dimanche 12 juin 2022

« Moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant » / Fête de saint Antoine de Padoue (sa biographie)... / (386,675)

Bonjour!

Lundi 13 juin 2022

Voici la Parole de Dieu de ce jour... 


ÉVANGILE

« Moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant » (Mt 5, 38-42)

Alléluia. Alléluia.
Ta parole est la lumière de mes pas,
la lampe de ma route.
Alléluia. (Ps 118, 105)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « Vous avez appris qu’il a été dit :
Œil pour œil, et dent pour dent.
    Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ;
mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite,
tends-lui encore l’autre.
    Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice
et prendre ta tunique,
laisse-lui encore ton manteau.
    Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas,
fais-en deux mille avec lui.
    À qui te demande, donne ;
à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos ! »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Reconnaissons que les antithèses du Sermon sur la Montagne nous confrontent cruellement à nos limites. La barre est haute, très haute ; sans doute trop haute pour nous. Les argumentations rationnelles que nous pourrions tenter d’invoquer pour justifier les propos de Jésus, ne suffiront probablement pas à vaincre nos résistances. Aussi n’avons-nous pas d’autre recours que de nous exposer patiemment à cette Parole, jusqu’à ce qu’elle ait suscité en nous les dispositions nécessaires pour que nous puissions lui obéir.

Certes nous percevons tous les limites de la loi du Talion : « œil pour œil, dent pour dent » (Ex 21, 24). L’apparente justice qui consiste à exiger une peine identique à celle qu’on a subie, débouche inévitablement sur des débordements incontrôlables. Lorsque la roue de la violence est mise en branle, qui l’arrêtera ? Il suffit de relire la genèse et le développement des grands conflits internationaux du siècle précédent pour se rendre compte qu’on n’établit pas la paix en exigeant que l’autre souffre tout autant que ce qu’il a fait subir : du bourreau à la victime et retour, le mal est doublé ; et il en est de même pour la haine, le ressentiment, le désir de vengeance, et tous les autres sentiments morbides. Mais pourquoi chercher des exemples sur la scène internationale : n’est-ce pas ce que nous vérifions au quotidien dans nos relations professionnelles ou familiales ? Si nous revendiquons que l’autre ait payé « jusqu’au dernier centime » avant d’enterrer la hache de guerre, la paix demeurera fragile, et à la moindre étincelle, la violence souterraine fera irruption au grand jour.

Mais alors comment faire si la justice ne suffit pas ? « Et bien moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant » – nous répond Jésus. Voilà la première étape : refuser de s’engager dans la spirale de la violence en ripostant à l’offense qui nous est faite. Mais comment justifier un tel renoncement ? D’autant plus que le risque encouru est évident : rien ne prouve que l’adversaire ne va pas profiter de ce qu’il interprètera comme de la faiblesse, pour récidiver !

Dans leur sagesse, les maîtres spirituels nous invitent à envisager une justice à plus long terme. Sans doute ai-je été victime d’actions malveillantes qui crient vengeance ; mais n’ai-je pas, en d’autres circonstances, échappé à des sanctions méritées ? « Supporte avec patience les souffrances injustement infligées aujourd’hui, en réparation pour toutes les rétributions méritées auxquelles tu as échappé par le passé ».

Le premier mobile du renoncement que Jésus nous ordonne est cependant d’un autre ordre. Il réside dans le changement de regard que nous sommes invités à poser sur notre prochain – fût-il « méchant ». A la lumière de l’Évangile nous découvrons que tout homme est un frère, car tous nous sommes enfants d’un même Père, qui « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes » (Mt 5, 45). Pour entrer dans la logique du « davantage » du discours sur la Montagne, il nous faut passer d’une évaluation réductrice de notre prochain – fondée exclusivement sur son comportement passé et présent – à une évaluation « intégrale », qui se laisse éclairer par l’avenir de tout homme dans le dessein d’amour de Dieu. En d’autres termes, il nous faut apprendre, avec l’aide de la grâce, à entrer dans le regard d’espérance que Dieu porte sur chacun de nous : « Dans les cieux, il nous a comblés de sa bénédiction spirituelle en Jésus-Christ. En lui, il nous a choisis avant la création du monde, pour que nous soyons, dans l’amour, saints et irréprochables sous son regard. Il nous a d’avance destinés à devenir pour lui des fils par Jésus-Christ » (Ep 1, 4-5). Ce n’est que dans la mesure où nous nous laissons pénétrer par cette parole au point d’entrer dans la perspective du Royaume qu’elle ouvre devant nous, que nous serons capables de vivre les exigences des antithèses du Sermon sur la Montagne. Leur forme négative ne doit pas nous tromper : elles ne nous incitent pas à la passivité, voire à la démission. Notre-Seigneur nous invite tout au contraire à des actes positifs : « Donne à qui te demande », comme il convient au sein de la famille des enfants de Dieu ; si quelqu’un cherche à s’approprier ta tunique, « laisse-lui encore ton manteau » en signe de partage fraternel ; n’hésite pas à « faire deux mille pas avec celui qui te réquisitionne pour mille », car la mesure du don est de donner sans mesure ; ne te détourne pas de celui qui « te gifle sur la joue droite », mais signifie-lui par ton attitude bienveillante, que tu lui as pardonné et qu’il jouit à nouveau de ta confiance.

Seigneur nous voulons croire que ta Parole donne ce qu’elle ordonne, qu’elle nous transforme de manière à ce que nous puissions lui obéir. Aussi nous ne voulons pas laisser sans effet la grâce reçue de toi. Nous croyons que c’est maintenant le moment favorable, que c’est maintenant le jour du salut. Nous voulons nous présenter à nos frères comme de vrais ministres de Dieu par notre vie entière, triomphant de la haine par le pardon, de la violence par la douceur ; afin d’être au cœur de ce monde, des témoins de la justice et de la paix véritables, celles qui viennent de toi et nous ramènent à toi, Père, par le chemin que nous ouvre ton Fils, Jésus-Christ notre Seigneur.

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Fête de saint Antoine de Padoue...

Sa biographie



Fernando Martins de Bulhoes naît en 1195 à Lisbonne au Portugal. Fils d’un chevalier au service du roi, sa famille est très croyante. Il reçoit son éducation sous la direction des chanoines de la cathédrale de Lisbonne.

A quinze ans, Fernando entre au monastère des chanoines réguliers de saint Augustin de Saint-Vincent. Deux ans plus tard, il part pour le monastère de Sainte Croix de Coimbra, qui est la maison-mère de l’Ordre. Durant huit ans il est formé en théologie et étude biblique par les chanoines réguliers de l’ordre de saint Augustin puis est ordonné prêtre à 25 ans.

En 1220, le jeune prêtre est profondément touché par l’accueil triomphal qui est fait à cinq frères franciscains morts martyrs au Maroc. Il rencontre les frères franciscains de l’ermitage dos Olivais et demande à les rejoindre et être envoyé lui aussi au Maroc pour y recevoir la couronne du martyr. Sa demande de quitter les chanoines réguliers fut acceptée, Fernando devint franciscain et choisit le nom d’Antoine en souvenir de saint Antoine ermite et père du désert. Aussitôt il partit pour Marrakech.

A peine arrivé au Maroc le jeune prêtre tomba malade et fut incapable d’exercer son ministère sacerdotal, ne retrouvant pas la santé il fut contraint de rentrer au Portugal. Sur le voyage du retour, des vents violents poussèrent le navire qui accosta en Sicile ou des frères de Messine recueillirent Antoine. Après deux mois de convalescence, le jeune prêtre partit pour Assise en Italie où saint François réunissait tous les frères franciscains pour le grand chapitre de la Pentecôte. Antoine eut ainsi une occasion inespérée d’entendre saint François parler de son idéal évangélique ce qui le confirma dans son choix franciscain. Il fut ensuite envoyé à l’ermitage de Montepaolo pour y célébrer la messe aux frères, là il se consacra à la prière et aux travaux de la communauté.

Un jour Antoine fut invité à prêcher. L’on constata ainsi qu’il avait un grand don pour la prédication grâce à ses connaissances approfondies et à son expression claire et droite. On lui demanda d’exercer un ministère de prédication, notamment pour combattre l’hérésie cathare, répandue dans la région. Frère Antoine se mit à parcourir les routes d’Italie et du sud de la France pour réaffirmer la morale de l’Évangile et rectifier la doctrine. En 1223, saint François demanda à Antoine d’enseigner la théologie aux frères franciscains. Les premières écoles de théologie franciscaine furent fondées en France et en Italie. Après la mort de saint François, Antoine retourne en Italie où il devient supérieur provincial du nord de l’Italie. Il  s’attache à la communauté de Padoue où il s’installe définitivement à partir de 1230. Il y exerce un ministère de confession et s’efforce de défendre les droits des pauvres. Épuisé, il doit se retirer à Camposampiero dans la prière et la méditation. C’est là qu’il reçoit la visite de l’Enfant Jésus. Antoine meurt le 13 juin 1231 aux abords de Padoue à l’âge de 36 ans en murmurant ces paroles : « Je vois mon Seigneur ».

Dès sa mort, la dévotion des habitants des environs de Padoue à saint Antoine est très grande et une multitude de guérisons et miracles ont lieu auprès de son tombeau. Cela va décider le pape Grégoire IX à ouvrir un procès de canonisation. Celle-ci a lieu le 30 mai 1232, 11 mois seulement après sa mort, ce qui est unique dans l’histoire de la saintetéSaint Antoine de Padoue est proclamé docteur de l’Eglise par Pie XII en 1946. Il est fêté le 13 juin.

Saint Antoine, priez pour nous.

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Bonne journée!

Jean-Yves 

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