vendredi 31 mars 2023

« Afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés » / (402,450)

 Bonjour!

Samedi le 1er avril 2023

Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés » (Jn 11, 45-57)

Ta parole, Seigneur, est vérité,
et ta loi, délivrance.
Rejetez tous les crimes que vous avez commis,              
faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau.
Ta parole, Seigneur, est vérité,
et ta loi, délivrance. (Ez 18, 31)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
quand Lazare fut sorti du tombeau,
          beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie
et avaient donc vu ce que Jésus avait fait,
crurent en lui.
          Mais quelques-uns allèrent trouver les pharisiens
pour leur raconter ce qu’il avait fait.
          Les grands prêtres et les pharisiens
réunirent donc le Conseil suprême ;
ils disaient :
« Qu’allons-nous faire ?
Cet homme accomplit un grand nombre de signes.
                   Si nous le laissons faire,
tout le monde va croire en lui,
et les Romains viendront détruire notre Lieu saint
et notre nation. »
          Alors, l’un d’entre eux, Caïphe,
qui était grand prêtre cette année-là,
leur dit :
« Vous n’y comprenez rien 
          vous ne voyez pas quel est votre intérêt :
il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple,
et que l’ensemble de la nation ne périsse pas. »
          Ce qu’il disait là ne venait pas de lui-même ;
mais, étant grand prêtre cette année-là,
il prophétisa
que Jésus allait mourir pour la nation ;
          et ce n’était pas seulement pour la nation,
c’était afin de rassembler dans l’unité
les enfants de Dieu dispersés.

          À partir de ce jour-là,
ils décidèrent de le tuer.
          C’est pourquoi Jésus ne se déplaçait plus ouvertement
parmi les Juifs ;
il partit pour la région proche du désert,
dans la ville d’Éphraïm
où il séjourna avec ses disciples.
          Or, la Pâque juive était proche,
et beaucoup montèrent de la campagne à Jérusalem
pour se purifier avant la Pâque.
          Ils cherchaient Jésus
et, dans le Temple, ils se disaient entre eux :
« Qu’en pensez-vous ?
Il ne viendra sûrement pas à la fête ! »
          Les grands prêtres et les pharisiens avaient donné des ordres :
quiconque saurait où il était devait le dénoncer,
pour qu’on puisse l’arrêter.

                        – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Le Seigneur Jésus jette le trouble parmi les chefs religieux. Les œuvres et les signes qu’il accompli constituent à leurs yeux une grande menace : « tout le monde va croire en lui ». Voilà une preuve par le contraire que les signes conduisent à la foi, pour peu qu’on ait le cœur ouvert et disponible et qu’on ne renonce pas à l’honnêteté pour protéger ses intérêts propres. Les accusateurs de Jésus sont décidés de le faire périr. Sa condamnation est prononcée dans l’échange dont l’évangile nous rend témoin aujourd’hui. Jésus est rejeté, celui qui a rendu la vie à Lazare doit mourir. Mais la pierre rejetée deviendra la pierre angulaire du Temple Nouveau, la mort sera vaincue par la vie.

En effet, le plan du Seigneur dépasse amplement les courtes visées orgueilleuses de l’homme ; Jésus mourra effectivement, non seulement pour protéger la nation, selon le prétexte avancé par ses accusateurs, mais pour « rassembler dans l’unité tous les enfants de Dieu dispersés », selon la prophétie d’Ézéchiel. Le salut de toute humanité est accompli, même la malice des ennemis de Dieu sert à la réalisation de son dessein. Voici qui nous invite à regarder autrement les oppositions envers les serviteurs du Seigneur, même les plus manifestes et les plus choquantes. Dieu agit d’une manière qui dépasse tout homme et permet au salut de rejoindre chaque homme.

Jésus « partit pour la région proche du désert, dans la ville d’Éphraïm où il séjourna avec ses disciples ». À la veille d’entrer dans la semaine sainte, puissions-nous trouver la disponibilité intérieure pour faire taire toute inquiétude superflue et accompagner le Seigneur et les disciples dans leur retraite préparatoire aux événements de la Pâque. Dans ces derniers instants de solitude et de communion fraternelle, trouvons la force et la confiance qui nous feront suivre le Seigneur jusqu’au bout.


Abbé Philippe Link // Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

jeudi 30 mars 2023

« Ils cherchaient à l’arrêter, mais il échappa à leurs mains » / (402,417)

 Bonjour!

Vendredi 31 mars 2023

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Ils cherchaient à l’arrêter, mais il échappa à leurs mains » (Jn 10, 31-42)

Gloire à toi, Seigneur,
Fils du Dieu vivant !
Tes paroles, Seigneur,
sont esprit et elles sont vie ;                          
tu as les paroles de la vie éternelle.
Gloire à toi, Seigneur,
Fils du Dieu vivant ! (cf. Jn 6, 63c.68c)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
         de nouveau, des Juifs prirent des pierres
pour lapider Jésus.
          Celui-ci reprit la parole :
« J’ai multiplié sous vos yeux les œuvres bonnes
qui viennent du Père.
Pour laquelle de ces œuvres voulez-vous me lapider ? »
          Ils lui répondirent :
« Ce n’est pas pour une œuvre bonne
que nous voulons te lapider,
mais c’est pour un blasphème :
tu n’es qu’un homme,
et tu te fais Dieu. »
          Jésus leur répliqua :
« N’est-il pas écrit dans votre Loi :
J’ai dit : Vous êtes des dieux ?
                   Elle les appelle donc des dieux,
ceux à qui la parole de Dieu s’adressait,
et l’Écriture ne peut pas être abolie.
                  Or, celui que le Père a consacré
et envoyé dans le monde,
vous lui dites : “Tu blasphèmes”,
parce que j’ai dit : “Je suis le Fils de Dieu”.
                   Si je ne fais pas les œuvres de mon Père,
continuez à ne pas me croire.
                   Mais si je les fais,
même si vous ne me croyez pas,
croyez les œuvres.
Ainsi vous reconnaîtrez, et de plus en plus,
que le Père est en moi,
et moi dans le Père. »
          Eux cherchaient de nouveau à l’arrêter,
mais il échappa à leurs mains.

          Il repartit de l’autre côté du Jourdain,
à l’endroit où, au début, Jean baptisait ;
et il y demeura.
          Beaucoup vinrent à lui en déclarant :
« Jean n’a pas accompli de signe ;
mais tout ce que Jean a dit de celui-ci
était vrai. »
          Et là, beaucoup crurent en lui.

                        – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Étonnant dialogue : en réponse à Jésus qui leur offre sa Parole de vie, les juifs veulent lui lancer des pierres pour le tuer ! Sans s’en rendre compte, ils confirment par leurs œuvres qu’ils ont pour père le démon dont ils cherchent à réaliser les projets, lui qui est menteur et homicide dès les origines (cf. Jn 8, 44). Notre-Seigneur aurait pu dire à ses adversaires « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à me jeter la pierre » (cf. Jn 8, 7). Mais ce serait détourner la controverse de son véritable enjeu, à savoir l’identité, l’origine de ce Rabbi blasphémateur. Aussi Jésus préfère-t-il poursuivre son argumentation.

Avec une étonnante patience qui ne peut procéder que de l’amour, il invite encore et encore ses interlocuteurs à réfléchir sur l’incohérence de leur attitude. Les juifs en effet reconnaissent que Jésus a accompli des « œuvres bonnes » ; or « chacun sait que Dieu n’exauce pas les pécheurs, mais si quelqu’un l’honore et fait sa volonté, il l’exauce » (Jn 9, 31). Comment dès lors peuvent-ils l’accuser de blasphème ? Si réellement il mentait et revendiquait abusivement l’égalité avec Dieu son Père (cf. Jn 10, 30), il serait incapable de poser le moindre signe car il est évident que la grâce divine ne coopère pas avec un blasphémateur. Auquel cas, les juifs auraient raison de « refuser de croire en lui ». Mais dès lors que Notre-Seigneur accomplit des œuvres qui témoignent de la faveur de Dieu, ceux qui les constatent sont bien obligés de prendre en compte l’interprétation qu’il en donne et qui éclaire son identité.

Ce que Jésus affirme n’est d’ailleurs pas si choquant : l’Écriture elle-même n’affirme-t-elle pas au psaume 82 (81) que les dépositaires de la Parole peuvent être appelés « des dieux » ? Bien plus : l’espérance d’Israël décrit le Messie en termes de filiation divine. Le psaume 2 met sur les lèvres de Dieu lui-même ces paroles adressées au Messie : « Tu es mon fils ; moi, aujourd’hui je t’ai engendré » (Ps 2, 7). Les œuvres bonnes accomplies par Jésus plaident donc en faveur de la vérité de sa parole : il est ce Fils tant attendu, « celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde » « afin que tout homme qui croit en lui ne périsse pas, mais obtienne la vie éternelle » (Jn 2, 16).

Avec une profonde humilité, et poussé par le seul souci de sauver ces hommes que le Père lui a confiés, Jésus s’efface davantage encore, et consentant à ce que les Juifs ne croient pas en lui, il les exhorte à « croire au moins les œuvres », c’est-à-dire à reconnaître que Dieu est à l’œuvre en lui et à travers lui. Car il sait bien que s’ils concèdent ce point – qui devrait être évident vu la nature des signes accomplis – ils découvriront par la force des choses « que le Père est en lui et lui dans le Père ».

La logique n’a pas pu échapper à ses opposants ; mais comme il était hors de question pour eux de s’acheminer vers une telle conclusion, ils préfèrent rejeter en bloc tout le raisonnement, et faisant la sourde oreille, ils « cherchent de nouveau à l’arrêter ». C’est cet aveuglement volontaire que vise Notre-Seigneur lorsqu’il dit : « Celui qui ne veut pas croire est déjà jugé. Et le jugement le voici : quand la lumière est venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. En effet, tout homme qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne lui soient reprochées » (Jn 2, 18-20).

Jésus « leur échappa », et se retire en Transjordanie, « à l’endroit où Jean avait commencé à baptiser ». Notre-Seigneur laisse chacun de nous avec sa conscience, confronté à la fois aux « œuvres bonnes » qu’il a accomplies sous nos yeux, et à nos propres œuvres, nettement moins glorieuses.

Si en constatant le contraste flagrant, nous reconnaissons notre péché et la justice de celui qui nous parle, si nous acceptons de croire en lui, nous échappons au jugement (cf. Jn 2, 18), « car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn 2, 17). « Mais du moment que nous disons : “Nous voyons !”, notre péché demeure » (Jn 9, 41).

“Je t’aime, Seigneur, ma force” (Ps 17), toi qui as envoyé ton Fils Jésus-Christ, dans notre monde pour y faire resplendir ta gloire. Donne-moi de pouvoir discerner les signes de ta bonté en ma faveur, de les accueillir avec reconnaissance, et de venir à la lumière de ta miséricorde pour y plonger toutes les ténèbres de mes œuvres mauvaises. Je pourrai alors te chanter de tout notre cœur, toi “qui a délivré le pauvre du pouvoir des méchants” (1ère lect.), “Dieu mon libérateur, le rocher qui m’abrite, mon bouclier, mon fort, mon arme de victoire !” (Ps 17).


Abbé Philippe Link / Merci!

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Crois pour comprendre et comprends pour croire » (Saint Augustin)

  • « De nombreuses personnes ont été au contact proche de Jésus et n’ont pas cru en Lui… Et si ton cœur est fermé, la foi ne peut pas y entrer. Dieu le Père nous attire toujours vers Jésus : c’est nous qui ouvrons notre cœur ou bien qui le fermons » (François)

  • « Les signes accomplis par Jésus témoignent que le Père l’a envoyé. Ils invitent à croire en lui. A ceux qui s’adressent à lui avec foi, il accorde ce qu’ils demandent. Alors les miracles fortifient la foi en Celui qui fait les œuvres de son Père : ils témoignent qu’il est le Fils de Dieu (cf. Jn 10, 31-38) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 548)


Bonne journée!

Jean-Yves 

mercredi 29 mars 2023

« Abraham votre père a exulté, sachant qu’il verrait mon Jour » / (402,379)

 Bonjour!

Jeudi 30 mars 2023

Voici la Parole de Dieu de ce jour...



ÉVANGILE

« Abraham votre père a exulté, sachant qu’il verrait mon Jour » (Jn 8, 51-59)

Tes paroles, Seigneur, sont esprit
et elles sont vie.
Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur,
mais écoutez la voix du Seigneur.
Tes paroles, Seigneur, sont esprit
et elles sont vie. (cf. Ps 94, 8a.7d)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait aux Juifs :
                   « Amen, amen, je vous le dis :
si quelqu’un garde ma parole,
jamais il ne verra la mort. »
          Les Juifs lui dirent :
« Maintenant nous savons bien que tu as un démon.
Abraham est mort, les prophètes aussi,
et toi, tu dis :
“Si quelqu’un garde ma parole,
il ne connaîtra jamais la mort.”
                   Es-tu donc plus grand que notre père Abraham ?
Il est mort, et les prophètes aussi sont morts.
Pour qui te prends-tu ? »
          Jésus répondit :
« Si je me glorifie moi-même,
ma gloire n’est rien ;
c’est mon Père qui me glorifie,
lui dont vous dites : “Il est notre Dieu”,
                  alors que vous ne le connaissez pas.
Moi, je le connais
et, si je dis que je ne le connais pas,
je serai comme vous, un menteur.
Mais je le connais,
et sa parole, je la garde.
                   Abraham votre père a exulté,
sachant qu’il verrait mon Jour.
Il l’a vu, et il s’est réjoui. »
          Les Juifs lui dirent alors :
« Toi qui n’as pas encore cinquante ans,
tu as vu Abraham ! »
          Jésus leur répondit :
« Amen, amen, je vous le dis :
avant qu’Abraham fût,
moi, JE SUIS. »
          Alors ils ramassèrent des pierres pour les lui jeter.
Mais Jésus, en se cachant,
sortit du Temple.

                        – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Dans le Temple, la confrontation entre Jésus et quelques juifs se poursuit. Jésus prend la parole : « Amen, amen, je vous le dis : si quelqu’un reste fidèle à ma parole, il ne verra jamais la mort. » Notre Seigneur affirme ici sa mission de salut. Sa Parole est parole de vie parce qu’elle préserve de la mort éternelle celui qui l’accueille et la fait sienne.

Mais quand Jésus leur parle de vie, ses interlocuteurs ne voient que la vie terrestre. Du coup, appliquant ses propos à la seule mort physique, ils les réduisent à une simple promesse d’immortalité. Dès lors, il leur est facile d’ironiser : « Es-tu donc plus grand que notre père Abraham ? Il est mort, et les prophètes aussi. »

Les propos de Jésus ont pourtant réveillé chez eux une question fondamentale, celle de son identité : « Qui donc prétends-tu être ? » Jésus ne va pas répondre directement. Toute pensée de vanité lui est étrangère. La seule gloire qui compte pour lui est celle qu’il reçoit de son Père : « Si je me glorifie moi-même, ma gloire n’est rien ; c’est mon Père qui me glorifie. » Et le Père se glorifie en son Fils en en faisant le révélateur de son Amour pour tous les hommes. Accueillir cette révélation de Jésus, Parole de Dieu faite chair, à travers ses gestes et ses paroles, c’est cela connaître le Père. Avant toute chose, cette connaissance est concrète. Elle est un rapport personnel, une communion de pensée et de vie avec le Père à travers le Fils.

La preuve que les juifs qui s’opposent à Jésus ne possèdent pas cette connaissance est qu’ils rejettent le Fils. Ils ne l’ont pas accueilli comme celui qui garde la Parole du Père et la révèle à tout homme. Or, comme le dit à un autre endroit Jésus, « nul ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut bien le révéler. » En leur disant que lui connaît Dieu et qu’eux ne le connaissent pas, Jésus dénonce donc leur illusion.

Comment se fait-il qu’ils n’aient pas été capables de reconnaître la gloire du Père manifestée en Jésus ? Abraham, n’a-t-il pas lui-même contemplé ce « jour » ? En tant que fils d’Abraham, ils auraient dû reconnaître en lui, Jésus, la véritable postérité promise par Dieu à leur père, le véritable objet de sa joie, l’Isaac véritable, dont le premier n’était que la figure (cf. Première lecture).

Nous devons ici nous rappeler que cette discussion de Jésus avec ses interlocuteurs est située par saint Jean le jour de la fête des Tentes. Cette fête commémorait les quarante années passées au désert et les miracles ayant marqué ce séjour, spécialement celui de l’eau que Moïse fit jaillir du rocher. Elle était caractérisée par une joie proverbiale. D’après le Livre des Jubilés, Abraham l’aurait, en effet, instituée pour manifester sa joie à l’annonce de la naissance d’Isaac.

En se présentant comme l’Isaac véritable, Jésus fait donc refluer vers lui la joie de cette fête : « Abraham votre père a tressailli d’allégresse dans l’espoir de voir mon Jour. Il l’a vu, et il a été dans la joie. »

Le Jour du salut est bien arrivé. Le rocher véritable sera bientôt transpercé et l’eau qui jaillira de lui viendra irriguer et faire refleurir les déserts d’une humanité marquée par le péché.

Mais les interlocuteurs de Jésus retournent ses paroles : « Tu as vu Abraham ! » Ils ne se rendent pas compte qu’ils viennent pourtant d’exprimer une réalité. Jésus saisit alors la balle au bond : « Amen, amen, je vous le dis : avant qu’Abraham ait existé, moi, JE SUIS. »

C’en est trop. Non seulement Jésus affirme une existence qui transcende le temps mais en plus, il usurpe le nom divin « JE SUIS » (cf. Ex 3, 14). Pour répondre à ce double blasphème, il n’y a que la lapidation (Cf. Lv 24, 16) : « Alors ils ramassèrent des pierres pour les lui jeter. »

Que fait alors Jésus ? Il sort du Temple. On entend comme en écho ces autres paroles de Jésus : « Détruisez ce Temple et en trois jours je le relèverai » (Jn 2, 19). La Passion de Jésus se profile déjà à l’horizon.

Bientôt, Seigneur Jésus, la liturgie nous invitera à te suivre jusqu’à la Croix. Que ta grâce nous aide alors à dépasser les résistances qui ne manqueront pas de se lever dans nos cœurs à ta reconnaissance, toi dont nous attendons pourtant le jour avec impatience. Comme le centurion au pied de la Croix, qu’elle nous assiste pour que nous reconnaissions en toi, Jésus crucifié, le Fils de Dieu venu nous sauver. Et que dans la contemplation de ton côté ouvert, nous puissions entrer dans la véritable connaissance du Père.


Abbé Philippe Link // Merci!

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « La Résurrection du Christ c’est la vie pour les défunts, le pardon pour les pécheurs, la gloire pour les saints. C’est pour cela que le psalmiste invite toute la création à célébrer la Résurrection du Christ, en disant qu’il faut se réjouir et se remplir de joie en ce jour où le Seigneur a agi » (Saint Maxime de Turin)

  • « Les docteurs de la loi ne comprenaient pas la joie de la promesse ; ils ne comprenaient pas la joie de l’espoir. Par contre, notre père Abraham fut capable de se réjouir parce qu’il avait la foi. Ces docteurs de la loi avaient perdu la foi : ils étaient docteurs de la loi, mais sans la foi. Plus encore : ils avaient perdu la loi, car le centre de la loi c’est l’amour, l’amour de Dieu et du prochain...» (François)

  • « Seule l’identité divine de la personne de Jésus peut justifier une exigence aussi absolue que celle-ci : " Celui qui n’est pas avec moi est contre moi " (Mt 12,30) ; de même quand Il dit qu’il y a en Lui " plus que Jonas, (...) plus que Salomon" (Mt 12, 41-42), plus que le Temple ; quand Il rappelle à son sujet que David a appelé le Messie son Seigneur, quand Il affirme : " Avant qu’Abraham fût, Je Suis " (Jn 8,58); et même : " Le Père et moi nous sommes un " (Jn 10,30 ) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 590)

Bonne journée!

Jean-Yves 




Magnifique!

Photo:

«Anguilles (Pierre) Lizotte»

Rivière-Ouelle

Merci!

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mardi 28 mars 2023

« Si le Fils vous rend libres, réellement vous serez libres » / Magnifique photo... Merci! / (402,328)

 Bonjour!

Mercredi 29 mars 2023

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Si le Fils vous rend libres, réellement vous serez libres » (Jn 8, 31-42)

Ta parole, Seigneur, est vérité
et ta loi, délivrance.
Heureux ceux qui ont entendu la Parole
dans un cœur bon et généreux,
qui la retiennent et portent du fruit par leur persévérance.
Ta parole, Seigneur, est vérité
et ta loi, délivrance. (cf. Lc 8, 15)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
    Jésus disait à ceux des Juifs qui croyaient en lui :
« Si vous demeurez fidèles à ma parole,
vous êtes vraiment mes disciples ;
    alors vous connaîtrez la vérité,
et la vérité vous rendra libres. »
    Ils lui répliquèrent :
« Nous sommes la descendance d’Abraham,
et nous n’avons jamais été les esclaves de personne.
Comment peux-tu dire :
“Vous deviendrez libres” ? »
    Jésus leur répondit :
« Amen, amen, je vous le dis :
qui commet le péché
est esclave du péché.
    L’esclave ne demeure pas pour toujours dans la maison ;
le fils, lui, y demeure pour toujours.
    Si donc le Fils vous rend libres,
réellement vous serez libres.
    Je sais bien que vous êtes la descendance d’Abraham,
et pourtant vous cherchez à me tuer,
parce que ma parole ne trouve pas sa place en vous.
    Je dis ce que moi, j’ai vu
auprès de mon Père,
et vous aussi, vous faites ce que vous avez entendu
chez votre père. »
    Ils lui répliquèrent :
« Notre père, c’est Abraham. »
Jésus leur dit :
« Si vous étiez les enfants d’Abraham,
vous feriez les œuvres d’Abraham.
    Mais maintenant, vous cherchez à me tuer,
moi, un homme qui vous ai dit la vérité
que j’ai entendue de Dieu.
Cela, Abraham ne l’a pas fait.
            Vous, vous faites les œuvres de votre père. »
Ils lui dirent :
« Nous ne sommes pas nés de la prostitution !
Nous n’avons qu’un seul Père : c’est Dieu. »
    Jésus leur dit :
« Si Dieu était votre Père,
vous m’aimeriez,
car moi, c’est de Dieu que je suis sorti
et que je viens.
Je ne suis pas venu de moi-même ;
c’est lui qui m’a envoyé. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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   Commentaire...

« Notre père, c’est Abraham ». L’évangile de ce jour est centré sur la filiation. La paternité d’Abraham est de l’ordre de la foi et nécessite un engagement personnel. Jésus révèle une condition nouvelle à cette filiation, la fidélité à sa parole : « Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres ». En libérant l’homme intérieur de l’esclavage du péché, Jésus lui donne accès à la vie filiale, dont sa Croix révèle le mystère. Ceux qui reconnaissent la vérité dans la parole de Jésus seront libres. Être libre nécessite ainsi d’avoir choisi d’être disciple, d’avoir choisi la vérité que Jésus révèle.

Mais ce verset va plus loin puisqu’il introduit une distinction au sein même du corps des disciples. Ceux qui interrogent Jésus sont en effet de ceux qui croient en lui : « Jésus disait à ces Juifs qui maintenant croyaient en lui ». Ainsi, parmi ceux qui croient en Jésus, il convient de distinguer ceux qui accèdent à la liberté. Finalement, la référence à Abraham accentue non pas la foi mais les œuvres : « Si vous êtes les enfants d’Abraham, vous devriez agir comme Abraham ». Ceux qui sont vraiment libres, ceux qui sont vraiment les disciples de Jésus, ne sont pas ceux qui cherchent à le tuer ; sur eux, dit Jésus : « ma parole n’a pas de prise ». Mais ceux qui voient dans la parole de Jésus se dessiner le visage du Père des Cieux, entrent dans la liberté des fils de Dieu. Cette liberté est celle qui affranchit du péché et qui permet d’aimer Jésus. Jésus reproche en effet aux Juifs : « si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez ».

La liberté que nous donne Jésus est liée à sa relation au Père, qui est amour et obéissance. Cette discussion avec les Juifs convertis nous enseigne donc qu’être fils de Dieu n’est pas un héritage, un acquis capitalisable, ni même un statut, mais un mouvement d’obéissance, un don de soi dans l’amour, l’accomplissement de la volonté du Père.

Seigneur Jésus, donne-nous de voir le visage du Père que tu nous révèles, introduis-nous dans la liberté des fils de Dieu, que nous sachions t’aimer comme tu l’attends de nous et accomplir dans toute notre vie la volonté du Père.


Abbé Philippe Link - Merci!

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Y a-t-il pour l'âme une mort pire que la liberté de l'erreur? » (Saint Augustin)

  • « "Libération" signifie transformation intérieure de l’homme, qui est la conséquence de la connaissance de la vérité. La transformation est, donc, un processus spirituel dans lequel l’homme mûrit dans la justice et la sainteté véritables » (Saint Jean-Paul II)

  • « Plus on fait le bien, plus on devient libre. Il n’y a de liberté vraie qu’au service du bien et de la justice. Le choix de la désobéissance et du mal est un abus de la liberté et conduit à " l’esclavage du péché " (cf. Rm 6,17) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 1.733)

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Aimer c'est aussi donner, donner  à ce qui m'est étranger la grâce... la grâce de l'accueil...

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(Sur la Rivière-Ouelle, au printemps, à la nuit tombée...) 

MERCI!
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Bonne journée!

Jean-Yves 

lundi 27 mars 2023

« Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, JE SUIS » / (402,279)

Bonjour!

Mardi 28 mars 2023

Voici la Parole de Dieu de ce jour... 



ÉVANGILE

« Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, JE SUIS » (Jn 8, 21-30)

Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus !
Fils de l’homme, élevé sur la croix,
tu attires à toi tous les hommes.
Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus ! (cf. Jn 12, 32.34)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait aux Pharisiens :
« Je m’en vais ;
vous me chercherez,
et vous mourrez dans votre péché.
Là où moi je vais,
vous ne pouvez pas aller. »
Les Juifs disaient :
« Veut-il donc se donner la mort,
puisqu’il dit :
“Là où moi je vais,
vous ne pouvez pas aller” ? »
Il leur répondit :
« Vous, vous êtes d’en bas ;
moi, je suis d’en haut.
Vous, vous êtes de ce monde ;
moi, je ne suis pas de ce monde.
C’est pourquoi je vous ai dit
que vous mourrez dans vos péchés.
En effet, si vous ne croyez pas que moi, JE SUIS,
vous mourrez dans vos péchés. »
Alors, ils lui demandaient :
« Toi, qui es-tu ? »
Jésus leur répondit :
« Je n’ai pas cessé de vous le dire.
À votre sujet, j’ai beaucoup à dire
et à juger.
D’ailleurs Celui qui m’a envoyé dit la vérité,
et ce que j’ai entendu de lui,
je le dis pour le monde. »
Ils ne comprirent pas qu’il leur parlait du Père.
Jésus leur déclara :
« Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme,
alors vous comprendrez que moi, JE SUIS,
et que je ne fais rien de moi-même ;
ce que je dis là,
je le dis comme le Père me l’a enseigné.
Celui qui m’a envoyé est avec moi ;
il ne m’a pas laissé seul,
parce que je fais toujours ce qui lui est agréable. »
Sur ces paroles de Jésus,
beaucoup crurent en lui.

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Jésus n’est pas de ce monde. Il est d’en haut et nous d’en bas : « Vous, vous êtes d’en bas ; moi, je suis d’en haut. Vous êtes de ce monde, moi, je ne suis pas de ce monde. » Par nous-mêmes, nous ne pouvons pas nous élever jusqu’au Père. Nous ne pouvons nous tirer par nos propres forces de la boue de notre péché : « Là où moi je m’en vais, vous ne pouvez pas y aller. »

Seul Jésus pourra nous élever. Mais cette élévation passera par la Croix, la crucifixion de nos passions qui nous tirent vers le bas. C’est le seul chemin qui nous élève et nous conduit vers le Père. Pour nous y engager, il nous faut poser un acte de foi en ce que Jésus est bien le Fils de Dieu envoyé par le Père pour nous sauver : « Si, en effet, vous ne croyez pas que moi, JE SUIS, vous mourrez dans vos péchés. »

En dehors de cet acte de foi, nous restons liés à notre péché qui nous empêche de nous élever vers la Source de la vie qu’est le Père. En dehors de cet acte de foi qui nous redonne accès à la vie éternelle, c’est la mort. Jésus est clair là-dessus.

Ce qui nous purifie du péché c’est de croire que Jésus existe et qu’il est Fils de Dieu et de nous ouvrir ainsi à la vie divine. Car c’est en tant que Fils bien-aimé et envoyé par le Père que Jésus nous sauve. Voilà pourquoi à la question qu’on lui pose sur son identité, Jésus répond en renvoyant à son Père : « Je n’ai pas cessé de vous le dire. J’ai beaucoup à dire sur vous, et beaucoup à condamner. D’ailleurs celui qui m’a envoyé dit la vérité, et c’est de lui que j’ai entendu ce que je dis pour le monde. » Et le fait que saint Jean précise que ses détracteurs « ne comprirent pas qu’il leur parlait du Père » manifeste bien que c’est ici que se situe tout l’enjeu de la discussion.

Dans saint Jean, jamais Jésus ne se met sur le même plan que le Père dont il est « l’Envoyé ». Il ne transmet au monde que la vérité qu’il tient d’auprès du Père : « Je ne fais rien par moi-même, mais tout ce que je dis, c’est le Père qui me l’a enseigné. » Et cependant, il n’hésite pas à s’affirmer comme sujet : « Je suis ». Ce que l’évangéliste fait ici ressortir c’est l’unité parfaite qui existe entre le Père et le Fils, unité qui ne signifie en aucun cas la disparition du sujet du Fils livré à la présence du Père. L’unité y est au contraire l’expression d’une relation réciproque : « Celui qui m’a envoyé est avec moi : il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui plaît. »

La personne de Jésus apparaît ainsi comme le lieu même de la révélation. Ce n’est que dans le Fils que Dieu peut être reconnu et trouvé comme Père. Et cela se manifestera de la façon la plus éminente sur la Croix. Jésus l’annonce déjà ici : « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, JE SUIS. » La Croix permettra à Jésus de passer là où il est, c’est-à-dire dans le Père. Et en cela, elle conduira à révéler sa filiation divine. Seule la foi en Jésus Fils de Dieu conduit à la réconciliation avec le Père. Seule la foi en Jésus Fils de Dieu permet de passer de ce monde d’en bas vers le monde d’en haut. Et c’est devant Jésus crucifié que cette foi se vérifie.

Seigneur, donne-nous de savoir te reconnaître sur la Croix comme le Fils bien-aimé du Père. Donne-nous la grâce de ne pas avoir peur de nous engager à ta suite sur le chemin de ta passion. Dans toutes nos croix, donne-nous la même confiance que toi envers ton Père pour nous abandonner entre ses mains. Que notre péché qui nous conduit à la mort soit cloué à la croix et que notre être intérieur soit élevé en toi auprès du Père, Source de toute vie !


Abbé Philippe Link / Merci!

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Tu les as tous attirés vers toi, Seigneur, parce que toutes les nations de la terre peuvent célébrer maintenant avec dévotion, et avec des sacrements efficaces, ce qui autrefois ne se célébrait que dans le temple de Jérusalem et uniquement au moyen de symboles et figures » (saint Léon le Grand)

  • « Ceux qui disent : -si, si, si, moi je veux être sauvé, mais… : c’est le cœur des "chrétiens tièdes" ! qui ont toujours de quoi de se lamenter. Et comment le Seigneur le résout-il ? La guérison n’arrive qu’en regardant la croix » (pape François)

  • « Le nom divin "Je suis " exprime la fidélité de Dieu qui, malgré l’infidélité du péché des hommes et du châtiment qu’ils méritent, " garde sa grâce à des milliers ". Dieu révèle qu’Il est " riche en miséricorde " (Ef 2,4) en allant jusqu’à donner son propre Fils. En donnant sa vie pour nous libérer du péché, Jésus révélera qu’Il porte Lui-même le Nom divin : " quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous saurez que ‘Je suis’ " (Jn 8,28) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 211)




Bonne journée!

Jean-Yves 

dimanche 26 mars 2023

Jésus sauve la femme adultère d'une condamnation méritée.. .( 402,240)

 Bonjour!

Lundi 27 mars 2023

Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE




Jésus sauve la femme adultère d'une condamnation méritée

Jn 8, 1-11

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean.

Jésus s'était rendu au mont des Oliviers ; de bon matin, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui, il s'assit et se mit à enseigner.
Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu'on avait surprise en train de commettre l'adultère. Ils la font avancer, et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été prise en flagrant délit d'adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, qu'en dis-tu ? »
Ils parlaient ainsi pour le mettre à l'épreuve, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus s'était baissé et, du doigt, il traçait des traits sur le sol.
Comme on persistait à l'interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d'entre vous qui est sans péché, qu'il soit le premier à lui jeter la pierre. »
Et il se baissa de nouveau pour tracer des traits sur le sol.
Quant à eux, sur cette réponse, ils s'en allaient l'un après l'autre, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme en face de lui.
Il se redressa et lui demanda : « Femme, où sont-il donc ? Alors, personne ne t'a condamnée ? »
Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas.
Va, et désormais ne pèche plus. »

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Commentaire...

Une femme au centre d’un cercle essentiellement masculin. Elle a été surprise en flagrant délit d’adultère. Une femme, isolée, objet de débats et de mépris. Elle n’a pas de nom, le groupe n’échange aucune parole avec elle, elle est réduite à son péché : la femme adultère. Sa vie est suspendue à un souffle, elle risque la lapidation.

L’hypocrisie des accusateurs est magistralement révélée par saint Jean. Ils prétendent appliquer une loi à laquelle ils ne se soumettent pas eux-mêmes, ils la considèrent comme un code formel et cherchent à piéger Jésus grâce à elle, qu’ils ne respectent pas. L’Écriture, dissociée de la vie qu’elle protège, devient instrument de mort.

Jésus n’entre jamais dans les débats truqués. Mais plus que sa parole, un geste retient notre méditation de ce jour : Jésus écrit sur le sol. A ceux qui méprisent cette femme et l’Écriture, Jésus donne en signe un acte d’écriture. Il se baisse vers le sol et trace des caractères. Lesquels ? Forme-t-il un mot ? Une phrase ? Pourquoi saint Jean ne nous dit-il rien de ce qui est écrit ?

Car cela n’a pas d’importance. Le message est ailleurs. La première efficacité de ces traits sur le sol est de soulager la femme accusée. Les regards de ces hommes qui la méprisent se détournent enfin d’elle et se posent sur ces lettres, sur Jésus. Lequel fait plus qu’attirer les regards : la menace de lapidation pèsera bientôt sur lui.

A ces hommes qui méprisent aussi l’Écriture, Jésus montre qu’elle désigne et révèle son auteur. Au-delà de la Loi, celui qui l’écrit. Ainsi, peu importe ce que Jésus dessine dans la poussière : ce qu’il montre c’est Dieu.

Les accusateurs l’oublient, trop soucieux de justifier leur démarche dévoyée. De plus, ce que l’Écriture contient, ce n’est pas une lettre morte, mais sa Parole vivante et agissante. Jésus le montre par ce geste de la double écriture sur le sol : le contenu de l’écriture est connu par la parole qui l’actualise. L’Écriture doit être subordonnée à la Vie car c’est la Vie qui fait exister l’Écriture.

Nous sommes tous au centre d’un cercle d’accusateurs. Souvent, nous sommes à nous-mêmes le cercle des accusateurs. Cette page d’évangile nous invite à laisser la Parole de Jésus faire la vérité et libérer la Vie. Au-delà du bruit des accusations, il y a quelqu’un, prêt à nous faire miséricorde, qui nous rend la parole et notre dignité, qui nous dit l’exigence de la vérité et de l’amour « ne pèche plus ».


Abbé Philippe Link / Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves