dimanche 4 décembre 2022

« Nous avons vu des choses extraordinaires aujourd’hui ! » / J'ajoute: Le temps du long désir... de Édouard Shatov... / (394,060)

 Bonjour!

Lundi 5 décembre 2022

Voici la Parole de Dieu de ce jour...



ÉVANGILE

« Nous avons vu des choses extraordinaires aujourd’hui ! » (Lc 5, 17-26)

Alléluia, Alléluia. Il va venir, le Roi, le Maître de la terre ; il ôtera nos liens, il nous délivrera. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Un jour que Jésus enseignait,
il y avait dans l’assistance des pharisiens
et des docteurs de la Loi,
venus de tous les villages de Galilée et de Judée,
ainsi que de Jérusalem ;
et la puissance du Seigneur était à l’œuvre
pour lui faire opérer des guérisons.
Arrivent des gens, portant sur une civière
un homme qui était paralysé ;
ils cherchaient à le faire entrer
pour le placer devant Jésus.
Mais, ne voyant pas comment faire à cause de la foule,
ils montèrent sur le toit
et, en écartant les tuiles,
ils le firent descendre avec sa civière
en plein milieu devant Jésus.
Voyant leur foi, il dit :
« Homme, tes péchés te sont pardonnés. »
Les scribes et les pharisiens se mirent à raisonner :
« Qui est-il celui-là ? Il dit des blasphèmes !
Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? »
Mais Jésus, saisissant leurs pensées, leur répondit :
« Pourquoi ces pensées dans vos cœurs ?
Qu’est-ce qui est le plus facile ?
Dire : “Tes péchés te sont pardonnés”,
ou dire : “Lève-toi et marche” ?
Eh bien ! Afin que vous sachiez que le Fils de l’homme
a autorité sur la terre pour pardonner les péchés,
– Jésus s’adressa à celui qui était paralysé –
je te le dis,
lève-toi, prends ta civière
et retourne dans ta maison. »
À l’instant même, celui-ci se releva devant eux,
il prit ce qui lui servait de lit
et s’en alla dans sa maison en rendant gloire à Dieu.
Tous furent saisis de stupeur et ils rendaient gloire à Dieu.
Remplis de crainte, ils disaient :
« Nous avons vu des choses extraordinaires aujourd’hui ! »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

« Jésus enseignait, et la puissance de l’Esprit était à l’œuvre pour lui faire opérer des guérisons ». La précision de la présence des pharisiens et des docteurs de la Loi dans l’assemblée annonce que le récit a une intention apologétique : Jésus est implicitement sommé de justifier ce qu’il fait, de rendre compte par quel pouvoir et au nom de qui il agit. Notre-Seigneur répond en interprétant la guérison du paralytique : « Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a sur terre le pouvoir de pardonner les péchés ». Tout est dit : « Dieu seul peut pardonner les péchés », ainsi que celui à qui il délègue ce pouvoir : le Messie, qui vient inaugurer le temps de la miséricorde. 

Par ces quelques mots, Jésus nous conduit au cœur de la Bonne Nouvelle : en lui, « c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu » sur le péché qui asservissait l’homme (cf. Rm 6, 17). Prenons donc courage, ne craignons pas : « Voici notre Dieu : il vient lui-même et va nous sauver » (1ère lect.). Au cœur de notre humanité qui s’enfonce dans la nuit, une lumière a brillé ; les terres arides de nos vies de péché sont irriguées par les torrents de la miséricorde.

 Mais cette merveille ne se révèle qu’aux yeux de la foi. Rien ne « prouve » que ce rabbi de Nazareth dise vrai : ce n’est pas parce qu’il fait marcher un paralytique qu’il a nécessairement le pouvoir de pardonner les péchés. D’autres thaumaturges ont accompli des guérisons spectaculaires, sans pour autant prétendre absoudre les fautes. 

Pour que nos yeux s’ouvrent sur la signification du miracle accompli par Jésus, et que notre « bouche muette crie de joie » en voyant « le boiteux bondir comme un cerf », il nous faut nous-mêmes consentir à faire l’expérience de l’irruption de la miséricorde dans notre propre vie. Alors « les oreilles des sourds » s’ouvriront, et nous entendrons le message de grâce que le Seigneur nous adresse. « J’écoute : que dit le Seigneur Dieu en son Christ ? Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple par la rémission de ses péchés. 

Oui son salut s’est fait tout proche, sa gloire est venue habiter notre terre : le Tout-puissant a jeté son Verbe dans les sillons de notre terre pour que la vérité germe au cœur de notre humanité en son Fils Jésus Christ. Sur lui, du ciel, se penche la justice, et à travers lui le Seigneur nous donne les bienfaits de sa miséricorde » (cf. Ps 84). Ceux qui ont soif de paix et sont affamés de justice verront reposer sur lui « la gloire du Seigneur », qu’il veut nous donner en partage pour que nous participions à « la splendeur de notre Dieu » (1ère lect.).

Il est probable que le vieil homme en nous réagisse vivement devant de telles paroles : « Et où donc germe-t-il ce salut ? En quel lieu “la vérité et l’amour se rencontrent-ils” que nous puissions nous joindre à eux ? Où “la justice et la paix s’embrassent-ils” que nous puissions participer à leur joie ? » Mais Jésus, saisissant nos pensées, nous répond : « “Pourquoi tenir ces raisonnements ? Lève-toi” plutôt et voit : j’ai tracé pour toi “une chaussée, une voie sacrée” qui traverse le désert où tu t’es égaré, et où tu es livré en proie aux bêtes féroces. Plutôt que de maugréer dans tes broussailles arides, rejoint le cortège des “captifs rachetés par le Seigneur : ils marchent vers la Jérusalem céleste dans une clameur de joie. Là un bonheur sans fin illuminera ton visage, douleur et plainte s’enfuiront, tu habiteras l’allégresse et la joie pour la suite des temps” » (cf. 1ère lect.).

Seigneur ouvre les yeux de mon cœur : aujourd’hui même, je veux te “rendre gloire” pour “les choses extraordinaires” que tu accomplis pour moi et que je ne perçois même pas. Donne-moi d’être “saisi de stupeur” devant ta présence cachée mais bien réelle au cœur de ta Parole et de ton Eucharistie ; pour ton infinie patience dans ta miséricorde toujours disponible. Donne-moi de lâcher mes résistances et de consentir à la foi, afin que “l’eau jaillisse dans mes déserts, que les flots de ta tendresse changent en lac mon pays aride ; qu’au cœur de l’hiver, il se couvre de fleurs des champs ; qu’il exulte et crie de joie !” Donne-moi l’audace de croire que dès à présent, ta gloire m’est donnée en surabondance, pour que je puisse la partager avec tous ceux que le péché tient encore rivés à leur civière, parce qu’ils ne savent pas que Jésus le leur a pardonné.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Comme le Seigneur est grand, grâce aux mérites des uns il pardonne aux autres » (Saint Ambroise)

  • « Continuons à aller de l’avant, en cherchant le Seigneur, en cherchant de nouveaux chemins. Et si cela s’avère nécessaire, faisons un trou dans le plafond, que notre imagination créative de la charité nous conduise à cela : à trouver et ouvrir des chemins de rencontre, des sentiers de fraternité, des sentiers de paix » (François)

  • « Jésus exauce la prière de foi exprimée en paroles (le lépreux : Jaïre ; la cananéenne ; le bon larron) ou en silence (les porteurs du paralytique: l’hemorroïse qui touche son vêtement). Jésus répond toujours à la prière qui l’implore avec foi » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 2.616

LE TEMPS DU LONG DÉSIR

 

Le temps de l’Avent secoue nos attentes!  Ce mot « Avent » signifie « Arrivée »,  et, une arrivée, une visite, on l’attend!

 

On attend,  on attend et on attend!  En ces heures d’attente,  qui nous semblent interminables,  il devient à propos de nous  demander : Qu’attendons-nous?  Qui attendons-nous?  Non seulement en cette période,  mais tout au long de notre vie.  Reconnaissons que nos désirs sont multiples et n’affichent pas toujours une importance existentielle!  Il existe tout de même une différence de poids entre le changement de température et le désir de l’amour divin ou humain qui nous fait vivre!  Mais nous admettons aussi,   tous et toutes,   être en attente de l’arrivée - de l’avenir - de nos destinées - de nos accomplissements.

 

Nous découvrons que nos vies,  nos destinées,  nos accomplissements sont toujours inscrits dans nos relations.  En effet, les autres et l’Autre, comme Dieu lui-même,  se rencontrent sur les routes de nos vies et ne constituent pas des accidents sur notre trajectoire,  au contraire,  ils s’avèrent même des conditions ultimes de notre évolution.  Rien n’est accompli  dans l’isolement!  La réalisation de notre être se tisse avec les fils de nos rencontres temporelles,  de nos rencontres  transcendantes et de nos rencontres avec l’éternité.

 

Ce temps de l’attente de l’autre nous amène à découvrir les profondeurs et les superficialités de notre propre être.  C’est ainsi que, lors de ma récente présence au Salon du Livre de Montréal,  j’ai expérimenté l’attente des lecteurs.  Bien sûr, de nombreuses personnes prennent contact avec vous.  Puis, viennent les moments de solitude qui,  même entourés de milliers de personnes,  nous amènent à identifier le désir profond  qui habite notre âme dans nos relations avec les autres.   De même l’Avent fournit  un temps d’ajustement du « désir ».  Nos désirs nous révèlent les lieux de rencontre avec Dieu et avec les autres.  C’est le temps du long désir où l’être humain apprend.

 

Puissions-nous manifester le courage d’identifier les désirs superficiels  et les  désirs profonds qui influencent quotidiennement notre âme !!!

 

Bonne semaine à toutes et à tous! 

 

Édouard Shatov (Le Montmartre Canadien, Québec)

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   Diacre   

   au cœur de notre monde   


Bonne journée!

Jean-Yves 

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