dimanche 13 mars 2016

«Grandis dans ton désir, réoriente-le, ne te trompe plus de cible.» / (219,982)

Bonjour!
Dimanche 13 mars 2016


Voici la Parole de Dieu de ce jour...

 (Jn 8,1-11): Jésus s'était rendu au mont des Oliviers; de bon matin, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui, il s'assit et se mit à enseigner. Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu'on avait surprise en train de commettre l'adultère. Ils la font avancer, et disent à Jésus: «Maître, cette femme a été prise en flagrant délit d'adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, qu'en dis-tu?». Ils parlaient ainsi pour le mettre à l'épreuve, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus s'était baissé et, du doigt, il traçait des traits sur le sol.

Comme on persistait à l'interroger, il se redressa et leur dit: «Celui d'entre vous qui est sans péché, qu'il soit le premier à lui jeter la pierre». Et il se baissa de nouveau pour tracer des traits sur le sol. Quant à eux, sur cette réponse, ils s'en allaient l'un après l'autre, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme en face de lui. Il se redressa et lui demanda: «Femme, où sont-il donc? Alors, personne ne t'a condamnée?». Elle répondit: «Personne, Seigneur». Et Jésus lui dit: «Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus».

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Homélie – 5e dimanche du Carême – Année  C - 13 mars 2016

Chers amis,
Puisque nous avons voulu suivre Jésus jusqu’ici dans notre carême,

rappelons-nous, nous l’avons suivi dans ses tentations  au désert,

puis avec trois de ses apôtres sa transfiguration, ensuite à travers deux récits de paraboles : c’était d’abord la réflexion devant

le figuier stérile et ensuite la semaine dernière, le père miséricordieux

et de ses deux fils, bien poursuivons aujourd’hui avec lui notre marche…

 

Selon ce texte de saint Jean que je viens de proclamer,

nous retrouvons ce matin Jésus, au temple de Jérusalem, cette fois,
comme il y est souvent…  Là, dans la cour du temple,
il s’est mis à enseigner à tout le peuple qui venait à lui.

C’est alors que survient une rencontre provoquée:
les scribes et les pharisiens, en effet,  amènent une femme à Jésus; 
ils l’ont surpris en train de commettre l’adultère. «Maître, la Loi de Moïse
nous a ordonné de lapider ces femmes-là, lui disent-ils…
Et toi, qu’en dis-tu?».

Autour de Jésus, le groupe de personnes s’intéresse...
Au milieu de ces gens, Jésus écoute… regarde… observe… 
Il voit bien que cette rencontre risque fort de se transformer en tribunal.
Ces scribes et ces pharisiens, qui essaient de le coincer
depuis un bon moment, sont certains cette fois d’avoir découvert
 la situation  idéale pour amener Jésus à se compromettre.

De fait, dans l’Ancien Testament, la Loi était sans merci face à l’adultère,
et les pharisiens l’appliquaient à la lettre quand la loi concernait
une femme... Cette femme devait donc être lapidée! L’homme adultère,
par contre, n’était pas inquiété, contrairement à ce que prescrit la Loi!

Jésus garde silence, ça vaut mieux; il veut éviter le piège qu’il a flairé… 

Il prend le temps… Qu’est-ce qu’il fait? Il se penche, et, avec son doigt,

il  trace des traits sur le sol.


Mais, comme ils sont sûrs de le coincer, les pharisiens et les scribes persistent à l’interroger. Alors la réponse de Jésus surprend tout le monde:
«Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter
la pierre…»  Voilà que Jésus vient de défaire tous leurs arguments.
Ils sont pris à leur propre ruse.  Plus que le silence,
cette interpellation directe de Jésus, fait tout basculer…
Les accusateurs sont maintenant amenés à faire leur propre examen
de conscience.  Jésus  se révèle rempli de tendresse
envers cette pauvre  femme.  Il va appliquer ici le remède de la miséricorde de Dieu plutôt que celui de la sévérité de la loi des hommes. 

Alors, l’un après l’autre, on voit les accusateurs s’en aller, nous dit Jean

dans le texte, avec un soupçon de malice, «en commençant
par les plus âgés». Ils sont ramenés à eux-mêmes, à leurs propres manquements, sans que Jésus n’ait eu à aller plus loin...

Quant à cette femme blessée, elle est maintenant seule en face de Jésus;
que pense-t-elle?…  Elle pourrait trembler, car la voici devant celui
qui est sans péché. Lui jettera-t-il la première pierre?
Non, mais elle entend plutôt Jésus lui demander: «Femme, où sont-ils donc? Alors, personne ne t’a condamnée?»
La question révèle une attitude remplie de miséricorde de la part Jésus. Elle répond : «Personne, Seigneur  Cette réponse est prophétique,
c’est un acte de foi qu’elle vient de faire là: elle appelle Jésus «Seigneur». Seigneur, c’est le titre qu’on lui donnera après sa résurrection.
Jésus lui donne alors toute la chance de se reprendre; il lui propose
un nouveau départ :  «Moi non plus, je ne te condamne pas.»
Puis, il l’invite à reprendre sa vie en main, à recommencer à vivre dignement sa vie:  «Va, et désormais ne pèche plus.»

Ce qui est remarquable dans l’attitude de Jésus ici,
comme dans tout l’évangile d’ailleurs, c’est qu’il ne se centre pas
sur le passé de cette femme. Il ne la juge pas, il ne la critique pas,
Il l’accueille dans ce qu’elle est, dans ce qu’elle vit. Elle se sent comprise
et respectée par lui. Ce qui compte pour Jésus, c’est ce qui se passe maintenant et dans l’avenir: «Va, lui dit-il, et désormais ne pèche plus.»
Ce qui peut signifier encore :«Grandis dans ton désir, réoriente-le,
 ne te trompe plus de cible.»
 Il en va toujours ainsi des messages du Christ-Jésus, lui qui n’est pas venu pour  juger et condamner mais pour relever et sauver les humains.
On le voit encore ici… 

La première lecture va d’ailleurs dans ce même sens

lorsque le Seigneur dit: «Ne vous souvenez plus d’autrefois,

ne songez plus au passé. Voici que je fais un monde  nouveau:
il germe déjà, ne le voyez-vous pas?»

Évitons donc de fixer notre regard sur ce qui nous blesse de notre passé.
Laissons le Christ nous saisir encore par son attitude, par sa parole
de miséricorde:  «Je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus.» Réoriente-toi!

Pour nous aider à poursuivre cette réflexion, mes amis, 
tentons de répondre à cette question : Comment, à la suite du Seigneur-Jésus, j’ouvre mon cœur à des gestes de compassion et de miséricorde, à des gestes d’ouverture? 

Jean-Yves Fortin, d.p.

Sources diverses…


Mes amis,
En terminant, je veux dire un mot sur le Carême de partage
de Développement et Paix et la collecte de ce jour qui se fait à travers
 le pays. 

Depuis le début du carême nous vous avons informé de cet organisme
mis sur pied par les évêques canadiens pour nous sensibiliser et venir
en aide à nos frères et nos sœurs des pays du Sud qui ont besoin
de notre soutien.

Dans le feuillet paroissial nous avons expliqué les domaines d’engagement  de cet organisme qui veut redonner toute la dignité humaine à des peuples qui doivent lutter pour gagner leur autonomie… et leur dignité… 

Développement et Paix a mis sur pied dans plusieurs de ces pays
du Sud des projets humanitaires qui leur redonnent espoir grâce aux ressources humaines de l’organisme et aux moyens financiers qui proviennent de notre générosité. 

L’an dernier, chez-nous, nos diocésains ont été généreux en fournissant près de 24 milles dollars.

Je vous invite donc à ne pas  laisser  tomber ces peuples du Sud. Soutenons-les de nos aumônes… Ce sera notre effort du carême.
Des enveloppes sont mis à votre disposition pour vos dons. Merci!
 
  

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