dimanche 1 mars 2015

(193,894) La Transfiguration de Jésus sur la montagne...


Bonjour!

Dimanche 1er mars 2015
Deuxième dimanche du Carême

Photo:
Cathédrale de la Résurrection - Évry - France (B. Lecomte) Merci!
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Parole de Dieu de ce dimanche... 

(Marc 9,2-10): Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants, d'une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. Élie leur apparut avec Moïse, et ils s'entretenaient avec Jésus.



Pierre alors prend la parole et dit à Jésus: «Rabbi, il est heureux que nous soyons ici!. Dressons donc trois tentes: une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie». De fait, il ne savait que dire, tant était grande leur frayeur. Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le». Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.

En descendant de la montagne, Jésus leur défendit de raconter à personne ce qu'ils avaient vu, avant que le Fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts. Et ils restèrent fermement attachés à cette consigne, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire: «ressusciter d'entre les morts».
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Homélie
(Jean-Yves à la cathédrale et à Saint-Onésime)

Chers amis,

Pour mieux saisir le récit de la Transfiguration de Jésus,
nous avons besoin de le situer un peu dans son contexte.

L’événement se passe alors que Jésus, qui est accompagné
de ses disciples, monte à Jérusalem pour la Pâque.
Et là, il sent qu’il devra subir le rejet des autorités religieuses
et y connaître la mort, la mort violente sur la croix. Il enseigne alors
que ceux qui veulent le suivre devront aussi porter leur croix.

Cela, ce n’est certainement  pas le message que ses disciples
veulent entendre de Jésus.  En effet, en lui, ils voyaient plutôt
le Messie promis et le libérateur de leur peuple. Et eux, se voyaient déjà chargés de fonctions importantes dans le Royaume annoncé.
Mais voilà que leurs plans s’écroulent, ils doivent donc opérer
 tout un réajustement par rapport à leurs rêves...

Il faut dire que bien avant eux, on l’a vu dans le récit de la première lecture, Abraham avait connu un pareil tournant dans sa vie. Ce patriarche
vivait paisiblement dans la prospérité avec les membres de son clan jusqu’au jour où Dieu lui demande de sacrifier son seul fils : Isaac.
Alors que le Seigneur semble démentir ses belles promesses et que la mort se pointe à l’horizon, Abraham, d’une façon qui nous paraît déraisonnable, met toute sa confiance dans son Dieu et consent à immoler son fils. Heureusement, le texte nous dit qu’il est sauvé “in extremis”
grâce à l’intervention divine. Dans un cas comme dans l’autre,
Dieu se montre déroutant.

Pour revenir à l’Évangile, dans la sombre perspective de la passion évoquée par Jésus, Pierre, Jacques et Jean sont invités à gravir
avec lui une haute montagne. Là, ils pourront entrevoir, ne serait-ce
que très brièvement, un aspect essentiel du profond mystère de Jésus.
Pour une telle manifestation, la montagne, à cause de son altitude,
est un site idéal, car elle est considérée comme un lieu sacré
et propice à la rencontre de Dieu, un endroit privilégié pour une révélation.

Là, dans un langage imagé et riche de symbole, Marc rapporte l’événement de la transfiguration de Jésus. Cette manifestation grandiose comporte quelque chose “d’ésotérique”: la montagne, la nuée, la blancheur
et la lumière, la voix mystérieuse, autant d’éléments qui sont mis à profit
pour révéler…  l’identité de Jésus.

Marc commence par mentionner que les vêtements de Jésus deviennent resplendissants d’une blancheur sans pareille.Le blanc était considéré comme une couleur céleste qui, sans doute, affecte toute la personne de Jésus.


Ensuite, Moïse et Élie apparaissent et s’entretiennent avec Jésus.
Ces deux héros du passé, corporellement ravis au ciel, sont aptes
à signifier que Jésus, lui aussi homme terrestre, devait partager un jour
leur sort dans la gloire.

Les trois disciples qui accompagnent Jésus contemplent cette scène
Elle leur donne un avant-goût du bonheur du ciel. Un tel bonheur appelle
la duré; ce bonheur est tellement intense qu’ils ne sauraient en jouir
d’une manière passagère, d’où la proposition bafouillée par Pierre
de dresser trois tentes sur la montagne. Cette suggestion de Pierre
nous révèle un homme terrorisé, donc incapable de percevoir le mystère qui vient de se révéler.

Voilà que ces propos de Pierre sont interrompus par une théophanie.
Une nuée recouvre de son ombre Jésus et ses deux compagnons. Auparavant, Pierre avait confessé Jésus comme le Messie
Sur la montagne, Dieu proclame: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le!» Pierre est donc appelé à faire un pas de plus
dans sa connaissance de Jésus: ce Messie qu’il avait confessé
est aussi le Fils unique de Dieu.

 Avec Pierre, Jacques et Jean, nous sommes en quelque sorte inclus, compromis dans cette relation filiale, dans cet amour que Jésus entretient avec le Père et auquel nous sommes invités à prendre part.
Ce mélange harmonieux entre le ciel et la terre prend sa source
dans la nature du Christ, vrai Dieu et vrai homme, et fait de nous
de vrais enfants de Dieu.

Mais quel impact alors cet événement de la Transfiguration de Jésus
peut-il bien avoir dans notre vie? Comme baptisés - ce que nous sommes - nous avons à refléter cette lumière qui nous vient du Christ
et qui nous éclaire; nous sommes appelés à devenir de ces êtres lumineux
de foi, d’espérance et de charité pour le monde qui nous entoure.

Notre visage doit refléter le visage transfiguré du Christ… Mais comment?

Cela devient possible quand nous allons vers les autres pour les écouter et leur aider, lorsque nous pardonnons, lorsque nous portons dans la prière ceux et celles qui ont besoin d’aide ou que nous apportons notre soutien aux gens dans les épreuves qui les frappent.

En vivant du mieux possible le message du Christ, nous travaillons
comme disciples missionnaires à repousser les ténèbres de notre monde, nous faisons en sorte de chasser le brouillard qui empêche
de bien distinguer l’empreinte de l’image de Dieu en nous
et chez les autres. Ces ténèbres et ce brouillard se nomment injustice, mensonge, préjugés, égoïsme, refus de partager.

Grâce à tous ceux et celles qui vivent l’Évangile, le Christ transfigure
tranquillement nos communautés chrétiennes et toute la société.

Quand l’Évangile est vécu et annoncé concrètement, notre Église
devient plus rayonnante et notre monde devient plus beau.

Profitons donc de notre Carême pour «se refaire une beauté» du cœur et du visage! Amen.

Jean-Yves Fortin, diacre
Source: principalement Michel Talbot.

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«Si l'homme est la joie de Dieu,
Dieu est, encore davantage, la joie de l'homme.»
(Amedeo Cencini)
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Bonne journée!
Jean-Yves

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