mercredi 31 octobre 2018

Le Royaume de Dieu est comparé à une salle de banquet un peu originale : apparemment il n’y manque pas de place, seulement la porte d’accès est particulièrement étroite... / (278,315)

Bonjour!
Mercredi 31 octobre 2018

 
Voici la Parole de Dieu de ce jour...
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Psaume 145(144),10-11.12-13ab.13cd-14.

Que tes œuvres, Seigneur, te rendent grâce
et que tes fidèles te bénissent !
Ils diront la gloire de ton règne,
ils parleront de tes exploits.

Ils annonceront aux hommes tes exploits,
la gloire et l'éclat de ton règne :
ton règne, un règne éternel,
ton empire, pour les âges des âges.


Le Seigneur est vrai en tout ce qu'il dit,
fidèle en tout ce qu'il fait.
Le Seigneur soutient tous ceux qui tombent,
il redresse tous les accablés.
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Evangile :  Luc 13,22-30.
En ce temps-là, tandis qu’il faisait route vers Jérusalem, Jésus traversait villes et villages en enseignant.
Quelqu’un lui demanda : « Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? » Jésus leur dit :
« Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et n’y parviendront pas.
Lorsque le maître de maison se sera levé pour fermer la porte, si vous, du dehors, vous vous mettez à frapper à la porte, en disant : “Seigneur, ouvre-nous”, il vous répondra : “Je ne sais pas d’où vous êtes.”
Alors vous vous mettrez à dire : “Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné sur nos places.”
Il vous répondra : “Je ne sais pas d’où vous êtes. Éloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l’injustice.”
Là, il y aura des pleurs et des grincements de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, et que vous-mêmes, vous serez jetés dehors.
Alors on viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le royaume de Dieu.
Oui, il y a des derniers qui seront premiers, et des premiers qui seront derniers. »
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   Commentaire...

Le Royaume de Dieu est comparé à une salle de banquet un peu originale : apparemment il n’y manque pas de place, seulement la porte d’accès est particulièrement étroite, si bien que la foule se bouscule au portillon. Ce n’est qu’au prix d’un réel effort que les convives accèderont au festin bien mérité.


Jésus – car c’est bien de lui qu’il s’agit – n’a cessé d’avertir les chefs religieux d’Israël de l’urgence de la conversion, mais ils n’ont pas voulu entendre la portée de ses paroles. La porte étroite par laquelle nous devons nous efforcer de passer est celle qui donne accès à notre intériorité profonde. Le Seigneur nous invite à nous arracher à la dispersion dans l’extériorité pour nous recentrer sur le Maître intérieur qui nous attend dans la salle de banquet de notre cœur. Le passage qui sépare les deux espaces se nomme repentance : seul celui qui est assez humble pour se reconnaître pécheur et qui confesse son besoin de la miséricorde, peut passer par la porte étroite, que ne saurait franchir l’homme suffisant, convaincu d’être juste.

Pourtant ce n’est pas faute d’avoir été invité : Dieu a choisi en premier la descendance d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ; il a envoyé ses prophètes pour les inviter à se repentir ; et à la plénitude des temps, il a même envoyé son Fils proclamer la fin de l’attente, l’accomplissement de la promesse et l’urgence de la conversion. C’est d’abord aux fils d’Israël que la Parole de Dieu fut adressée, mais hélas « aucun prophète n’est bien accueilli dans son pays » (Lc 4, 24). Aussi, « puisqu’ils l’ont rejetée, et qu’eux-mêmes ne se sont pas jugés dignes de la vie éternelle, les apôtres se sont tournés vers les païens, pour que le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 13, 46-47).

C’est à nous aussi bien sûr que s’adresse cet avertissement. Il ne suffit pas d’écouter la Parole, ni même de partager le repas eucharistique en présence du Seigneur. C’est par la conversion de notre vie, qui commence par l’humble aveu de notre péché, que nous devons nous « efforcer d’entrer par la porte étroite ». Puissions-nous prendre au sérieux ces paroles et discerner les temps où nous sommes. Le Maître de la maison s’est levé d’entre les morts et nous invite à le suivre : osons emprunter le passage étroit de sa Passion pour accéder au banquet des noces de l’Agneau, et participer à la gloire de sa Résurrection.
 

Abbé Philippe LINK - Merci!

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«Va ton chemin. Où que tu ailles,
 tu es convié à la rencontre de toi-même.»
(Jean Proulx)
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«On devient vieux quand on arrête de grandir.»
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Prions pour les candidats et aspirants au diaconat permanent.
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«Chacun de nous chante la Vie dans sa propre mélodie.
Ainsi, ton chant est important:
 il offre au monde une partition unique.
Il contient le récit de ton existence.»
(Jean Proulx)
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Dernier jour du mois d'octobre.
Ce mois était consacré à Notre-Dame-du-Rosaire.
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Bonne journée!
Jean-Yves
 
 
 

mardi 30 octobre 2018

Jésus est maître dans l’art d’utiliser les scènes ou les images de la vie courante pour exprimer les mystères du Royaume.(278,283)

Bonjour!
Mardi 30 octobre 2018

 
Voici la Parole de Dieu de ce jour...

Cherchons à imiter Dieu,
puisque nous sommes ses enfants bien-aimés.

 
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
    Jésus était en train d’enseigner dans une synagogue,
le jour du sabbat.
    Voici qu’il y avait là une femme, possédée par un esprit
qui la rendait infirme depuis dix-huit ans ;
elle était toute courbée
et absolument incapable de se redresser.
    Quand Jésus la vit, il l’interpella et lui dit :
« Femme, te voici délivrée de ton infirmité. »
    Et il lui imposa les mains.
À l’instant même elle redevint droite
et rendait gloire à Dieu.

    Alors le chef de la synagogue, indigné
de voir Jésus faire une guérison le jour du sabbat,
prit la parole et dit à la foule :
« Il y a six jours pour travailler ;
venez donc vous faire guérir ces jours-là,
et non pas le jour du sabbat. »
    Le Seigneur lui répliqua :
« Hypocrites !
Chacun de vous, le jour du sabbat,
ne détache-t-il pas de la mangeoire son bœuf ou son âne
pour le mener boire ?
    Alors cette femme, une fille d’Abraham,
que Satan avait liée voici dix-huit ans,
ne fallait-il pas la délivrer de ce lien le jour du sabbat ? »

    À ces paroles de Jésus,
tous ses adversaires furent remplis de honte,
et toute la foule était dans la joie
à cause de toutes les actions éclatantes qu’il faisait. 
   (Lc 13, 10-17)
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Psaume 1

Heureux est l’homme
     qui n’entre pas au conseil des méchants,
qui ne suit pas le chemin des pécheurs,
ne siège pas avec ceux qui ricanent,
mais se plaît dans la loi du Seigneur
et murmure sa loi jour et nuit !

Il est comme un arbre
     planté près d’un ruisseau,
qui donne du fruit en son temps,
et jamais son feuillage ne meurt ;
tout ce qu’il entreprend réussira.
Tel n’est pas le sort des méchants.

Mais ils sont comme la paille
     balayée par le vent.
Le Seigneur connaît le chemin des justes,
mais le chemin des méchants se perdra.
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Commentaire de l'évangile...
 

Jésus est maître dans l’art d’utiliser les scènes ou les images de la vie courante pour exprimer les mystères du Royaume. Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus en utilise deux pour nous révéler l’essence du règne de Dieu.


La comparaison qu’il fait de ce dernier à une graine de moutarde exprime tout à la fois l’enfouissement, la mort mais aussi la force de vie dont les effets sont sans commune mesure par rapport à ce que l’on pourrait s’attendre. Qui pourrait imaginer, en effet, qu’une petite semence d’à peine un millimètre puisse s’épanouir en un arbuste de presque trois mètres de haut !

Dans le même sens, l’image du levain est aussi très suggestive. Une petite poignée, mélangée le soir à trois mesures de farine (environ 36 litres), donnera au matin le pain pour toute une famille. Sans que personne n’y fasse attention, la pâte aura levé toute la nuit sous l’effet de cette infime quantité de levain.

A travers ces deux paraboles, c’est toute la vie du Christ que nous retrouvons. Car le règne de Dieu c’est d’abord le Christ. Jésus, en se désignant lui-même, ne dit-il pas à ses apôtres : « le règne de Dieu est au milieu de vous » ? Règne de Dieu aux commencements modestes, parole de vie semée dans les cœurs d’un petit groupe d’apôtres, illustres inconnus aux yeux des grands du monde de cette époque. Parole appelée à mourir durant l’épreuve de la passion. Parole enfouie trois jours dans le tombeau, mais qui dans la nuit de cet enfouissement va peu à peu lever pour laisser éclater au grand jour sa force de vie. Résurrection appelée à déployer sa puissance dans le cœur de tous ceux qui se laisseront irriguer par la rosée de l’Esprit de Pentecôte.

C’est ainsi qu’a germé l’arbre de l’Eglise, corps du Christ, qui unit le ciel et la terre et qui permet à tout homme de découvrir que sa véritable demeure se trouve dans le cœur du Père. L’arbre du règne de Dieu a déployé ses branches jusqu’aux extrémités de la terre offrant à tout homme de pouvoir trouver refuge à l’ombre de la miséricorde divine.

Cet arbre de l’Eglise devra toujours se rappeler ses débuts insignifiants pour ne pas s’enorgueillir et croire qu’il s’est construit lui-même. Ses ramures qui s’étendent pour rejoindre tout homme sur cette terre ne devront jamais lui faire perdre de vue qu’un tel déploiement ne résulte que de ce que ses racines sont plongées au cœur même de la Trinité. Cet acte de mémoire le rendra alors fort contre les vents de tempête qui, s’ils ne manqueront pas de le faire vaciller, ne pourront jamais le faire tomber.

Ce qui est vrai de l’Eglise, l’est aussi de tout chrétien. Que cette Eucharistie nous permette de nous enraciner toujours plus profondément en Dieu. Nous serons alors sûr que nous porterons un fruit de vie éternelle.

Abbé Philippe Link - Merci!

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«Nous avons à respecter notre histoire
 parce que Dieu s'y engage avec nous.»
(Véronique Thiébaut)
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«Dieu révèle ce qu'il est par ce qu'il fait.»
(François Varillon)
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«Dans la prière, nous nous reconnaissons aimés de Dieu,
 c'est ce qui nous permet d'aimer.»
(John Main)
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MERCI!
Oui, merci à tous nos visiteurs et nos lecteurs...
Ils proviennent des pays suivants:
 
Canada - France - États-Unis -
Allemagne - Russie - Belgique -
Ukraine - Suisse - Espagne -
Côte d'Ivoire - Irlande - Émirats arabes unis -
Australie - Cameroun - Portugal -
Congo-Kinshasa - Autres pays encore...
 
Ensemble nous formons une grande famille!
C'est l'arbre du Royaume de Dieu qui se déploie...
Rendons grâce à Dieu!
Merci! Merci d'être là!
 
Et prions ensemble
pour la paix dans notre monde.
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Bonne journée!
Jean-Yves

lundi 29 octobre 2018

Une guérison le mauvais jour: le jour du sabath... C'est mal vu par certaines personnes... / (278,133)

Bonjour!
Lundi 29 octobre 2018
 
 
Voici la Parole de Dieu de ce jour...
 
       (Lc 13,10-17): Jésus était en train d'enseigner dans une synagogue, le jour du sabbat. Il y avait là une femme, possédée par un esprit mauvais qui la rendait infirme depuis dix-huit ans; elle était toute courbée et absolument incapable de se redresser. Quand Jésus la vit, il l'interpella: «Femme, te voilà délivrée de ton infirmité». Puis, il lui imposa les mains; à l'instant même elle se trouva toute droite, et elle rendait gloire à Dieu.

Le chef de la synagogue fut indigné de voir Jésus faire une guérison le jour du sabbat. Il prit la parole pour dire à la foule: «Il y a six jours pour travailler; venez donc vous faire guérir ces jours-là, et non pas le jour du sabbat». Le Seigneur lui répliqua: «Esprits faux que vous êtes! N'est-il pas vrai que le jour du sabbat chacun de vous détache de la mangeoire son bœuf ou son âne pour le mener boire? Et cette femme, une fille d'Abraham, que Satan avait liée il y a dix-huit ans, n'est-il pas vrai que le jour du sabbat il fallait la délivrer de ce lien?». Ces paroles de Jésus couvraient de honte tous ses adversaires, et toute la foule était dans la joie à cause de toutes les actions éclatantes qu'il faisait.
Commentaire:
Abbé Francesc JORDANA i Soler (Mirasol, Barcelona, Espagne)
«Le chef de la synagogue fut indigné de voir Jésus
 faire une guérison le jour du sabbat…»
Aujourd'hui, nous assistons à un acte de Jésus qui proclame qu'il est le Messie. Face à ce fait, le chef de la synagogue s'indigne et sermonne les gens afin de les dissuader de venir se faire guérir le samedi: «Il y a six jours pour travailler; venez donc vous faire guérir ces jours-là, et non pas le jour du sabbat» (Lc 13,14).

J'aimerais que nous nous concentrions sur l'attitude de ce personnage. J'ai toujours été frappé de constater comme l'homme est parfois capable de se refermer, à tel point que, face à un miracle pourtant évident, ce à quoi il vient d'assister le laisse indifférent. C'est comme s'il n'avait pas vu ce qui vient de se passer et ce que cela signifie. Et la raison se trouve dans l'interprétation erronée des enseignements de Dieu par les juifs à l'époque. Pour certaines raisons —anthropologiques, culturelles, ou dessein divin— il est inévitable qu'entre Dieu et les hommes il y ait des conventions. Le problème est que les juifs faisaient de ces conventions un absolu. Or ces conventions ne les mettent pas en relation avec Dieu, mais ils restent bloqués dans leur propre convention. De ce fait, Dieu ne peut pas agir pour leur donner ses grâces, dons, amour et donc leur pratique religieuse n'enrichira pas leur vie.

Tout cela les conduit à une interprétation rigoureuse de la religion, à enfermer leur dieu dans leurs limites. Ils se fabriquent un dieu sur mesure et ils ne le laissent pas rentrer dans leur vie. Dans leur pratique de la religion, ils croient que du moment qu'ils obéissent aux règles tout est résolu. On comprend tout à fait la réaction de Jésus: «Esprits faux que vous êtes! N'est-il pas vrai que le jour du sabbat chacun de vous détache de la mangeoire son bœuf ou son âne pour le mener boire?» (Lc 13,15). Jésus dévoile ainsi que la pratique erronée du sabath n'a aucun sens.

La parole de Dieu devrait nous aider à examiner notre interprétation de la religion et nous aider à discerner si nos conventions nous mettent en rapport avec Dieu et avec la vie. C'est seulement à partir d'une interprétation correcte des règles que nous pourrons comprendre la phrase de Saint Augustin: «Aime et fais ce que tu veux».
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«Nous avons tous les jours quantité d'occasions de rencontrer Dieu,
d'être sensible à sa présence
et de pouvoir vivre une relation avec lui.»
(Étienne Dahler)
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Bonne journée!
Jean-Yves

dimanche 28 octobre 2018

« Fils de David, prends pitié de moi ! » / (278,102)

Bonjour!
Dimanche 28 octobre 2018

 
Voici la Parole de Dieu de ce dimanche...
 
Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête !
 
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
    tandis que Jésus sortait de Jéricho
avec ses disciples et une foule nombreuse,
le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait,
était assis au bord du chemin.
    Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth,
il se mit à crier :
« Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! »
    Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire,
mais il criait de plus belle :
« Fils de David, prends pitié de moi ! »
    Jésus s’arrête et dit :
« Appelez-le. »
On appelle donc l’aveugle, et on lui dit :
« Confiance, lève-toi ;
il t’appelle. »
    L’aveugle jeta son manteau,
bondit et courut vers Jésus.
    Prenant la parole, Jésus lui dit :
« Que veux-tu que je fasse pour toi ? »
L’aveugle lui dit :
« Rabbouni, que je retrouve la vue ! »
    Et Jésus lui dit :
« Va, ta foi t’a sauvé. »
Aussitôt l’homme retrouva la vue,
et il suivait Jésus sur le chemin.
  (Mc 10, 46b-52)
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Psaume 125

Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,
nous étions comme en rêve !
Alors notre bouche était pleine de rires,
nous poussions des cris de joie.

Alors on disait parmi les nations :
« Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! »
Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête !

Ramène, Seigneur, nos captifs,
comme les torrents au désert.
Qui sème dans les larmes
moissonne dans la joie.

Il s’en va, il s’en va en pleurant,
il jette la semence ;
il s’en vient, il s’en vient dans la joie,
il rapporte les gerbes.
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Commentaire...

Bartimée est au cœur de notre petit récit d’évangile. Mais il y a pourtant un autre miracle dans ce récit. Et pas un petit miracle ! On peut l’oublier parce qu’il n’a pas l’éclat de la transformation de Bartimée. Il est apparemment beaucoup plus discret, plus caché. Il ne tient qu’en quelques lignes et, pourtant, il s’agit là aussi d’une vraie et profonde transformation par la grâce de Jésus.

Il ne s’agit plus seulement d’un homme cette fois, mais de toute une foule. Toute une foule en état de conversion ! Voilà qui est bien extraordinairement fort et puissant !

La foule de Jéricho était du côté de l’exclusion. Comme le sont souvent les foules, elle n’aimait pas celui qui la dérangeait. Elle cherchait même à faire taire le pauvre à côté d’elle. Elle ne voulait ni le voir ni l’entendre.

Or, cette foule si pesante et si fermée, Jésus réussit le tour de force d’en faire son alliée. Il l’envoie auprès du pauvre qu’elle voulait pourtant tant ignorer. Elle devient le messager du Christ pour Bartimée : « confiance, lève toi, il t’appelle ! »

Miracle de la foule ! Entre Jésus et Bartimée, la foule n’était qu’obstacle, elle est devenue son chemin.

Imaginons cela des foules de nos lieux de vie. Qu’au lieu d’exclure, de mettre à l’écart, de faire taire et d’étouffer les appels à l’aide, comme c’est malheureusement trop souvent la réalité aujourd’hui, elles relient, elles appellent à rejoindre et redonnent confiance : « Confiance, lève-toi, il t’appelle ! »

Imaginons cela aussi de nos paroisses car la conversion miraculeuse de la foule de Jéricho est le signe de l’Eglise. Il arrive en effet que l’Eglise soit obstacle à la rencontre de Dieu quand elle sépare et exclut et quand elle refuse de relayer pour les hommes tout l’amour du Christ. Cette Eglise est alors appelée à la conversion pour devenir à son tour chemin de rencontre des hommes et du Christ.

L’Eglise se fait chemin quand elle encourage chacun à ne pas désespérer et à s’avancer dans la foi. Elle se fait chemin quand sa communion est largement ouverte aux frères et sœurs de tous les âges et de toutes les conditions. L’Eglise est chemin de Dieu quand elle prend soin des plus petits. C’est alors qu’elle réalise la prophétie de Jérémie : « Voici que je les fais revenir du pays du Nord, et que je les rassemble des extrémités du monde. Il y a même parmi eux l’aveugle et le boiteux, la femme enceinte et la jeune accouchée ; c’est une grande assemblée qui revient. »

C’est une conversion toujours à faire. Mais, pour devenir ce chemin, encore faut-il que l’Eglise se mette vraiment à l’écoute de la Parole de l’Evangile. Une Eglise qui ferme ses oreilles à cette écoute ne peut pas être l’Eglise du Christ. L’Eglise devient chemin de Dieu pour les hommes quand elle répond à la mission que le Christ lui donne : « appelez-le ! » en redisant aux hommes : « confiance, il t’appelle ! »

L’évangile de Bartimée interroge chacun de nous, et nous ensemble, sur la manière dont nous devenons chemin plutôt qu’obstacle à la rencontre de Dieu et des hommes. Il dépend de nous personnellement et communautairement d’entrer dans des attitudes d’écoute, de respect, de mise en confiance, de solidarité dans la prière et d’annonce de la foi en Jésus plutôt que de fermeture, de désespérance et de silence de la foi.

Que l’histoire de Bartimée nous encourage à vivre la conversion de la foule dans la puissance de la foi en Jésus le Christ.

Seigneur Jésus, fils de David, aie pitié de nous. Sans nous lasser, nous crions vers toi car nous savons que tu peux nous sauver. Fais-nous bondir vers toi quand tu nous appelles; ouvre nos yeux, pour que nous voyions; et permets-nous de te suivre sur la route.
 

Abbé Philippe LINK

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Voilà! - C'est blanc de neige ce main à La Pocatière...
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«Sans appel, l'homme resterait enfermé
dans son péché.
Sans appel, l'homme resterait enfermé
 dans les limites de son psychisme,
de ses représentations, de ses pulsions
 et de ses fantasmes.»
(Jacques Philippe)
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Bon voyage, Bernard!
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Bon dimanche!
Jean-Yves
 
Paix à vous!
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samedi 27 octobre 2018

“Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas.” (278,061)

Bonjour!
Samedi 27 octobre 2018
 
 
Voici la Parole de Dieu de ce jour!
 

 Luc 13, 1-9

Un jour, des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer, mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient. Jésus leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. »
Jésus disait encore cette parabole : « Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n’en trouva pas. Il dit alors à son vigneron : “Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?” Mais le vigneron lui répondit : “Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas.” »

 

Réflexion

1. Un malheur, une catastrophe, nous les pensons parfois comme le résultat du péché de nos imprudences et convoitises qui engendrent le malheur. Quand nous sommes plus fortement touchés, pensons aux communautés chrétiennes frappées d’attentas meurtriers en pleine messe… nous posons la question : « Mais où est Dieu dans tout cela ? Qu’avons-nous fait au Bon Dieu ? »
Dans cette amère épreuve, Dieu lui aussi a une question à nous poser : « Où est l’homme dans tout cela ? Qu’a-t-il fait de mon image que j’ai façonnée en lui ? » Jésus pleure avec nous : il a pitié de nos détresses. Si notre monde sombre dans la déchéance, la conversion ne nous concerne-t-elle pas tout autant les uns que les autres ?
2. Immédiatement à la suite de l’appel à la conversion, Jésus ajoute la parabole du figuier. Notre vie, comme un figuier, doit porter du fruit. Notre stérilité spirituelle est peut-être pire qu’un drame mortel : la médiocrité n’est-elle pas une hypocrisie ou ingratitude plus grave que les plus grands crimes lorsque son auteur se repentit et fait pénitence ?
Ai-je la capacité de repentir, de changer de vie, de faire fleurir en elle un cœur aimant et de porter du fruit en œuvre de charité ? En tout cela, rien n’est possible si le maître ne nous fait grâce : « encore cette année, le temps que je bêche autour (à coups de pioche et d’épreuves) pour y mettre du fumier ». Pour le chrétien, le drame n’est pas un châtiment pour le péché, mais une étape de vie qui porte du fruit pour la vie éternelle.
           
         
Père Jaroslav de Lobkowicz, LC
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Bonne journée!
Jean-Yves

vendredi 26 octobre 2018

Les moindres signes de la nature sont porteurs de messages. Seigneur, accorde-nous de ne pas laisser passer le temps de ta grâce. (278,024)

Bonjour!
Vendredi 26 octobre 2018
 
 
Paysage d'une région de la France.
(Bernard Lecomte - Merci!)
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Voici la Parole de Dieu de ce jour...
 

Luc 12, 54-59

En ce temps-là, Jésus disait aux foules : « Quand vous voyez un nuage monter au couchant, vous dites aussitôt qu’il va pleuvoir, et c’est ce qui arrive. Et quand vous voyez souffler le vent du sud, vous dites qu’il fera une chaleur torride, et cela arrive. Hypocrites ! Vous savez interpréter l’aspect de la terre et du ciel ; mais ce moment-ci, pourquoi ne savez-vous pas l’interpréter ? Et pourquoi aussi ne jugez-vous pas par vous-mêmes ce qui est juste ? Ainsi, quand tu vas avec ton adversaire devant le magistrat, pendant que tu es en chemin mets tout en œuvre pour t’arranger avec lui, afin d’éviter qu’il ne te traîne devant le juge, que le juge ne te livre à l’huissier, et que l’huissier ne te jette en prison. Je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier centime. »
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Commentaire...

La sagesse des paysans de Galilée (et sans doute de tous les paysans de la planète !) est légendaire. Les moindres signes de la nature sont pour eux porteurs de messages. La direction du vent, la luminosité du ciel : rien n’est muet, tout parle à qui veut bien se donner la peine d’écouter la voix de la nature.
 
C’est précisément cette excellence qui fâche Jésus : y aurait-il moins de signes de l’avènement du Royaume que du prochain changement météorologique ? Le livre de la Révélation serait-il donc plus obscur que celui de la création ? Non, bien sûr ! La venue du Messie était clairement annoncée par les prophètes et Jésus accomplit les signes qui permettent de le reconnaître. Comment se fait-il que les hommes d’hier comme ceux d’aujourd’hui refusent d’entendre ou de voir ? Pourquoi ne « savent-ils pas juger le temps où nous sommes » ? Serait-ce parce qu’inspecter la terre de notre cœur, évaluer notre docilité au souffle de l’Esprit, présente des risques ? Le risque de prendre conscience qu’il est urgent de nous convertir ; le risque de découvrir qu’il nous faut prendre en main notre vie, vaincre nos inerties et nous mettre en route sur les traces de Jésus …
 
« Esprits faux, s’exclame Jésus ; vous étouffez la voix de votre conscience afin de pouvoir vivre à votre guise ; vous élucubrez des pseudo-sagesses pour justifier vos comportements immoraux ; vous vous croyez riches, et vous “ne savez pas que vous êtes malheureux, pitoyables, aveugles et nus” (Ap 3, 17)
 
C’est aujourd’hui le temps de la conversion et de la miséricorde. Demain il sera peut-être trop tard : nous ne connaissons pas la distance qui nous sépare du juste Juge. Reconnaissons donc le temps où Dieu nous visite, et hâte-nous d’accueillir la grâce de la réconciliation qu’il nous offre, pour éviter de paraître devant lui chargé d’une dette insolvable !
 
Seigneur, accorde-nous de ne pas laisser passer le temps de ta grâce, mais de nous convertir, afin que nous entendions ta voix, que nous t’ouvrions la porte et que tu puisses entrer chez nous pour prendre avec nous ton repas (cf. Ap 3, 20).
 

Abbé Philippe LINKj

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«Il n'y a de véritable bonheur
que dans le don de soi par amour.»
(Jacques Philippe)
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«Apprends à recevoir la Vie
comme un cadeau.»
(Frédéric Lenoir)
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«Ton désir est infini.
 Tu es cet être
dont le désir est ouvert sur l'infini.»
(Jean Proulx)
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   DIACRE
au cœur de ce monde.
Tu es sel de la terre et lumière qui éclaire.
Tes moyens: la Parole Dieu et ton exemple;
puis ensuite, ton témoignage.
Bonne marche sur le chemin de la vie.
 Paix à toi!
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Bonne journée!
Jean-Yves
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mercredi 24 octobre 2018

«Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde? Non.»Aie de grands désirs! Vise haut! Cherche la perfection personnelle, celle de ta famille, de ton travail, de tes œuvres, des charges que l'on te confie. (277,992)

Bonjour!
Jeudi 25 octobre 2018
 
 
Voici la Parole de Dieu de ce jour...
 
       (Lc 12,49-53): «Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu'il soit déjà allumé! Je dois recevoir un baptême, et comme il m'en coûte d'attendre qu'il soit accompli! Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde? Non, je vous le dis, mais plutôt la division. Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées: trois contre deux et deux contre trois; ils se diviseront: le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère».
 
   Commentaire:  
Abbé Joan MARQUÉS i Suriñach (Vilamarí, Girona, Espagne)
«Je suis venu apporter un feu sur la terre»
Aujourd'hui, Jésus se présente à nous comme un homme aux grands désirs: «Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu'il soit déjà allumé!» (Lc 12,49). Jésus voudrait déjà voir le monde brûler de charité et de vertu! Rien que ça! Il lui faut passer par l'épreuve d'un baptême -la croix- et il voudrait déjà l'avoir fait! Naturellement! Jésus a des plans et il est pressé de les voir se réaliser. Nous pourrions dire qu'il est la proie d'une sainte impatience. Nous aussi, nous avons des idées et des projets, et nous voudrions les voir tout de suite réalité. Le temps nous gêne. «Comme il m'en coûte d'attendre qu'il soit accompli!» (Lc 12,50), dit Jésus.

C'est la tension de la vie, l'inquiétude ressentie par les personnes qui ont de grands projets. D’autre part, celui qui n'a pas de désirs est éteint, c'est un mort, c'est un frein. En plus, c'est un triste sire, un type amer qui se défoule en critiquant ceux qui travaillent. Ce sont les personnes pleines de désirs qui se remuent et créent du mouvement autour d'elles, qui avancent et font avancer.

Aie de grands désirs! Vise haut! Cherche la perfection personnelle, celle de ta famille, de ton travail, de tes œuvres, des charges que l'on te confie. Les saints ont aspiré au plus parfait. Ils n'eurent pas peur devant l'effort et la tension. Ils se sont remués. Remue-toi, toi aussi! Souviens-toi des mots de saint Augustin: «Si tu dis ça suffit, tu es perdu. Va toujours, marche toujours, avance toujours; ne t'arrêtes pas en chemin, ne recule pas, ne dévie pas de ta route. Qui n'avance pas s'arrête; il fait marche arrière celui qui en vient à penser à une issue et l'apostat s'égare. Mieux vaut boiter sur le chemin, que courir hors de la route». Et il ajoute: «Examine-toi et ne te contentes pas de ce que tu es, si tu veux atteindre ce que tu n'es pas. Car à l'instant même où tu te plais, te voilà à l'arrêt». Bouges-tu ou es-tu arrêté? Demande son aide à la Très Sainte Vierge, Mère de l'Espérance.
 
Photo:
Sur le fleuve Saint-Laurent...
(Jean-Yves)
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«Ce que depuis toujours nous recherchons dehors veut naître en nous.»
(Christiane Singer)
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Bonne rencontre pour ceux qui se présenterons
à la soirée d'information sur le diaconat permanent.
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Les diacres sont au cœur de l'Église et au cœur du monde
pour le service de la charité, de la Parole et de la liturgie.
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On trouve ces trois symboles ici sur cette image.
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Et je ne peux vous laisser cette nuit
sans vous citer ce texte d'Henri Nouwen qui me parle beaucoup...
Lisez, vous verrez...
 
«Sans la Parole, notre vie n'a guère de sens, de vitalité et d'énergie.
Sans la Parole, nous restons de petites gens
avec de petites préoccupations, vivant de petites vies
et mourant de petites morts [...].
Nous avons besoin de la Parole dite et expliquée
 par celui qui nous accompagne sur la route
 et nous révèle sa présence (comme à Emmaüs)
- sa présence que nous découvrons d'abord dans nos cœurs brûlants.
C'est cette présence qui nous encourage
 à laisser ramollir notre cœur endurci
et à devenir reconnaissants...»
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Bonne journée!
Jean-Yves