samedi 31 octobre 2020

La Toussaint: la Fête de tous les saints et saintes... / Le Sermon sur la Montagne selon Matthieu. / / (335,122)

Bonjour!

Dimanche 1er novembre 2020


(Ici nous retournons à l'heure solaire)

Tous les saints...

L'Église célèbre aujourd'hui la foule innombrable des saints et saintes de tous les siècles qui n'ont pas de fête particulière au calendrier de l'Église. Comme un diamant aux mille facettes, la fête de tous les saints présente le Seigneur sous de multiples visages: hommes, femmes, jeunes et vieux, ils sont des saints parce qu'ils ont reflété dans leur vie le visage du Christ ressuscité. La voie de la sainteté est celle des Béatitudes: pauvreté, douceur, amour fraternel, contemplation de Dieu, dans l'esprit du Sermon sur la Montagne.

La fête de tous les Saints nous met en présence de notre propre sainteté en devenir. Tous ces Saints nous dévoilent l'avenir vers lequel nous sommes aussi en marche. Cette fête nous rend conscients de notre solidarité avec ceux et celles qui nous ont précédés dans la foi et qui sont maintenant bien vivants auprès de Dieu; ils peuvent intercéder pour nous en cette vie. 

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Voici la Parole de Dieu de ce jour... 

ÉVANGILE

« Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! » (Mt 5, 1-12a)

Alléluia. Alléluia.
Venez à moi,
vous tous qui peinez sous le poids du fardeau,
dit le Seigneur,
et moi, je vous procurerai le repos.
Alléluia. (Mt 11, 28)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu


En ce temps-là,
  voyant les foules, Jésus gravit la montagne.
Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui.
    Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait.
Il disait :
    « Heureux les pauvres de cœur,
car le royaume des Cieux est à eux.
    Heureux ceux qui pleurent,
car ils seront consolés.
    Heureux les doux,
car ils recevront la terre en héritage.
    Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice,
car ils seront rassasiés.
    Heureux les miséricordieux,
car ils obtiendront miséricorde.
    Heureux les cœurs purs,
car ils verront Dieu.
    Heureux les artisans de paix,
car ils seront appelés fils de Dieu.
    Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice,
car le royaume des Cieux est à eux.
    Heureux êtes-vous si l’on vous insulte,
si l’on vous persécute
et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous,
à cause de moi.
    Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse,
car votre récompense est grande dans les cieux ! »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

La Toussaint atteste qu’à la fin de notre existence terrestre la vie n’est pas détruite : elle est transformée. Tous nous sommes appelés à ressusciter un jour avec le Christ, à être associés à sa gloire éternelle, à son bonheur sans fin.

Ce que nous serons ne paraît pas encore clairement ; mais nous le savons : lorsque le Fils de Dieu paraîtra, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est (2nd lect.).

Avec tous les saints, c’est-à-dire tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont accepté de se laisser saisir et transformer par l’amour rédempteur, nous exulterons devant la face de Dieu :

Ils étaient cent quarante-quatre-mille, douze mille de chacune des douze tribus d’Israël, foule immense que nul ne pouvait dénombrer, de toutes nations, races, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l’Agneau, en vêtements blancs, avec des palmes à la main. Et ils proclamaient d’une voix forte : “Le salut est donné par notre Dieu, lui qui siège sur le Trône, et par l’Agneau !” (1ère lect.).

Les saints sont des hommes et des femmes comme nous, qui ont « traversé la grande épreuve ; et qui ont lavé leurs vêtements, les ont purifiés dans le sang de l’Agneau » (Ibid.) ; ce sont des pécheurs qui se sont livrés à la miséricorde divine. L’Esprit a enfanté des saints à toutes les époques ; les uns sont plus connus, d’autres sont demeurés cachés : ce sont ces derniers que nous fêtons tout particulièrement aujourd’hui. Humbles mères de familles qui dans l’ombre se sont usées à la tâche, pères qui se sont tout donnés pour faire vivre leur foyer envers et malgré tous les revers de fortune, malades qui ont enduré en silence leurs souffrances du corps ou de l’âme, et bien plus largement : tous les pauvres de cœur, les doux, ceux qui pleurent, ceux qui ont faim et soif de la justice, les miséricordieux, les artisans de paix, les persécutés pour la justice, les témoins de l’Évangile insultés pour leur appartenance au Christ : « En eux tous, Dieu lui-même nous parle, il nous donne un signe de son Royaume et nous y attire puissamment, tant est grande la nuée de témoins qui nous enveloppent (cf. He 12, 1) et tant la vérité de l’Évangile se trouve attestée » (Vatican II, Constitution dogmatique sur l’Église : Lumen Gentium, 50).

Le terme de « saints » peut nous faire peur : peut-être l’avons-nous associé à bien des tribulations assumées héroïquement, ou à une ascèse surhumaine, bref à une participation à la Croix qui dépasse nos forces. Saint Jean utilise un autre terme, sans doute plus apte à éveiller notre désir et à stimuler notre générosité : il présente la sainteté comme l’aboutissement de notre cheminement vers la filiation divine :

Voyez comme il est grand l’amour dont le Père nous a comblés : il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu, et nous le sommes (2nd lect.).

Ce germe de vie divine nous a été donné gratuitement le jour de notre baptême ; aussi « dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu » (Ibid.) ; notre responsabilité consiste à veiller sur la croissance de notre vie théologale en la nourrissant par la prière et les sacrements, et en demeurant fidèles à Notre-Seigneur Jésus-Christ : « tout homme qui fonde sur lui l’espérance de lui devenir semblable, se rend pur comme lui-même est pur » (Ibid.).

À l’origine de l’Église, la communion des saints signifiait l’unité de ceux qui avaient part aux réalités saintes que sont le baptême et l’eucharistie – ainsi que les autres sacrements – et qui, de ce fait, communiaient dans une même sanctification reçue du Christ. Dieu lui-même a voulu établir avec lui et entre nous, ainsi qu’avec tous ceux qui nous ont précédés, cette communion de vie dans la même foi et dans le même Esprit. « Il a plu à Dieu, enseigne le concile Vatican II, que les hommes ne reçoivent pas la sanctification et le salut séparément, hors de tout lien mutuel » (LG, 9), mais en nous unissant à lui, il nous a restauré dans une fraternité universelle qui unit dès à présent l’Église du ciel et de la terre : « nous sommes concitoyens des saints, nous sommes de la famille de Dieu » confirme saint Paul (Ep 2, 19).

De même que les mérites des saints nous appartiennent, le fruit de nos bonnes actions, par la grâce de Dieu, peut rejaillir sur nos frères qui au-delà du voile de la mort, poursuivent leur chemin de purification. C’est pourquoi dimanche nous ferons monter nos prières vers Dieu pour nos défunts, afin que purifiés des dernières séquelles du péché, ils puissent prendre leur place “autour du Trône, des Anciens et des quatre Vivants, et adorer Dieu en chantant avec eux sa louange.”

La meilleure manière de vivre la communion des saints est encore de commencer à l’incarner avec nos proches, en vivant les béatitudes au quotidien, dans la conscience qu’une âme qui s’élève élève le monde et rejaillit jusqu’au ciel.

Dieu éternel et tout-puissant, tu nous donnes de célébrer dans une même fête la sainteté de tous les élus ; puisqu’une telle multitude intercède pour nous, réponds à nos désirs, accorde-nous largement tes grâces : quand tu nous auras sanctifiés dans la plénitude de ton amour, fais-nous passer de cette table où tu nous as reçus en pèlerins, au banquet préparé dans ta maison, par Jésus, le Christ, notre Seigneur (Oraison d’ouverture. et après la communion.).


Abbé Philippe Link - Merci!

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Prière de la Toussaint

Prions pour tous les saints qui nous précèdent dans le Royaume de Dieu, pour toutes les personnes défuntes et leurs proches. Aide-nous à cheminer vers la sainteté et à prolonger dans la paix les actes de Foi et l'amour des proches disparus.

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Église de Saint-Jean-Port-Joli

(L'église de mon baptême)

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Bon dimanche!

Jean-Yves 

vendredi 30 octobre 2020

« Quiconque s’élève sera abaissé ; et qui s’abaisse sera élevé » / (335,035)

 Bonjour!

Samedi 31 octobre 2020



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Quiconque s’élève sera abaissé ; et qui s’abaisse sera élevé » (Lc 14, 1.7-11)

Alléluia. Alléluia.
Prenez sur vous mon joug,
devenez mes disciples, dit le Seigneur,
car je suis doux et humble de cœur.
Alléluia. (cf. Mt 11, 29ab)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

    Un jour de sabbat,
Jésus était entré dans la maison d’un chef des pharisiens
pour y prendre son repas,
et ces derniers l’observaient.
    Jésus dit une parabole aux invités
lorsqu’il remarqua comment ils choisissaient les premières places,
et il leur dit :
    « Quand quelqu’un t’invite à des noces,
ne va pas t’installer à la première place,
de peur qu’il ait invité un autre plus considéré que toi.
    Alors, celui qui vous a invités, toi et lui,
viendra te dire :
“Cède-lui ta place” ;
et, à ce moment, tu iras, plein de honte,
prendre la dernière place.
    Au contraire, quand tu es invité,
va te mettre à la dernière place.
Alors, quand viendra celui qui t’a invité, il te dira :
“Mon ami, avance plus haut”,
et ce sera pour toi un honneur
aux yeux de tous ceux qui seront à la table avec toi.
    En effet, quiconque s’élève sera abaissé ;
qui s’abaisse sera élevé. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

« Un jour de sabbat, Jésus était entré chez un des chefs des pharisiens pour y prendre son repas, et on l’observait ». On jette sur Jésus un regard inquisiteur, épiant le moindre faux pas qui permettrait de dénoncer la vanité des prétentions de cet encombrant Rabbi de Nazareth.

Pourtant Jésus ne se laisse pas impressionner. Lui-aussi observe le comportement des convives et cela va le conduire à proposer une parabole :

Quand tu es invité à des noces, ne va pas te mettre à la première place car on peut avoir invité quelqu’un de plus important que toi. Alors, celui qui vous a invités, toi et lui, viendrait te dire : ‘Cède-lui ta place’, et tu irais, plein de honte, prendre la dernière place…

Règle de prudence pour éviter de se voir désagréablement rétrogradé devant tout le monde à une place moins en vue ? Règle de politesse par rapport à d’autres convives qui effectivement pourraient être plus dignes que nous de cette première place ? Ou bien calcul subtil de prendre la dernière place avec le secret espoir de se voir invité à passer devant tout le monde pour siéger dans les premiers rangs ?

En réalité, pour découvrir l’intention du Seigneur, il nous faut relire ce passage du livre des Proverbes :

En face du roi, ne prends pas de grands airs, ne te mets pas à la place des grands ; car mieux vaut qu’on te dise : ‘Monte ici !’ que d’être abaissé en présence du prince (Pr 25, 6-7).

Il s’agit avant tout d’une attitude d’humilité, c’est-à-dire de vérité. Jésus nous invite à prendre la place qui nous revient en « estimant les autres supérieurs à soi (Phi 2, 3) ». C’est comme si le Seigneur nous disait : ” Ecoute, choisis-la même un peu plus bas, car en général l’estime que l’on a de soi est toujours supérieure à ce que l’on est et du coup, cela rétablira l’équilibre.

Peut-être même qu’il y a encore davantage dans ces propos de Jésus. Notre Seigneur veut nous montrer comment nous situer véritablement les uns par rapport aux autres. Reconnaissons que nous avons une fâcheuse tendance à nous mettre en avant dans ce que nous disons ou faisons, à nous approprier les événements, les choses, voire même les personnes, en un mot à vouloir tout maîtriser plutôt qu’à tout recevoir de la main de Dieu.

Jésus veut nous réintroduire ici dans la dynamique du don qui commence par savoir accueillir avant de vouloir donner.

Seigneur ouvre nos yeux sur nos suffisances, particulièrement celles que nous cachons sous le voile d’une pseudo-humilité. Donne-nous de considérer les autres supérieurs à nous-mêmes, et de prendre la place qui nous revient : celle de serviteurs de nos frères en humanité. Nous pourrons alors goûter la liberté des fils de Dieu qui nous conduit à la joie et à la paix véritable.


Abbé Philippe Link - Merci!

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«Lorsque je fais la rencontre d'une personne, une de mes priorités est de chercher le meilleur chez cette personne. Je suis à l'affût de ce qui fait en sorte qu'elle est spéciale, intéressante, unique,. Je ne réussis pas toujours, mais je fais de mon mieux.» (127)

(David Bernard / Créer un impact)

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Pour dimanche, il faudra reculer nos horloges d'une heure...

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Bonne journée!

Jean-Yves 

jeudi 29 octobre 2020

« Si l’un de vous a un fils ou un bœuf qui tombe dans un puits, ne va-t-il pas aussitôt l’en retirer, même le jour du sabbat ? » / (334,941)

Bonjour!

Vendredi 30 octobre 2020


«Retournez-vous, voici l'Esprit
Du Seigneur, au vent de la nuit
Qui passe au monde;
Accueillez-le, ne craignez rien;
À la croisée de vos chemins,
Laissez-vous couvrir de son ombre.»

(Hymne - Liturgie des heures - Ce matin)
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Voici la Parole de Dieu de ce jour... 

ÉVANGILE

« Si l’un de vous a un fils ou un bœuf qui tombe dans un puits, ne va-t-il pas aussitôt l’en retirer, même le jour du sabbat ? » (Lc 14, 1-6)

Alléluia. Alléluia.
Mes brebis écoutent ma voix, dit le Seigneur ;
moi, je les connais, et elles me suivent.
Alléluia. (Jn 10, 27)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

    Un jour de sabbat,
Jésus était entré dans la maison d’un chef des pharisiens
pour y prendre son repas,
et ces derniers l’observaient.
    Or voici qu’il y avait devant lui
un homme atteint d’hydropisie.
    Prenant la parole,
Jésus s’adressa aux docteurs de la Loi et aux pharisiens
pour leur demander :
« Est-il permis, oui ou non,
de faire une guérison le jour du sabbat ? »
    Ils gardèrent le silence.
Tenant alors le malade, Jésus le guérit et le laissa aller.
    Puis il leur dit :
« Si l’un de vous a un fils ou un bœuf
qui tombe dans un puits,
ne va-t-il pas aussitôt l’en retirer,
même le jour du sabbat ? »
    Et ils furent incapables de trouver une réponse.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Il s’agit d’un repas de confrérie, un midi, le jour du sabbat. Jésus est invité, il est l’invité de marque très certainement. Dans ce genre de repas, les conversations religieuses vont bon train, sur toutes sortes de sujets. C’est l’occasion de disputer les questions de la foi. Mais aujourd’hui l’ambiance n’est pas des plus saines : on « observe » Jésus, on l’épie, on cherche à le faire tomber. Probablement est-ce lié à sa récente dispute avec le chef de la synagogue, à propos d’une guérison que Jésus a opérée le jour du sabbat…

« Justement », dit saint Luc, « justement, un homme atteint d’hydropisie était là devant lui ». Voilà une coïncidence. Mais n’en disons pas plus que l’évangéliste. Cet homme a pu être placé là par les hôtes du Seigneur, dans le but de piéger Jésus, mais peut-être est-il venu subrepticement se placer lui-même devant Jésus, sachant qu’il était invité dans cette maison, espérant que le Maître le prendrait en pitié et le guérirait.

Jésus, évidemment, prend la mesure de la situation. Il se tourne donc vers les convives :

Est-il permis, oui ou non, de faire une guérison le jour du sabbat ?

Voilà un bon thème de discussion pour cette docte assemblée. Mais la réponse est convenue. Le cas a été déjà longuement discuté dans les écoles rabbiniques, et la réponse est oui. Il est défendu de travailler, mais si une vie est en danger, il est clairement permis de la sauver : la Loi est au service de la vie. C’est d’ailleurs à ce principe que Jésus avait renvoyé le chef de la synagogue : si « délier » est un travail, lui avait-il expliqué, il reste permis de « délier » un animal domestique pour le mener à boire. Il est donc permis de « délier » un enfant de Dieu, prisonnier de la maladie.

Mais Jésus n’entre pas aujourd’hui dans les subtilités du débat. Sa question est plus fondamentale, elle concerne directement le jour du sabbat, le jour du Seigneur. Ce jour-là on arrête de travailler pour entrer dans le repos de Dieu, c’est-à-dire pour se laisser vivifier dans la relation filiale qui nous unit à lui. Si la discussion restait encore dans les points de détail, on en viendrait peut-être à se demander si la guérison ne pouvait pas attendre le lendemain ! C’est pourquoi Jésus montre l’urgence de la situation : si un enfant tombe dans un puits, il n’y a pas de lendemain à attendre. Si un fils de Dieu est empêché d’entrer dans le repos sabbatique, à quoi bon le sabbat ? Aussi Jésus a-t-il guérit cet homme.

Il l’a guérit, et aussitôt l’a renvoyé. Le voici libéré de toute entrave, il peut courir vers son Père, il a désormais un avenir. Les discussions tenues en cette maison ne sont pas pour lui.

D’ailleurs, il n’y a pas eu de discussion. Par deux fois, Jésus a posé une question, par deux fois elle est restée sans réponse. Ses hôtes savent bien en effet qu’ils agiraient comme Jésus l’a dit s’ils étaient dans la même situation d’urgence…

Cet évangile nous invite à ne pas rester dans le silence des pharisiens. Il ne suffit pas de se dire qu’on ferait pareil nous aussi, si la situation se présentait. Il faut réaliser que nous sommes cet homme que Jésus a sauvé et a qu’il a rendu à sa vie. Aussi, en cette fin de semaine, préparons avec application notre dimanche. C’est le temps où nous célébrons le Dieu qui nous a déliés, c’est le jour où entrons dans son repos, le Christ son Fils unique en qui nous sommes tous des fils d’un même Père. Laissons-nous renouveler dans cette grâce et accueillons avec reconnaissance la vie qui se livre à nous pour notre bonheur éternel.


Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

mercredi 28 octobre 2020

« Il ne convient pas qu’un prophète périsse en dehors de Jérusalem » / Pensée tirée du livre: "Le Petit Prince est toujours vivant". /En union avec les catholiques de Nice, de France et du monde... / (334,850)

 Bonjour!

Jeudi 29 octobre 2020


Presbytère de Saint-Jean-Port-Joli
Arbre sculpté devant.
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Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Il ne convient pas qu’un prophète périsse en dehors de Jérusalem » (Lc 13, 31-35)

Alléluia. Alléluia.
Béni soit notre roi,
celui qui vient au nom du Seigneur.
Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux !
Alléluia. (Lc 19, 38 ; 2, 14)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce jour-là,
    quelques pharisiens s’approchèrent de Jésus pour lui dire :
« Pars, va-t’en d’ici :
Hérode veut te tuer. »
    Il leur répliqua :
« Allez dire à ce renard :
voici que j’expulse les démons et je fais des guérisons
aujourd’hui et demain,
et, le troisième jour, j’arrive au terme.
    Mais il me faut continuer ma route
aujourd’hui, demain et le jour suivant,
car il ne convient pas
qu’un prophète périsse en dehors de Jérusalem.

    Jérusalem, Jérusalem,
toi qui tues les prophètes
et qui lapides ceux qui te sont envoyés,
combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants
comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes,
et vous n’avez pas voulu !
    Voici que votre temple est abandonné à vous-mêmes.
Je vous le déclare :
vous ne me verrez plus
jusqu’à ce que vienne le jour où vous direz :
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

On voit mal les pharisiens se préoccuper du sort de Jésus ; par contre, en feignant l’avertir des intentions meurtrières d’Hérode Antipas, ils espèrent sans doute éloigner Notre-Seigneur de la ville sainte, où son ascendant sur les foules leur fait de l’ombre. Mais le Seigneur n’a que faire des intrigues des hommes : sa vie est entre les mains de Dieu son Père, et « nul ne peut rien arracher de sa main » (Jn10, 29). Ses actions – chasser les démons et opérer des guérisons – prouvent qu’il vient de Dieu et agit en son Nom. Peut-être la progression étalée sur trois jours est-elle significative de la Passion désormais proche : le premier jour, le vendredi saint, Jésus triomphe du démon ; le samedi il guérit les âmes des justes retenues prisonnières de l’Hadès, et au matin de Pâques, il atteint le but en étant intronisé à la droite du Père. Notre-Seigneur sait que le plan de Dieu se réalisera à son Heure, en se servant précisément des projets meurtriers de ses ennemis. Aussi monte-t-il à Jérusalem dans la pleine conscience de ce qui l’attend. Cependant, loin de s’apitoyer sur son sort, c’est sur la Ville Sainte qu’il pleure, comme une mère sur des enfants qui courent à leur perte en refusant la main qu’elle leur tend. Jérusalem n’a pas voulu reconnaître l’Envoyé de Dieu, Temple véritable de la Nouvelle Alliance. Aussi le Seigneur « abandonne-t-il ce Temple entre les mains » de ceux qui s’apprêtent à le détruire. Mais la mort du Juste n’aura pas le dernier mot : Jésus ressuscitera, et ce jour-là les yeux des aveugles s’ouvriront pour accueillir le Christ vainqueur, qui seul donne sens à nos vies. Car si Dieu n’a pas refusé son propre Fils, s’il l’a livré pour nous tous, comment pourrait-il avec lui ne pas nous donner tout ?

« Ni la mort ni la vie, … rien ne pourra nous séparer de ton amour, Seigneur, qui est en Jésus Notre-Seigneur » (Rm 8, 38-39). Rien, si ce n’est mon refus de venir me réfugier sous les ailes de ta miséricorde. Aussi je t’en supplie : donne-moi un cœur simple qui sache reconnaître tes bienfaits. Alors je pourrai « te rendre grâce à pleine voix et te louer parmi la multitude, car tu te tiens à la droite du pauvre pour le sauver de ceux qui le condamnent » (Ps 108).


Abbé Philippe Link - Merci!

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Une pensée tirée du livre: "Le Petit Prince est toujours vivant" de Christine Michaud et Thomas De Koninck:


«Nous sommes tellement plus que ce que nous percevons de nous. La vie elle-même est d'une telle grandeur avec ses infinies possibilités qu'il est presque honteux de la réduire à notre simple perception. Et si nous enlevions nos vieilles "oeillières" pour nous permettre non seulement de voir, mais de ressentir ce qui est bon autant pour nous que pour autrui?»


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Prière en union avec les catholiques de Nice, de France et du monde... 

En ces heures douloureuses, les catholiques sont invités à prier avec ces mots :

Seigneur,

Nous te confions notre pays alors qu’il vient de connaitre un nouvel événement dramatique à travers l’assassinat de plusieurs personnes dans la basilique Notre Dame de Nice.

Ton Fils, sur la Croix, a crié le désespoir de notre humanité. Entends notre cri. Il nous entraîne aussi dans sa résurrection. Qu’il nous enracine dans une authentique espérance.

Nous te prions pour les défunts et leur famille. Nous te confions leur douleur.

Nous te prions pour la communauté chrétienne et tous les habitants de la ville de Nice. Donne tout particulièrement aux catholiques d’être confortés et renouvelés dans leur témoignage évangélique.

A la veille de la Toussaint, que l'Esprit Saint fasse plus que jamais de nous des artisans de paix, dans la justice et la vérité.

Par l’intercession de Notre Dame, nous te prions.

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Bonne journée!

Jean-Yves 

mardi 27 octobre 2020

« Il en choisit douze auxquels il donna le nom d’Apôtres » / (334,757)

 Bonjour!

Mercredi 28 octobre 2020

Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Il en choisit douze auxquels il donna le nom d’Apôtres » (Lc 6, 12-19)

Alléluia. Alléluia.
À toi, Dieu, notre louange !
Toi que les Apôtres glorifient,
nous t’acclamons : tu es Seigneur !
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ces jours-là,
Jésus s’en alla dans la montagne pour prier,
et il passa toute la nuit à prier Dieu.
    Le jour venu,
il appela ses disciples et en choisit douze
auxquels il donna le nom d’Apôtres :
    Simon, auquel il donna le nom de Pierre,
André son frère,
Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy,
    Matthieu, Thomas,
Jacques fils d’Alphée,
Simon appelé le Zélote,
    Jude fils de Jacques,
et Judas Iscariote, qui devint un traître.

    Jésus descendit de la montagne avec eux
et s’arrêta sur un terrain plat.
Il y avait là un grand nombre de ses disciples
et une grande multitude de gens
venus de toute la Judée, de Jérusalem,
et du littoral de Tyr et de Sidon.
    Ils étaient venus l’entendre
et se faire guérir de leurs maladies ;
ceux qui étaient tourmentés par des esprits impurs
retrouvaient la santé.
    Et toute la foule cherchait à le toucher,
parce qu’une force sortait de lui
et les guérissait tous.

     – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Les choses les plus grandes et les plus marquantes, dans l’avancée du Royaume de Dieu, se font souvent de la manière la plus discrète et la plus simple. Ce jour où les douze apôtres ont été institués et, par là même, les colonnes de l’Église posées, tout s’est passé dans le silence et la solitude d’une nuit de prière sur la montagne. Jésus est seul en face de son Père dans la communion de l’Esprit. La suite, encore hétéroclite, des premiers disciples se repose en contre-bas quelque part sur les flancs de la montagne.

On pense à Jacob, seul, au torrent du Yabok et passant toute la nuit aux prises avec l’ange du Seigneur, cependant que les siens reposent au-delà du cours d’eau. Jacob deviendra, cette nuit-là, Israël et sera le père des douze fils qui donneront naissance aux douze tribus du peuple de l’alliance.

Jésus, cette nuit-là, est comme le nouveau Jacob qui vient pour réaliser les promesses faites à nos pères et sceller l’alliance établie par Dieu à jamais avec tous les hommes de la terre. Non seulement le premier Israël de l’histoire biblique, mais encore le Nouvel Israël de Dieu qui représente l’Église des nations. Et c’est pourquoi, au seuil de cette nuit de prière, à l’aube du jour nouveau, Jésus désigne encore douze apôtres qui seront autant d’envoyés chargés d’apporter l’Évangile aux confins de la terre (Ac 1,8).

Dans la fraîcheur silencieuse de ce clair matin de Galilée, sans bruit, sans préavis, mais avec la puissance irrésistible de l’Esprit qui repose tout entier sur le Christ, l’Église est née.

Le voilà donc déjà le long cortège qui descend de la montagne, à la suite du Maître qui vient de le constituer ; le long cortège des témoins du Royaume de Dieu dont la marche ne s’est jamais interrompue depuis près de vingt siècles et qui durera comme annoncé, jusqu’à la fin des temps et s’étendra peu à peu à tous les peuples de la terre.

Nous pouvons rendre grâce au Seigneur d’être aussi fidèle, lui, dans ses promesses ; et de faire à jamais, par la seule puissance de sa grâce, toutes choses nouvelles.

C’est que ce qui s’est vécu ce matin-là, sans autres témoins que ceux qui ont alors été appelés par le Seigneur, nous concerne encore directement aujourd’hui. Comme l’apôtre Paul nous l’a magnifiquement rappelé : nous ne sommes plus des étrangers ni des gens de passage. Nous sommes concitoyens des saints, membres de la famille de Dieu, et intégrés à la construction qui a pour fondations les apôtres et les prophètes (Ep 2,19-20). De cette construction, le Christ lui-même est la pierre angulaire et nous devenons par l’Esprit Saint la demeure de Dieu (2,22) ! Ce n’est pas rien que chacun de nous puisse se dire : Je suis, par grâce du Christ, une pierre vivante de l’Église de Dieu !

Parmi ces douze apôtres, nous fêtons plus spécialement aujourd’hui : saint Simon et saint Jude. Quelle audace de la part de Jésus dans le choix de Simon le Zélote pour en faire un apôtre aux côtés du publicain Matthieu. Un révolutionnaire auprès d’un collaborateur, pourrions-nous dire ! Ainsi est l’Église de Dieu ; de Dieu qui ne fait pas acception des personnes et veut tous nous rassembler dans l’unité, malgré la diversité de nos races, langues, peuples et nations (Ap 7,9). De nos schèmes culturels et de nos opinions politiques. Car Dieu veut vraiment que tous les hommes soient sauvés (1 Tm 2,4).

Et quelle belle réponse nous vaut la question de Jude demandant à Jésus : Seigneur qu’y a-t-il pour que tu doives te manifester à nous et non pas au monde ? Jésus lui révèle en effet : Si quelqu’un m’aime il restera fidèle à ma parole, mon Père l’aimera nous viendrons chez lui et nous ferons chez lui notre demeure (Jn 14,23).

D’un côté l’appel d’un farouche activiste pour en faire un messager de l’Évangile. De l’autre, la révélation de l’inhabitation divine dans l’âme du croyant fidèle et priant. Il y a vraiment beaucoup de demeures dans la Maison du Père (Jn 14,3) ! Et c’est bien à tous les hommes de bonne volonté que l’Église du Christ ouvrira les portes du Royaume de Dieu !


Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne fête, Louise!

Bonne journée!

Jean-Yves 

lundi 26 octobre 2020

À quoi pourrai-je comparer le règne de Dieu ? / Quelques pensées.../ (334,673)

 Bonjour!

Mardi 27 octobre 2020



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« La graine a poussé, elle est devenue un arbre » (Lc 13, 18-21)

Alléluia. Alléluia.
Tu es béni, Père,
Seigneur du ciel et de la terre,
tu as révélé aux tout-petits
les mystères du Royaume !
Alléluia. (cf. Mt 11, 25)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    Jésus disait :
« À quoi le règne de Dieu est-il comparable,
à quoi vais-je le comparer ?
    Il est comparable à une graine de moutarde
qu’un homme a prise et jetée dans son jardin.
Elle a poussé, elle est devenue un arbre,
et les oiseaux du ciel ont fait leur nid dans ses branches. »
    Il dit encore :
« À quoi pourrai-je comparer le règne de Dieu ?
    Il est comparable au levain
qu’une femme a pris et enfoui dans trois mesures de farine,
jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.


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Commentaire...

Jésus est maître dans l’art d’utiliser les scènes ou les images de la vie courante pour exprimer les mystères du Royaume. Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus en utilise deux pour nous révéler l’essence du règne de Dieu.

La comparaison qu’il fait de ce dernier à une graine de moutarde exprime tout à la fois l’enfouissement, la mort mais aussi la force de vie dont les effets sont sans commune mesure par rapport à ce que l’on pourrait s’attendre. Qui pourrait imaginer, en effet, qu’une petite semence d’à peine un millimètre puisse s’épanouir en un arbuste de presque trois mètres de haut !

Dans le même sens, l’image du levain est aussi très suggestive. Une petite poignée, mélangée le soir à trois mesures de farine (environ 36 litres), donnera au matin le pain pour toute une famille. Sans que personne n’y fasse attention, la pâte aura levé toute la nuit sous l’effet de cette infime quantité de levain.

A travers ces deux paraboles, c’est toute la vie du Christ que nous retrouvons. Car le règne de Dieu c’est d’abord le Christ. Jésus, en se désignant lui-même, ne dit-il pas à ses apôtres : « le règne de Dieu est au milieu de vous » ? Règne de Dieu aux commencements modestes, parole de vie semée dans les cœurs d’un petit groupe d’apôtres, illustres inconnus aux yeux des grands du monde de cette époque. Parole appelée à mourir durant l’épreuve de la passion. Parole enfouie trois jours dans le tombeau, mais qui dans la nuit de cet enfouissement va peu à peu lever pour laisser éclater au grand jour sa force de vie. Résurrection appelée à déployer sa puissance dans le cœur de tous ceux qui se laisseront irriguer par la rosée de l’Esprit de Pentecôte.

C’est ainsi qu’a germé l’arbre de l’Eglise, corps du Christ, qui unit le ciel et la terre et qui permet à tout homme de découvrir que sa véritable demeure se trouve dans le cœur du Père. L’arbre du règne de Dieu a déployé ses branches jusqu’aux extrémités de la terre offrant à tout homme de pouvoir trouver refuge à l’ombre de la miséricorde divine.

Cet arbre de l’Eglise devra toujours se rappeler ses débuts insignifiants pour ne pas s’enorgueillir et croire qu’il s’est construit lui-même. Ses ramures qui s’étendent pour rejoindre tout homme sur cette terre ne devront jamais lui faire perdre de vue qu’un tel déploiement ne résulte que de ce que ses racines sont plongées au cœur même de la Trinité. Cet acte de mémoire le rendra alors fort contre les vents de tempête qui, s’ils ne manqueront pas de le faire vaciller, ne pourront jamais le faire tomber.

Ce qui est vrai de l’Eglise, l’est aussi de tout chrétien.

Que cette Eucharistie nous permette de nous enraciner toujours plus profondément en Dieu. Nous serons alors sûr que nous porterons un fruit de vie éternelle.


Philippe Link - Merci!

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«Votre vie quotidienne est votre temple et votre religion. 

Lorsque vous y pénétrez, prenez tout votre être avec vous.»

(Khalil Gibran)

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«Dieu n'est jamais autant Dieu que lorsqu'il me manque.»

(Françoise Dolto)

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«Chacune de nos blessures peut devenir la porte 

d'un soleil levant.»

(Timothy Radcliffe)

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«Qui prendra la route vers ces grands espaces?

Qui prendra Jésus pour Maître et pour ami?

L'humble serviteur a la plus belle place!

Servir Dieu rend l'homme libre comme lui.»

(Hymne - Liturgie des heures - Ce jour)


Mon grand-père Arthur Bernier avait pris Jésus pour son "Maître". Le curé Langlais - à Montmagny - avait dit ça de lui lors de ses funérailles... Voilà plus de 40 ans de cela et je m'en souviens encore lorsque je prie cet hymne.

Je veux aussi prendre Jésus pour Maître et pour ami... 

Un Maître c'est celui qui enseigne avec autorité 

et un ami c'est celui qui nous accompagne et en qui nous avons confiance...

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«Le livre le plus important que l'on puisse lire est celui sur soi-même.»

(Erling Kagge)

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Bonne journée!

Jean-Yves