dimanche 3 avril 2022

« Celui d’entre-vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à jeter une pierre »( / 383,531)

 Bonjour!

5e dimanche du carême (3 avril)

Évangile de ce dimanche...



ÉVANGILE

« Celui d’entre-vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à jeter une pierre » (Jn 8, 1-11)

Gloire à toi, Seigneur.
Gloire à toi.
Maintenant, dit le Seigneur,
revenez à moi de tout votre cœur,
car je suis tendre et miséricordieux.
Gloire à toi, Seigneur.
Gloire à toi. (cf. Jl 2, 12b.13c)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
    Jésus s’en alla au mont des Oliviers.
            Dès l’aurore, il retourna au Temple.
Comme tout le peuple venait à lui,
il s’assit et se mit à enseigner.
    Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme
qu’on avait surprise en situation d’adultère.
Ils la mettent au milieu,
    et disent à Jésus :
« Maître, cette femme
a été surprise en flagrant délit d’adultère.
    Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné
de lapider ces femmes-là.
Et toi, que dis-tu ? »
    Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve,
afin de pouvoir l’accuser.
Mais Jésus s’était baissé
et, du doigt, il écrivait sur la terre.
    Comme on persistait à l’interroger,
il se redressa et leur dit :
« Celui d’entre vous qui est sans péché,
qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. »
    Il se baissa de nouveau
et il écrivait sur la terre.
    Eux, après avoir entendu cela,
s’en allaient un par un,
en commençant par les plus âgés.
Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu.
    Il se redressa et lui demanda :
« Femme, où sont-ils donc ?
Personne ne t’a condamnée ? »
    Elle répondit :
« Personne, Seigneur. »
Et Jésus lui dit :
« Moi non plus, je ne te condamne pas.
Va, et désormais ne pèche plus. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Comme une tenaille, le cercle de ces hommes accusateurs s’est refermé sur Jésus et la pécheresse. Flagrant délit d’adultère. Les témoins ne manquent pas ! Moïse a ordonné…, et toi, que dis-tu ? (Jn 8,5).
Le piège est à la fois politique juridique et religieux. Au plan politique, les Romains viennent d’interdire la lapidation pour adultère, jugée par trop barbare. Au plan juridique, le Deutéronome (22,24s) et le Lévitique (20,10) font un devoir de lapider ces femmes-là. Au plan religieux, c’est le conflit insoluble entre ce que commande la justice et ce qu’appelle la miséricorde.

Or Jésus prône partout le pardon et la miséricorde (Lc 6,36 ; 7,44.50).
Et il dit d’autre part ne pas vouloir abolir la loi mais l’accomplir (Mt 5,17).
Comment s’insurgerait-il en outre autant contre la loi de César que contre la loi de Moïse ?
Ou bien il enfreint ces lois religieuses, juridiques et politiques ;
ou bien il se déjuge et se contredit par rapport à sa loi d’amour dont il proclame qu’elle résume et surpasse tout (Mt 22,40 ; Lc 10,27 ; Ga 5,14).

Et toi, qu’en dis-tu ?
Jésus ne dit rien car il n’y a rien à répondre. Il ne va pas se laisser entraîner dans les arcanes de la casuistique. Simplement, il s’abaisse et trace des traits avec son doigt sur le sol (8,6).
Ce silence apaise la colère. Ce geste intrigue et calme le courroux. Cet abaissement du Maître (8,4) est comme un appel à l’humilité. Cette écriture sur le sable invite à réfléchir. Quelle valeur peut avoir une législation qui pousse à tuer ?
Et où est l’homme avec qui elle a donc péché ?

Lentement, paisiblement, mais avec gravité, Jésus se redresse. Regardant alors droit dans les yeux chacun de ses accusateurs, il leur lance cette parole introuvable et pour tout dire divine car, tout en citant la loi, elle transcende la loi. Une loi que seul l’Auteur de la loi peut se permettre de dépasser. Dans la loi il était dit en effet que les premiers témoins jettent les premières pierres (Dt 17,17).
 Et Jésus dit : Que celui qui est sans péché lui jette la première pierre (8,7).

Moment de silence intense et lourd où soudain tout s’arrête. Les cris accusateurs virent à l’examen de conscience. On ne regarde plus vers l’arrière, le passé de la loi ancienne, mais vers l’avant, l’avenir de la loi nouvelle qui devient celle de l’amour miséricordieux et de la sainte liberté des enfants de Dieu. Il n’y a plus en tête à tête que la femme et Jésus. L’humanité pécheresse en face du divin Rédempteur.

Se rangeant dans une humilité bouleversante à la suite de ceux qui, un à un, ont tous fini par pardonner (8,9),
le Seigneur a alors cette parole sublime :
Moi non plus, – moi non plus ! – je ne te condamne pas !
Ceci posé, si le passé est lavé, pardonné, oublié, l’avenir reste tissé d’une nouvelle exigence :
Va et désormais, ne pèche plus ! (8,11).

Ainsi notre Seigneur Jésus-Christ, tournant délibérément nos regards vers cet avenir absolu de nos vies qui ne peuvent exister qu’en Dieu, nous apprend-il qu’il y a quelque chose d’encore plus attachant qu’un juste impeccable, c’est un pécheur pardonné, en route vers la sainteté ;
quelque chose d’encore plus grand qu’une âme fidèle, c’est une âme repentie, décidée à remonter ;
et quelque chose d’encore plus beau qu’un cœur pur, c’est un cœur purifié, dans un surcroît de lumière divine !


Abbé Philippe Link / MERCI! 

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Église de Saint-Roch-des-Aulnaies

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Bon dimanche!

Jean-Yves 


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