samedi 25 décembre 2021

« Les parents de Jésus le trouvèrent au milieu des docteurs de la Loi » / (374,432)

 Bonjour!

Dimanche 26 décembre 2021


Dimanche de la Sainte famille

---

Bonne Nouvelle pour ce dimanche...

ÉVANGILE

« Les parents de Jésus le trouvèrent au milieu des docteurs de la Loi » (Lc 2, 41-52)

Alléluia. Alléluia.
Seigneur, ouvre notre cœur
pour nous rendre attentifs aux paroles de ton Fils.
Alléluia. (cf. Ac 16, 14b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem
pour la fête de la Pâque.
    Quand il eut douze ans,
ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume.
    À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient,
le jeune Jésus resta à Jérusalem
à l’insu de ses parents.
    Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins,
ils firent une journée de chemin
avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances.
    Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem,
en continuant à le chercher.

    C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple,
assis au milieu des docteurs de la Loi :
il les écoutait et leur posait des questions,
    et tous ceux qui l’entendaient
s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses.
    En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement,
et sa mère lui dit :
« Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ?
Vois comme ton père et moi,
nous avons souffert en te cherchant ! »
    Il leur dit :
« Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ?
Ne saviez-vous pas
qu’il me faut être chez mon Père ? »
    Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait.

    Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth,
et il leur était soumis.
Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements.
    Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce,
devant Dieu et devant les hommes.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

-----

Commentaire...

Il y aurait une manière caricaturale de considérer la Sainte Famille : la voir comme une sorte d’idéal désincarné où tout serait évident et lisse, sans heurt et sans difficulté. Une sorte d’image d’Épinal irréelle et un peu fade, dont le plus grave défaut serait d’être bien peu conforme à ce que nous en dit l’évangile.

Pour fêter la Sainte Famille, la liturgie nous propose au contraire le récit d’une crise familiale, une de ces graves incompréhensions qui font partie de toute vie véritable. Un épisode qui génère de la souffrance et des questions : Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? demande Marie à Jésus. Vois comme nous avons souffert en te cherchant, ton père et moi.

Si la Sainte Famille possède elle aussi son lot de souffrances et de blessures, c’est que sa sainteté est bien plantée dans notre humanité, bien réelle, de cette sainteté qui nous concerne, en définitive. Essayons de découvrir en quoi la Sainte Famille peut être, pour nous tous, un modèle et un exemple. Voyons donc comment l’évangile nous présente la famille de Marie, Joseph et Jésus.

Marie a été accordée en mariage à Joseph, et avant qu’ils aient habités ensemble, elle se trouve enceinte (cf. Mt 1,18). Inutile d’essayer d’imaginer la manière dont Joseph a pu vivre ce moment… On peut seulement être sûr qu’il a été profondément bousculé, et même déchiré en lui-même. Non, décidément, la sainteté n’empêche pas la souffrance…

Ne sachant que faire, Joseph décide de répudier Marie secrètement, mais l’ange du Seigneur lui demande de la prendre chez lui.

Joseph obéit. Il le fallait afin que la volonté de Dieu s’accomplisse. Joseph reconnaît donc l’enfant sans qu’il soit sien, il devient protecteur et éducateur de l’enfant, mais il sait que l’enfant a été conçu du Saint-Esprit et qu’il n’est pas sorti de lui.

Marie, quant à elle, a accueilli l’annonce de l’ange en répondant : Qu’il me soit fait selon ta parole. Elle accepte l’irruption de Dieu en son sein, et elle comprend bien que, par son fiat, sa vie, désormais, ne lui appartient plus, ni même vraiment à son mari : elle se donne à Dieu. À cause de ce don, elle entendra le vieux Siméon lui prédire qu’un glaive transpercera son cœur, que l’enfant à naître va être une cause de souffrance incompréhensible.

Mais dès à présent, elle sait bien, son cœur de mère le sait et l’accepte : son fils ne lui appartient pas ; et c’est pourquoi depuis le début, elle l’a remis au Père du ciel.

Voilà donc une famille où le père a remis sa paternité à Dieu, et prend soin de son enfant en sachant qu’au fond, il n’est pas d’abord le sien ; où la mère a reçu sa maternité de Dieu en sachant que ce fils est conçu pour une œuvre de salut qui la dépasse.

Quant au Fils lui-même, il reconnaît ce Père divin comme sien d’une manière si naturelle qu’il n’a même pas pensé à en parler à ses parents : Ne le saviez-vous pas, leur dit-il dans le Temple, c’est chez mon Père que je dois être !

Il ne cessera de dire plus tard à ses disciples que sa vie ne se comprend qu’au regard du Père céleste : tout ce qu’il fait, tout ce qu’il dit, il le reçoit de son Père.

Cette famille a donc Dieu pour centre, elle existe par son obéissance à Dieu. Et c’est Dieu qui en est le principe d’unité, c’est la volonté de Dieu qui la tient uni bien plus fortement que ne pourraient le faire des liens naturels.

L’obéissance à Dieu le Père n’empêche pas Jésus d’être obéissant à ses parents humains : il leur était soumis, nous dit l’évangéliste.

Mais l’obéissance à Dieu l’emporte, même si cela doit rester pour partie incompréhensible à ses parents, même si cela doit leur infliger l’angoisse d’une recherche pleine d’inquiétude et plus encore le désarroi de découvrir qu’ils ne comprennent pas leur fils : Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ; ne le saviez-vous pas ? S’entendent-ils dire par le jeune Jésus.

Voilà donc en quoi la Sainte Famille est exemplaire : les relations qui sont premières en son sein, ce sont les relations de chacun avec le Père céleste. Et rien ne peut supplanter l’obéissance à Dieu. C’est Dieu qui est premier.

Dieu a fondé cette famille, elle est à lui avant tout autre appartenance ; et chacun d’entre eux sait que Dieu doit garder cette première place sans quoi cette famille n’aurait plus aucune consistance !


Abbé Philippe Link / Merci!

-----

Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Comme nous aimerions que renaisse et se renforce en nous l’estime du silence, cette admirable et indispensable condition de l’esprit. Ô silence de Nazareth, enseigne-nous le recueillement et l’intériorité » (Saint Paul VI)

  • « Le Seigneur est arrivé humblement sur terre. Il a grandi comme un enfant de plus, il a connu l’épreuve du travail et finalement le sacrifice sur la croix. Et en fin de compte, il est ressuscité. Le Seigneur nous enseigne que tout n’est pas magique dans la vie, que le triomphalisme n’est pas chrétien » (François)

  • « Pendant la plus grande partie de sa vie, Jésus a partagé la condition de l’immense majorité des hommes : une vie quotidienne sans apparente grandeur, vie de travail manuel, vie religieuse juive soumise à la Loi de Dieu (cf. Ga 4, 4), vie dans la communauté. De toute cette période il nous est révélé que Jésus était “soumis” à ses parents et qu’ ‘il croissait en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes’ (Lc 2, 51-52) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 531)




Bon dimanche!

Jean-Yves 

Aucun commentaire: