dimanche 30 juin 2024

« Suis-moi » /(469.876)

 Bonjour!

Lundi 1er juillet 2024



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Suis-moi » (Mt 8, 18-22)

Alléluia. Alléluia.
Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur,
mais écoutez la voix du Seigneur.
Alléluia. (cf. Ps 94, 8a.7d)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
    Jésus, voyant une foule autour de lui,
donna l’ordre de partir vers l’autre rive.
    Un scribe s’approcha et lui dit :
« Maître, je te suivrai partout où tu iras. »
    Mais Jésus lui déclara :
« Les renards ont des terriers,
les oiseaux du ciel ont des nids ;
mais le Fils de l’homme
n’a pas d’endroit où reposer la tête. »
    Un autre de ses disciples lui dit :
« Seigneur, permets-moi d’aller d’abord
enterrer mon père. »
    Jésus lui dit :
« Suis-moi,
et laisse les morts enterrer leurs morts. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Jésus s’apprête à partir ; on largue déjà les amarres lorsque surgit un homme qui veut se joindre au groupe des disciples : « Maître, je te suivrai partout où tu iras ». Le Seigneur ne repousse pas la demande implicite, mais il veut tempérer l’enthousiasme de son interlocuteur et le ramener à un « sain réalisme », en explicitant les conditions du compagnonnage : « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids, le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête ». Jésus est passé du « Maître », qui siège et enseigne comme un Rabbi entouré de respect et d’honneurs, au « Fils de l’homme », évoquant le sort du Serviteur souffrant dont le prophète Isaïe avait entrevu la destinée dramatique : « Quand j’aurai été élevé entre ciel et terre, j’attirerai tout à moi ». Le Fils de l’homme demeure distendu entre terre et ciel et telle est la part qui revient également au disciple digne de ce nom. En tant que Fils de l’homme, Jésus appartient à cette terre, mais il refuse de s’y enfouir comme le renard. En tant que Fils de Dieu, il appartient au ciel, mais il refuse de s’y réfugier, comme les oiseaux faisant leur nid sur les cimes inaccessibles des arbres. C’est en vivant jusqu’au bout cette double solidarité, ô combien inconfortable, que Notre-Seigneur accomplit sa mission et unit ciel et terre pour une nouvelle Alliance.

Il faut bien reconnaître que cette Parole dérange : nous sommes appelés à suivre un Maître se présentant comme un éternel pèlerin, qui jamais ne s’arrête, jamais ne se pose, et encore moins s’installe. Certes, nous ne pouvons pas tous devenir des missionnaires itinérants, mais cet évangile nous oblige à un examen de conscience en vue de débusquer nos sédentarisations spirituelles. Un chrétien qui s’installe dans ses certitudes trahit son Maître. Ce qui ne veut pas dire que nous préconisons une attitude contestataire, mettant sans cesse en doute l’enseignement de l’Église ; mais nous ne pouvons jamais interrompre notre effort d’appropriation et d’approfondissement de notre foi, c’est-à-dire du mystérieux dessein d’amour du Père que Jésus nous révèle dans l’Esprit. Saint Bernard nous avertit : dans la vie spirituelle il est impossible de s’arrêter, car celui qui n’avance plus, fusse pour prendre un instant de repos, recule déjà, entraîné par l’inertie du vieil homme, qui immédiatement reprend ses droits et menace le progrès acquis.

Nous ne savons pas quelle fut la réaction du scribe, qui se voit invité par Jésus à lâcher ses tablettes et le rivage sécurisant de son savoir pour avancer au large dans la foi, mais sommes-nous prêts pour suivre Jésus, à quitter les « terriers » que nous nous sommes creusés dans cette terre, ou les « nids » que nous nous sommes construits loin des autres, dans nos refuges illusoires ?

Mais voilà qu’un disciple prend à son tour la parole. Curieusement, son mouvement est inverse : sa requête ne vise pas à se rapprocher de Jésus, mais plutôt à s’en éloigner temporairement pour accomplir un devoir filial. « Seigneur, permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père ». Apparemment la remarque que Jésus vient de faire au scribe ne l’effraie pas : il est résolu de partager les conditions de vie du Fils de l’homme. Le « d’abord » indique que le choix de monter avec Jésus dans la barque est seulement différé. Or c’est bien là le paradoxe : Jésus l’invite à « partir avec lui vers l’autre rive », c’est-à-dire à passer de la mort à la vie, et son objection consiste à vouloir prendre du temps pour enterrer un défunt ! C’est pourquoi Jésus l’invite à un choix radical : choisis donc la vie et « suis-moi ». Notre Seigneur ajoute de manière énigmatique : « Laisse les morts enterrer leurs morts ». La seule façon de sortir de l’étreinte inflexible de la mort, c’est d’accueillir une autre vie que la mort ne puisse plus atteindre. Nous n’aurons jamais fini de faire le deuil de ce que nous devons quitter pour suivre le Christ. Aussi dans le passage parallèle de l’évangile de Saint Luc, Jésus ajoute-t-il une troisième exigence : « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le Royaume de Dieu » (Lc 9, 62).

Fixons donc nos regards sur le Christ, et choisissons la Vie en nous ouvrant à la paternité divine qu’il nous offre dans la nouveauté de l’Esprit.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!

Bonne Fête du Canada.

Jean-Yves 

samedi 29 juin 2024

« Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! »/ (469,188)

 Bonjour!

Dimanche 30 juin 2024

Voici la Parole de Dieu de ce dimanche...


ÉVANGILE

« Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » (Mc 5, 21-43)

Alléluia. Alléluia.
Notre Sauveur, le Christ Jésus, a détruit la mort ;
il a fait resplendir la vie par l’Évangile.
Alléluia. (2 Tm 1, 10)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
Jésus regagna en barque l’autre rive,
et une grande foule s’assembla autour de lui.
Il était au bord de la mer.
Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre.
Voyant Jésus, il tombe à ses pieds
et le supplie instamment :
« Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité.
Viens lui imposer les mains
pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. »
Jésus partit avec lui,
et la foule qui le suivait
était si nombreuse qu’elle l’écrasait.

Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans…
– elle avait beaucoup souffert
du traitement de nombreux médecins,
et elle avait dépensé tous ses biens
sans avoir la moindre amélioration ;
au contraire, son état avait plutôt empiré –
… cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus,
vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement.
Elle se disait en effet :
« Si je parviens à toucher seulement son vêtement,
je serai sauvée. »
À l’instant, l’hémorragie s’arrêta,
et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal.
Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui.
Il se retourna dans la foule, et il demandait :
« Qui a touché mes vêtements ? »
Ses disciples lui répondirent :
« Tu vois bien la foule qui t’écrase,
et tu demandes : “Qui m’a touché ?” »
Mais lui regardait tout autour
pour voir celle qui avait fait cela.
Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante,
sachant ce qui lui était arrivé,
vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité.
Jésus lui dit alors :
« Ma fille, ta foi t’a sauvée.
Va en paix et sois guérie de ton mal. »

Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre,
le chef de synagogue, pour dire à celui-ci :
« Ta fille vient de mourir.
À quoi bon déranger encore le Maître ? »
Jésus, surprenant ces mots,
dit au chef de synagogue :
« Ne crains pas, crois seulement. »
Il ne laissa personne l’accompagner,
sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques.
Ils arrivent à la maison du chef de synagogue.
Jésus voit l’agitation,
et des gens qui pleurent et poussent de grands cris.
Il entre et leur dit :
« Pourquoi cette agitation et ces pleurs ?
L’enfant n’est pas morte : elle dort. »
Mais on se moquait de lui.
Alors il met tout le monde dehors,
prend avec lui le père et la mère de l’enfant,
et ceux qui étaient avec lui ;
puis il pénètre là où reposait l’enfant.
Il saisit la main de l’enfant, et lui dit :
« Talitha koum »,
ce qui signifie :
« Jeune fille, je te le dis, lève-toi! »
Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher
– elle avait en effet douze ans.
Ils furent frappés d’une grande stupeur.
Et Jésus leur ordonna fermement
de ne le faire savoir à personne ;
puis il leur dit de la faire manger.

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Dans l’évangile de ce jour, deux récits de miracle sont imbriqués l’un dans l’autre.
A priori sans lien apparent.
Mais tous deux nous révèlent la puissance de vie qui émane de Jésus.
Tous deux nous montrent aussi un cheminement de foi des protagonistes qui conduit à un dénouement heureux.

De ces deux récits si parlants, nous pouvons retenir que notre foi est toujours en chemin.
Elle a constamment besoin d’être purifiée, nourrie et fortifiée.
Mais Jésus marche toujours avec nous où que nous en soyons sur notre chemin de foi.
 À chaque fois que nous lui disons toute la vérité, en particulier dans le sacrement de la réconciliation, nous vivons une conversion qui libère en nous le salut.

Peut-être cependant, restons-nous déçus car nous ne connaissons ni guérison physique d’un mal qui nous ronge, ni retour à la vie d’un être cher qui nous a quittés.
Comprenons bien alors le message de ce jour : la vraie guérison se trouve dans la conversion et l’abandon à la force du Christ qui peut tout dans notre faiblesse.

C’est de la peur que Jésus veut d’abord nous libérer.
Des libérations parfois momentanées peuvent nous rendre un peu de courage dans le combat quotidien.
Mais Jésus ne gomme pas notre faiblesse. Il nous faut consentir à nos fragilités et faire confiance en l’aide ponctuelle de la grâce pour rester fidèle à notre vocation.

Accomplir fidèlement notre devoir d’état, voilà ce qui manifeste davantage une guérison que la disparition d’un mal ou l’impression d’être libéré des lourdeurs de sa nature. C’est la conversion de notre cœur que nous avons à chercher en tout premier lieu.
Le reste nous sera donné par surcroît.

Vois, Seigneur, tout ce qui nous attriste, nous inquiète, nous paralyse.
Viens donner la paix.
Vois, Seigneur, notre cœur si lent à croire que tout est possible à celui qui croit.
Viens donner la foi.
Vois, Seigneur, notre désir d’être tout à toi.
Viens nous donner la vie.

Abbé Philippe Link - meric!

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Bon dimanche!

Jean-Yves 

vendredi 28 juin 2024

« Tu es Pierre, et je te donnerai les clés du royaume des Cieux » / (468,487)

Bonjour!

Samedi 29 juin 2024



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Tu es Pierre, et je te donnerai les clés du royaume des Cieux » (Mt 16, 13-19)

Alléluia. Alléluia.
Tu es Pierre,
et sur cette pierre je bâtirai mon Église ;
et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle.
Alléluia. (Mt 16, 18)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe,
demandait à ses disciples :
« Au dire des gens,
qui est le Fils de l’homme ? »
Ils répondirent :
« Pour les uns, Jean le Baptiste ;
pour d’autres, Élie ;
pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes. »
Jésus leur demanda :
« Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je? »
Alors Simon-Pierre prit la parole et dit :
« Tu es le Christ,
le Fils du Dieu vivant ! »
Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit :
« Heureux es-tu, Simon fils de Yonas :
ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela,
mais mon Père qui est aux cieux.
Et moi, je te le déclare :
Tu es Pierre,
et sur cette pierre je bâtirai mon Église ;
et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle.
Je te donnerai les clés du royaume des Cieux :
tout ce que tu auras lié sur la terre
sera lié dans les cieux,
et tout ce que tu auras délié sur la terre
sera délié dans les cieux. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

C’est une des plus belles grâces du christianisme 
que de pouvoir s’appuyer sur des pierres de fondation 
qui y sont solidement posées depuis plus de vingt siècles. Ainsi en est-il de ces deux colonnes 
que sont les apôtres Pierre et Paul 
que la liturgie nous invite à fêter ensemble aujourd’hui.

Il y aurait tant à dire pour resituer 
la personnalité, le parcours, la pensée, la sainteté de ces deux apôtres du Christ
à qui, dans l’Église, nous devons tant !
Mais puisque l’essentiel du christianisme
se résume dans la seule loi d’amour,
 laissons-nous éclairer et édifier 
par les exemples et les enseignements 
que Pierre et Paul, chacun à leur manière, 
nous donnent en ce sens-là.

L’amour de Paul d’abord. Jamais quelqu’un d’aussi actif n’a été autant contemplatif 
au point de clamer partout la certitude que si, sans la charité, 
tout le reste n’est rien, rien qu’airain qui sonne, 
l’amour, lui, est tout.
 Et que rien ni personne, 
ni la mort, ni la vie, ni le présent, ni l’avenir
ne pourra le séparer de l’amour de Dieu 
manifesté en Jésus-Christ.
 Le feu de cet amour de Dieu, Paul n’aura de cesse de le répandre 
partout où il ira, partout où il brûle d’aller, 
partout où l’Esprit le pousse à aller ;
 disant, ici, aux Romains, que
la charité est la Loi en sa plénitude (Rm 13,10) ; 
là, aux Corinthiens, que 
l’amour ne passera jamais ;
ailleurs, aux Éphésiens, aux Galates, aux Philippiens, aux Colossiens, combien il importe d’avoir
une seule âme dans un seul esprit (Ph 2,2), 
de suivre la voie de l’amour à l’exemple du Christ (Ep 5,2), 
en se supportant mutuellement
et en se pardonnant les uns les autres (Col 3,13) ;
 car, en finale, seule compte la foi opérant par la charité (Ga 5,6).

Quand on parcourt la vie de l’apôtre, telle qu’on la connaît, 
et les écrits de Paul, tels qu’ils nous sont transmis, 
en regardant comment il a vécu d’amour pour Dieu,
comment il a exhorté les hommes à vivre dans l’exigence de la vraie charité, on est émerveillé. Dans ce cœur d’évangélisateur, quels trésors de tendresse et quel poids d’affection !
 En vérité, si on juge Paul au critère de la charité,
 on comprend pourquoi l’Église le regarde 
comme un de ses plus grands saints ! 
Le parfait disciple du Christ 
dont la vie ne fut qu’une passion d’amour.

La même lumière nous apparaît 
si l’on contemple la personne et la vie de Simon Pierre. Dès le premier regard de Jésus sur lui, le lien est établi.
 Dès la première rencontre, il se lève pour marcher à sa suite.
 Dès le départ, il a tout quitté pour le suivre, comme seuls savent le faire 
ceux qui sont mus par l’élan de l’amour. 
À qui d’autre irait-il, quand Jésus, 
le Christ, le Fils du Dieu vivant
 a les paroles de la vie éternelle (Jn 6,68 ; Mt 16,16) ?

Pierre en qui la tradition se plaît à reconnaître
— tout cela est démontré dans l’Évangile —
celui qui a le plus aimé le Christ,
 ne pourra plus s’arrêter de parler 
de Celui qui est le Prince de la vie.
 Nous ne pouvons pas ne pas parler, 
sera-t-il le premier à proclamer. 
Dieu l’a fait Seigneur et Christ, 
ce Jésus que vous avez crucifié (Ac 2,36). 
Et il y a une telle flamme d’amour dans ces paroles 
que d’entendre cela, nous dit le Livre des Actes, 
tous ont alors le cœur transpercé et disent à Pierre : 
Que nous faut-il faire ? (2,37).
Quand l’amour pour Dieu est vrai, il est toujours contagieux !

Et Pierre, inlassablement, tout au long de sa vie, 
qu’il passe à aimer ses frères de race d’abord, 
puis jusqu’aux étrangers, jusqu’aux païens, jusqu’aux Romains,
 redit alors à tous l’exigence qu’il y a à aimer encore et toujours : 
En obéissant à la vérité, vous avez sanctifié vos âmes 
pour vous aimer sincèrement comme des frères (1 P 1,22).
 Comme Paul, comme Jacques, comme Jean,
 il répète incessamment
 ce qui lui apparaît de plus en plus
 comme la première, la seule, la plus belle des vérités :
 Soyez sages et sobres en vue de la prière ;
 mais avant tout, conservez entre vous une grande charité, 
car la charité couvre une multitude de péchés (1 P 4,8).
 Ainsi, dit-il, devient-on
 participant de la Divinité (2 P 1,4).

Et il termine sa dernière lettre en mentionnant celui que nous fêtons aujourd’hui avec lui, dans un grand élan de simplicité et d’amitié :
Tenez l’amour patient de notre Seigneur pour salutaire comme notre cher frère Paul nous l’a aussi écrit, selon la sagesse qui lui a été donnée. Il le fait d’ailleurs dans toutes ses lettres où il parle de ces mêmes questions (2 P 3,15-16).
 Pierre et Paul savent bien, en effet, que là est la grande question. Et que dans nos vies aussi, il faut aimer. Et même qu’il suffirait d’aimer !

Que la prière des saints Apôtres Pierre et Paul vienne à notre aide, Seigneur : c’est par eux que ton Église a reçu les premiers bienfaits de ta grâce ; qu’ils nous obtiennent maintenant les secours nécessaires à notre salut.

Abbé Philippe Link / Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

jeudi 27 juin 2024

« Si tu le veux, tu peux me purifier » / Prière pour les prêtres... / (468,360)

 Bonjour!

Samedi le 28 juin 2024


Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Si tu le veux, tu peux me purifier » (Mt 8, 1-4)

Alléluia. Alléluia.
Le Christ a pris nos souffrances,
il a porté nos maladies.
Alléluia. (Mt 8, 17)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Lorsque Jésus descendit de la montagne,
des foules nombreuses le suivirent.
    Et voici qu’un lépreux s’approcha,
se prosterna devant lui et dit :
« Seigneur, si tu le veux,
tu peux me purifier. »
    Jésus étendit la main,
le toucha et lui dit :
« Je le veux, sois purifié. »
Et aussitôt il fut purifié de sa lèpre.
    Jésus lui dit :
« Attention, ne dis rien à personne,
mais va te montrer au prêtre.
Et donne l’offrande que Moïse a prescrite :
ce sera pour les gens un témoignage. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

« Si tu veux, tu peux ». D’abord, et surtout : quelle confiance ! Dire au Seigneur que l’ordre des choses ne dépend que de son bon vouloir, reconnaître que sa toute-puissance n’a réellement aucune limite, qu’il peut relever l’homme de la pire infamie : la lèpre de son péché, voilà une confession admirable.

Ensuite, malgré tout, le doute. Nous la connaissons bien cette petite phrase. Nous l’avons tous dite ou entendu dire, mais en général sous une autre modalité : « si tu voulais, tu pourrais ». Notre cœur est tellement compliqué que même les beaux élans de foi sont à purifier. Une telle interpellation est en effet une subtile manière de rendre le Seigneur responsable de notre détresse. Elle est une provocation orgueilleuse, un raisonnement irrévérencieux : « Rien ne change, donc tu ne fais rien. Si tu ne fais rien, c’est que tu ne veux pas. Pourquoi ne veux-tu pas, te réjouis-tu donc de mon malheur ? »

L’homme atteint de la lèpre n’est pas loin d’une telle attitude. Dire « si tu veux, tu peux » est aussi dire « si tu ne le fais, c’est que tu ne le veux pas ». Certes, la dynamique de cette affirmation est moins insolente que celle que nous venons d’évoquer, mais elle exprime tout de même un acte de foi mal ajusté, un doute au cœur d’une déclaration de confiance.

Bien sûr que Jésus veut nous rendre notre dignité ! Il est venu pour ça ! « Je le veux ». Il étend la main. La parole de salut que l’homme attendait se dit dans un geste. Un geste à accueillir, un geste auquel on s’expose. Une main tendue en signe d’alliance. La vérité de l’homme est rétablie par une main qui touche « sois purifié ».

Jésus lève donc le doute et comble le désir de cet homme. De tout homme. Et il accompagne la guérison d’un commandement. Il est défendu de raconter le miracle, et il faut se montrer au prêtre, ce sera un témoignage. Autrement dit, porter le témoignage défend tout discours. Jésus veut éviter en effet que cet homme, par son discours, ne porte un contre témoignage. Compte tenu de son « si tu veux, tu peux », quel discours pourrait-il tenir sinon « je voulais, j’en avais le désir, et il m’a comblé, il a voulu. Ceci est la preuve qu’il peut faire tout ce qu’il veut ».

En imposant le silence à cet homme, et en lui demandant de se montrer au prêtre, Jésus ne se contente pas d’enseigner qu’il est venu accomplir la Loi, toute la Loi, et de protéger sa réputation. Il s’assure que si la puissance de quelqu’un est reconnue, ce sera celle de celui pour quoi le sacrifice est prescrit. En toute chose, Jésus veut nous montrer le visage du Père.

Ainsi l’enseignement de cet évangile pourrait se dire dans une parodie de la demande de l’homme lépreux : « tu le veux, si je peux ». Le plus grand miracle est en effet que cet homme, souillé et humilié, n’a pas eu peur de se laisser approcher par celui qu’il adore. Il n’a pas eu honte de se faire toucher par celui qu’il vénère. Il a eu le courage de s’exposer à la parole qui réconcilie l’homme avec son Dieu, détruisant le doute éprouvé sur sa toute puissance.

Oui, le Seigneur veut mon bonheur, et il ne veut que ça. Père, que ta volonté soit faite !

Abbé Philippe Link - Merci!

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Le mois de juin est particulièrement propice à l'ordination des prêtres; aussi, prions pour eux... 

   Voici une prière de Benoît XVI pour nos prêtres:   

Seigneur Jésus, présent au Très Saint Sacrement, tu as voulu rester présent parmi nous au moyen de tes prêtres, fais que leurs paroles ne soient que les tiennes, que leurs gestes soient les tiens, que leur vie soit un reflet fidèle de la tienne.

Qu’ils soient les hommes qui parlent à Dieu des hommes et parlent aux hommes de Dieu. Qu’ils ne soient pas craintifs dans le service, en servant l’Église comme elle veut être servie.

Qu’ils soient des hommes, des témoins de l’éternel dans notre temps, en marchant par les sentiers de l’histoire du même pas que toi et en faisant le bien à tous.

Qu’ils soient fidèles à leurs engagements, jaloux de leur vocation et de leur donation, de clairs miroirs de leur identité propre et qu’ils vivent dans la joie du don reçu.

Je te le demande par Sainte Marie ta Mère : qui a été présente dans ta vie et qui sera toujours présente dans la vie de tes prêtres.    Amen.

Pape Benoït XVI

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Bonne journée!

Jean-Yves 

mercredi 26 juin 2024

La maison construite sur le roc et la maison construite sur le sable / (467,858)

 Bonjour!

Jeudi 27 juin 2028


Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

La maison construite sur le roc et la maison construite sur le sable (Mt 7, 21-29)

Alléluia. Alléluia.
Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, dit le Seigneur ;
mon Père l’aimera, et nous viendrons vers lui.
Alléluia. (Jn 14, 23)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur !”
qu’on entrera dans le royaume des Cieux,
mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux.
    Ce jour-là, beaucoup me diront :
“Seigneur, Seigneur,
n’est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé,
en ton nom que nous avons expulsé les démons,
en ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles ?”
     Alors je leur déclarerai :
“Je ne vous ai jamais connus.
Écartez-vous de moi, vous qui commettez le mal !”

     Ainsi, celui qui entend les paroles que je dis là
et les met en pratique
est comparable à un homme prévoyant
qui a construit sa maison sur le roc.
    La pluie est tombée, les torrents ont dévalé,
les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison ;
la maison ne s’est pas écroulée,
car elle était fondée sur le roc.
    Et celui qui entend de moi ces paroles
sans les mettre en pratique
est comparable à un homme insensé
qui a construit sa maison sur le sable.
    La pluie est tombée, les torrents ont dévalé,
les vents ont soufflé, ils sont venus battre cette maison ;
la maison s’est écroulée,
et son écroulement a été complet. »

    Lorsque Jésus eut terminé ce discours,
les foules restèrent frappées de son enseignement,
    car il les enseignait en homme qui a autorité,
et non pas comme leurs scribes.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...


«Il ne suffit pas de me dire: ‘Seigneur, Seigneur!’, pour entrer dans le Royaume des cieux»

Abbé Joan Pere PULIDO i Gutiérrez(Sant Feliu de Llobregat, Espagne)

Aujourd'hui, l'affirmation tranchée de Jésus nous impressionne: «Il ne suffit pas de me dire: ‘Seigneur, Seigneur!’, pour entrer dans le Royaume des cieux; mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux» (Mt 7,21). Au minimum, cette affirmation exige de nous la responsabilité dans notre condition de chrétien, tout en nous faisant sentir l'urgence de témoigner de notre foi.

Construire la maison sur la roche est une image claire qui nous invite à attacher du prix à notre engagement de foi, qui ne peut se limiter à de belles paroles, mais doit se fonder sur l'autorité des œuvres imprégnées de charité. Un de ces jours, l'Église va nous rappeler la vie de saint Pélage, jeune martyr de la chasteté. En souvenir de lui, saint Bernard écrivit dans son traité sur les mœurs et le ministère des évêques: «La chasteté, aussi belle qu'elle soit, n'a pas de valeur ni de mérite sans la charité. La pureté sans l'amour est comme une lampe sans huile; mais la sagesse dit: Qu'elle est belle la sagesse unie à l'amour! A cet amour dont nous parle l'Apôtre, qui provient d'un cœur pur, d'une conscience droite et d'une foi sincère».

La clarté du message, unie à la force de la charité, manifeste l'autorité de Jésus, qui étonnait ses contemporains: «Les foules étaient frappées par son enseignement, car il les instruisait en homme qui a autorité, et non pas comme leurs scribes» (Mt 7,28-29). Notre prière et notre contemplation d'aujourd'hui doivent être accompagnées d'une réflexion sérieuse: comment est-ce que je parle et agis dans ma vie comme chrétien? Comment est-ce que je concrétise mon témoignage? Comment est-ce que je traduis le commandement de l'amour dans ma vie personnelle, familiale, dans mon travail, etc.? Ce ne sont ni les paroles, ni les prières sans engagement qui comptent, mais l'effort pour vivre selon le Projet de Dieu. Notre oraison devrait toujours exprimer notre désir de faire le bien et un appel à l'aide, car nous reconnaissons notre faiblesse.

Seigneur, que notre prière soit toujours accompagnée par la force de la charité.

Bonne journée!

Jean-Yves 


mardi 25 juin 2024

« C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez » // (467,419)

 Bonjour!

Mercredi 26 juin 2024


Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez » (Mt 7, 15-20)

Alléluia. Alléluia.
Demeurez en moi, comme moi en vous, dit le Seigneur ;
celui qui demeure en moi porte beaucoup de fruit.
Alléluia. (Jn 15, 4a.5b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « Méfiez-vous des faux prophètes
qui viennent à vous déguisés en brebis,
alors qu’au-dedans ce sont des loups voraces.
    C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.
Va-t-on cueillir du raisin sur des épines,
ou des figues sur des chardons ?
    C’est ainsi que tout arbre bon donne de beaux fruits,
et que l’arbre qui pourrit donne des fruits mauvais.
    Un arbre bon ne peut pas donner des fruits mauvais,
ni un arbre qui pourrit donner de beaux fruits.
    Tout arbre qui ne donne pas de beaux fruits
est coupé et jeté au feu.
    Donc, c’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Parlant à des gens sans grande culture, Jésus se plait à utiliser des comparaisons prises dans la vie quotidienne, et plus particulièrement dans la nature : la vigne que le vigneron émonde, le figuier que l’agriculteur entoure de fumier, l’épis de blé en compétition avec l’ivraie, les oiseaux du ciel que le Père nourrit, l’amandier annonçant le printemps, le vent du Sud prédisant la pluie, etc. Sous des apparences très simples, les comparaisons employées par Notre-Seigneur ont cependant une puissance évocatrice toute particulière : elles nous atteignent bien plus profondément que l’intellect et touchent notre cœur. Aussi sommes-nous invités à laisser ces versets labourer notre terre intérieure jusqu’à ce que la Parole y porte son fruit, c’est-à-dire qu’elle nous délivre une clé de lecture et de discernement pour notre vie quotidienne.

L’enjeu de la péricope est en effet d’actualité : comment nous situer face aux multiples propositions qui nous sont faites, toutes plus prometteuses les unes que les autres, et émanant bien sûr de personnes on ne peut plus recommandables et édifiantes ? Comment discerner la vérité du mensonge ? Jésus nous invite non seulement à la prudence, mais à la « méfiance » envers les faux prophètes. Il nous propose un critère de discernement somme toute très simple : juger l’arbre à ses fruits. La sentence est archi-connue, mais il n’est pas pour autant acquis que nous la mettions en pratique ! Peut-être précisément parce que nous rationalisons les propos de Notre-Seigneur au lieu de nous laisser vraiment instruire par les comparaisons qu’il nous propose.

Il faut en effet du temps – parfois beaucoup de temps – avant qu’un arbre porte son fruit. De même : le raisin ne mûrit pas en quinze jours, ni la figue en un mois. Le travail de discernement implique un réel combat contre la précipitation : il n’est pas facile de renoncer à trouver une réponse immédiate à nos interrogations. N’est-il pas vrai que nous aimerions avoir des solutions claires, précises, rapides à tous nos problèmes ? Sans doute en partie pour échapper à l’angoisse de nos incertitudes ; mais plus profondément : notre impatience ne trahit-elle pas aussi le secret désir d’une omniscience et d’une omnipuissance quasi divines, qui permettraient de faire l’économie du temps d’attente, de maturation, de croissance ?

Le discernement du bien et du mal ne nous appartient pas : il est don de Dieu et telle était bien l’intention du Créateur dès les origines. Aujourd’hui comme hier, l’Antique Serpent nous pousse tout au contraire à la précipitation et à nous ériger nous-mêmes en instance de discernement : « Vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal » (Gn 3, 3). La suite ne nous est que trop bien connue : « la femme vit que l’arbre était bon à manger » (Gn 3, 6). Sans attendre d’en vérifier les fruits, elle se compromet avec le Serpent, entraînant son époux dans sa chute. « Leurs yeux à tous deux s’ouvrirent et ils surent qu’ils étaient nus » (Gn 3, 7), c’est-à-dire dépouillés de la grâce originelle dans laquelle ils avaient été créés et qu’ils venaient de perdre par leur imprudence.

« Méfiez-vous des faux prophètes qui viennent à vous déguisés en brebis, mais au-dedans ce sont des loups voraces ». Ne nous précipitons pas dans des voies dites nouvelles : prenons le temps d’en vérifier les fruits dans la durée. D’ailleurs, quelle nouveauté pouvons-nous encore attendre après la révélation de la Bonne Nouvelle de notre réconciliation avec Dieu le Père en son Fils Jésus Christ ? Maintenant que l’accès nous est à nouveau ouvert à l’Arbre de vie, ne nous laissons plus séduire par le Prince du mensonge. « Dieu seul est bon » (Mc 10, 18) et seul l’Arbre de la Croix qu’il a lui-même planté sur notre terre, porte du bon fruit. Quant à l’arbre du Mauvais, il ne porte que les fruits détestables de l’auto-exaltation et auto-divinisation de l’homme : c’est du bois de cet arbre que sont alimentées les flammes de l’enfer !

Seigneur donne-nous d’avoir assez d’humilité pour renoncer à toute volonté de maîtrise et d’autonomie, qui se trahissent toujours par la précipitation. Apprends-nous à entrer résolument dans l’attitude du disciple, qui tend l’oreille et se laisse instruire, n’agissant que lorsque son Seigneur a parlé à travers les événements – qui ont besoin de temps pour mûrir.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

lundi 24 juin 2024

« Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux » / (467,216)

Bonjour!

Mardi 25 juin 2024


Voici la Parole de Dieu de ce jour... 

ÉVANGILE

« Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux » (Mt 7, 6.12-14)

Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis la lumière du monde, dit le Seigneur.
Celui qui me suit aura la lumière de la vie.
Alléluia. (Jn 8, 12)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré ;
ne jetez pas vos perles aux pourceaux,
de peur qu’ils ne les piétinent,
puis se retournent pour vous déchirer.

    Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous,
faites-le pour eux, vous aussi :
voilà ce que disent la Loi et les Prophètes.

    Entrez par la porte étroite.
Elle est grande, la porte,
il est large, le chemin
qui conduit à la perdition ;
et ils sont nombreux, ceux qui s’y engagent.
    Mais elle est étroite, la porte,
il est resserré, le chemin
qui conduit à la vie ;
et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Quel que soit sa nature, un trésor cher à nos yeux conduit à un réflexe de protection, quelques fois même à un réflexe de surprotection. Peu importe la nature de ce trésor : ses enfants, sa fortune, ou tout autre chose. Ce à quoi l’on tient énormément incite spontanément à un repli qui n’est jamais pur d’un certain égoïsme. Pourquoi l’évangile et le Royaume de Dieu échapperaient-ils à la règle ? Ne sont-ils pas ce que nous avons de plus précieux ?

L’enseignement que nous livre Jésus aujourd’hui pourrait être de nature à nous rassurer, disons : à nous déculpabiliser. Il suggère en effet que cette attitude ne serait pas répréhensible puisqu’il dit très clairement qu’il ne faut pas donner les perles aux pourceaux ; « ce qui est sacré, ne le donnez pas aux chiens », insiste-t-il clairement.

Évidemment, avant de nous déculpabiliser, cette parole nous rappelle d’abord à notre responsabilité. Le Royaume de Dieu est notre trésor le plus précieux, certes, mais en même temps qu’il nous est offert, il nous est confié. Il nous faut donc veiller à ne pas en faire n’importe quoi. Cette attitude ne procède donc pas d’un repli sur soi, la référence n’est pas en nous-mêmes.

Voilà qui peut nous rappeler que la communication de l’Évangile n’a de sens qu’ajustée aux projets de l’Esprit. L’évangile de la paix doit rejoindre les amis de la paix, ceux que l’Esprit a préparé à le recevoir, ceux qui l’attendent. Il est donc vain de le livrer à d’autres. Et même : il est de notre responsabilité que nous ne le livrions pas n’importe comment. Dieu ne brusque jamais les cœurs : nous pourrions, en arrivant trop tôt, faire prendre bien du retard ; nous pourrions, en clamant trop fort, rendre sourd.

Enfin, dernière implication de l’interdiction de Jésus, la valeur que nous accordons à la grâce qui nous est faite, se révèle à la façon que nous avons de la partager. Si, en ce monde, il est d’usage de réserver les mets de choix aux invités de marque, combien plus dans le Royaume convient-il de réserver le trésor que le Seigneur nous confie à ceux qui sauront l’accueillir.

La prescription du Seigneur dévoile ainsi sa dynamique. L’évangile ne s’écrit pas dans une suite de défenses et de négations. Pour garder la pureté évangélique, il n’y a pas à s’enfermer dans des communautés de « purs », seuls dignes des trésors du Royaume. Il faut au contraire exercer un discernement de tous les instants qui nous ouvre sur notre prochain et nous conduit à nous interroger sur ses besoins vitaux, sur sa découverte du Royaume, sur sa connaissance du Seigneur-Jésus.

L’exigence évangélique va loin au-delà de nos frontières et résume tout l’enseignement de la Bible : « tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi, voilà ce que dit toute l’Écriture : la Loi et les Prophètes ». Vous le savez, le jeu de résumer « la Loi et les prophètes » était prisé dans les écoles rabbiniques. Mais tous ces maîtres étaient trop courts ou négatifs, y compris le grand Hillel qui disait seulement : « ce qui te déplaît, ne le fais pas à autrui ».

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves