divisée, afin que nous puissions devenir des fils de lumière sans ombre, resplendissants de la gloire du Christ, « gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité ».


Abbé Philippe Link / Merci!

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Prière devant la crèche

Ô doux enfant de Bethléem,
accorde-nous de communier de toute notre âme
au profond mystère de Noël.
Mets dans le cœur des hommes cette paix qu’ils recherchent parfois si âprement,
et que toi seul peux leur donner.
Aide-les à se connaître mieux, et à vivre fraternellement comme les fils d’un même Père.
Découvre-leur ta beauté,
Ta sainteté, ta pureté.
Éveille dans leurs cœurs l’amour et la reconnaissance pour ton infinie bonté.
Unis-les tous dans ta charité
et donne-nous ta céleste paix.
Amen

Saint Jean XXIII

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « En tout nous devons procéder non pas selon notre volonté ou selon nos propres sentiments, mais selon les voies que le Seigneur lui-même nous a fait connaitre dans les Saintes Ecritures » (Saint Hippolyte)

  • « En cette fin d’année, en rendant grâce et en demandant pardon, cela nous fera du bien de demander la grâce de marcher correctement dans la liberté » (Pape François)

  • « Jésus a révélé que Dieu est “Père” dans un sens inouï : Il ne l’est pas seulement en tant que Créateur, Il est éternellement Père en relation à son Fils unique. C’est pourquoi les apôtres confessent Jésus comme ‘le Verbe qui était au commencement auprès de Dieu et qui est Dieu’ (Jn 1,1)» (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 240-241)

Prions...

Pour notre belle-sœur Pierrette Dupont

qui et décédée le 27 décembre dernier 

des suites de la Covid.


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Le Vatican a annoncé ce matin 

le rappel à Dieu 

de notre pape émérite Benoît XVI.

Merci pour ce grand pape.


Ce que Benoît XVI avait dit 

en conclusion aux funérailles de Jean-Paul II, 

on peut lui attribuer:


 « Nous pouvons être sûrs que notre Pape bien-aimé

 est maintenant à la fenêtre de la maison du Père, 

qu’il nous voit et qu’il nous bénit. » 


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Bonne journée!

Jean-Yves 

jeudi 29 décembre 2022

« Prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte » /"Aujourd'hui plus que jamais, l'Église est appelée à proclamer la Bonne nouvelle de l'évangile de la famille et de la vie." (396,523)

 Bonjour!

Vendredi 30 décembre 2022

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte » (Mt 2, 13-15.19-23)

Alléluia. Alléluia.
Que, dans vos cœurs, règne la paix du Christ ;
que la parole du Christ habite en vous
dans toute sa richesse !
Alléluia. (Col 3, 15a.16a)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Après le départ des mages,
voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph
et lui dit :
« Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère,
et fuis en Égypte.
Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse,
car Hérode va rechercher l’enfant
pour le faire périr. »
    Joseph se leva ;
dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère,
et se retira en Égypte,
    où il resta jusqu’à la mort d’Hérode,
pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète :
D’Égypte, j’ai appelé mon fils.

    Après la mort d’Hérode,
voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph en Égypte
    et lui dit :
« Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère,
et pars pour le pays d’Israël,
car ils sont morts,
ceux qui en voulaient à la vie de l’enfant. »
    Joseph se leva,
prit l’enfant et sa mère,
et il entra dans le pays d’Israël.
    Mais, apprenant qu’Arkélaüs régnait sur la Judée
à la place de son père Hérode,
il eut peur de s’y rendre.
Averti en songe,
il se retira dans la région de Galilée
    et vint habiter dans une ville appelée Nazareth,
pour que soit accomplie la parole dite par les prophètes :
Il sera appelé Nazaréen.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

La Sainte Famille, à travers cette épreuve de la fuite en Égypte, invite toutes les familles humaines à rechercher la paix et à lutter contre tout ce qui pourrait menacer cette communion d’amour. La famille est éducatrice à la paix. Paradoxalement, aujourd’hui plus qu’hier, la famille peut devenir le lieu de querelles, de déchirements et de blessures douloureuses. La famille a besoin d’être guérie, de retrouver ce qui la fonde non pas dans des lois humaines mais en Dieu. Bien que la famille soit une œuvre d’art, elle n’est pas entre nos mains. C’est Dieu l’artiste et non pas nous. Nous n’avons pas à faire de la famille ce que nous voulons mais à l’accueillir comme un don de Dieu.

Il faut redécouvrir que la famille est le lieu de l’alliance et non une sorte de contrat. Dans un contrat, les parties y mettent ce qu’elles désirent en fonction de leur propre cas. Un contrat porte sur les seuls apports des parties alors qu’une alliance porte sur l’ensemble. Un contrat est toujours résiliable tandis qu’une alliance est définitive. Des contrats garantissent à chacune des parties ce que l’autre veut bien donner. Dans une alliance, on se donne totalement, sans rien exiger. Une alliance donne sans calcul. Elle est placée sous le signe de l’amour.

La famille est donc par excellence l’espace du don. Les liens familiaux sont plus et autre chose qu’un lien social ordinaire. Ils engagent le corps, l’âme et l’esprit. Dans tous les domaines, on donne à l’autre : la vie elle-même, la nourriture, le réconfort. Dans la famille, on expérimente que vivre, c’est donner. Mais à travers le don, on réalise qu’on est apte à donner que parce qu’on a soi-même été l’objet d’un don. On ne peut donner la vie que parce qu’on l’a soi-même reçue un jour. Accueil et don sont les deux attitudes qui sont les fondements de la famille.

La famille est donc par conséquent le lieu de l’action de grâces. Chacun se reçoit d’un autre et donne en partage ce qu’il a reçu. Cela signifie qu’il est reconnu dans sa singularité et qu’il peut s’ouvrir à une attitude de reconnaissance et de gratitude.
La famille doit éduquer à l’action de grâces car en elle, on expérimente le courant bienfaisant de la gratuité.

Confions à la Sainte Famille toutes nos familles.
 Qu’elles soient des foyers d’amour et de paix.
Qu’on puisse reconnaître en elles Dieu qui fait son œuvre de salut. « Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu ».


Abbé Philippe Link / Merci!

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"Aujourd'hui plus que jamais, 

l'Église est appelée à proclamer la Bonne nouvelle 

de l'évangile de la famille et de la vie."


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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Lorsque les mages annoncent à Hérode qu’un Roi est né, il se trouble, et, pour ne pas perdre son royaume, il veut le tuer. S’il avait cru en Lui, il serait en sécurité ici sur la terre et il régnerait sans fin en l’autre vie. » (Saint Quodvultdeus)

  • « Comme c’est important que chaque enfant, au moment de venir au monde, soit accueilli par la chaleur d’une famille ! Les commodités extérieures n’ont pas d’importance : Jésus est né dans une étable et comme premier berceau il a eu une crèche, mais l’amour de Marie et Joseph lui a fait éprouver la tendresse et la beauté d’être aimés » (Benoit XVI)

  • « La fuite en Égypte et le massacre des innocents manifestent l’opposition des ténèbres à la lumière : ‘Il est venu chez lui et les siens ne l’ont pas reçu’ (Jn 1,11)» (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 530)

Bonne journée!

Jean-Yves 

mercredi 28 décembre 2022

« Lumière qui se révèle aux nations » / (396,501)

 Bonjour!

Jeudi le 29 décembre 2022

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Lumière qui se révèle aux nations » (Lc 2, 22-35)

Alléluia, Alléluia.
Lumière qui se révèle aux nations
et donne gloire à ton peuple Israël.
Alléluia. (Lc 2, 32)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse
pour la purification,
les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem
pour le présenter au Seigneur,
selon ce qui est écrit dans la Loi :
Tout premier-né de sexe masculin
sera consacré au Seigneur.
Ils venaient aussi offrir
le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur :
un couple de tourterelles
ou deux petites colombes.

Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon.
C’était un homme juste et religieux,
qui attendait la Consolation d’Israël,
et l’Esprit Saint était sur lui.
Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce
qu’il ne verrait pas la mort
avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur.
Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple.
Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus
pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait,
Syméon reçut l’enfant dans ses bras,
et il bénit Dieu en disant :
« Maintenant, ô Maître souverain,
tu peux laisser ton serviteur s’en aller
en paix, selon ta parole.
Car mes yeux ont vu le salut
que tu préparais à la face des peuples :
lumière qui se révèle aux nations
et donne gloire à ton peuple Israël. »

Le père et la mère de l’enfant
s’étonnaient de ce qui était dit de lui.
Syméon les bénit,
puis il dit à Marie sa mère :
« Voici que cet enfant
provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël.
Il sera un signe de contradiction
– et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – :
ainsi seront dévoilées
les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Après la présentation du Sauveur en avant-première aux humbles et aux petits – les bergers et autres curieux de Bethléem – voici maintenant la présentation « officielle » de Jésus au peuple à qui furent confiés la Loi, le Temple et les Prophéties.

La présentation de l’Enfant au Temple préfigure l’offrande que Jésus fera de lui-même à l’Heure de sa Passion. En se soumettant au rite de la circoncision, Jésus manifeste qu’il appartient vraiment au peuple de l’Alliance ; il est donc légitimé pour s’engager devant Dieu au nom des hommes. Mais en tant que Fils de Dieu, c’est aussi Dieu lui-même qui s’engage en l’homme Jésus. Siméon a pressenti le mystère : mystère de grâce et de lumière, mais qui ne pourra s’affirmer qu’au prix d’un affrontement dramatique avec le mal et les ténèbres. Son regard déjà voilé par la proximité de la mort ne s’y trompe cependant pas : la vie triomphera.

 Bien plus : la mort est déjà définitivement vaincue par la seule présence de cet Enfant, car la gloire de l’Éternel repose sur lui. Aussi le vieillard peut-il « s’en aller dans la paix » : il n’a plus rien à craindre de la mort : ses yeux ont vu le salut que le Seigneur son Dieu « a préparé à la face de tous les peuples : lumière pour éclairer les nations et gloire d’Israël ».

La venue de cet Enfant déclenche le grand combat de la fin des temps. « Il sera un signe de division » entre les fils de la lumière qui choisissent le monde nouveau et acceptent les exigences de la charité conduisant à la vie, et les fils de l’ombre, qui préfèrent demeurer dans les ténèbres de la haine débouchant sur la mort. Nous sommes tous impliqués dans ce combat, mais n’ayons pas peur : « les ténèbres passent et déjà brille la vraie lumière » (1ère lect.).

 Comportons-nous donc comme on le fait en plein jour et redoublons d’efforts de charité, puisque « celui qui aime son frère demeure dans la lumière, et il n’y a pour lui aucune occasion de chute » (Ibid).


Abbé Philippe Link / Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui...

  • « Tu serais mort à jamais si Lui n’était pas venu dans le temps. Célébrons dans la joie l’avènement de notre salut et de notre rédemption » (Saint Augustin)

  • « Simon reconnaît le sauveur dans cet Enfant, mais il pressent – grâce à l’Esprit – que le destin de l’humanité tournera autour de Lui. Après avoir “touché” le salut, l’enthousiasme de Simon est si grand, que pour lui vivre et mourir sont la même chose » (Benoît XVI)

  • « La présentation de Jésus au temple le montre comme le Premier-né appartenant au Seigneur. Avec Simon et Anne, c’est toute l’attente d’Israël qui vient à la rencontre de son Sauveur, ‘lumière des nations’ et ‘gloire d’Israël’, mais aussi ‘signe de contradiction’. Le glaive de douleur prédit à Marie annonce cette autre oblation, parfaite et unique, celle de la Croix qui donnera le salut que Dieu a préparé ‘à la face de tous les peuples’ » (Catéchisme de l’Eglise catholique, n° 529)

mardi 27 décembre 2022

« Hérode envoya tuer tous les enfants de Bethléem » ! ((396,464)

Bonjour!

Mercredi 28 décembre 2022

Voici la Parole de Dieu de ce jour... 


ÉVANGILE

« Hérode envoya tuer tous les enfants de Bethléem » (Mt 2, 13-18)

Alléluia, Alléluia.
À toi, Dieu, notre louange !
Toi, le Seigneur, nous t’acclamons
toi, dont témoignent les martyrs.
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Après le départ des mages,
voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph
et lui dit :
« Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère,
et fuis en Égypte.
Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse,
car Hérode va rechercher l’enfant
pour le faire périr. »
    Joseph se leva ;
dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère,
et se retira en Égypte,
    où il resta jusqu’à la mort d’Hérode,
pour que soit accomplie
la parole du Seigneur prononcée par le prophète :
D’Égypte, j’ai appelé mon fils.

    Alors Hérode, voyant que les mages s’étaient moqués de lui,
entra dans une violente fureur.
Il envoya tuer tous les enfants jusqu’à l’âge de deux ans
à Bethléem et dans toute la région,
d’après la date qu’il s’était fait préciser par les mages.
    Alors fut accomplie la parole prononcée
par le prophète Jérémie :
    Un cri s’élève dans Rama,
pleurs et longue plainte :
c’est Rachel qui pleure ses enfants
et ne veut pas être consolée,
car ils ne sont plus.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Avouons-le : nous n’aimons pas cet épisode des Saints Innocents. Il nous choque, mais nous n’osons pas l’avouer parce que c’est une page d’Évangile. Pourquoi Dieu n’intervient-il pas ? Pourquoi laisse-t-il assassiner ces enfants ? Même si pour les historiens leur nombre n’aurait pas dépassé une dizaine, c’est encore dix de trop ! La mort d’un seul enfant innocent est un scandale insoutenable dont nous avons du mal à ne pas rendre Dieu (au moins indirectement) responsable du fait qu’il ne l’a pas empêché. D’autant plus qu’il a envoyé un Messager céleste pour informer Joseph : il a su préserver son Fils mais ne semble guère se soucier des autres.

Je ne me ferai pas l’avocat du Bon Dieu : il n’a guère besoin de défenseur ! Mais tout bon procès commence par essayer de reconstituer aussi objectivement que possible les événements. Certes l’intervention de l’Ange va sauver Jésus… cette fois-ci ! Mais c’est pour qu’il puisse atteindre l’Heure où il se livrera en pleine conscience et dans un plein consentement à ses bourreaux ; car telle est la condition du sacrifice d’amour.

Cela ne signifie pas pour autant que la mort des enfants victimes de la haine d’Hérode soit stérile, comme le serait la souffrance injustifiable de tant de millions d’enfants tout au long de l’histoire, qui n’étaient pas en état de faire de leur calvaire un acte de liberté. Pour pressentir quelque peu le retournement de situation que l’incarnation rédemptrice introduit dans le mystère du mal, il nous faut impérativement lire les événements à partir du point où ils trouvent un sens radicalement nouveau, c’est-à-dire à la lumière de la Pâque de Notre-Seigneur.

 Lorsque du haut de la croix Jésus fait de sa mort un sacrifice d’amour qui ouvre le ciel à tous les brigands repentant de notre humanité ; lorsqu’il intercède pour tous les bourreaux de l’histoire, ce n’est pas seulement sa vie livrée qui prend sens, mais celle de tous ceux qu’il récapitule en lui, c’est-à-dire toutes les victimes innocentes dont le sang rejaillit sur notre pauvre humanité marquée par le péché. C’est en leur nom que Jésus intercède auprès du Père pour leurs bourreaux : « Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » ; avant d’ajouter : « En tes mains je remets mon esprit ».

Dès lors, si l’Église « canonise » ces enfants qu’elle célèbre sous le nom des « Saints Innocents », c’est pour signifier qu’ils ont été, dans leur vie comme dans leur mort, étroitement unis à celui qui est notre « défenseur devant le Père : Jésus-Christ le Juste. Il est la victime offerte » qui fait de toutes les morts innocentes des sacrifices parfaits de charité, consumés dans le Feu de son Amour divin.


Abbé Philippe Link / Merci!


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Prions...

Pour le pape émérite Benoît:

Il est malade et il soutient l'Église.

Notre Père...

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Bonne journée!

Jean-Yves 

lundi 26 décembre 2022

« L’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau » / (396,434)

 Bonjour!

Mardi 27 décembre 2022

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« L’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau » (Jn 20, 2-8)

Alléluia, Alléluia.
À toi, Dieu, notre louange !
Toi, le Seigneur, nous t’acclamons.
C'est toi que les Apôtres glorifient.
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine courut trouver Simon-Pierre et l’autre disciple,
celui que Jésus aimait,
et elle leur dit :
« On a enlevé le Seigneur de son tombeau,
et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
Pierre partit donc avec l’autre disciple
pour se rendre au tombeau.
Ils couraient tous les deux ensemble,
mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre
et arriva le premier au tombeau.
En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ;
cependant il n’entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour.
Il entre dans le tombeau ;
il aperçoit les linges, posés à plat,
ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus,
non pas posé avec les linges,
mais roulé à part à sa place.
C’est alors qu’entra l’autre disciple,
lui qui était arrivé le premier au tombeau.
Il vit, et il crut.

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Lorsque Dieu intervient dans l’histoire humaine, son action est forcément circonscrite dans l’espace et dans le temps. Seul un nombre limité de personnes peut en être témoin oculaire. Contrairement à la connaissance secrète de quelques initiés, l’agir de Dieu se révèle à de modestes créatures, pour qu’elles transmettent la nouvelle au monde, au risque de l’incrédulité et en se soumettant à l’aval de l’autorité.

Pourquoi Marie Madeleine, la pécheresse, est-elle choisie comme messagère et non pas Marie, la Vierge immaculée ? Puisque Marie est la première bénéficiaire de la grâce, Marie Madeleine est précurseur de la religiosité populaire, la force d’espérance de l’Église en marche vers Dieu. La foi du peuple en effet pansera souvent les plaies des controverses théologiques ou des guerres entre chrétiens au fil des siècles.

Comme à la scène de la Nativité, la Résurrection du Christ ouvre dans l’horizon humain le passage entre ce monde et l’autre : la grotte de Bethléem en début de vie, le tombeau du Christ en fin de vie. Les langes de la grotte et les linges du tombeau revêtent le corps humain du Christ et le nôtre pour en protéger l’extrême fragilité.

Avec les bergers et les deux disciples, venons contempler la scène, acter l’événement et adorer le mystère ! Lorsque la vie et la mort mettent à défi notre raison, nous prenons du recul par rapport à nos convictions et appréhensions de la réalité : cela nous rend humbles. Si le mystère du tombeau inscrit les événements dans la pierre (physique quantique), à plus forte raison doit-il imprégner dans nos cœurs l’émerveillement !

La foi est le but des expériences spirituelles ou des événements extraordinaires de la grâce. Il ne sert à rien de voir un miracle si cela ne conduit pas à la foi. Avant d’être un don de Dieu, la foi est une relation de confiance envers le témoin et en définitive envers Dieu. Grâce à la vertu infuse de la foi reçue au baptême, l’âme arrive à comprendre la promesse de Dieu comme significative.

Puissions-nous, comme le saint apôtre Jean, croire en ce que nous voyons, avec les yeux de l’esprit, au lieu d’attendre des signes visibles pour commencer à croire ! Laissons la « grâce actuelle » du témoignage raviver en nous la foi théologale. Que la lecture de l’Évangile fasse de nous des flambeaux, comme l’a été Jean, pour que nous en embrasions d’autres.

Jésus-Christ, mon Sauveur, je t’aime de tout mon cœur, car tu m’as associé à la chaîne des témoins de ta victoire sur la mort. Tu as fait de mon âme un foyer de vie spirituelle, alimenté par l’Esprit Saint qui me rend semblable à Dieu et me conduit à ta suite vers le Père. Je t’offre ma vie, mes œuvres de ce jour et mes espérances, afin que ma vie, ô Christ, se transforme à l’image de la tienne.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Jean, à côté de la crèche nous dit : regardez ce que l’on accorde à celui qui se donne à Dieu d’un cœur pur. Ceux-ci participeront à la plénitude totale et inépuisable de la vie humaine-divine du Christ comme à récompense réale » (Sainte Thérèse Bénédicte de La Croix)

  • « Quel meilleur commentaire au “commandement nouveau”, dont nous parle Saint Jean? Demandons au Père de le vivre, même si c’est toujours de façon imparfaite, si intensément que nous le transmettions à ceux que nous rencontrons dans notre chemin » (Benoît XVI)

  • « Reprenant l’expression de Saint Jean (“Le Verbe c’est fait chair.”: Jn 1, 14), l’Église appelle “Incarnation” le fait que le Fils de Dieu ait assumé une nature humaine pour accomplir en elle notre salut » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 461)



Bonne journée!

Jean-Yves 


           JOYEUX TEMPS DES FÊTES!          


dimanche 25 décembre 2022

« Ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit de votre Père » / (396,396)

 Bonjour!

Lundi 26 décembre 2022

Voici la Parole de Dieu de ce jour...



ÉVANGILE

« Ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit de votre Père » (Mt 10, 17-22)

Alléluia, Alléluia.
Béni soit au nom du Seigneur, celui qui vient ;
Dieu, le Seigneur, nous illumine.
Alléluia. (Ps 117, 26a.27a)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Méfiez-vous des hommes :
ils vous livreront aux tribunaux
et vous flagelleront dans leurs synagogues.
Vous serez conduits devant des gouverneurs et des rois
à cause de moi :
il y aura là un témoignage pour eux et pour les païens.
Quand on vous livrera,
ne vous inquiétez pas
de savoir ce que vous direz ni comment vous le direz :
ce que vous aurez à dire
vous sera donné à cette heure-là.
Car ce n’est pas vous qui parlerez,
c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous.
Le frère livrera son frère à la mort,
et le père, son enfant ;
les enfants se dresseront contre leurs parents
et les feront mettre à mort.
Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ;
mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin,
celui-là sera sauvé. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

« Méfiez-vous des hommes » : venant de la part de Jésus, cette injonction peut surprendre. L’Évangile ne nous exhorte-t-il pas tout au contraire à la charité qui « excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout » (1 Co 13, 7) ? C’est qu’il nous faut comprendre autrement la parole et l’intention du Seigneur. Il faudrait plutôt entendre : « Prenez de la distance dans vos relations aux hommes ». En clair : Jésus ne nous invite pas à nous replier frileusement dans un ghetto ecclésial, mais il nous recommande de garder un espace de discernement dans nos relations humaines.

Par ce conseil de prudence, Notre-Seigneur veut éviter notre assimilation progressive au monde, à coups de compromissions répétées, que nous serions inévitablement amenés à concéder si nous ne gardions pas une « distance dans nos relations aux hommes ». Combien de croyants de nos jours, sous prétexte de ne pas se singulariser, de « respecter les autres dans leurs convictions et leurs choix de vie », ou de ne pas perdre la considération de leur entourage, commencent par taire leur référence aux valeurs chrétiennes, pour finalement renoncer aux exigences d’une vie évangélique. Nous savons comme il est facile de céder à la tentation de « faire comme tout le monde », pour préserver sa tranquillité.

C’est pour éviter ce piège de la confusion, que Jésus nous invite fermement à garder une distance par rapport aux opinions et aux comportements des hommes immergés dans le monde et soumis aux influences de son Prince. Nous sommes « le sel de la terre. Mais si le sel vient à s’affadir, avec quoi salera-t-on ? Il n’est plus bon qu’à être jeté dehors et foulé aux pieds par les gens » (Mt 5, 13). Pour remplir son rôle le sel doit être enfoui dans l’aliment tout en gardant sa saveur originale ; ainsi le chrétien doit-il être au cœur du monde, sans se confondre avec lui. Cette position est loin d’être confortable, mais le Seigneur nous a avertis : « Le disciple n’est pas au-dessus de son maître : il suffit pour le disciple qu’il devienne comme son maître » (Mt 10, 24-25). Autrement dit : s’il est fidèle à la Parole de son Maître, le disciple subira la même contradiction douloureuse que lui. Nous puisons cependant notre consolation et notre force dans cette promesse de l’Apôtre : « elle est sûre cette parole : Si nous sommes morts avec lui, avec lui nous vivrons. Si nous tenons ferme, avec lui nous régnerons » (2 Tm 2, 11-12).

Peut-être opposerons-nous à cette invitation au témoignage, l’objection déjà formulée par le prophète Jérémie : « Ah ! Seigneur Dieu, je ne saurais parler, je suis trop jeune » (Jr 1, 6), je n’ai aucune instruction, je suis timide, incompétent, … La réponse du Seigneur est claire : « Ne vous tourmentez pas pour savoir ce que vous direz, ni comment vous le direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là. Car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous ».

Le témoin, ne peut être que le Christ Jésus lui-même, car « nul ne connaît le Père si ce n’est le Fils » ; Notre Seigneur ajoute cependant : « … et celui à qui le Fils veut bien le révéler » (Mt 11, 27). Il nous faut donc comme « Etienne, rempli de l’Esprit Saint, garder nos yeux fixés sur le ciel » (1ère lect.), afin de voir comme lui « la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite du Père ». C’est de la contemplation du Seigneur vainqueur de la mort que procédera notre témoignage et c’est en renouvelant notre espérance de le rejoindre au-delà de la mort, que nous trouverons la force d’affronter victorieusement nos contradicteurs, avec les armes de la miséricorde : « Seigneur, ne leur compte pas ce péché » (Ibid.).

Nous ne savons rien de la date du martyr de saint Etienne. Il est hautement improbable que ce fût en décembre puisqu’il semble avoir offert sa vie en sacrifice peu après Pâques, c’est-à-dire au printemps. C’est donc délibérément que l’Eglise fait mémoire du premier des martyrs au lendemain de Noël. La pédagogie est claire : elle veut d’emblée tourner nos regards vers le terme du mystère de l’Incarnation. La naissance de l’Enfant dans la nuit de Noël, préfigure l’avènement de l’homme nouveau au matin de Pâques. C’est en suivant les traces du Fils de l’Homme que nous entrerons avec lui dans la gloire du Fils de Dieu. Les saints sont ceux qui ont eu accès à la seconde naissance, parce qu’ils ont osé parcourir le chemin qui conduit à la vie, en passant par le Golgotha.

Que la contemplation de ce mystère de grâce renouvelle notre courage et nous pousse à témoigner sans peur de la Bonne Nouvelle, nous souvenant de la Parole de Notre-Seigneur : « Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, je me déclarerai moi aussi pour lui devant mon Père qui est aux cieux » (Mt 10, 32).

Seigneur, il y a quelques heures à peine nous chantions la Bonne Nouvelle de la naissance de ton Fils, Jésus Christ notre Sauveur ; et déjà tu nous invites à tourner nos regards vers le terme de son parcours, c’est-à-dire vers sa Pâque, son passage de ce monde vers toi par le porche étroit de la Croix.

 Seigneur, toi que dans l’Esprit reçu de ton Fils nous pouvons déjà appeler « notre Père », ne permets pas que notre foi défaille quand vient l’épreuve. « Sur tes serviteurs que s’illumine ta face ; sauve-nous par ton amour ». Comble de ta force « ceux qui ont en toi leur refuge », afin qu’ils puissent témoigner avec assurance « à la face du monde » de la joyeuse espérance que tu nous offres en Jésus, vainqueur du péché et de la mort.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves