vendredi 19 avril 2024

« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » - (460.848)

    Bonjour!   

   Samedi le 20 avril 2024   


   Voici la Parole de Dieu de ce jour...   

ÉVANGILE

« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 60-69)

Alléluia. Alléluia.
Tes paroles, Seigneur,
sont esprit et elles sont vie.
Tu as les paroles de la vie éternelle.
Alléluia. (cf. Jn 6, 63c.68c)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus avait donné un enseignement
dans la synagogue de Capharnaüm.
Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent :
« Cette parole est rude !
Qui peut l’entendre ? »
Jésus savait en lui-même
que ses disciples récriminaient à son sujet.
Il leur dit :
« Cela vous scandalise ?
Et quand vous verrez le Fils de l’homme
monter là où il était auparavant !…
C’est l’esprit qui fait vivre,
la chair n’est capable de rien.
Les paroles que je vous ai dites sont esprit
et elles sont vie.
Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. »
Jésus savait en effet depuis le commencement
quels étaient ceux qui ne croyaient pas,
et qui était celui qui le livrerait.
Il ajouta :
« Voilà pourquoi je vous ai dit
que personne ne peut venir à moi
si cela ne lui est pas donné par le Père. »

À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent
et cessèrent de l’accompagner.
Alors Jésus dit aux Douze :
« Voulez-vous partir, vous aussi ? »
Simon-Pierre lui répondit :
« Seigneur, à qui irions-nous ?
Tu as les paroles de la vie éternelle.
Quant à nous, nous croyons,
et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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   Commentaire...

Le discours du Pain de vie continue son effet : maintenant, ce ne sont plus seulement les juifs qui sont scandalisés par les propos de Jésus mais les disciples : « Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, s’écrièrent : ‘Ce qu’il dit là est intolérable, on ne peut pas continuer à l’écouter !’ » Les paroles de Jésus sont tellement déconcertantes qu’elles viennent jusqu’à heurter ceux qui sont le plus proche de lui. Cette crise entre Jésus et ses disciples apparaît dans tous les évangiles. Les synoptiques, de leur côté, la situe au cœur de la confession de Pierre à Césarée (Cf. Mc 8, 27-33 ; Mt 16, 13-22 ; Lc 9, 18-22).

En fait, ce qui a choqué la plupart des disciples ce n’est pas que Jésus prétende donner sa chair à manger – au sens propre du terme –. On ne peut les soupçonner d’une interprétation littérale aussi grossièrement matérielle. Ce qui les a heurtés c’est que Jésus prétende être d’origine divine et se présente comme le don ultime et définitif de Dieu.

Ils refusent de reconnaître la filiation divine de Jésus. En lui, ils ne voient qu’un homme. Du coup, la proposition selon laquelle le monde serait vivifié par son sacrifice ne peut que leur paraître absurde.

Ils butent aussi sur un second point. En admettant que la prétention de Jésus à être de condition divine soit vraie, comment le Maître de la Vie pourrait-il être effleuré par l’ombre de la mort ? Comment le salut qui a pour auteur le Dieu de la vie pourrait-il emprunter le chemin de la mort ?

Jésus a bien compris que c’est ici que le bas blesse. Voilà pourquoi il insiste sur sa divinité en se révélant comme celui qui vient accomplir la prophétie du Fils de l’Homme du prophète Daniel (Cf. Dn 3, 14) : « Cela vous heurte ? Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant ?… C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie » (versets 61-63).

Jésus pointe bien le lieu de vérité de notre foi dans notre manière de nous situer par rapport à sa personne, plus précisément par rapport à deux points fondamentaux qui constituent le propre du mystère de sa personne : son incarnation et son passage par la mort pour donner la vie.

Derrière les versets de l’évangile de ce jour, nous pouvons reconnaître deux objections majeures que l’on fait souvent au christianisme : Comment imaginer un Dieu qui en s’incarnant se compromettrait avec sa création au point de s’enfoncer dans une chair considérée a priori comme mauvaise ; et un Dieu qui prétendrait donner la vie aux hommes en passant par la mort, n’est-il pas tout aussi impensable ?

En fait, ces deux objections au scandale de l’incarnation ont de tout temps alimenté les thèses gnostiques, ésotériques, anti-chrétiennes, ces dernières reposant sur des visions docètes ou adoptianistes du mystère de la personne de Jésus-Christ. Les premières allèguent que Dieu aurait fait semblant d’assumer une nature humaine. Pour les secondes, Jésus ne serait tout au plus qu’un grand initié ayant été adombré par l’esprit du Christ. Si l’homme Jésus serait bien mort, il n’en serait pas de même du Christ, cette créature purement spirituelle.

Saint Jean nous met ici devant la question fondamentale que Jésus adresse à tous les hommes de tous les temps : « Pour toi qui suis-je ? », interrogation qui appelle de notre part une réponse de foi fondatrice pour notre vie chrétienne et déterminante pour notre salut.

Seigneur, devant le mystère de ta personne, fais-nous la grâce de confesser avec saint Pierre : « nous croyons, et nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu ». Nous te reconnaissons pour notre Sauveur, le Fils de Dieu fait homme pour le salut du monde. Nous sommes pécheurs et nous avons besoin de toi. « Vers qui pourrions-nous aller ? Toi seul as les paroles de la vie éternelle ! »

Abbé Philippe Link --- Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

jeudi 18 avril 2024

« Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson »( / 460,681)

Bonjour!

Vendredi 19 avril 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour... 


ÉVANGILE

« Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson » (Jn 6, 52-59)

Alléluia. Alléluia.
Qui mange ma chair et boit mon sang
demeure en moi, et moi en lui, dit le Seigneur.
Alléluia. (Jn 6, 56)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
les Juifs se querellaient entre eux :
« Comment celui-là
peut-il nous donner sa chair à manger ? »
Jésus leur dit alors :
« Amen, amen, je vous le dis :
si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme,
et si vous ne buvez pas son sang,
vous n’avez pas la vie en vous.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang
a la vie éternelle ;
et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
En effet, ma chair est la vraie nourriture,
et mon sang est la vraie boisson.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang
demeure en moi,
et moi, je demeure en lui.
De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé,
et que moi je vis par le Père,
de même celui qui me mange,
lui aussi vivra par moi.
Tel est le pain qui est descendu du ciel :
il n’est pas comme celui que les pères ont mangé.
Eux, ils sont morts ;
celui qui mange ce pain
vivra éternellement. »

Voilà ce que Jésus a dit
alors qu’il enseignait à la synagogue de Capharnaüm.

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Ces derniers jours, nous avons entendu la première partie du « Discours du Pain de vie ». Notre-Seigneur s’y présentait comme « le pain vivant qui descend du ciel » et procure la vie éternelle. Cette image ne devait pas poser de problème d’interprétation aux interlocuteurs juifs de Jésus ; nous lisons en effet au livre du Deutéronome : « Dieu t’a humilié, il t’a fait sentir la faim, il t’a donné à manger la manne que ni toi ni tes pères n’aviez connue, pour te montrer que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais que l’homme vit de tout ce qui sort de la bouche de Dieu » (Dt 8, 3).

 Jésus se présente donc comme la Parole « qui sort de la bouche de Dieu » et qui donne la vie à celui qui l’accueille pour la mettre en pratique. Le Seigneur n’avait-il pas promis par la voix de son prophète Isaïe : « La Parole qui sort de ma bouche ne me revient pas sans résultat, sans avoir fait ce que je voulais et réussi sa mission » (Is 55, 11) ?

Le dernier verset de la péricope entendue hier, assure le lien avec celle d’aujourd’hui : « Le pain que je donnerai, c’est ma chair donnée pour que le monde ait la vie ». Par ces quelques mots, Notre-Seigneur franchit une étape décisive dans la révélation de son identité. Ce n’est plus seulement par sa Parole qu’il nourrit ceux vers qui le Père l’envoie, mais par sa chair – entendons : par sa personne concrète. Devant l’étonnement scandalisé des Juifs, Jésus insiste en ajoutant un autre élément, à savoir le sang, symbole de la vie. Tous deux, chair et sang, sont à consommer pour avoir accès à la vie éternelle.

Il faut bien reconnaître que le discours devient de plus en plus énigmatique. Pourtant si Jésus le tient à ses auditeurs, c’est qu’ils sont en état de le comprendre. Comme parmi eux il y avait sans aucun doute des sadducéens – qui ne tiennent pour inspirés que les cinq premiers livres des Écritures, c’est-à-dire la Thora – c’est probablement à celle-ci que Jésus se réfère. Or au livre de l’Exode, les Juifs sont invités à manger la chair de l’agneau pascal, dont le sang badigeonné sur les montants des portes, sert de signe à l’ange exterminateur (Ex 12, 23). Voilà donc le rituel prophétique que Notre-Seigneur évoque dans cette seconde partie de son enseignement.

Rassemblons les indices qui nous conduiront à l’interprétation de ces versets importants. Nous avons compris que Notre-Seigneur se présente comme le véritable Agneau pascal, dont le sang répandu sur le bois de la croix nous sauve de l’ange exterminateur. Jésus mentionne séparément la chair – citée en premier – et le sang – rajouté par la suite. Cette séparation signifie la mort, qui advient précisément lorsque la chair est privée de son principe de vie : le sang. Au cours du repas pascal, les Juifs étaient invités à manger la chair de l’agneau, mais ils ne buvaient pas son sang, conformément au précepte du Seigneur : « Vous ne mangerez pas la chair avec son âme, c’est-à-dire le sang » (Gn 9, 4). Toute vie vient de Dieu et lui appartient ; voilà pourquoi l’homme ne consomme pas le sang avec la chair (Lv 3, 17). 

Le principe de vie symbolisé par le sang, et insufflé par Dieu dans la chair, retourne vers lui au moment de la mort ; c’est pourquoi l’homme ne peut se l’approprier. Pourtant c’est bien ce que Jésus demande explicitement et avec insistance : il nous invite à consommer le sang du véritable Agneau pascal, préfiguré dans le rituel de l’Exode. Ce qui signifie en clair que Dieu ne reprend pas la vie de cet Agneau ; il s’en dessaisit en notre faveur ; il nous la donne, à nous qui l’avons mis à mort par notre péché ; elle est nôtre sa vie afin que nous puissions en vivre avec lui et en lui.

Franchissant une ultime étape, Jésus révèle ouvertement non seulement qu’il est l’Envoyé du Père, mais qu’il « vit par le Père », c’est-à-dire qu’il partage sa vie divine éternelle. Dès lors « celui qui mange la chair du Fils de l’homme et boit son sang » vit à son tour de la vie même du Père qu’il reçoit par le Fils auquel il est parfaitement uni. C’est pourquoi, « celui qui mange ce pain vivra éternellement ».

Après avoir insisté sur la référence pascale et la dimension sacrificielle en séparant la chair et le sang, Jésus revient à la première image du pain, comme pour signifier la victoire de la résurrection, le retour à la vie de l’Agneau immolé et la réconciliation définitivement acquise, célébrée dans chaque banquet eucharistique.

« Comment te rendrai-je Seigneur tout le bien que tu m’as fait ? J’élèverai la coupe du salut, j’invoquerai ton nom » (Ps 116, 12-13). Je t’offrirai le seul sacrifice qui te plaise : la louange et l’action de grâce parfaite de ton Fils unique Jésus-Christ. Il a pris chair de notre chair et est descendu dans notre mort afin de « nous ressusciter au dernier jour ». Mais dans son trop grand amour pour nous, il a voulu nous laisser le mémorial de son sacrifice rédempteur, afin que nous puissions dès à présent vivre de sa vie en nous unissant à lui, en mangeant sa chair et en buvant son sang eucharistique. Oui : « Son amour envers nous s’est montré le plus fort ; éternelle est la fidélité du Seigneur ! » (Ps 116) »

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

mercredi 17 avril 2024

« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel » / (460,563)

 Bonjour!

Jeudi 18 avril 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour...



ÉVANGILE

« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel » (Jn 6, 44-51)

Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du ciel,
dit le Seigneur ;
si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement.
Alléluia. (Jn 6, 51)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait aux foules :
« Personne ne peut venir à moi,
si le Père qui m’a envoyé ne l’attire,
et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
Il est écrit dans les prophètes :
Ils seront tous instruits par Dieu lui-même.
Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement
vient à moi.
Certes, personne n’a jamais vu le Père,
sinon celui qui vient de Dieu :
celui- là seul a vu le Père.
Amen, amen, je vous le dis :
il a la vie éternelle, celui qui croit.
Moi, je suis le pain de la vie.
Au désert, vos pères ont mangé la manne,
et ils sont morts ;
mais le pain qui descend du ciel
est tel que celui qui en mange ne mourra pas.
Moi, je suis le pain vivant,
qui est descendu du ciel :
si quelqu’un mange de ce pain,
il vivra éternellement.
Le pain que je donnerai, c’est ma chair,
donnée pour la vie du monde. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

La démarche de foi à laquelle notre Seigneur nous invite dans le discours du Pain de vie doit nous conduire à l’intelligence du don de Dieu. Dans les versets que la liturgie offre aujourd’hui à notre méditation, Jésus va aller jusqu’à l’extrême de la révélation du don en proposant son corps en nourriture.

Il commence d’abord par nous révéler que la vie éternelle dépend de la foi en ce qu’il est le Pain de vie : « Amen, Amen, je vous le dis : celui qui croit en moi a la vie éternelle. Moi, je suis le pain de vie. »

Pour expliciter ce que cela signifie, le Seigneur va alors confronter au pain de sa personne la manne mangée par les Pères au désert. La manne ne procura pas l’immortalité parce que tous dans le désert moururent, y compris Moïse, mais qui le mange, lui le Christ, ne mourra jamais : « Au désert, vos Pères ont mangé la manne et ils sont morts ; mais ce pain-là, qui descend du ciel, celui qui en mange ne mourra pas ». Nous comprenons alors que cette foi en ce que le Verbe de Dieu fait chair est le Pain de vie consiste dans le fait de l’écouter et de le manger, lui, le pain céleste qui fait vivre éternellement.

L’action de manger indique l’intériorisation de la parole du Fils de Dieu et l’assimilation de sa personne dans une vie de foi très profonde. Manger le pain vivant qui est Jésus signifie faire sien la vérité du Christ, mieux la personne même du Christ qui est la vérité, c’est-à-dire la révélation pleine et parfaite du Père.

Au verset 51, Jésus ajoute un nouvel élément : « Je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel ; si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie ». Le pain de la vie c’est la chair de Jésus pour la vie du monde. Le pain du ciel c’est sa chair, c’est-à-dire sa personne sacrifiée dans sa passion et sur la croix pour le salut de l’humanité. Il y a donc une continuité entre l’incarnation, la mort sur la croix et le sacrement eucharistique.

Communier dans l’Eucharistie au corps du Christ c’est donc se laisser rendre présent au pied de la Croix où Jésus donna sa chair pour le salut du monde. Dans ce mouvement, la foi est essentielle puisque c’est elle seule qui nous permet de lever la contradiction apparente entre le fait de donner sa chair (c’est-à-dire mourir) et le fait de porter en cela la vie à l’humanité. Seule la foi peut nous faire percevoir cet extrême de la révélation du don de Dieu dans le sacrifice du Christ sur la Croix.

Seigneur, Jésus, en livrant ton corps pour nous au Père sur la Croix, tu as été rempli de sa vie et dans l’eau et le sang jailli de ton côté, tu nous l’as communiquée. A chaque Eucharistie, dans la lumière de ta résurrection et dans la force de ton Esprit, tu nous attires au pied de ta Croix. Donne-nous alors, à l’image de Marie ta mère et de Jean ton disciple bien-aimé, la grâce d’accueillir avec la même foi ce mystère de notre salut.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves

mardi 16 avril 2024

« Telle est la volonté de mon Père : que celui qui voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle » / (460,407)

 Bonjour!

Mercredi 17 avril 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Telle est la volonté de mon Père : que celui qui voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle » (Jn 6, 35-40)

Alléluia. Alléluia.
Celui qui voit le Fils et croit en lui
a la vie éternelle, dit le Seigneur ;
et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
Alléluia. (Jn 6, 40)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait aux foules :
« Moi, je suis le pain de la vie.
Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ;
celui qui croit en moi n’aura jamais soif.
Mais je vous l’ai déjà dit :
vous avez vu, et pourtant vous ne croyez pas.
Tous ceux que me donne le Père
viendront jusqu’à moi ;
et celui qui vient à moi,
je ne vais pas le jeter dehors.
Car je suis descendu du ciel
pour faire non pas ma volonté,
mais la volonté de Celui qui m’a envoyé.
Or, telle est la volonté de Celui qui m’a envoyé :
que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés,
mais que je les ressuscite au dernier jour.
Telle est la volonté de mon Père :
que celui qui voit le Fils et croit en lui
ait la vie éternelle ;
et moi, je le ressusciterai au dernier jour. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

« Moi je suis le Pain de la vie », le pain qui nourrit chacun de nous selon ses besoins personnels et en même temps nous établit dans l’unité d’une même famille : « la famille de Dieu » (Eph 2, 19). C’est le Père lui-même qui « rompt le Pain », qui nous le livre pour qu’en lui nous ayons la vie en plénitude : celui qui, s’approchant de la table, « vient à Jésus », « n’aura plus jamais faim », car dans la foi, il pourra se rassasier sans cesse de sa présence.

Dans le cas de la nourriture ordinaire, nous assimilons le pain que nous mangeons, nous le transformons en nous : il devient notre propre substance. Dans le cas du Pain de vie, s’ajoute un élément nouveau : l’assimilation est réciproque. Ce n’est pas seulement nous qui incorporons le Pain, mais le Seigneur nous transforme également en lui. L’Evangile précise en effet : « Tous ceux que le Père me donne viendront à moi » : le Père ne se contente pas de nourrir ses enfants, mais il les confie également à celui qui se désigne comme « le Pain de vie ».

Ce Pain peu ordinaire n’est donc pas un simple objet de transaction ; le Père le donne, mais il accueille également ceux que le Père lui confie et qui viennent à lui : « celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors ». S’il ne les jette pas dehors, c’est donc qu’il incorpore en lui ceux qui se nourrissent du Pain de vie, c’est-à-dire ceux qui s’unissent à lui dans la foi.

Les versets suivants développent cette mystérieuse « complicité » du Père et du Fils dans l’œuvre de notre salut. Le Père a l’initiative du don, car comme ce don consiste dans le partage de la vie divine, il ne peut procéder que de sa Source. Le Fils possède cette vie en plénitude ; c’est pourquoi c’est lui qui est envoyé : il est le don du Père dont il vient librement accomplir la volonté en livrant sa vie à ceux que le Père lui donne, afin de n’en perdre aucun. Car la volonté de son Père c’est que tout homme qui « voit » en Jésus « le Fils» et s’unit à lui dans la foi, obtienne la vie éternelle.

La survie au-delà du voile de la mort, n’est donc pas le fruit d’une puissance naturelle que l’âme posséderait en elle-même, mais résulte exclusivement de la participation à la résurrection de celui qui s’est uni à notre chair mortelle pour nous donner part à sa vie immortelle.

« Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive, celui qui croit en moi » (Jn 7, 37-38), et « il n’aura plus jamais soif ». L’évangéliste ajoute : « Il parlait de l’Esprit Saint que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui » (Jn 7, 39). La très sainte humanité de Jésus est l’amphore sacrée dans laquelle le Père nous offre sa propre vie, c’est-à-dire l’Eau vive de l’Esprit. « Celui qui a soif, qu’il approche. Celui qui le désire, qu’il boive l’eau de la vie, gratuitement » (Ap 22, 17).

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves

lundi 15 avril 2024

« Ce n’est pas Moïse, c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel » / (460,211)

 Bonjour!

Mardi 16 avril 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis le pain de la vie, dit le Seigneur,
celui qui vient à moi n’aura jamais faim.
Alléluia. (Jn 6, 35)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
la foule dit à Jésus :
« Quel signe vas-tu accomplir
pour que nous puissions le voir, et te croire ?
Quelle œuvre vas-tu faire ?
Au désert, nos pères ont mangé la manne ;
comme dit l’Écriture :
Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. »
Jésus leur répondit :
« Amen, amen, je vous le dis :
ce n’est pas Moïse
qui vous a donné le pain venu du ciel ;
c’est mon Père
qui vous donne le vrai pain venu du ciel.
Car le pain de Dieu,
c’est celui qui descend du ciel
et qui donne la vie au monde. »
Ils lui dirent alors :
« Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. »
Jésus leur répondit :
« Moi, je suis le pain de la vie.
Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ;
celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

La foule demande un « signe » qu’elle puisse « voir » afin de « croire » : Notre-Seigneur ne peut pas répondre à une telle exigence qui confond le « signe » et la « preuve ». Certes les signes sont visibles, sans quoi ils ne pourraient rien signifier. Mais ils sont « signes » d’autre chose ; à travers leur apparaître sensible, ils parlent d’une réalité invisible. C’est pourquoi le signe doit être interprété ; il s’agit d’accéder au sens qu’il suggère, mais qui ne se donne pas avec l’évidence d’une « preuve ». La foule attend de Jésus qu’il accomplisse un miracle d’où il résulterait de manière évidente qu’il est le Messie. 

Or ce que Notre-Seigneur tente de dire sur son identité et sa mission ne peut s’inscrire dans l’ordre sensible : sa filiation divine et sa mission rédemptrice sont d’un autre ordre qui ne peut qu’être suggéré. D’ailleurs, si Jésus manifestait ostensiblement sa divinité, la foule n’aurait plus besoin de « croire » puisque son identité serait directement accessible.

L’« œuvre » que Jésus va accomplir est le salut de l’humanité ; mais cette œuvre s’accomplira sur la croix, signe levé qu’il s’agira d’interpréter : « Puisque le monde, avec toute sa sagesse, n’a pas su reconnaître Dieu à travers les œuvres de la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par cette folie qu’est la proclamation d’un Messie crucifié, scandale pour les juifs, folie pour les païens » (1 Co 1, 21-23).

Ainsi donc la foule demande au signe ce qu’il ne peut donner ; et elle le demande afin de pouvoir faire l’économie du risque de la foi. La demande trahit en même temps une interprétation erronée du prodige de la manne, ou plutôt : l’absence d’interprétation de ce signe, qui est pris au premier degré, ou si l’on préfère : interprété de manière fondamentaliste. La manne était un annonce prophétique d’un autre pain, venant directement de Dieu : « L’homme ne vit pas de pain seulement, mais de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu ». Or la foule demande la réitération quotidienne du signe, et non son accomplissement. Un signe n’a de valeur qu’en référence à ce qu’il signifie ; demander qu’il soit indéfiniment répété prouve qu’on n’a pas compris sa fonction. Jésus vient précisément de se soustraire à la foule après la multiplication des pains en raison de son incapacité à interpréter ce signe, qui était réduit à une manifestation de puissance.

Dans le présent dialogue, Notre-Seigneur tente de rebondir sur l’interpellation qui lui est faite, pour conduire ses interlocuteurs sur le chemin de l’interprétation juste de la manne et de la multiplication des pains. Il refuse d’apparaître comme un nouveau Moïse car il est infiniment plus. La manne qui couvrait chaque jour le camp d’Israël durant sa traversée du désert, n’avait aucune vertu divine ; le prodige ne servait qu’à nourrir les corps et à prolonger cette vie terrestre. Mais il annonçait un autre pain : le « vrai pain venu du ciel », le pain par lequel Dieu donne part à sa propre vie, auquel Jésus s’identifie. Celui qui « vient à lui » par la foi sera pleinement rassasié, car en lui nous est offert en plénitude la réalisation de nos aspirations les plus profondes. 

Encore faut-il bien sûr que nous les réveillions au fond de nos cœurs encombrés et dispersés par tant de désirs éphémères – voire futiles – dont la mort nous séparera inexorablement. Il nous faut nous laisser « purifier dans le Sang de l’Agneau » pour pouvoir nous joindre à la « foule immense qui se tient debout devant le Trône et devant l’Agneau » : « Ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif, la brûlure du soleil ne les accablera plus, puisque l’Agneau qui se tient au milieu du Trône sera leur pasteur pour les conduire vers les eaux de la source de la vie. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux » (Ap 7, 9.16-17).

Il est bon de réentendre l’exhortation de saint Paul qui nous invite à prendre conscience de la réalité nouvelle qui s’ouvre devant nous depuis la Pâque du Seigneur : « Vous êtes ressuscités avec le Christ. Recherchez donc les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Tendez vers les réalités d’en haut, et non pas vers celles de la terre. En effet, vous êtes morts avec le Christ et votre vie reste cachée avec lui en Dieu. Quand paraîtra le Christ, votre vie, alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui en pleine gloire » (Col 3, 1-4).

Seigneur, réveille en nous le désir de sainteté, le désir de participer à ta vie dans l’Esprit, le désir de vivre dans la charité. Que nous ayons faim et soif de la justice qui vient de Dieu et qui nous rétablit à son image et à sa ressemblance. Cette justice que nous ne pouvons trouver qu’en toi, le Seigneur et le Sauveur de tous les hommes.

Abbé Philippe Link  -  Merci!

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Ayez la joie de l'Espérance!

"Ce qui m’étonne dit Dieu, c’est l’espérance
Et je n'en reviens pas.
Cette petite espérance qui n'a l'air de rien du tout.
Cette petite fille espérance.
Immortelle."
Charles Péguy, Le Porche du mystère de la deuxième vertu, 1912           

Bonne journée!

Jean-Yves 


dimanche 14 avril 2024

« Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle » / (460,004)

 Bonjour!

Lundi 15 avril 2024

Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle » (Jn 6, 22-29)

Alléluia. Alléluia.
L’homme ne vit pas seulement de pain,
mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
Alléluia. (Mt 4, 4b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Jésus avait rassasié cinq mille hommes,
et ses disciples l’avaient vu marcher sur la mer.
Le lendemain, la foule restée sur l’autre rive
se rendit compte qu’il n’y avait eu là qu’une seule barque,
et que Jésus n’y était pas monté avec ses disciples,
qui étaient partis sans lui.
Cependant, d’autres barques, venant de Tibériade,
étaient arrivées près de l’endroit où l’on avait mangé le pain
après que le Seigneur eut rendu grâce.
Quand la foule vit que Jésus n’était pas là,
ni ses disciples,
les gens montèrent dans les barques
et se dirigèrent vers Capharnaüm
à la recherche de Jésus.
L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent :
« Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »
Jésus leur répondit :
« Amen, amen, je vous le dis :
vous me cherchez,
non parce que vous avez vu des signes,
mais parce que vous avez mangé de ces pains
et que vous avez été rassasiés.
Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd,
mais pour la nourriture qui demeure
jusque dans la vie éternelle,
celle que vous donnera le Fils de l’homme,
lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. »
Ils lui dirent alors :
« Que devons-nous faire
pour travailler aux œuvres de Dieu ? »
Jésus leur répondit :
« L’œuvre de Dieu,
c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Nous sommes invités à méditer ce passage de l'Évangile à la lumière de Pâques. Jésus ressuscité a « traversé le lac en marchant sur les eaux », c’est-à-dire en foulant aux pieds la mort vaincue. La foule, restée sur le rivage de la mort, se rend compte de la disparition du Maître. Observant ses disciples, elle remarque qu’ils poursuivent calmement leur route dans la barque de l’Eglise, se dirigeant vers l’autre rive où le Seigneur les précède et les attend. Intriguée, la foule se mit « à la recherche de Jésus ».

Ces quelques versets introductifs nous enseignent que la première mission de l’Eglise – c’est-à-dire de chacun de nous – consiste à mettre toute notre ardeur à suivre Jésus, en observant sa Parole et en la mettant en pratique, dans l’obéissance de la foi. Car ceux qui nous observent le savent bien : nul ne peut demeurer fidèle à une doctrine qui détone à ce point avec l’esprit du monde, s’il n’entretient avec celui qui la lui a confiée une relation profonde et durable. C’est avant tout en nous comportant comme ses disciples, que nous témoignons que Jésus est vivant au milieu de nous.

La première conversion est souvent suscitée précisément par la découverte de cette présence du Christ parmi ceux qui lui ont accordé leur foi. Puis vient l’expérience de la rencontre personnelle avec le Seigneur, qui nous conduit à confesser que Jésus est vivant au milieu de nous, en nous. Il est vraiment celui qui accomplit les Ecritures ; le Roi de gloire qui a inauguré son Royaume ; l’Epoux de la noce à laquelle le Père convie tous ses enfants.

Mais ce premier mouvement de conversion – qui est déjà l’œuvre de l’Esprit – doit encore être purifié. « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez parce que vous avez été rassasiés. Ne travaillez pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui se garde jusque dans la vie éternelle ». L’élan de notre amour est encore centré sur nous-mêmes : « amare amari » et « amare amare » (Saint Augustin) : nous aimons être aimés et nous aimons aimer. L’autre demeure un moyen qui nous permet de découvrir le bonheur d’aimer. Il nous faut encore accepter de grandir jusqu’au simple verbe amare, sans retour sur nous-mêmes, dans le pur don désintéressé. Seul un tel amour subsiste à jamais, car il est l’œuvre en nous de l’Esprit Saint. Notre foi est ainsi appelée à mûrir, à se fortifier, jusqu’à ce qu’elle s’exprime dans une authentique charité, indépendamment de l’expérience subjective que nous pouvons en avoir. Mais pour nous permettre d’atteindre cette foi accomplie, le Seigneur est obligé de nous faire passer par ce qu’on appelle les différentes « nuits », afin d’éprouver notre vertu, de la purifier de toute convoitise, de l’affermir dans le don.

Il est clair que sur ce chemin, nous risquerions de défaillir, si Dieu ne pourvoyait pas à une nourriture adaptée. L’Eucharistie est le « viatique », le pain pour la route, dont nous avons vitalement besoin pour atteindre la montagne de Dieu : « L’Ange du Seigneur toucha Elie et lui dit : “Lève-toi, et mange ! Autrement le chemin serait trop long pour toi”. Elie se leva, mangea et but. Puis, fortifié par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à l’Horeb, la montagne de Dieu » (1 R 19, 7-8).

« La nourriture qui se garde jusque dans la vie éternelle, celle que nous donnera le Fils de l’homme », c’est la Parole de Jésus, qui n’est autre que la Parole du Père. Mais pour pouvoir accomplir comme il convient la volonté de Dieu qu’elle exprime, nous avons besoin de communier au Corps et au Sang de celui « que Dieu, le Père, a marqué de son empreinte », afin de pouvoir penser et agir dans l’Esprit qu’il nous donne en partage.

« L’œuvre de Dieu », c’est notre salut, qui s’accomplit dans la foi « en celui qu’il a envoyé ». Une foi vivante qui nous unit à lui dans une communion intégrale, que seule l’Eucharistie peur réaliser en nous : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi » (Jn 6, 57).

Seigneur, Dieu trois fois Saint, donne-moi de pouvoir me livrer totalement à toi, afin que tu puisses enfin accomplir ton œuvre et déverser sur moi un Esprit de foi qui me fasse vraiment croire en toi, Père ; croire en toi, Jésus, mon Seigneur et mon Sauveur ; croire en toi, Esprit Saint consolateur. Je veux arrêter de chercher le bonheur là où il ne se trouve pas, de me disperser dans des œuvres qui ne me rassasient pas. Vierge Marie, aide-moi à tourner mon désir vers le Pain “qui se garde jusque dans la vie éternelle”, ce “Pain quotidien” que le Père donne en surabondance à ses enfants qui le lui demandent avec confiance, en lui ouvrant leurs mains et leur cœur.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

samedi 13 avril 2024

« Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour » / (Une pensée...) / 459.585)

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Bonjour!

Dimanche 14 avril 2024

Voici la Parole de Dieu de ce 3e dimanche de Pâques..



ÉVANGILE

« Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour » (Lc 24, 35-48)

Alléluia. Alléluia.
Seigneur Jésus, ouvre-nous les Écritures !
Que notre cœur devienne brûlant
tandis que tu nous parles.
Alléluia. (cf. Lc 24, 32)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
les disciples qui rentraient d’Emmaüs
racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons
ce qui s’était passé sur la route,
et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux
à la fraction du pain.
Comme ils en parlaient encore, 
lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Saisis de frayeur et de crainte,
ils croyaient voir un esprit.
Jésus leur dit :
« Pourquoi êtes-vous bouleversés ?
Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ?
Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi !
Touchez-moi, regardez :
un esprit n’a pas de chair ni d’os
comme vous constatez que j’en ai. »
Après cette parole,
il leur montra ses mains et ses pieds.
Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire,
et restaient saisis d’étonnement.
Jésus leur dit :
« Avez-vous ici quelque chose à manger ? »
Ils lui présentèrent une part de poisson grillé
qu’il prit et mangea devant eux.
Puis il leur déclara :
« Voici les paroles que je vous ai dites
quand j’étais encore avec vous :
“Il faut que s’accomplisse
tout ce qui a été écrit à mon sujet
dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes.” »
Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures.
Il leur dit :
« Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait,
qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour,
et que la conversion serait proclamée en son nom,
pour le pardon des péchés, à toutes les nations,
en commençant par Jérusalem.
À vous d’en être les témoins. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Le corps du Ressuscité porte les stigmates de la Passion. Pourquoi cette mémoire de la Passion est-elle inscrite dans le corps du Ressuscité ? La gloire de la Résurrection n’aurait-elle pas dû refermer toutes les plaies du Crucifié ? Et à la messe pourquoi cette actualité du sacrifice ? « Ceci est mon corps livré pour vous, ceci est mon sang maintenant versé pour vous » (Lc 22,19-20).

Pourquoi cette présence de la Croix, alors que le corps du Christ est bien son corps glorieux ?

Pourquoi ces plaies encore sur le corps du Ressuscité ?

Parce que c’est l’Amour qui a fixé ces plaies. C’est l’Amour finalement qui les a choisies et qui les a assumées et ce que l’Amour Infini et Éternel a assumé, cela ne peut-être perdu. Le corps de Jésus reste éternellement marqué, signé, par la façon dont l’Amour Infini l’a envahi. « Ceci est mon corps » (Lc 22,19).
Mon corps de gloire, mon corps vivifiant, mais mon corps toujours actuellement livré pour vous, mon sang éternellement versé pour vous (Lc 22,19-20).

Terminons par un regard d’espérance et de contemplation sur la réalité de notre propre corps. Car ce qui est vrai pour Jésus vaut, vaudra pour nous aussi.

À la résurrection des morts, nos corps seront marqués par la façon dont l’Amour les aura pétris ici-bas. Le corps nous le savons déjà, le corps est mémoire. Aujourd’hui, nos corps portent souvent la mémoire de beaucoup de blessures. Mais, à la résurrection, ils n’auront plus la mémoire de la souffrance. Ils n’auront que la mémoire de la façon dont l’Amour de Dieu aura frayé son passage à travers nos blessures.

Nous porterons surement dans l’Éternité nos blessures, mais nous les porterons comme le Christ porte les siennes. Nous les porterons telles que l’Amour du Père les aura transformées, à la mesure du passage que nous aurons laissé à la Miséricorde et à l’Amour à travers nos propres plaies. Alors, à la Résurrection, les corps dévoileront enfin tout leur mystère : ils seront tous sacrement de l’Amour de Dieu.

Dans l’eucharistie, nous touchons le corps de Jésus, ses plaies, mais c’est pour que lui, puisse toucher nos plaies et les transfigurer.

Abbé Philippe Lin - Merci!

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Pensée...

Je vous partage cette phrase prise dans la revue Christus et que j'ai souligné:       «Celui qui court à la rencontre du Seigneur ne s'arrête jamais, allant de commencement en commencement par des commencements (chemins routes, sentiers) qui n'ont jamais de fin."

 (Grégoire de Nysse).

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Bon dimanche!

Jean-Yves 


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