vendredi 31 décembre 2021

« Ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né. Quand fut arrivé le huitième jour, l’enfant reçut le nom de Jésus » / Que la lumière soit sur 2022! / (374,827)

Bonjour!

Vendredi 1er janvier 2022


Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né. Quand fut arrivé le huitième jour, l’enfant reçut le nom de Jésus » (Lc 2, 16-21)

Alléluia. Alléluia.
À bien des reprises, Dieu, dans le passé,
a parlé à nos pères par les prophètes ;
à la fin, en ces jours où nous sommes,
il nous a parlé par son Fils.
Alléluia. (cf. He 1, 1-2)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
les bergers se hâtèrent d’aller à Bethléem,
et ils découvrirent Marie et Joseph,
avec le nouveau-né
couché dans la mangeoire.
Après avoir vu,
ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé
au sujet de cet enfant.
Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient
de ce que leur racontaient les bergers.
Marie, cependant, retenait tous ces événements
et les méditait dans son cœur.
Les bergers repartirent ;
ils glorifiaient et louaient Dieu
pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu,
selon ce qui leur avait été annoncé.

Quand fut arrivé le huitième jour,
celui de la circoncision,
l’enfant reçut le nom de Jésus,
le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception.

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

En plaçant la fête de Marie, Mère de Dieu le 1er janvier, c’est toute l’année qui commence que l’Église entend mettre sous la protection de celle qu’elle reconnaît aussi pour sa Mère. Il convient en effet que celle qui fut mère de la Tête, le soit aussi de son Corps tout entier. Marie est bien réellement notre mère dans l’ordre de la grâce : elle donne en effet sa chair au Fils de Dieu pour permettre à celui-ci de nous enfanter à la vie divine. « Dieu a envoyé son Fils, confirme saint Paul ; il est né d’une femme pour faire de nous des fils » (2ème lect.). Dans l’humanité qu’il recevait de la Vierge, le Verbe assumait notre humanité à tous, afin le Père reconnaisse son Fils en chacun de nous et nous donne part à sa vie. Marie fut et demeure le « lieu » de ce mystérieux échange : en notre nom elle permet au Verbe de devenir participant de notre humanité ; et au nom de son Fils, elle nous donne part à sa vie divine.

 Qui douterait en effet que la surabondance de l’Esprit dont cette Mère très sainte fut comblée dès sa conception, ne se répande « tout naturellement » sur chacun de ses enfants ? « La preuve que nous sommes des fils, c’est que l’Esprit du Fils de Dieu et du Fils de Marie est dans nos cœurs, criant vers le Père en l’appelant “Abba” »(Ibid.).

Bien sûr la Vierge Immaculée n’est pas la Source de la grâce : elle-même en fut comblée par le Père et le Fils ; mais elle est pour l’Église et donc pour chacun de nous, le canal par lequel la grâce de la Croix descend jusqu’à nous. Elle est « l’aqueduc de Dieu » (S. Bernard), ou encore : « le cou par lequel les grâces de la Tête se répandent dans le Corps tout entier » (Ibid.). Dans une famille humaine, il revient à la mère de conduire l’enfant à son père pour qu’il le reconnaisse ; ainsi dans la famille de Dieu, c’est par Marie que l’Esprit nous conduit à Jésus, en qui nous découvrons le vrai visage du Père.

 De l’étable de Bethléem au pied de la croix, Marie ne s’est jamais éloignée de son Fils. C’est elle qui dans l’Esprit nous le présente, nous le fait connaître et aimer à chaque étape de sa vie et de la nôtre, afin qu’en lui nous ayons accès au Père. C’est à son école que nous aussi nous apprenons à « retenir tous les événements qui le concernent et nous concernent, et à les méditer dans notre cœur ».

Ce ministère maternel de la Vierge Marie n’est pas une invention de la piété populaire : il s’enracine dans la Parole du Christ et donc dans la volonté de Dieu. Souvenons-nous comment du haut de la croix, avant de remettre son esprit entre les mains du Père, Jésus confie tous ses disciples à sa mère en tant que fils, et invite les disciples à prendre Marie chez eux, comme leur mère. Puis, baissant la tête, Jésus expira, c’est-à-dire souffla son Esprit de vie sur Marie, pour qu’elle le transmette à tous ceux qui croiraient en lui, afin qu’ils puissent « renaître d’eau et d’Esprit ». 

C’est ainsi que celle qui fut mère de l’humanité du Fils de Dieu – et donc mère de Dieu puisque l’humanité et la divinité sont indissociablement unies dans la Personne du Christ – devint mère de la divine grâce, mère de l’humanité nouvelle, recréée par la Parole de miséricorde que le Père prononce sur nous dans le Souffle vivifiant de son Esprit.

« Le Seigneur nous a bénis » : en son Fils « il a fait briller sur nous son visage et s’est penché sur nous ; il a prononcé son Nom sur nous, et nous a bénis, il nous a donné la paix » (1ère lect.) de son Esprit. Et comme si cela ne suffisait pas, il nous a confiés à Marie pour qu’elle nous garde et nous conduise à la suite de son Fils, sur le chemin de la vie.

Sois loué éternellement, Dieu de tendresse et de miséricorde, toi qui es le plus maternel des pères, pour tant de sollicitude et de délicatesse prévenante. Donne-nous de ne pas mépriser tes dons, mais de les recevoir avec humilité et gratitude, dans un cœur filial et débordant de reconnaissance. Nous voulons recevoir de toi Jésus, comme ton héritage suprême, ta propre mère, et la choisir comme notre mère, nous soumettant par avance à ses instructions, car nous croyons que par elle, c’est toi qui dans l’Esprit continue à guider ton Eglise jusqu’en la demeure de ton Père et notre Père.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Bonne et Heureuse Année 2022!

Santé! Joie! Paix!

Jean-Yves 

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Et je fais mien ce souhait 

que je trouve au carnet de l'Avent et du temps de Noël:


«Envoie, Seigneur, ton Esprit,

 renouvelle en cette année la surface de la terre.

 Donne-moi de témoigner de tes merveille.»

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«Il y a une fissure dans toute choes; 

c'est ainsi qu'entre la lumière.»

(Léonard Cohen)

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Que la lumière soit sur 2022!

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jeudi 30 décembre 2021

Le Verbe s'est fait chair / (374,777)

Bonjour!

Vendredi 31 décembre 2021


Voici la Parole de Dieu De ce jour... 

ÉVANGILE

Le Verbe s'est fait chair (Jn 1, 1-18)

Alléluia, Alléluia.
Le Verbe s’est fait chair,
il a établi parmi nous sa demeure.
À tous ceux qui l’ont reçu,
il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu.
Alléluia.   (cf. Jn 1, 14a.12a)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Au commencement était le Verbe,
et le Verbe était auprès de Dieu,
et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement auprès de Dieu.
C’est par lui que tout est venu à l’existence,
et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.
En lui était la vie,
et la vie était la lumière des hommes ;
la lumière brille dans les ténèbres,
et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.

Il y eut un homme envoyé par Dieu ;
son nom était Jean.
Il est venu comme témoin,
pour rendre témoignage à la Lumière,
afin que tous croient par lui.
Cet homme n’était pas la Lumière,
mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.

Le Verbe était la vraie Lumière,
qui éclaire tout homme
en venant dans le monde.
Il était dans le monde,
et le monde était venu par lui à l’existence,
mais le monde ne l’a pas reconnu.
Il est venu chez lui,
et les siens ne l’ont pas reçu.
Mais à tous ceux qui l’ont reçu,
il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu,
eux qui croient en son nom.
Ils ne sont pas nés du sang,
ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme :
ils sont nés de Dieu.
Et le Verbe s’est fait chair,
il a habité parmi nous,
et nous avons vu sa gloire,
la gloire qu’il tient de son Père
comme Fils unique,
plein de grâce et de vérité.

Jean le Baptiste lui rend témoignage en proclamant :
« C’est de lui que j’ai dit :
Celui qui vient derrière moi
est passé devant moi,
car avant moi il était. »
Tous nous avons eu part à sa plénitude,
nous avons reçu grâce après grâce ;
car la Loi fut donnée par Moïse,
la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.

Dieu, personne ne l’a jamais vu ;
le Fils unique, lui qui est Dieu,
lui qui est dans le sein du Père,
c’est lui qui l’a fait connaître.

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Le dernier jour de l’année est mis sous le signe de la vigilance : « Nous sommes à la dernière heure, affirme saint Jean dans la 1ère lecture : l’AntiChrist doit venir ». Le discours semble à première vue assez inquiétant, annonçant une apocalypse imminente. Une lecture plus attentive nous invite cependant à nuancer : « Il y a dès maintenant beaucoup d’antichrists » précise l’hagiographe, « nous savons ainsi que nous sommes à la dernière heure ». Cette « dernière heure » fatidique n’est donc pas l’instant d’une déflagration finale qui embraserait le monde lorsque l’iniquité serait arrivée à son comble. Il s’agit du temps qui s’écoule entre l’« Heure » de l’intronisation du Fils de l’Homme, établi par sa résurrection Seigneur et Roi de l’univers, et le « Jour » de son retour dans la gloire en Juge universel.

Autrement dit nous sommes nous aussi dans ce temps de « la dernière heure » ; nous en voulons pour preuve l’argument proposé par saint Jean lui-même : n’y a-t-il pas « beaucoup d’antichrists » dans notre monde ? Le même auteur inspiré précise en effet quelques versets plus loin : « Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ ? Voilà l’Antichrist, celui qui nie le Père et le Fils » (1 Jn 2, 22). Sur base de cette définition, nous sommes obligés hélas de nous rendre à l’évidence : les « antichrists » sont particulièrement nombreux de nos jours.

« Le Verbe était la vraie lumière ; il était dans le monde, mais le monde ne l’a pas reconnu. Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu ». Tel est bien le drame de notre humanité ; devenue aveugle à la vraie lumière, elle affirme insolemment « Dieu est mort » et se hâte d’usurper sa place. Pauvre homme, ridiculement juché sur le trône qu’il s’est laborieusement taillé dans le roc d’un monde qui passe et qui demain ne sera plus !

Ne croyons pas que ces propos visent uniquement les ennemis « extérieurs » de la foi. L’antichrist vit en chacun de nous, il se tapit dans cette part obscure de nous-même que saint Paul désigne comme « le vieil homme », c’est-à-dire ce qui en nous appartient au monde ancien et refuse de se soumettre à la royauté du Christ et à l’hégémonie de l’Esprit Saint.

Que le glaive à double tranchant de la Parole qui sort de la bouche de celui qui tient « les clés de la mort et de l’Hadès » (Ap 1, 18), tranche dans le vif de notre humanité divisée, afin que nous puissions devenir des fils de lumière sans ombre, resplendissants de la gloire du Christ, « gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité ».


Abbé Philippe Link / Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

mercredi 29 décembre 2021

« Elle parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem » / (374,699)

 Bonjour!

Jeudi 30 décembre 2021



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Elle parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem » (Lc 2, 36-40)

Alléluia. Alléluia. Aujourd'hui la lumière a brillé sur la terre. Peuples de l'univers, entrez dans la clarté de Dieu. Venez tous adorer le Seigneur ! Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

          En ce temps-là,
quand les parents de Jésus vinrent le présenter au Temple,
  il y avait aussi une femme prophète,
Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser.
Elle était très avancée en âge ;
après sept ans de mariage,
  demeurée veuve,
elle était arrivée à l’âge de 84 ans.
Elle ne s’éloignait pas du Temple,
servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière.
  Survenant à cette heure même,
elle proclamait les louanges de Dieu
et parlait de l’enfant
à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.

          Lorsqu’ils eurent achevé
tout ce que prescrivait la loi du Seigneur,
ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth.

          L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait,
rempli de sagesse,
et la grâce de Dieu était sur lui.

          – Acclamons la Parole de Dieu.

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  Commentaire...

Anne – « Dieu est miséricorde » – fille de Phanuel – « Dieu est lumière » – de la tribu d’Aser – « bonheur » – prophétise rien que par son nom ! C’est sous les voûtes obscures du Temple, dans le jeûne et la prière, qu’elle attendait que le Dieu de lumière fasse resplendir sa miséricorde pour le bonheur de son peuple. Convoquée par l’Esprit tout comme le vieillard Siméon, elle s’approche de Marie et de Joseph qui lui présentent l’Enfant de vie divine en qui cette femme désormais âgée, reconnaît l’accomplissement de la promesse et de sa longue attente.

Par le ministère prophétique de ces deux vieillards, Siméon et Anne, dont les yeux déjà s’éteignent, Jésus est annoncé comme la « lumière » – ce qui implique que nous sommes dans les ténèbres – comme « miséricorde » – dénonçant ainsi notre péché – et comme promesse de « bonheur » – soulignant l’absurde d’une vie sans Dieu. Telle est en trois mots, la Bonne Nouvelle que nous apporte cet Enfant de la part de Dieu son Père et notre Père. Par toute sa vie, sa mort et sa résurrection, Notre-Seigneur explicitera le sens de ces paroles.

Siméon nous avait avertis : cet Enfant « sera un signe de division » ; il nous oblige à prendre position entre le monde, dominé par la triple concupiscence – « les désirs égoïstes de la nature humaine, les désirs du regard, l’orgueil de la richesse » – et les réalités d’en haut, c’est-à-dire la volonté du Père que nous a fait connaître Jésus. Ce combat nous traverse et nous divise intérieurement ; il « dévoile les pensées secrètes » de nos cœurs pervertis ; mais nous savons que nous pouvons trouver dans « la Parole de Dieu qui demeure en nous », la force pour vaincre le Mauvais.

Encourageons-nous les uns les autres sur ce chemin étroit et escarpé et réveillons notre courage, car « le monde avec ses désirs est en train de disparaître ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure pour toujours.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Éveillez-vous donc, ô hommes : Dieu s’est fait homme pour vous. Levez-vous, vous qui dormez, et sortez d'entre les morts, et Jésus Christ vous éclairera. C'est en effet bien pour vous que Dieu s'est fait homme » (Saint Augustin)

  • « Anne est une “prophétesse”, une femme sage et pieuse. Le long veuvage consacré au culte dans le temple et la participation à l'attente de ceux qui aspiraient au salut d'Israël, trouvent leur conclusion dans la rencontre avec l'Enfant Jésus » (Benoit XVI)

  • « Avec Siméon et Anne c’est toute l’attente d’Israël qui vient à la “rencontre” de son Sauveur (la tradition byzantine appelle ainsi cet événement). Jésus est reconnu comme le Messie tant attendu » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 529)



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Entre les étoiles le Seigneur a écrit ton nom
Entre les étoiles, tout là-haut dans sa maison
Entre les étoiles le Seigneur a posé ta vie
Entre les étoiles, près de Lui en Paradis.
(Chant / Sœur Sourire)
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«Quand le bonheur frappe à la porte
 il faut lui offrir un siège tout de suite.»
(Auteur inconnu)
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Bonne journée!

Jean-Yves 

mardi 28 décembre 2021

«Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s'en aller en paix, car mes yeux ont vu ton salut» / (374,647)

 Bonjour!

Mercredi 29 décembre 2021



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

(Lc 2,22-35): Et, quand les jours de leur purification furent accomplis, selon la loi de Moïse, Joseph et Marie le portèrent à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur, suivant ce qui est écrit dans la loi du Seigneur: «Tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur», et pour offrir en sacrifice deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, comme cela est prescrit dans la loi du Seigneur.

Et voici, il y avait à Jérusalem un homme appelé Siméon. Cet homme était juste et pieux, il attendait la consolation d'Israël, et l'Esprit Saint était sur lui. Il avait été divinement averti par le Saint Esprit qu'il ne mourrait point avant d'avoir vu le Christ du Seigneur. Il vint au temple, poussé par l'Esprit. Et, comme les parents apportaient le petit enfant Jésus pour accomplir à son égard ce qu'ordonnait la loi, il le reçut dans ses bras, bénit Dieu, et dit: «Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s'en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, salut que tu as préparé devant tous les peuples, lumière pour éclairer les nations, et gloire d'Israël, ton peuple».

Son père et sa mère étaient dans l'admiration des choses qu'on disait de lui. Siméon les bénit, et dit à Marie, sa mère: «Voici, cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et à devenir un signe qui provoquera la contradiction, et à toi-même une épée te transpercera l'âme, afin que les pensées de beaucoup de coeurs soient dévoilées».

Commentaire: Abbé Daniel MEYNEN (Saint Aubain, Namur, Belgique)

«Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s'en aller en paix, car mes yeux ont vu ton salut»


Aujourd'hui, 29 décembre, nous fêtons le saint Roi David. Mais c'est toute la famille de David que l'Église veut honorer, et surtout le plus illustre de tous: Jésus, Fils de Dieu, Fils de David! Aujourd'hui, dans cet éternel “aujourd'hui” du Fils de Dieu, l'Ancienne Alliance, celle du temps du Roi David, reçoit son accomplissement et sa plénitude. Car, comme le relate l'Évangile de ce jour, l'Enfant-Jésus est présenté au Temple par ses parents pour accomplir la Loi ancienne: «Joseph et Marie le portèrent à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur, suivant ce qui est écrit dans la loi du Seigneur: ‘Tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur’» (Lc 2,22-23).

Aujourd'hui, l'ancienne prophétie s'éclipse pour faire place à la nouvelle: Celui que le Roi David avait annoncé en chantant ses psaumes messianiques est enfin entré dans le Temple de Dieu! C'est aujourd'hui le grand jour où celui que Saint Luc appelle Siméon va bientôt quitter ce monde d'obscurité pour entrer dans la vision de la Lumière éternelle: «Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s'en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, salut que tu as préparé devant tous les peuples» (Lc 2,29-32).

Nous aussi, qui sommes le Temple de Dieu dans l'Esprit (cf. 1Co 3,16), soyons attentifs à recevoir Jésus en nous. Si nous avons le bonheur de pouvoir communier en ce jour, demandons à Marie, la Mère de Jésus, d'intercéder pour nous auprès de son Fils: que le vieil homme meurt et que l'homme nouveau (cf. Col 3,10) naisse enfin dans tout notre être, afin que nous soyons les nouveaux prophètes, ceux qui annoncent au monde entier la présence du Dieu trois fois saint, Père, Fils, et Saint-Esprit!

Comme Siméon, soyons prophètes par la mort du “vieil homme”! Comme le disait le Pape Jean-Paul II, «la plénitude de l'Esprit de Dieu s'accompagne (…) avant tout dans la disponibilité intérieure qui provient de la foi. Cela, le vieillard Syméon, ‘homme juste et pieux’ sur qui ‘reposait l'Esprit Saint’, en eut l'intuition au moment de la présentation de Jésus au Temple».

Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Tu serais mort à jamais si Lui n’était pas venu dans le temps. Célébrons dans la joie l’avènement de notre salut et de notre rédemption » (Saint Augustin)

  • « Simon reconnaît le sauveur dans cet Enfant, mais il pressent – grâce à l’Esprit – que le destin de l’humanité tournera autour de Lui. Après avoir “touché” le salut, l’enthousiasme de Simon est si grand, que pour lui vivre et mourir sont la même chose » (Benoît XVI)

  • « La présentation de Jésus au temple le montre comme le Premier-né appartenant au Seigneur. Avec Simon et Anne, c’est toute l’attente d’Israël qui vient à la rencontre de son Sauveur, ‘lumière des nations’ et ‘gloire d’Israël’, mais aussi ‘signe de contradiction’. Le glaive de douleur prédit à Marie annonce cette autre oblation, parfaite et unique, celle de la Croix qui donnera le salut que Dieu a préparé ‘à la face de tous les peuples’ » (Catéchisme de l’Eglise catholique, n° 529)



Bonne journée!
Jean-Yves 



lundi 27 décembre 2021

« Hérode envoya tuer tous les enfants de Bethléem » / (374,554)

Bonjour!

Mardi 28 décembre 2021

Voici la Parole de Dieu de ce jour... 



ÉVANGILE

« Hérode envoya tuer tous les enfants de Bethléem » (Mt 2, 13-18)

Alléluia, Alléluia.
À toi, Dieu, notre louange !
Toi, le Seigneur, nous t’acclamons
toi, dont témoignent les martyrs.
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Après le départ des mages,
voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph
et lui dit :
« Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère,
et fuis en Égypte.
Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse,
car Hérode va rechercher l’enfant
pour le faire périr. »
    Joseph se leva ;
dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère,
et se retira en Égypte,
    où il resta jusqu’à la mort d’Hérode,
pour que soit accomplie
la parole du Seigneur prononcée par le prophète :
D’Égypte, j’ai appelé mon fils.

    Alors Hérode, voyant que les mages s’étaient moqués de lui,
entra dans une violente fureur.
Il envoya tuer tous les enfants jusqu’à l’âge de deux ans
à Bethléem et dans toute la région,
d’après la date qu’il s’était fait préciser par les mages.
    Alors fut accomplie la parole prononcée
par le prophète Jérémie :
    Un cri s’élève dans Rama,
pleurs et longue plainte :
c’est Rachel qui pleure ses enfants
et ne veut pas être consolée,
car ils ne sont plus.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Avouons-le : nous n’aimons pas cet épisode des Saints Innocents. Il nous choque, mais nous n’osons pas l’avouer parce que c’est une page d’Evangile. Pourquoi Dieu n’intervient-il pas ? Pourquoi laisse-t-il assassiner ces enfants ? Même si pour les historiens leur nombre n’aurait pas dépassé une dizaine, c’est encore dix de trop ! La mort d’un seul enfant innocent est un scandale insoutenable dont nous avons du mal à ne pas rendre Dieu (au moins indirectement) responsable du fait qu’il ne l’a pas empêché. D’autant plus qu’il a envoyé un Messager céleste pour informer Joseph : il a su préserver son Fils mais ne semble guère se soucier des autres. N’aurait-il pas pu envoyer quelques légions d’Anges pour avertir ces dizaines de milliers de victimes du raz-de-marée qui les menaçait ?

Je ne me ferai pas l’avocat du Bon Dieu : il n’a guère besoin de défenseur ! Mais tout bon procès commence par essayer de reconstituer aussi objectivement que possible les événements. Certes l’intervention de l’Ange va sauver Jésus… cette fois-ci ! Mais c’est pour qu’il puisse atteindre l’Heure où il se livrera en pleine conscience et dans un plein consentement à ses bourreaux ; car telle est la condition du sacrifice d’amour.

Cela ne signifie pas pour autant que la mort des enfants victimes de la haine d’Hérode soit stérile, comme le serait la souffrance injustifiable de tant de millions d’enfants tout au long de l’histoire, qui n’étaient pas en état de faire de leur calvaire un acte de liberté. Pour pressentir quelque peu le retournement de situation que l’incarnation rédemptrice introduit dans le mystère du mal, il nous faut impérativement lire les événements à partir du point où ils trouvent un sens radicalement nouveau, c’est-à-dire à la lumière de la Pâque de Notre-Seigneur. 

Lorsque du haut de la croix Jésus fait de sa mort un sacrifice d’amour qui ouvre le ciel à tous les brigands repentant de notre humanité ; lorsqu’il intercède pour tous les bourreaux de l’histoire, ce n’est pas seulement sa vie livrée qui prend sens, mais celle de tous ceux qu’il récapitule en lui, c’est-à-dire toutes les victimes innocentes dont le sang rejaillit sur notre pauvre humanité marquée par le péché. C’est en leur nom que Jésus intercède auprès du Père pour leurs bourreaux : « Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » ; avant d’ajouter : « En tes mains je remets mon esprit ».

Dès lors, si l’Église « canonise » ces enfants qu’elle célèbre sous le nom des « Saints Innocents », c’est pour signifier qu’ils ont été, dans leur vie comme dans leur mort, étroitement unis à celui qui est notre « défenseur devant le Père : Jésus-Christ le Juste. Il est la victime offerte » qui fait de toutes les morts innocentes des sacrifices parfaits de charité, consumés dans le Feu de son Amour divin.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Pourquoi as-tu peur, Hérode, en apprenant la naissance du Roi? (…). Tu assassines ces faibles corps parce que la peur assassine ton cœur» (Saint Quodvultdeus)

  • « Le Fils de Dieu lui-même - la Parole éternelle - s’est faite enfant, afin que la Parole devienne pour nous saisissable. Ainsi, Dieu nous enseigne à aimer les petits. Il nous enseigne de même à aimer les faibles. De cette manière, Il nous enseigne le respect face aux enfants » (Benoît XVI)

  • « La fuite en Égypte et le massacre des innocents manifestent l’opposition des ténèbres à la lumière : ‘Il est venu chez lui et les siens ne l’ont pas reçu’ (Jn 1, 11). Toute la vie du Christ sera sous le signe de la persécution » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, Nº 530)

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En ce temps de Noël, célébrons la proximité de Dieu.

Dieu se fait proche, l'un de nous, par son Fils Jésus.


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«Derrière chaque épreuve 

se cache une grande victoire...»

(Auteur anonyme)


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Bonne journée!

Jean-Yves 

dimanche 26 décembre 2021

« L’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau » / (374,491)

 Bonjour!

Lundi 27 décembre 2021



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« L’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau » (Jn 20, 2-8)

Alléluia, Alléluia.
À toi, Dieu, notre louange !
Toi, le Seigneur, nous t’acclamons.
C'est toi que les Apôtres glorifient.
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine courut trouver Simon-Pierre et l’autre disciple,
celui que Jésus aimait,
et elle leur dit :
« On a enlevé le Seigneur de son tombeau,
et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
Pierre partit donc avec l’autre disciple
pour se rendre au tombeau.
Ils couraient tous les deux ensemble,
mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre
et arriva le premier au tombeau.
En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ;
cependant il n’entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour.
Il entre dans le tombeau ;
il aperçoit les linges, posés à plat,
ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus,
non pas posé avec les linges,
mais roulé à part à sa place.
C’est alors qu’entra l’autre disciple,
lui qui était arrivé le premier au tombeau.
Il vit, et il crut.

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Lorsque Dieu intervient dans l’histoire humaine, son action est forcément circonscrite dans l’espace et dans le temps. Seul un nombre limité de personnes peut en être témoin oculaire. Contrairement à la connaissance secrète de quelques initiés, l’agir de Dieu se révèle à de modestes créatures, pour qu’elles transmettent la nouvelle au monde, au risque de l’incrédulité et en se soumettant à l’aval de l’autorité.

Pourquoi Marie Madeleine, la pécheresse, est-elle choisie comme messagère et non pas Marie, la Vierge immaculée ? Puisque Marie est la première bénéficiaire de la grâce, Marie Madeleine est précurseur de la religiosité populaire, la force d’espérance de l’Église en marche vers Dieu. La foi du peuple en effet pansera souvent les plaies des controverses théologiques ou des guerres entre chrétiens au fil des siècles.

Comme à la scène de la Nativité, la Résurrection du Christ ouvre dans l’horizon humain le passage entre ce monde et l’autre : la grotte de Bethléem en début de vie, le tombeau du Christ en fin de vie. Les langes de la grotte et les linges du tombeau revêtent le corps humain du Christ et le nôtre pour en protéger l’extrême fragilité.

Avec les bergers et les deux disciples, venons contempler la scène, acter l’événement et adorer le mystère ! Lorsque la vie et la mort mettent à défi notre raison, nous prenons du recul par rapport à nos convictions et appréhensions de la réalité : cela nous rend humbles. Si le mystère du tombeau inscrit les événements dans la pierre (physique quantique), à plus forte raison doit-il imprégner dans nos cœurs l’émerveillement !

La foi est le but des expériences spirituelles ou des événements extraordinaires de la grâce. Il ne sert à rien de voir un miracle si cela ne conduit pas à la foi. Avant d’être un don de Dieu, la foi est une relation de confiance envers le témoin et en définitive envers Dieu. Grâce à la vertu infuse de la foi reçue au baptême, l’âme arrive à comprendre la promesse de Dieu comme significative.

Puissions-nous, comme le saint apôtre Jean, croire en ce que nous voyons, avec les yeux de l’esprit, au lieu d’attendre des signes visibles pour commencer à croire ! Laissons la « grâce actuelle » du témoignage raviver en nous la foi théologale. Que la lecture de l’Évangile fasse de nous des flambeaux, comme l’a été Jean, pour que nous en embrasions d’autres.

Jésus-Christ, mon Sauveur, je t’aime de tout mon cœur, car tu m’as associé à la chaîne des témoins de ta victoire sur la mort. Tu as fait de mon âme un foyer de vie spirituelle, alimenté par l’Esprit Saint qui me rend semblable à Dieu et me conduit à ta suite vers le Père. Je t’offre ma vie, mes œuvres de ce jour et mes espérances, afin que ma vie, ô Christ, se transforme à l’image de la tienne.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Jean, à côté de la crèche nous dit : regardez ce que l’on accorde à celui qui se donne à Dieu d’un cœur pur. Ceux-ci participeront à la plénitude totale et inépuisable de la vie humaine-divine du Christ comme à récompense réale » (Sainte Thérèse Bénédicte de La Croix)

  • « Quel meilleur commentaire au “commandement nouveau”, dont nous parle Saint Jean? Demandons au Père de le vivre, même si c’est toujours de façon imparfaite, si intensément que nous le transmettions à ceux que nous rencontrons dans notre chemin » (Benoît XVI)

  • « Reprenant l’expression de Saint Jean (“Le Verbe c’est fait chair.”: Jn 1, 14), l’Église appelle “Incarnation” le fait que le Fils de Dieu ait assumé une nature humaine pour accomplir en elle notre salut » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 461)


Clochers de l'église de Saint-Jean-Port-Joli

On y voit 3 croix et...? au sommet du clocher principal... 

(Vous pouvez agrandir la photo en cliquant dessus.)

J'ai été baptisé dans cette église.

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Heureux anniversaire 

à 

Mgr Yvon Joseph Moreau!


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Bonne journée!

Jean-Yves 

samedi 25 décembre 2021

« Les parents de Jésus le trouvèrent au milieu des docteurs de la Loi » / (374,432)

 Bonjour!

Dimanche 26 décembre 2021


Dimanche de la Sainte famille

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Bonne Nouvelle pour ce dimanche...

ÉVANGILE

« Les parents de Jésus le trouvèrent au milieu des docteurs de la Loi » (Lc 2, 41-52)

Alléluia. Alléluia.
Seigneur, ouvre notre cœur
pour nous rendre attentifs aux paroles de ton Fils.
Alléluia. (cf. Ac 16, 14b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem
pour la fête de la Pâque.
    Quand il eut douze ans,
ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume.
    À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient,
le jeune Jésus resta à Jérusalem
à l’insu de ses parents.
    Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins,
ils firent une journée de chemin
avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances.
    Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem,
en continuant à le chercher.

    C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple,
assis au milieu des docteurs de la Loi :
il les écoutait et leur posait des questions,
    et tous ceux qui l’entendaient
s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses.
    En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement,
et sa mère lui dit :
« Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ?
Vois comme ton père et moi,
nous avons souffert en te cherchant ! »
    Il leur dit :
« Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ?
Ne saviez-vous pas
qu’il me faut être chez mon Père ? »
    Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait.

    Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth,
et il leur était soumis.
Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements.
    Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce,
devant Dieu et devant les hommes.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Il y aurait une manière caricaturale de considérer la Sainte Famille : la voir comme une sorte d’idéal désincarné où tout serait évident et lisse, sans heurt et sans difficulté. Une sorte d’image d’Épinal irréelle et un peu fade, dont le plus grave défaut serait d’être bien peu conforme à ce que nous en dit l’évangile.

Pour fêter la Sainte Famille, la liturgie nous propose au contraire le récit d’une crise familiale, une de ces graves incompréhensions qui font partie de toute vie véritable. Un épisode qui génère de la souffrance et des questions : Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? demande Marie à Jésus. Vois comme nous avons souffert en te cherchant, ton père et moi.

Si la Sainte Famille possède elle aussi son lot de souffrances et de blessures, c’est que sa sainteté est bien plantée dans notre humanité, bien réelle, de cette sainteté qui nous concerne, en définitive. Essayons de découvrir en quoi la Sainte Famille peut être, pour nous tous, un modèle et un exemple. Voyons donc comment l’évangile nous présente la famille de Marie, Joseph et Jésus.

Marie a été accordée en mariage à Joseph, et avant qu’ils aient habités ensemble, elle se trouve enceinte (cf. Mt 1,18). Inutile d’essayer d’imaginer la manière dont Joseph a pu vivre ce moment… On peut seulement être sûr qu’il a été profondément bousculé, et même déchiré en lui-même. Non, décidément, la sainteté n’empêche pas la souffrance…

Ne sachant que faire, Joseph décide de répudier Marie secrètement, mais l’ange du Seigneur lui demande de la prendre chez lui.

Joseph obéit. Il le fallait afin que la volonté de Dieu s’accomplisse. Joseph reconnaît donc l’enfant sans qu’il soit sien, il devient protecteur et éducateur de l’enfant, mais il sait que l’enfant a été conçu du Saint-Esprit et qu’il n’est pas sorti de lui.

Marie, quant à elle, a accueilli l’annonce de l’ange en répondant : Qu’il me soit fait selon ta parole. Elle accepte l’irruption de Dieu en son sein, et elle comprend bien que, par son fiat, sa vie, désormais, ne lui appartient plus, ni même vraiment à son mari : elle se donne à Dieu. À cause de ce don, elle entendra le vieux Siméon lui prédire qu’un glaive transpercera son cœur, que l’enfant à naître va être une cause de souffrance incompréhensible.

Mais dès à présent, elle sait bien, son cœur de mère le sait et l’accepte : son fils ne lui appartient pas ; et c’est pourquoi depuis le début, elle l’a remis au Père du ciel.

Voilà donc une famille où le père a remis sa paternité à Dieu, et prend soin de son enfant en sachant qu’au fond, il n’est pas d’abord le sien ; où la mère a reçu sa maternité de Dieu en sachant que ce fils est conçu pour une œuvre de salut qui la dépasse.

Quant au Fils lui-même, il reconnaît ce Père divin comme sien d’une manière si naturelle qu’il n’a même pas pensé à en parler à ses parents : Ne le saviez-vous pas, leur dit-il dans le Temple, c’est chez mon Père que je dois être !

Il ne cessera de dire plus tard à ses disciples que sa vie ne se comprend qu’au regard du Père céleste : tout ce qu’il fait, tout ce qu’il dit, il le reçoit de son Père.

Cette famille a donc Dieu pour centre, elle existe par son obéissance à Dieu. Et c’est Dieu qui en est le principe d’unité, c’est la volonté de Dieu qui la tient uni bien plus fortement que ne pourraient le faire des liens naturels.

L’obéissance à Dieu le Père n’empêche pas Jésus d’être obéissant à ses parents humains : il leur était soumis, nous dit l’évangéliste.

Mais l’obéissance à Dieu l’emporte, même si cela doit rester pour partie incompréhensible à ses parents, même si cela doit leur infliger l’angoisse d’une recherche pleine d’inquiétude et plus encore le désarroi de découvrir qu’ils ne comprennent pas leur fils : Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ; ne le saviez-vous pas ? S’entendent-ils dire par le jeune Jésus.

Voilà donc en quoi la Sainte Famille est exemplaire : les relations qui sont premières en son sein, ce sont les relations de chacun avec le Père céleste. Et rien ne peut supplanter l’obéissance à Dieu. C’est Dieu qui est premier.

Dieu a fondé cette famille, elle est à lui avant tout autre appartenance ; et chacun d’entre eux sait que Dieu doit garder cette première place sans quoi cette famille n’aurait plus aucune consistance !


Abbé Philippe Link / Merci!

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Comme nous aimerions que renaisse et se renforce en nous l’estime du silence, cette admirable et indispensable condition de l’esprit. Ô silence de Nazareth, enseigne-nous le recueillement et l’intériorité » (Saint Paul VI)

  • « Le Seigneur est arrivé humblement sur terre. Il a grandi comme un enfant de plus, il a connu l’épreuve du travail et finalement le sacrifice sur la croix. Et en fin de compte, il est ressuscité. Le Seigneur nous enseigne que tout n’est pas magique dans la vie, que le triomphalisme n’est pas chrétien » (François)

  • « Pendant la plus grande partie de sa vie, Jésus a partagé la condition de l’immense majorité des hommes : une vie quotidienne sans apparente grandeur, vie de travail manuel, vie religieuse juive soumise à la Loi de Dieu (cf. Ga 4, 4), vie dans la communauté. De toute cette période il nous est révélé que Jésus était “soumis” à ses parents et qu’ ‘il croissait en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes’ (Lc 2, 51-52) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 531)




Bon dimanche!

Jean-Yves