samedi 8 juin 2024

« C’en est fini de Satan » / (465,616)

 Bonjour!

Dimanche 9 juin 2024

Voici la Parole de Dieu de ce dimanche...


ÉVANGILE

« C’en est fini de Satan » (Mc 3, 20-35)

Alléluia. Alléluia.
Maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors,
dit le Seigneur ;
et moi, quand j’aurai été élevé de terre,
je les attirerai tous à moi.
Alléluia. (Jn 12, 31b-32)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

          En ce temps-là,
  Jésus revint à la maison,
où de nouveau la foule se rassembla,
si bien qu’il n’était même pas possible de manger.
  Les gens de chez lui, l’apprenant,
vinrent pour se saisir de lui,
car ils affirmaient :
« Il a perdu la tête. »

          Les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, disaient :
« Il est possédé par Béelzéboul ;
c’est par le chef des démons
qu’il expulse les démons. »
  Les appelant près de lui,
Jésus leur dit en parabole :
« Comment Satan peut-il expulser Satan ?
  Si un royaume est divisé contre lui-même,
ce royaume ne peut pas tenir.
  Si les gens d’une même maison se divisent entre eux,
ces gens ne pourront pas tenir.
  Si Satan s’est dressé contre lui-même, s’il est divisé,
il ne peut pas tenir ; c’en est fini de lui.
  Mais personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort
et piller ses biens,
s’il ne l’a d’abord ligoté.
Alors seulement il pillera sa maison.
  Amen, je vous le dis :
Tout sera pardonné aux enfants des hommes :
leurs péchés et les blasphèmes qu’ils auront proférés.
  Mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint,
il n’aura jamais de pardon.
Il est coupable d’un péché pour toujours. »
  Jésus parla ainsi parce qu’ils avaient dit :
« Il est possédé par un esprit impur. »

          Alors arrivent sa mère et ses frères.
Restant au-dehors, ils le font appeler.
  Une foule était assise autour de lui ;
et on lui dit :
« Voici que ta mère et tes frères sont là dehors :
ils te cherchent. »
  Mais il leur répond :
« Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? »
  Et parcourant du regard
ceux qui étaient assis en cercle autour de lui,
il dit :
« Voici ma mère et mes frères.
  Celui qui fait la volonté de Dieu,
celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »

          – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Jésus est accusé par des scribes d’être un possédé du démon ! Il semble profondément blessé par cette insulte. Il y voit non seulement un blasphème contre lui-même, mais un blasphème contre l’Esprit-Saint, un péché d’une gravité extrême.

Ces scribes refusent en effet de reconnaître la mission de Jésus, malgré ses œuvres qu’ils attribuent à l’esprit du mal. « C’est par le chef des démons qu’il expulse les démons ». Le blasphème contre l’Esprit-Saint dénoncé par Jésus signifie un refus total et résolu de la Bonne Nouvelle, et par conséquent le refus de la miséricorde. Cette suffisance qui se referme sur elle-même, ce rejet conscient et voulu de la vérité, comment pourraient-t-ils recevoir le pardon ? Dieu ne veut pas forcer notre liberté. Mais quelle parole sévère ! « Si quelqu’un blasphème contre l’Esprit-Saint, il n’obtiendra jamais le pardon. Il est coupable d’un péché pour toujours. »

Nous connaissons pourtant l’immense mystère de la miséricorde divine toute gratuite qui nous a été aussi révélé par Jésus. En effet Dieu tout-puissant, le Père des miséricordes, demeure libre de ses dons et de ses pardons. Saul, le persécuteur de l’Église, en a fait l’expérience sur le chemin de Damas : « Moi qui étais auparavant blasphémateur, il m’a été fait miséricorde, parce que j’ai agi par ignorance, étranger à la foi », dit-il.

Loin de l’attitude hostile de ces scribes, nous pouvons cependant pécher contre l’Esprit-Saint par un manque de confiance en son action dans la vie de l’Église, dans la vie de nos communautés, dans le prochain, en nous-mêmes. Nous pouvons le « contrister », selon l’expression stupéfiante de saint Paul.

L’Esprit-Saint est discret. Son action, ses appels sont le plus souvent humbles et cachés. Il faut savoir écouter ses appels, ses inspirations, dans le silence de l’âme, par exemple cette invitation à tout quitter pour suivre le Christ de plus près. L’Esprit-Saint aime le silence et la paix, qu’il donne du reste à ceux qui se laissent conduire par lui.

Ils devaient être guidés déjà par l’Esprit Saint ces braves gens assis autour de Jésus. Ils avaient choisi les meilleures places. Ils étaient fascinés par les paroles de Jésus, par toute sa personne, par son regard qu’il fixait sur eux. Les voir si attentifs fit jaillir de son cœur des paroles qu’on ne peut répéter qu’avec émotion : « Voici ma mère et mes frères et mes sœurs ».

Ainsi pour exprimer ce que sont les liens qui peuvent nous unir à lui, Jésus les compare aux liens les plus forts, les plus délicats, les plus familiers aussi qui puissent exister. Il nous aime comme des frères ou des sœurs, il nous aime comme il aimait sa mère. De lui à nous existe cette tendresse unique qui existe entre un fils et sa mère. Peut-on aller plus loin dans la révélation de l’amour du Seigneur Jésus pour nous ?

Jésus y met cependant une condition : il s’adresse, cet amour à celui qui fait la volonté de Dieu. « Celui qui fait la volonté de Dieu, voilà mon frère, ma sœur, ma mère ». Faire la volonté de Dieu dans les mille devoirs de la vie quotidienne, dans les peines acceptées et supportées, dans ces épreuves du temps présent dont nous a parlé saint Paul, dans la charité fraternelle surtout, si exigeante, cela nous paraît souvent difficile.

Nous redoutons peut-être notre faiblesse dont nous avons fait souvent l’expérience. Nous savons bien que nous ne la faisons pas toujours, cette sainte volonté de Dieu. Alors regardons encore ces premiers disciples assis autour de Jésus et qui l’écoutaient. Jésus a dû voir en eux avant tout et surtout cette ouverture du cœur, cet accueil joyeux, cette bonne volonté profonde, et ces dispositions d’âme ont suffi pour qu’il dise : « Voici ma mère, mes frères ».

Ce sont ces dispositions intimes que le Seigneur attend de nous et qui sont exactement le contraire du péché contre l’Esprit-Saint : une bonne volonté inlassable, un cœur libre et bon, jamais satisfait de lui-même, mais toujours ouvert, ouvert à sa parole, ouvert à la vérité, ouvert à sa volonté. Le reste finalement, c’est son affaire plus que la nôtre, c’est l’affaire de son secours et de sa grâce sans laquelle nous ne pouvons rien faire.

Et d’ailleurs, comment pourrions-nous faire la volonté de Dieu, si nous n’étions d’abord aimés de Dieu ? C’est toujours lui qui nous devance, qui nous aime le premier. Il nous cherche avant que nous ne le cherchions. « Où es-tu donc ? » Cette question posée à Adam coupable, elle traverse toute la Bible. Elle s’adresse à nous toujours. Notre pauvre amour n’est jamais qu’une réponse à cet amour immense et mystérieux qui nous cherche, qui nous enveloppe et qui nous promet de si grandes choses, ce poids extraordinaire de gloire dont parlait saint Paul.

Au tout premier rang de cette famille spirituelle que constituent autour de Jésus ceux qui l’écoutent et qui l’aiment, il y a naturellement sa mère, la toute sainte, la toute pure, dont la volonté ne faisait toujours qu’un avec la volonté de Dieu. Demandons-lui de rester avec elle pour rester avec le Seigneur.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bon dimanche!

Jean-Yves 

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