lundi 31 janvier 2022

«Talitha koum», ce qui signifie: «Jeune fille, je te le dis, lève-toi!». / (377,589)

 Bonjour!

Mardi 1er février 2022



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

(Mc 5,21-43): Jésus regagna en barque l'autre rive, et une grande foule s'assembla autour de lui. Il était au bord du lac. Arrive un chef de synagogue, nommé Jaïre. Voyant Jésus, il tombe à ses pieds et le supplie instamment: «Ma petite fille est à toute extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu'elle soit sauvée et qu'elle vive». Jésus partit avec lui, et la foule qui le suivait était si nombreuse qu'elle l'écrasait.

Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans. Elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans aucune amélioration; au contraire, son état avait plutôt empiré. Cette femme donc, ayant appris ce qu'on disait de Jésus, vint par derrière dans la foule et toucha son vêtement. Car elle se disait: «Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée». A l'instant, l'hémorragie s'arrêta, et elle ressentit dans son corps qu'elle était guérie de son mal. Aussitôt Jésus se rendit compte qu'une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait: «Qui a touché mes vêtements?». Ses disciples lui répondaient: «Tu vois bien la foule qui t'écrase, et tu demandes: ‘Qui m'a touché?’». Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait ce geste. Alors la femme, craintive et tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. Mais Jésus reprit: «Ma fille, ta foi t'a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal».

Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre pour annoncer à celui-ci: «Ta fille vient de mourir. A quoi bon déranger encore le Maître?». Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de la synagogue: «Ne crains pas, crois seulement». Il ne laissa personne l'accompagner, sinon Pierre, Jacques, et Jean son frère. Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l'agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris. Il entre et leur: «Pourquoi cette agitation et ces pleurs? L'enfant n'est pas morte: elle dort». Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l'enfant, et ceux qui l'accompagnent. Puis il pénètre là où reposait la jeune fille. Il saisit la main de l'enfant, et lui dit: «Talitha koum», ce qui signifie: «Jeune fille, je te le dis, lève-toi!». Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher -elle avait douze ans. Ils en furent complètement bouleversés. Mais Jésus leur recommanda avec insistance que personne ne le sache; puis il leur dit de la faire manger. 
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Commentaire...

Le point commun entre Jaïre et la femme bénéficiaire de la guérison, est leur ardent désir d’une intervention salvifique de Notre-Seigneur, l’un en faveur de sa fille, l’autre pour elle-même. Tous deux vont d’ailleurs obtenir l’objet de leur espérance comme réponse à leur acte de foi.

Si nous relisons l’ensemble des deux récits imbriqués, nous découvrons que l’attitude de la femme hémorroïsse est proposée au chef de la synagogue, comme modèle de l’attitude de foi, une foi qui est instantanément exaucée, parce qu’elle établit en communion avec la personne du Sauveur.

Il faut sans doute pousser plus loin encore notre quête, car Saint Marc nous invite explicitement, à travers la correspondance des chiffres, à établir un lien entre la femme « qui avait des pertes de sang depuis douze ans » et « la jeune fille qui avait douze ans ». Lorsqu’on se souvient que douze ans est l’âge où les jeunes filles étaient données en mariage, on peut risquer l’interprétation symbolique suivante : la femme hémorroïsse représente l’humanité devenue stérile en conséquence du péché qui la rend impure. Mais alors que tout semblait perdu, voilà qu’elle peut retrouver sa jeunesse, sa vitalité et sa fécondité moyennant la foi ; une foi vivante par la charité, qui fait d’elle la jeune fille en âge de noce, que l’auteur de l’Apocalypse voit « descendre du ciel, toute prête, comme une fiancée parée pour son époux » (Ap 21, 2).

Seigneur Jésus, accorde-nous la force de nous “débarrasser de tout ce qui nous alourdit, et d’abord du péché qui nous entrave si bien, en fixant nos yeux sur toi, qui es à l’origine et au terme de notre foi” (Hb 12, 1-2). Que renouvelés dans cette vertu théologale, nous obtenions de toi d’être “sauvés” nous aussi, et de “vivre” de la vie de ton Esprit. Puissions-nous te plaire en toutes choses afin qu’au jour où nous paraîtrons devant toi, tu t’approches de nous comme l’Epoux de nos âmes, nous invitant à entrer avec toi dans la Paix et la Joie de la Cité sainte où Dieu sera tout en tous (1 Co 15, 28).


Abbé Philippe Link / Merci!

 



Bonne journée!

Jean-Yves 


dimanche 30 janvier 2022

« Esprit impur, sors de cet homme ! » / (377,533)

 Bonjour!

Lundi 31 janvier 2022



Voici la Parole de Dieu de c jour...

ÉVANGILE

« Esprit impur, sors de cet homme ! » (Mc 5, 1-20)

Alléluia. Alléluia.
Un grand prophète s’est levé parmi nous,
et Dieu a visité son peuple.
Alléluia. (Lc 7, 16)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
Jésus et ses disciples
    arrivèrent sur l’autre rive,
de l’autre côté de la mer de Galilée,
dans le pays des Géraséniens.
    Comme Jésus sortait de la barque,
aussitôt un homme possédé d’un esprit impur
s’avança depuis les tombes à sa rencontre ;
    il habitait dans les tombeaux
et personne ne pouvait plus l’attacher,
même avec une chaîne ;
    en effet on l’avait souvent attaché
avec des fers aux pieds et des chaînes,
mais il avait rompu les chaînes, brisé les fers,
et personne ne pouvait le maîtriser.
    Sans arrêt, nuit et jour,
il était parmi les tombeaux et sur les collines,
à crier, et à se blesser avec des pierres.
    Voyant Jésus de loin,
il accourut, se prosterna devant lui
            et cria d’une voix forte :
« Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ?
Je t’adjure par Dieu,
ne me tourmente pas ! »
    Jésus lui disait en effet :
« Esprit impur, sors de cet homme ! »
    Et il lui demandait :
« Quel est ton nom ? »
L’homme lui dit :
« Mon nom est Légion,
car nous sommes beaucoup. »
    Et ils suppliaient Jésus avec insistance
de ne pas les chasser en dehors du pays.
    Or, il y avait là, du côté de la colline, un grand troupeau de porcs
qui cherchait sa nourriture.
    Alors, les esprits impurs supplièrent Jésus :
« Envoie-nous vers ces porcs,
et nous entrerons en eux. »
    Il le leur permit.
Ils sortirent alors de l’homme et entrèrent dans les porcs.
Du haut de la falaise, le troupeau se précipita dans la mer :
il y avait environ deux mille porcs,
et ils se noyaient dans la mer.
    Ceux qui les gardaient prirent la fuite,
ils annoncèrent la nouvelle dans la ville et dans la campagne,
et les gens vinrent voir ce qui s’était passé.
    Ils arrivent auprès de Jésus, ils voient le possédé
assis, habillé, et revenu à la raison,
lui qui avait eu la légion de démons,
et ils furent saisis de crainte.
    Ceux qui avaient vu tout cela leur racontèrent l’histoire du possédé
et ce qui était arrivé aux porcs.
    Alors ils se mirent à supplier Jésus
de quitter leur territoire.
    Comme Jésus remontait dans la barque,
le possédé le suppliait de pouvoir être avec lui.
    Il n’y consentit pas,
mais il lui dit :
« Rentre à la maison, auprès des tiens,
annonce-leur tout ce que le Seigneur
a fait pour toi dans sa miséricorde. »
    Alors l’homme s’en alla,
il se mit à proclamer dans la région de la Décapole
ce que Jésus avait fait pour lui,
et tout le monde était dans l’admiration.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Jésus passe en Décapole, région essentiellement païenne, où les juifs sont en minorité. Rien n’est dit sur le motif du voyage de Jésus ; mais la suite du récit semble indiquer qu’il vient dans cet endroit uniquement pour y rencontrer le malheureux tombé sous l’emprise des démons.

La description impressionnante suggère qu’il s’agit d’un cas de possession particulièrement grave : on ne parvient plus à le maîtriser ; les forces du mal se déchaînent et obligent le malheureux à s’auto-détruire. Traditionnellement le cimetière est le lieu des démons impurs, ce que confirme leur demande d’être envoyés dans les porcs : les esprits impurs cherchent les animaux impurs ; ils passent du cimetière à la mer, deux lieux symbolisant la mort.

La possession est décrite comme une dissociation interne : l’homme est écartelé entre deux motions contradictoires qui s’affrontent et le déchirent : « Voyant Jésus de loin », il accourt vers lui. La promptitude de sa réaction laisse supposer qu’il l’attendait ; son attitude en dit long : il se prosterne devant le Seigneur dans un geste d’adoration, d’abandon, de supplication. Mais lorsqu’il ouvre la bouche, c’est un autre qui parle en lui et qui tente de maîtriser le Seigneur par une adjuration.

Le parallèle avec l’analyse de Saint Paul au chapitre 7 de la lettre aux Romains, nous laisse entrevoir que ce genre d’aliénation ne nous est peut-être pas étrangère ; qu’elle pourrait même représenter le triste sort de notre humanité gisant sous le joug du péché : « Vraiment ce que je fais je ne le comprends pas : car je ne fais pas ce que je veux, mais je fais ce que je hais. Or si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui accomplis l’action, mais le péché qui habite en moi. Malheureux homme que je suis ! Qui me délivrera de ce corps qui me voue à la mort ? (Rm 7, 15-24) »

L’épisode du démoniaque Gérasénien nous concerne donc tous. Même si nous ne sommes pas « possédés » au sens fort du terme, ne sommes-nous pas dans l’incapacité d’accomplir le bien auquel nous aspirons ? Or c’est précisément au creux de cette prise de conscience que la Bonne Nouvelle apparaît dans toute sa puissance libératrice : Jésus délivre ce malheureux par la seule autorité de sa Parole souveraine ; l’homme retrouve instantanément ses esprits et adopte un comportement normal, unifié dans la recherche du Bien qu’il reconnaît en Jésus. Quant aux démons – aux nombreux démons puisqu’ils sont légion ! – ils sont définitivement rayés de la carte. Le message est clair : lorsqu’au matin de Pâques, Notre-Seigneur surgit vainqueur des grandes eaux de la mort, il brise définitivement le joug qui pesait sur nos épaules ; le Verbe de Dieu est descendu dans notre mort pour nous donner part à sa vie, et renvoyer dans l’abîme celui qui nous avait asservi à la mort.

Averti de la libération du possédé et de l’aventure des porcs précipités dans la mer, l’entourage s’inquiète : en séparant aussi radicalement le pur de l’impur, Jésus met fin au compromis entre le bien et le mal auquel l’humanité avait consenti depuis le péché des origines. Mais l’exigence de cet ordre nouveau que le Seigneur vient instaurer, effraye les concitoyens de l’ex-possédé, comme chacun de nous. La suite du récit va nous démontrer que ces appréhensions ne sont pas fondées, mais constituent une ultime tentative de l’Ennemi cherchant à nous détourner du Sauveur. En effet, lorsque l’homme guéri exprime le désir de rester avec celui qui l’a délivré, Jésus ne le lui permet pas : « Rentre chez toi, auprès des tiens » ; le Seigneur n’est pas venu pour s’approprier ceux qu’il délivre d’un plus fort ; il restaure l’homme dans sa liberté, lui donne à nouveau accès à son intériorité profonde ; le rétablit sur sa terre d’humanité, le rend à la vie familiale et sociale.

« Annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde » : sauvés de nos compromissions aliénantes avec le mal, réconciliés avec notre intériorité profonde, nous n’avons pas besoin d’être physiquement avec le Seigneur pour être son apôtre. Si nous faisons silence dans la prière, nous découvrirons sa présence au fond de nos cœurs à nouveau illuminés par la grâce, et nous pourrons nous aussi témoigner devant les hommes de « tout ce qu’il a fait pour nous dans sa miséricorde ».

Comment se fait-il Seigneur que tu nous aies libérés et que pourtant nous ployons encore sous le joug de l’ennemi ? Serait-ce donc que nous t’empêchons de déployer ta victoire dans nos vies ? Comme le malheureux de l’Evangile, nous courrons au-devant de toi pour recevoir la délivrance, et en même temps, nous craignons que ton intervention nous fasse souffrir davantage. Guéris nous Seigneur de ce manque de confiance en toi et donne-nous de croire qu’il te suffit de dire une seule parole pour que nous soyons sauvés. Nous pourrons alors assurer ce témoignage de proximité que tu nous confies, et annoncer à nos proches tout ce que tu as fait pour nous dans ta miséricorde.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

samedi 29 janvier 2022

Jésus, comme Élie et Élisée, n’est pas envoyé aux seuls Juifs / (377,464)

Bonjour!

Dimanche 30 janvier 2022



Voici la Parole de Dieu de ce jour... 

ÉVANGILE

Jésus, comme Élie et Élisée, n’est pas envoyé aux seuls Juifs (Lc 4, 21-30)

Alléluia. Alléluia.
Le Seigneur m’a envoyé,
porter la Bonne Nouvelle aux pauvres,
annoncer aux captifs leur libération.
Alléluia. (Lc 4, 18cd)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
dans la synagogue de Nazareth,
après la lecture du livre d’Isaïe,
    Jésus déclara :
« Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture
que vous venez d’entendre »
    Tous lui rendaient témoignage
et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche.
Ils se disaient :
« N’est-ce pas là le fils de Joseph ? »
    Mais il leur dit :
« Sûrement vous allez me citer le dicton :
‘Médecin, guéris-toi toi-même’,
et me dire :  
‘Nous avons appris tout ce qui s’est passé à Capharnaüm :
fais donc de même ici dans ton lieu d’origine !’ »
    Puis il ajouta :
« Amen, je vous le dis :
aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays..
    En vérité, je vous le dis :
Au temps du prophète Élie,
lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie,
et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre,
il y avait beaucoup de veuves en Israël ;
    pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles,
mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon,
chez une veuve étrangère.
    Au temps du prophète Élisée,
il y avait beaucoup de lépreux en Israël ;
et aucun d’eux n’a été purifié,
mais bien Naaman le Syrien. »

    À ces mots, dans la synagogue,
tous devinrent furieux.
    Ils se levèrent,
poussèrent Jésus hors de la ville,
et le menèrent jusqu’à un escarpement
de la colline où leur ville est construite,
pour le précipiter en bas.
    Mais lui, passant au milieu d’eux,
allait son chemin.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Les habitants de Nazareth n’ont pas saisi la portée de cet aujourd’hui qui donne à Jésus toute sa singularité. Cette parole de l’Écriture que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. C’est aujourd’hui que le Père du ciel répand son Esprit sur le Fils, qu’il l’enfante à sa mission : Tu es mon Fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré (Ps 2).

C’est l’aujourd’hui d’un enfantement, c’est l’aujourd’hui qui fait de ce présent un commencement. Fils de Joseph, Jésus l’est, bien sûr, et il le restera, mais chaque présent de la vie de Jésus est un avènement à sa condition de Fils bien-aimé du Père. Prophète, Jésus le devient car l’Esprit-Saint est sur lui et fait toutes choses nouvelles. C’est ce même Esprit qui donne à Jésus de voir le cœur endurci des habitants de Nazareth qui ne sont pas prêts à accueillir sa parole. Ils ont des yeux et ne voient pas, des oreilles et n’entendent pas. Ils ne sont pas prêts à vivre l’aujourd’hui de Dieu dans leur propre vie.

Combien de fois agissons-nous comme ces contemporains de Jésus ! Nous enfermons notre fils, notre conjoint, notre frère, notre sœur, notre ami, notre collègue de travail dans ce qui nous est connu de lui, d’elle et nous refusons de voir cette terre vierge qu’ensemence l’Esprit de Dieu. Nous n’avons pas le droit de désespérer de quiconque, de lui dire : « Tu n’es que ceci ou cela… »

Jésus n’est pas que le fils de Joseph. Il est bien plus que cela. Il est Jésus qui se reçoit du Père, qui a du prix à ses yeux. Il est Jésus avec sa mission personnelle, cette Bonne Nouvelle à annoncer aux pauvres. Toute vie est une histoire sacrée que l’Esprit féconde et sanctifie. Toute vie est révélation de Dieu, avènement de son amour.

Nous qui sommes des familiers de Jésus, qui le connaissons parfois depuis bien longtemps, prenons garde aussi de ne pas devenir ce Nazareth incrédule.

N’enfermons pas Jésus dans nos convictions toutes faites, dans l’étroitesse de notre sensibilité. Ayons l’audace de briser « l’idole-Jésus » que nous avons peut-être fabriqué de nos mains…
Accueillons l’aujourd’hui de Jésus qui se présente à nous comme il le veut.

Laissons-nous surprendre par sa parole. C’est lui qui doit nous conduire à la vérité de son être. Acceptons les imprévus de son Esprit qui souffle où il veut et comme il veut. Quelle chance avons-nous d’être ce Nazareth qui côtoie Jésus de si près ! N’essayons pas de le précipiter dans un escarpement de la colline de nos certitudes.

Mais Jésus vient aussi visiter ces terres étrangères de notre cœur, là où l’Esprit n’a pas encore apporté son baume de paix et de réconciliation. Il donne la vie là où la mort semble l’emporter. Il purifie là où le mal détruit. Jésus vient récapituler en lui toute notre humanité, à la fois tous ces Nazareth qui lui sont familiers et toutes ces terres étrangères à évangéliser.

Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin. Jésus ne passe pas à côté, mais au milieu d’eux, au milieu de notre humanité blessée en quête de salut. Jésus passe, il vit sa pâque de la mort à la vie. Il nous conduit au Père, nous révèle à chacun notre véritable identité : Fils bien aimé du Père, cohéritier du Christ et Temple de l’Esprit. En un seul mot : enfant de Dieu.

Seigneur notre Dieu, ton Fils, venu pour accomplir les Écritures, a été rejeté par les siens. Ouvre nos cœurs à sa parole, même lorsqu’elle nous déconcerte. N’est-il pas le prophète, celui qui parle en ton nom et nous apporte ton message de grâce ? Accorde-nous, Seigneur, de pouvoir t’adorer sans partage, et d’avoir pour tout homme une vraie charité.


Abbé Philippe Link / Merci!

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À Percé... - Photo: Louise Cardin - Merci!

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Bon dimanche!

Jean-Yves

vendredi 28 janvier 2022

« Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? » /Quelques pensées... / (337,421)

Bonjour!

Samedi 29 janvier 2022



Voici la Parole de Dieu de ce jour... 

ÉVANGILE

« Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? » (Mc 4, 35-41)

Alléluia. Alléluia.
Dieu a tellement aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique,
afin que ceux qui croient en lui aient la vie éternelle.
Alléluia. (Jn 3, 16)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

Ce jour-là, le soir venu, Jésus dit à ses disciples :
« Passons sur l’autre rive. »
    Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était,
dans la barque,
et d’autres barques l’accompagnaient.
    Survient une violente tempête.
Les vagues se jetaient sur la barque,
si bien que déjà elle se remplissait.
    Lui dormait sur le coussin à l’arrière.
Les disciples le réveillent et lui disent :
« Maître, nous sommes perdus ;
cela ne te fait rien ? »
    Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer :
« Silence, tais-toi ! »
Le vent tomba,
et il se fit un grand calme.
    Jésus leur dit :
« Pourquoi êtes-vous si craintifs ?
N’avez-vous pas encore la foi ? »
    Saisis d’une grande crainte,
ils se disaient entre eux :
« Qui est-il donc, celui-ci,
pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

« Passons sur l’autre rive » : cette invitation, apparemment motivée pour permettre au Seigneur d’échapper quelques instants à la foule, résume en fait toute la mission de Jésus. Elle dévoile le sens profond des « paraboles » que Jésus avait partagées tout au long de la journée avec ceux qui étaient venus l’entendre. Notre-Seigneur est venu se mêler à notre humanité marquée par le péché, et que menacent sans cesse la dégradation et la mort, pour nous conduire « sur l’autre rive », celle de la vie en plénitude. Là « il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni souffrance, car le monde ancien aura disparu, et la mort ne sera plus » (Ap 21, 4).

 Telle est la joyeuse espérance qui devrait nous faire affronter sereinement les épreuves, les tempêtes, les souffrances de notre vie. Certes, nous aurons encore à affronter la mort : la Pâque de Jésus ne l’a pas supprimée ; elle l’a seulement traversée. Mais désormais nous ne sommes plus seuls pour ce grand passage vers l’autre rive, et même si « les vagues se jettent sur notre barque, au point qu’elle se remplisse d’eau », nous croyons que Jésus nous a déjà sauvé.

Tout cela est sans doute relativement facile à confesser lorsque la mer est calme ; et certes c’est en ces moments-là qu’il nous faut fortifier notre foi et nourrir notre espérance, afin de « tenir » dans les bourrasques. Ceci dit, celles-ci nous surprendront toujours, car elles sont par définition inattendues et importunes. N’est-ce pas lorsque le Seigneur « dort sur le coussin, à l’arrière de notre barque », c’est-à-dire dans ces moments où il nous semble être seuls, abandonnés, que l’Ennemi déchaîne la tempête, dans l’espoir de nous faire chavirer ? C’est déjà un miracle si dans notre désarroi nous avons le réflexe des apôtres, qui réveillent leur Maître par leurs cris, au lieu de chercher à nous en sortir par nous-mêmes. Certes « l’amour parfait bannit la crainte », mais en attendant, il vaut mieux subir le doux reproche de Jésus devant le manque de vigueur de notre foi, que de couler à pic !

On peut d’ailleurs s’étonner que le Seigneur demande aux disciples : « Comment se fait-il que vous n’ayez pas la foi ? » Leur appel de détresse n’était-il pas tout au contraire une manifestation de confiance ? S’ils n’avaient pas cru en sa puissance sur les éléments déchaînés, à quoi bon le réveiller ?

Il faut nous rendre à l’évidence que le Seigneur attendait autre chose de ses disciples, à savoir qu’ils aient non seulement foi en leur Maître, mais qu’ils aient aussi la certitude que leur communion d’amour avec lui leur donnait part à sa puissance sur l’Ennemi. Car c’est bien de ce dernier qu’il s’agit : pour désigner l’action de Jésus sur le vent – « il l’interpella avec vivacité » – saint Marc utilise en effet le même verbe que celui par lequel il décrivait la prise de pouvoir de Notre-Seigneur sur les démons.

Puisse notre foi être de plus en plus vivifiée par une vraie charité, afin qu’étroitement unis à notre Maître par une communion d’amour de chaque instant, nous puissions participer à son autorité souveraine et demeurer en toutes circonstances dans la paix de l’Esprit.


Abbé Philippe Link / Merci!

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«Une Église qui enseigne doit d'abord être 
une Église qui écoute.»
(Pape François)
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«La tradition c'est la transmission du feu 
et non l'adoration des cendres.»
(Gustaqv Malhor / Cité par François)
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«Le monde est en continuelle création.»
(Pape François)
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«Sans cesse, Dieu veut faire advenir le monde 
avec nous ses collaborateurs.»
(Pape François)
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«Il faut voir les crises 
comme des opportunités de grandir.»
(Frédéric Lenoir)
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«Quand le bonheur frappe à la porte,
 il faut faut lui offrir un siège tout de suite.
(Anonyme)
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Bonne journée!

Jean-Yves 

jeudi 27 janvier 2022

« L’homme qui jette en terre la semence, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence grandit, il ne sait comment » / (377,005)

 Bonjour!

Vendredi 28 janvier 2022



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« L’homme qui jette en terre la semence, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence grandit, il ne sait comment » (Mc 4, 26-34)

Alléluia. Alléluia.
Tu es béni, Père,
Seigneur du ciel et de la terre,
tu as révélé aux tout-petits
les mystères du Royaume !
Alléluia. (cf. Mt 11, 25)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
    Jésus disait aux foules :
« Il en est du règne de Dieu
comme d’un homme
qui jette en terre la semence :
    nuit et jour,
qu’il dorme ou qu’il se lève,
la semence germe et grandit,
il ne sait comment.
    D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe,
puis l’épi, enfin du blé plein l’épi.
    Et dès que le blé est mûr,
il y met la faucille,
puisque le temps de la moisson est arrivé. »

    Il disait encore :
« À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ?
Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ?
    Il est comme une graine de moutarde :
quand on la sème en terre,
elle est la plus petite de toutes les semences.
    Mais quand on l’a semée,
elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ;
et elle étend de longues branches,
si bien que les oiseaux du ciel
peuvent faire leur nid à son ombre. »

    Par de nombreuses paraboles semblables,
Jésus leur annonçait la Parole,
dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre.
    Il ne leur disait rien sans parabole,
mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Jésus continue à enseigner la foule par deux nouvelles paraboles. Mais ici le sujet change : il s’agit de faire comprendre ce qu’il en est du règne de Dieu.

Dans un premier temps, Jésus compare le règne de Dieu à un grain de blé jeté en terre qui va se développer jusqu’au jour où, étant arrivé à la maturité d’un bel épis, il sera moissonné par celui qui l’a semé.

Ce qui est frappant ici, c’est l’enchaînement paisible des différentes étapes du développement de cette semence : la graine puis l’herbe, l’épi et enfin le blé plein l’épi. On a l’impression d’une croissance inexorable dans le temps, que rien ne semble pouvoir arrêter ni maîtriser. « Nuit et jour », nous dit Jésus, que le semeur « dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit » et, rajoute-t-il, « il ne sait comment ». Le règne de Dieu commence donc par la rencontre d’une semence avec la terre ; rencontre du germe divin avec la terre de notre humanité.

Parfois, peut-être, trouvons-nous que le temps se fait long avant d’observer dans notre existence des fruits de conversion. Quelques-fois, peut-être, avons-nous l’impression que rien ne s’opère ; comme si Dieu s’était retiré, tel cet homme après avoir jeté son grain de blé.

Tout cela n’est qu’apparence. Sans faire de bruit, patiemment mais de façon déterminée et continue, la graine de vie divine semée en nous croît au rythme des nuits et des jours de notre histoire pour porter un fruit de vie.

La grâce de Dieu ne violente pas notre nature. Elle ne se surajoute pas à elle. Mais de l’intérieur, elle vient la féconder. Elle inscrit son déploiement au cœur même de nos existences pour les conduire à la plénitude du don, à produire de nombreux épis qui à leur tour donneront beaucoup de grains de blé.

A nous de nous ouvrir à la semence de vie divine de la Parole du Fils de Dieu venue à la rencontre de la terre de notre cœur. A nous de croire à sa puissance transformante pour ne pas faire obstacle à son dynamisme de fécondité. Alors, le jour où le semeur – entendons Dieu – reviendra et manifestera explicitement son action, il trouvera sans aucun doute dans notre champ quelque chose à moissonner.

Et comme pour stimuler notre foi en cette force de croissance qui dépasse notre entendement, Jésus nous livre une deuxième parabole : celle de la graine de moutarde qui devient la plus grande de toutes les plantes potagères.

Quel contraste entre l’état initial et l’état final ! Ne nous décourageons donc pas devant la fragilité des apparences. Dieu se plaît à déployer sa puissance à partir de ce qui est petit et insignifiant.

Mais attention, ce qu’il opère est toujours orienté vers le don et n’est pas que démonstration de sa toute-puissance. Si la graine de moutarde devient la plus grande des plantes du jardin c’est pour permettre aux oiseaux du ciel de venir faire leur nid à son ombre. La grâce de Dieu fait donc de chacun de nous une source de bénédiction pour ses frères. C’est ainsi que peu à peu advient le salut universellement promis et que se construit irrésistiblement le Royaume de Dieu au milieu de nous.


Abbé Philippe Link

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Bonne journée!

Jean-Yves 

mercredi 26 janvier 2022

« La lampe est apportée pour être mise sur le lampadaire. La mesure que vous utilisez sera utilisée pour vous » / Notre Père des pauvres... / (376,906)

Bonjour!

Jeudi 27 janvier 2022



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« La lampe est apportée pour être mise sur le lampadaire. La mesure que vous utilisez sera utilisée pour vous » (Mc 4, 21-25)

Alléluia. Alléluia.
Ta parole est la lumière de mes pas,
la lampe de ma route.
Alléluia. (Ps 118, 105)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
    Jésus disait à la foule :
« Est-ce que la lampe est apportée
pour être mise sous le boisseau ou sous le lit ?
N’est-ce pas pour être mise sur le lampadaire ?
    Car rien n’est caché,
sinon pour être manifesté ;
rien n’a été gardé secret,
sinon pour venir à la clarté.
    Si quelqu’un a des oreilles pour entendre,
qu’il entende ! »
    Il leur disait encore :
« Faites attention à ce que vous entendez !
La mesure que vous utilisez
sera utilisée aussi pour vous,
et il vous sera donné encore plus.
    Car celui qui a,
on lui donnera ;
celui qui n’a pas,
on lui enlèvera même ce qu’il a. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Nous méditions hier la parabole du semeur jetant la semence dans diverses terres (4, 1-9), parabole que Notre-Seigneur va lui-même interpréter pour ses disciples (4, 13-20). Suit alors la péricope de la liturgie de ce jour intitulée dans nos Bibles « la lampe et la mesure ». La double exhortation à l’attention – « Si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! » et « Faites attention à ce que vous entendez ! » – suggère que cette péricope est au cœur de l’enseignement de Jésus – ce que confirme l’analyse de la structure générale de cette section, dont elle occupe le centre.

La parabole du grain jeté en terre vient d’attirer notre attention sur la richesse insoupçonnée de nos vies et l’urgence de prendre conscience de son véritable enjeu. La graine est semée afin de porter du fruit au centuple dans la « bonne terre » (4, 8). De même la finalité de la lampe est d’éclairer toute la demeure : quel dommage – bien plus : quelle absurdité – de la mettre « sous le boisseau ou sous le lit » !

La suite de l’interpellation, qui se rattache à ce qui précède par un « car », ne découle pas vraiment de ce que Jésus vient de dire. La place d’une lampe n’est à aucun moment et en aucun cas sous un lit ; alors que ce qui est « caché », l’est légitimement, à condition de le manifester au moment opportun. Il fut un temps où il était légitime de garder des choses « secrètes », mais il s’agit de discerner le moment où il faut les proclamer « au grand jour ». C’est précisément en nous rendant attentifs au mystère caché au cœur de nos vies, que les paraboles nous avertissent que ce « kairos » (temps opportun) est advenu. Le semeur est parmi nous : il jette la semence, la moisson va bientôt lever, si du moins nous accueillons la graine de la Parole. Le Verbe lumière a fait irruption dans nos ténèbres ; en lui les promesses de Dieu trouvent enfin leur sens et leur accomplissement ; ce qui en elles demeurait encore caché est maintenant clairement manifesté ; ce qui paraissait secret, est dévoilé et mis en lumière pour être partagé entre tous.

Ce premier volet de l’intervention de Jésus souligne l’initiative divine qui met fin au temps d’attente et invite à prendre conscience de l’irruption du Royaume, fût-il encore en germe. La seconde partie insiste sur notre responsabilité personnelle dans l’accueil et la croissance de cette réalité nouvelle. Dieu donne gratuitement et en surabondance la semence et la lumière, symboles de la vie nouvelle qu’il nous offre en son Fils. Mais de même que l’accueil de la graine se manifeste dans la moisson, que le dévoilement de la lumière se constate à l’illumination qu’elle provoque, ainsi l’ouverture à la grâce divine doit se percevoir au rayonnement d’une vie transformée. 

Dans les deux exemples retenus par Jésus, le fruit de l’accueil de l’initiative divine est le partage de la fécondité nouvelle : le grain de la moisson est destiné à devenir pain partagé, la lumière qui éclaire se donne sans compter. C’est à « la mesure dont nous nous servons » pour partager ce que nous avons nous-mêmes reçu, que sera évaluée notre participation au Royaume. Ou pour le dire autrement : celui qui est devenu citoyen du Royaume de l’amour, se reconnaît à la logique du don qui oriente ses discernements et ses actions.

Seigneur, que ta Parole nous réveille de nos somnolences ; qu’elle nous arrache à nos tiédeurs. Ne permets pas que nous laissions mourir la flamme de notre baptême, alors que notre monde a un besoin urgent de lumière, de vérité et de vie. Nous avançons vers toi Seigneur avec un cœur sincère, purifié par ta miséricorde de ce qui souille notre conscience, et dans la certitude que donne la foi : remplis-nous d’assurance, afin que nous témoignions au grand jour, par le rayonnement d’une charité inventive, de la force transformante de ta Parole et de ton Esprit.

Alors que les médias annoncent, triomphants, la fin du christianisme, accorde-nous la force de continuer sans fléchir d’affirmer notre espérance ; donne-nous d’être attentifs les uns aux autres pour nous stimuler à aimer et à bien agir. Dès à présent nous te rendons grâce de nous avoir exaucés, car tu es fidèle, et accomplis toujours ce que tu as promis.


Abbé Philippe Link  / Merci!

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À Sainte-Anne-D'Aurey - en Bretagne.

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«Ce n'est pas parce qu'il espère 

que le chrétien croit,

 mais c'est parce qu'il croit qu'il espère.»

(Saint Thomas D'Aquin)

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Notre Père centré sur les pauvres…

toi le père de tous ceux et celles qui travaillent pour la paix,

la fraternité, la solidarité, la justice et pour faire éclater la vie.

Ton nom est sanctifié,

pour tous ceux et celles qui travaillent afin de sortir

leurs frères et leurs sœurs de la pauvreté, de l’ignorance, de la maladie,

de l’exploitation et de la persécution, par tous ceux et celles qui donnent

de leur temps pour améliorer la qualité de vie.

Que ton règne vienne,

et qu’il vienne pour tout le monde!

Que ta volonté soit faite,

volonté de paix, de justice et d’amour.

Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,

ce pain trop rare, confisqué par une minorité, insuffisant pour les trois-quarts de l’humanité.

Le pain d’un travail pour chaque personne, le pain d’une vraie formation,

le pain d’un travail digne pour tous, le pain d’une vraie vie aussi.

Et pardonnes-nous, Seigneur,

tous ces cris que nous n’entendons pas, toutes ces injustices contre lesquelles

nous ne faisons rien, toutes les atteintes à la Création que nous endossons en silence.

Ne nous laisse pas entrer dans la tentation,

de baisser les bras, de nous refermer sur notre petit bonheur.

Délivre-nous du mal,

de l’habitude, de l’indifférence, du conformisme.

Donne-nous cet enthousiasme missionnaire

qui engendre un monde plus beau

et une vie toujours plus en abondance.

Amen

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Bonne journée!

Jean-Yves 

mardi 25 janvier 2022

« Voici que le semeur sortit pour semer » / Journée de prière pour la paix en Ukraine. / (376,837)

 Bonjour!

Mercredi 26 janvier 2022



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Voici que le semeur sortit pour semer » (Mc 4, 1-20)

Alléluia. Alléluia.
La semence est la parole de Dieu ;
le semeur est le Christ,
celui qui le trouve demeure pour toujours.
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
    Jésus se mit de nouveau à enseigner au bord de la mer de Galilée.
Une foule très nombreuse se rassembla auprès de lui,
si bien qu’il monta dans une barque où il s’assit.
Il était sur la mer,
et toute la foule était près de la mer, sur le rivage.
    Il leur enseignait beaucoup de choses en paraboles,
et dans son enseignement il leur disait :
    « Écoutez ! Voici que le semeur sortit pour semer.
    Comme il semait,
du grain est tombé au bord du chemin ;
les oiseaux sont venus et ils ont tout mangé.
    Du grain est tombé aussi sur du sol pierreux,
où il n’avait pas beaucoup de terre ;
il a levé aussitôt,
parce que la terre était peu profonde ;
    et lorsque le soleil s’est levé, ce grain a brûlé
et, faute de racines, il a séché.
    Du grain est tombé aussi dans les ronces,
les ronces ont poussé, l’ont étouffé,
et il n’a pas donné de fruit.
    Mais d’autres grains sont tombés dans la bonne terre ;
ils ont donné du fruit
en poussant et en se développant,
et ils ont produit
trente, soixante, cent, pour un. »
    Et Jésus disait :
« Celui qui a des oreilles pour entendre,
qu’il entende ! »

    Quand il resta seul,
ceux qui étaient autour de lui avec les Douze
l’interrogeaient sur les paraboles.
    Il leur disait :
« C’est à vous qu’est donné
le mystère du royaume de Dieu ;
mais à ceux qui sont dehors,
tout se présente sous forme de paraboles.
    Et ainsi, comme dit le prophète :
Ils auront beau regarder de tous leurs yeux,
ils ne verront pas ;
ils auront beau écouter de toutes leurs oreilles,
ils ne comprendront pas ;
sinon ils se convertiraient
et recevraient le pardon. »
    Il leur dit encore :
« Vous ne saisissez pas cette parabole ?
Alors, comment comprendrez-vous toutes les paraboles ?
    Le semeur sème la Parole.
    Il y a ceux qui sont au bord du chemin
où la Parole est semée :
quand ils l’entendent,
Satan vient aussitôt
et enlève la Parole semée en eux.
    Et de même, il y a ceux qui ont reçu la semence
dans les endroits pierreux :
ceux-là, quand ils entendent la Parole,
ils la reçoivent aussitôt avec joie ;
    mais ils n’ont pas en eux de racine,
ce sont les gens d’un moment ;
que vienne la détresse ou la persécution à cause de la Parole,
ils trébuchent aussitôt.
    Et il y en a d’autres qui ont reçu la semence dans les ronces :
ceux-ci entendent la Parole,
    mais les soucis du monde, la séduction de la richesse
et toutes les autres convoitises
les envahissent et étouffent la Parole,
qui ne donne pas de fruit.
    Et il y a ceux qui ont reçu la semence dans la bonne terre :
ceux-là entendent la Parole, ils l’accueillent,
et ils portent du fruit :
trente, soixante, cent, pour un. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Il n’y a qu’un seul semeur. Le semeur, c’est le Christ. Nous, l’Église, nous ne sommes que des auxiliaires du semeur. Ce n’est pas notre propre grain que nous semons ; c’est la Parole de Dieu. Ce n’est pas nous qui sommes sortis pour semer ; c’est le Fils du Père qui est sorti d’auprès de Dieu pour venir parmi les hommes répandre la Parole de Dieu. Tous nos actes missionnaires sont une petite participation à l’action du semeur. Le semeur continue de semer, aujourd’hui. Par son Église, il répand la Parole à travers les cinq continents du monde.

Le semeur, le Christ, dans l’Évangile, ne choisit pas son public. Il ne dit pas d’avance : « Celui-ci va m’entendre, celui ne va pas m’entendre ; celui-là va comprendre ; celui-là ne va pas comprendre ; celui-là a envie de me suivre, celui-là n’a pas envie de me suivre ». Comme si d’avance nous savions qui va ouvrir ses oreilles pour entendre ! Le Christ ne dit pas d’avance : « Les pécheurs ne peuvent pas me suivre ; les publicains ne peuvent pas me suivre ; les païens ne peuvent pas me suivre ». Il répand sa parole sur toute chair, sur toute vie, sur toute humanité, et c’est la liberté de l’homme qui définit ceux qui entendent et ceux qui comprennent. Et nous, pas davantage que Jésus, nous ne pouvons définir qui va nous entendre ni choisir à qui nous voulons parler. Comme Jésus, habités par son Esprit, envoyés pour sa mission, nous semons sans compter et sans mettre d’avance des filtres pour empêcher la semence de se répandre.

Aujourd’hui, l’Esprit Saint nous envoie, comme « une lettre du Christ », pour proclamer dans chacun de nos lieux de vie les œuvres de Dieu et pour être des témoins ardents de l’Évangile du Christ parmi les hommes de bonne volonté, jusqu’aux limites de la terre. L’Esprit de Dieu nous envoie, pour que nous devenions les bâtisseurs d’une civilisation réconciliée, fondée sur l’amour fraternel. Soyons attentifs à la voix et aux signes de la présence et de l’action de l’Esprit Saint dans l’Église et dans le monde. Contemplant et imitant St Thomas d’Aquin, modèle de la foi vécue, nous serons alors les véritables disciples du Christ, lui qui fonde l’espérance source de vie. Accueillons le feu de l’Esprit du Seigneur pour devenir une terre fertile qui reçoit l’Evangile, et d’ardents hérauts de cette Bonne Nouvelle !

Esprit de Dieu, rends-nous docile à ton action, fais grandir en nous la foi en la Parole qui sauve. Sois la source vive de l’espérance qui germe en nos vies. Sois en nous le souffle d’amour qui nous transforme et le feu de charité qui nous pousse à nous donner nous-mêmes à travers le service de nos frères. Toi que le Père nous a envoyé, enseigne-nous toute chose et fais-nous saisir la richesse de la parole du Christ. Affermis en nous l’homme intérieur, fais-nous passer de la crainte à la confiance, afin que jaillisse en nous la louange de ta gloire. Amen.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Journée de prière pour la paix en Ukraine mercredi 26 janvier

demandée par le pape François.
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«La patience obtient tout.»

(Thérèse d'Avila)


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«C'est à vous qu'est donné le mystère du Royaume de Dieu»

(Évangile)

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«Écoutons ce que Dieu a à nous dire...»

(La Victoire de l'Amour / Victor)

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«Le premier poème, celui de la Création,

 est un hymne de louange que Dieu adresse au monde.»

(Marin Steffens)

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« L’Église doit accompagner d’une manière attentionnée ses fils les plus fragiles, marqués par un amour blessé et égaré, en leur redonnant confiance et espérance, comme la lumière du phare d’un port ou d’un flambeau placé au milieu des gens pour éclairer ceux qui ont perdu leur chemin ou qui se trouvent au beau milieu de la tempête. » 

Pape François, La Joie de l’Amour, n.291. 

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Bonne journée!

Jean-Yves