mardi 28 mai 2019

Jésus doit monter vers le Père; cependant il est toujours présent parmi nous.../ (292,199)

Bonjour!
Mardi 28 mai 2019
Voici la Parole de Dieu de ce jour...

PSAUME

(137 (138), 1-2a, 2bc- 3, 7c- 8)
R/ Ta main droite me sauve, Seigneur.
ou : Alléluia ! (cf. 137, 7c)
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De tout mon cœur, Seigneur, je te rends grâce :
tu as entendu les paroles de ma bouche.
Je te chante en présence des anges,
vers ton temple sacré, je me prosterne.
Je rends grâce à ton nom pour ton amour et ta vérité,
car tu élèves, au-dessus de tout, ton nom et ta parole.
Le jour où tu répondis à mon appel,
tu fis grandir en mon âme la force.
Ta droite me rend vainqueur.
Le Seigneur fait tout pour moi !
Seigneur, éternel est ton amour :
n’arrête pas l’œuvre de tes mains.
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ÉVANGILE

« Si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous »
 (Jn 16, 5-11)
Alléluia. Alléluia.
Je vous enverrai l’Esprit de vérité, dit le Seigneur ;
il vous conduira dans la vérité tout entière.
Alléluia. (cf. Jn 16, 7.13)
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Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Je m’en vais maintenant auprès de Celui qui m’a envoyé,
et aucun de vous ne me demande : “Où vas-tu ?”
Mais, parce que je vous dis cela,
la tristesse remplit votre cœur.
Pourtant, je vous dis la vérité :
il vaut mieux pour vous que je m’en aille,
car, si je ne m’en vais pas,
le Défenseur ne viendra pas à vous ;
mais si je pars, je vous l’enverrai.
Quand il viendra, il établira la culpabilité du monde
en matière de péché, de justice et de jugement.
En matière de péché,
puisqu’on ne croit pas en moi.
En matière de justice,
puisque je m’en vais auprès du Père,
et que vous ne me verrez plus.
En matière de jugement,
puisque déjà le prince de ce monde est jugé. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire...

La remarque de Jésus – « aucun de vous ne me demande : “où vas-tu ?” » – surprend, car Pierre avait déjà posé la question : « Seigneur où vas-tu ? (Jn 13,36) » ; et Thomas à son tour avait renchéri : « Seigneur nous ne savons même pas où tu vas, comment en connaîtrions-nous le chemin ? (Jn 14,5) ».

Mais il est probable que la suite du discours d’adieu de leur Maître avait guéri les disciples de toute curiosité : résignés à la mort de leur Maître – peut-être même à la leur – ils se sont enfermés dans le mutisme et ont sombré dans la tristesse.
C’est pourquoi Jésus relance lui-même leur demande, afin de réveiller leur désir, de leur faire comprendre que son départ n’est pas une perte, mais un profit ; que loin de les abandonner, il continue sa trajectoire victorieuse, et accomplit le dessein d’amour du Père en leur faveur, fût-ce à travers le passage obscur de la Croix et de l’absence apparente.
La venue de l’Esprit ne semble plus soumise à aucune autre condition que le départ de Jésus, c’est-à-dire son exode pascale, qui l’établit dans une parfaite communion avec le Père ; à tel point que la participation de celui-ci dans l’envoi de l’Esprit n’est même plus mentionnée : « Je vous l’enverrai ».
La mission de cet autre Paraclet est encore et toujours signifiée par des verbes appartenant au vocabulaire du droit, suggérant à nouveau le cadre d’un procès. Le ton est solennel : l’Esprit fait la vérité ; il a l’initiative et s’impose avec autorité. Il mettra successivement en lumière : (1) le péché du monde ; (2) la justice de Dieu en son Fils Jésus ; (3) le jugement du monde. Explicitons brièvement ce triple ministère de l’Esprit.
(1) Dans le quatrième Évangile, l’unique péché dont tous les autres découlent, est le refus de croire en l’Envoyé du Père. Or la glorification de Jésus sera la preuve irréfutable qu’il est bien le Fils unique du Père. En remontant vers lui après avoir accompli la mission que celui-ci lui a confiée, il démontre la vérité de sa Parole, et par le fait même, met en lumière « l’erreur du monde ».
(2) Le départ de Jésus vers le Père attestera également la malice de sa « condamnation », car Dieu n’accueille pas auprès de lui les blasphémateurs. L’absence – « Vous ne me verrez plus » – discernée dans la foi, conduit à la proclamation de la glorification du Fils, rétabli par le Père dans son « bon droit ». C’est ce que le disciple bien-aimé comprendra en découvrant le tombeau vide : « Il vit et il crut » (20,8) ; il vit l’absence et cru en l’exaltation du Fils de l’Homme, conformément à ce qu’avaient annoncé les Écritures (Jn 20,9).
(3) Enfin « l’erreur » judiciaire permettra de faire justice, car à travers le drame de la mort de l’Innocent, c’est paradoxalement celui qui croyait triompher, le « Prince de ce monde », qui « est déjà condamné ». Le procès du Christ aboutit finalement au « jugement de ce monde : maintenant le Prince de ce monde va être jeté dehors » (Jn 12,31). 

Tel est le triple témoignage que l’Esprit rend aux croyants, afin qu’à leur tour ils en témoignent devant le monde. Aujourd’hui comme hier, poussés par l’Esprit, nous avons à dénoncer le péché d’incrédulité, et à proclamer la glorification de Jésus, Seigneur et Sauveur. Mais notre témoignage ne sera crédible que si nous manifestons par notre conversion concrète, que le Prince de ce monde a effectivement été jeté hors de notre vie.
Puissions-nous pleinement accueillir cette libération afin d’entrer dans la liberté des enfants de Dieu sur lesquels l’Ennemi n’a plus de prise, et devenir des témoins intrépides de le Bonne Nouvelle : « Christ le même, hier, aujourd’hui et à jamais » (He 13,8).

Abbé Philippe Link

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