lundi 18 juin 2018

(272,170) / Aimer: ses amis et ses ennemis... / Homélie de dimanche dernier 11e dim. temps ordinaire.

Bonjour!
Mardi 19 juin 2018
 
 
Voici la Parole de Dieu de ce jour...

  (Mt 5,43-48): «Vous avez appris qu'il a été dit: ‘Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi’. Eh bien moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d'être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous? Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire? Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant? Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait».
Pour notre réflexion... :
Abbé Iñaki BALLBÉ i Turu (Terrassa, Barcelona, Espagne)
«Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait»
Aujourd'hui, Jésus nous invite à aimer. Aimer sans mesure, car c'est vraiment la compassion la mesure de l'amour vrai. Dieu est Amour, «Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes» (Mt 5,45). Et l'homme, étincelle de Dieu, doit lutter afin de Lui ressembler de plus en plus chaque jour «afin d'être vraiment les fils de votre Père céleste». Où trouvons-nous le visage du Christ? C'est dans notre prochain, celui qui est le plus près de nous. C'est très facile d'éprouver de la compassion pour les enfants affligés par la famine en Ethiopie, quand on voit ça à la télé, ou pour les immigrés qui arrivent chaque jour sur nos côtes. Mais, à la maison? Et nos collègues dans notre travail? Et cette parente éloignée qui habite seule et que nous pourrions visiter pour lui tenir compagnie un moment? Comment agissons-nous envers les autres? Comment les aimons-nous? Comment leur rendons-nous service chaque jour?

C'est très facile d'aimer quelqu'un qui nous aime. Mais le Seigneur nous invite à aller au-delà, parce que «Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous» (Mt 5,46). Aimer nos ennemis! Aimer ceux qui nous savons, pertinemment, ne nous rendront jamais l'affection, ni le sourire, ni un service. Simplement parce qu'ils nous ignorent. Le chrétien, tout chrétien, ne devrait pas aimer de manière “intéressée”, il ne doit pas juste donner un morceau de pain ou l'aumône à celui qui attend au feu rouge. Le chrétien doit se donner lui-même. Le Seigneur mourant sur la croix pardonne à ceux qui le crucifient. Sans reproche, sans plainte, sans un mauvais geste…

Aimer sans attendre rien en retour. Au moment d'aimer nous devons ranger nos calculettes. La perfection c'est d'aimer sans mesure. Nous avons la perfection entre nos mains au milieu du monde dans lequel nous vivons, au milieu de nos occupations quotidiennes. En faisant ce que nous devons faire à chaque moment et non ce que nous avons envie de faire. La Mère de Dieu, aux noces de Cana, se rend compte que les invités n'ont plus de vin. Et elle s'avance. Et elle demande au Seigneur de faire le miracle. Nous aussi, demandons-lui, le miracle de savoir Le découvrir à travers les besoins des autres.
jour!
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«Il n'y a pas d'événement dans notre vie qui ne contienne,
d'une manière ou d'une autre, un appel de Dieu.
 Appel à grandir, à évoluer de telle ou telle façon,
 à changer sa vision des choses, à se convertir.»
(Jacques Philippe)
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«Voilà le motif fondamental de la joie chrétienne,
 l'émerveillement de la Résurrection du Seigneur
qui débouche sur notre propre résurrection.»
(François Dabezies)
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Statue de saint Pierre
 à la Basilique de Sainte-Anne-D'auray, en Bretagne
(Jean-Yves)
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Homélie (À La Pocatière et Saint-Onésime)
11e dimanche du temps ordinaire (B) – 17 juin 2018 (Marc 4, 26-34)
«Petit train va loin.» C'est un proverbe connu, je pense... Parfois, un projet commence modestement mais son aboutissement impressionne. (La marche pour la vie... Le Grand défi Pierre Lavoie... et d'autres...)
ROME
Chaque année, des millions de pèlerins et de curieux visitent la ville de Rome et bien sûr, la Basilique Saint-Pierre. - Dans cette basilique, comme dans plusieurs basiliques d'Europe, il y a une statue de saint Pierre assis avec les clés du Royaume de Dieu dans les mains... Dans la basilique de Sainte-Anne d'Auray, en Bretagne, j'ai vu une statue semblable. Mais dans la basilique Saint-Pierre en particulier, les gens touchent au passage le pied de cette statue de bronze du célèbre apôtre, et premier chef de l'Église, au point que ce pied est usé; le relief de ses orteils a complètement disparu. Combien de touchers a-t-il fallu pour user du bronze!
Et dire que toute cette histoire a commencé avec Jésus, un humble travailleur manuel de Nazareth qui a attiré d’abord douze hommes puis ensuite des foules pour mourir seul, finalement, et dans le scandale de la crucifixion. Pourtant, depuis plus de deux mille ans, des milliards de personnes sur terre ont vécu de sa parole allant même parfois jusqu’au martyr. Quel contraste entre les débuts de cette histoire, notre histoire chrétienne, et l’abondance des fruits qu’elle a produits et continue de produire encore en 2018 : nous en sommes!!
Jésus illustre justement ce contraste par deux petites paraboles. Celle d’une graine de moutarde, la plus petite semence qui soit mais qui, quand elle est mise en terre, produit une plante aux longues branches. Elle dépasse les plantes potagères et abrite les oiseaux. Une si petite semence et une si grande plante.
Il en va ainsi du règne de Dieu. Le moindre geste d’amour, de justice, de partage, d’espérance, de foi, peut produire des fruits abondants et de longue durée. Petit train va loin… Dieu et un agronome. Il sait faire produire la terre. Il lui fait donner un fruit surprenant en son temps.
24/24
Voici une autre leçon de jardinage dans la seconde parabole de Jésus. Un homme, jette, du grain dans son champ. « Nuit et jour, qu’il dorme ou se lève, la semence grandit, il ne sait comment.» L’agriculteur et un homme d’espérance. Une fois qu’il a semé, il va faire autre chose. Il fait confiance à sa semence, à la terre, à l’influence du soleil et de la pluie. Il sait que le travail, en terre, se fait jour et nuit, qu’il en soit conscient ou non. Il peut aller à ses autres occupations. Le blé poussera quand ce sera le temps. Le paysan est patient et confiant!
Jésus est rassurant comme ça quand il compare de Règne de Dieu à cet agriculteur. Il nous encourage à semer généreusement sa Parole, à proclamer partout son évangile, comme nous a écrit notre évêque Pierre… À multiplier les catéchèses, les témoignages de foi, les engagements sociaux, les gestes d’amour et de charité, les présences au monde, les paroles d’espérance. À intervenir pour la justice, pour soulager la misère des autres, pour améliorer notre monde et notre planète. Puis, allez dormir, nous dirait Jésus. Vous ne pouvez pas faire davantage. Laissez mon Père poursuivre le travail. Lui ne dort pas. Lui travaille vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Son Règne germe et grandit indépendamment de la conscience que vous en avez ou non. Comment et quand fera-t-il lever la moisson du Royaume? C’est bien là son secret. Lui seul sait comment, comme le semeur...
Parler en paraboles… aujourd’hui
Et l'évangile se termine ainsi : «Il ne leur disait rien sans employer de paraboles». En fin pédagogue, Jésus restait au niveau de son monde : il n’enseignait pas des concepts, des abstractions. Il utilisait des images, des comparaisons, des histoires, des paraboles. Il partait de quelque chose de concret, de ce que connaissaient les gens, pour faire un lien avec l’univers spirituel, avec son Père, avec les enjeux d’une conduite selon le Royaume.
Dans notre siècle d’images, de télé, de publicité, n’aurions-nous pas avantage à imiter Jésus et à parler de Dieu à partir d’éléments concrets? Quelles seraient les images et les comparaisons modernes qui aideraient nos interlocuteurs à comprendre Dieu et à s’en rapprocher? Quels parallèles faire entre l’informatique et l’évangile? Entre un téléphone intelligent et la prière? Entre Facebook et l’Église? Entre un GPS et la miséricorde de Dieu? Quelles attitudes observons-nous chez les gens qui nous entourent et qui incarnent bien l’amour tel que vécu et enseigné par Jésus? Quelles images de tendresse et de miséricorde voyons-nous autour de nous?
Quand Jésus se retirait en montagne ou dans le désert pour prier, il le faisait sans doute pour demeurer proche de son Père mais probablement aussi pour préparer ses rencontres et affiner sa pédagogie. Il ruminait ce qu’il avait observé dans les derniers jours pour y puiser les comparaisons illustrant ses rapports avec son Père ou la nouveauté du Royaume. Si nous voulons évangéliser aujourd’hui, il nous faudra sans doute se servir de ce qui se passe dans notre vie quotidienne et ainsi faire les mêmes efforts pour aller plus loin... Quand on aura semé, ensuite il faudra laisser Dieu faire le reste du travail... Rappelons-nous le cultivateur... Petit train va loin… AMEN.
 
(Sources diverses - spécialement A. Roy.)
 
Bonne journée!
Jean-Yves
 
 
 

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