mardi 1 novembre 2022

« Venez, les bénis de mon Père » / Jour de commémoration de tous le fidèles défunts... / Mort... où es ta victoire? / (392,602)

Bonjour!

Mercredi 2 novembre 2022

Commémoration de tous les fidèles défunts

Aujourd'hui nous sommes invités à raviver notre espérance face à la réalité mystérieuse de la mort, tout en priant, chemin faisant,  pour nos frères et sœurs défunts. La résurrection des morts nous est rappelée par Jésus qui a traversé la mort; c'est la certitude de notre propre triomphe sur le péché et sur la mort, dès maintenant et pour l'éternité.

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Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Venez, les bénis de mon Père » (Mt 25, 31-46)

Alléluia. Alléluia. Moi, je suis la résurrection et la vie, dit le Seigneur.
Celui qui croit en moi ne mourra jamais. Alléluia. (Jn 11, 25a.26)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

          En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
  « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire,
et tous les anges avec lui,
alors il siégera sur son trône de gloire.
  Toutes les nations seront rassemblées devant lui ;
il séparera les hommes les uns des autres,
comme le berger sépare les brebis des boucs :
  il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche.
  Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite :
‘Venez, les bénis de mon Père,
recevez en héritage le Royaume
préparé pour vous depuis la fondation du monde.
  Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ;
j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ;
j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ;
  j’étais nu, et vous m’avez habillé ;
j’étais malade, et vous m’avez visité ;
j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !’
  Alors les justes lui répondront :
‘Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu...?
tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ?
tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ?
  tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ?
tu étais nu, et nous t’avons habillé ?
  tu étais malade ou en prison...
Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?’
  Et le Roi leur répondra :
‘Amen, je vous le dis :
chaque fois que vous l’avez fait
à l’un de ces plus petits de mes frères,
c’est à moi que vous l’avez fait.’ 

          Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche :
‘Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits,
dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges.
  Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ;
j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ;
  j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ;
j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ;
j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.’
  Alors ils répondront, eux aussi :
‘Seigneur, quand t’avons-nous vu
avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison,
sans nous mettre à ton service ?’
  Il leur répondra :
‘Amen, je vous le dis :
chaque fois que vous ne l’avez pas fait
à l’un de ces plus petits,
c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.’

          Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel,
et les justes, à la vie éternelle. »

          – Acclamons la Parole de Dieu. 

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Commentaire...

Nous avons tous un peu de mal à approcher la réalité de la mort, et encore plus à penser à ce qui nous attend « après » la mort. Les questions sur « l’au-delà » sont nombreuses, et les réponses que nous y apportons sont souvent déformées par des expressions, des images exprimant des notions de lieux, de temps, qui rendent les choses encore plus confuses.

Car au-delà de la mort, il n’y a plus de notion ni de lieu, ni de temps au sens terrestre, mais uniquement de Dieu. En mourant, nous nous retrouvons tous face à Dieu. Dieu se montre alors à nous avec la toute-puissance de son Amour et de sa miséricorde, et en même temps dans la pleine Lumière de la Vérité de ce qu’Il est, et de ce nous sommes. Il n’a alors qu’un seul désir : nous faire entrer dans son cœur pour l’éternité. Mais il ne veut pas s’imposer à nous par la contrainte, seulement par un libre consentement de notre part, par une adhésion totale et définitive à cette Vérité et à cet Amour qu’il nous révèle.

Le Paradis n’est qu’Amour, puisque Dieu n’est qu’Amour. Mais pour entrer dans une relation d’Amour, nous devons être libres d’accueillir cet Amour ou de le refuser, sinon, il n’y a pas de don libre de soi, et donc pas d’Amour.

Le refus de Dieu, au moment de notre mort, est donc tristement possible. C’est ce qu’on appelle l’enfer. L’enfer, c’est le refus, en toute connaissance de cause, de Dieu, c’est le refus de la Vie, c’est l’enfermement définitif dans la mort, par le libre choix de l’homme. Dieu n’a pas créé l’enfer, il fait tout pour nous éviter ce mauvais choix, mais il nous a créé libres de partager avec Lui son Amour. Nier l’existence de l’enfer, c’est nier notre liberté de refuser Dieu, et c’est finalement nier la réalité même de l’Amour. C’est réduire finalement le projet de Dieu à une grande mascarade.

Lorsque nous accompagnons dans la prière un défunt, nous ne nous plaçons donc jamais, bien évidemment, dans la perspective d’un refus de Dieu, mais au contraire d’une libre adhésion à l’Amour et la Vie éternelle que Dieu lui propose. C’est la raison pour laquelle nous pouvons dire en mourant que nous ne mourrons pas, mais que nous entrons dans la Vie. Nous pourrions dire d’une certaine manière, que notre prière, la messe de ce jour, est célébrée non pas pour des morts, mais pour des vivants, puisque nos fidèles défunts ont fait assurément le choix d’entrer dans la Vie divine. Et cette affirmation ne relève pas d’un simple pari, mais de notre Foi dans le Christ Ressuscité, notre Foi dans l’Église et la communion des saints dont nous parlions hier, confiance que toutes nos prières pour nos défunts sont entendues et exaucées.

Cette Vie divine, le Ciel, le Paradis, c’est Dieu lui-même. C’est donc la perfection du Bonheur, la plénitude de la Joie, l’Amour absolument parfait que rien ne peut venir entacher. Lorsqu’à notre mort, nous nous retrouvons face à un tel don d’Amour, à une telle Lumière, nous ne pouvons que constater nos propres imperfections, nos manques d’amour. Cette vérité sur nous-même nous fait alors souffrir. C’est ce qu’on appelle le Purgatoire. Nous sommes alors un peu comme des enfants qui auraient joué un peu trop longtemps dans les cavernes obscures du péché, et qui se retrouveraient brutalement devant le soleil de l’Amour de Dieu, et qui ne pourraient alors que se tenir les mains sur les yeux, le temps d’accoutumer leur cœur à tant d’Amour.

C’est durant ce purgatoire, cette purification, que les âmes de nos défunts ont besoin de nos prières, et tout particulièrement de la plus belle des prières que nous pouvons offrir à Dieu à leur intention : la messe. Dans la messe, nous offrons à leur intention ni plus ni moins que le sacrifice réactualisé du Christ sur la croix et sa victoire sur la mort au matin de Pâques. Il n’y a pas de plus belle prière adressée à notre Père du Ciel que celle que lui adresse son Fils unique sur l’autel par les mains du prêtre, pour les âmes du purgatoire.

Et il n’y a pas non plus de lieu plus doux et réconfortant pour nous unir à nos vivants-Défunts que l’Eucharistie qui unit alors toute l’Église du Ciel et de la terre dans un même et unique Amour : l’Esprit-Saint.

Écoutes nos prières avec bonté, Seigneur : fais grandir notre foi en ton Fils ressuscité des morts, pour que soit plus vive aussi notre espérance en la résurrection de tous nos frères défunts.


Abbé Philippe Link

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Mort... où est ta victoire?

Devant ces décors lugubres que nous avons vus la semaine dernière ici et là aux entrées de la ville, ou devant des maisons ou encore à la télévision dans des projections à faire peur : que nous reste-t-il? Qu'est-ce que tout cela a éveillé en nous?

Il y a certainement là, au fond, objets à penser sur notre propre fin : notre mort... Veut-on nous faire peur seulement ou nous aider à apprivoiser la mort, notre propre mort? Peut-être...

Heureusement que nous avons la foi... Tout cela peut nous faire comprendre que notre vie est comme un passage, un pèlerinage, pour nous, les chrétiens. Aller vers un endroit qui va nous apporter davantage de vie... Et « chemin faisant » nous libérer, dans l'espérance, de nos misères... nous donner un souffle nouveau, recharger notre espérance, en quelque sorte...

Nous savons bien que l'horizon de la vie humaine est toujours orienté vers la mort, comme toute vie, mais la mort comme passage sur autre chose à la suite du Christ : passage vers le Père. La rencontre qui nous attend, avec Dieu, que nous appelons « Notre Père» dépasse toute imagination : c'est le jugement, c'est le secret de Dieu dans sa toute miséricorde. Par son Fils nous avons des indices de ce qui vient après ce passage...

Il y a un vocabulaire qui nous parle de l'après la mort : « jugement, fin des temps, ciel... purgatoire... enfer... »

Certains de ces mots peuvent avoir servi à faire peur – même dans notre religion catholique – mais ils doivent être compris comme des mots d'Évangile qui disent la responsabilité que nous avons dans la liberté humaine mais surtout qui laissent voir la volonté de notre Dieu, de sauver tout homme.

Oui la mort est l'heure de vérité... Mais la mort est surtout là pour nous annoncer la Paix de Dieu et la transformation de notre vie, comme celle du Christ. N'oublions pas ce que dit Jésus au bon larron crucifié à côté de lui, pourtant un malfaiteur et un pécheur, alors que ce dernier a osé lui dire : « Souviens-toi de moi quand tu seras dans ton paradis »; pourtant il a dit seulement : « Souviens-toi de moi »... Mais la réponse de Jésus a été : « Aujourd'hui même tu seras avec moi dans le Paradis ». (Luc 23, 43).

Cette parole du Fils de Dieu nous ouvre les yeux sur la réalité qui est le socle de notre espérance chrétienne : tout est possible puisque le Fils de Dieu est l'un des nôtres et qu'il est avec nous. Cette espérance brille déjà dans nos vies et elle éclaire déjà pleinement notre foi en ce passage au terme de notre histoire humaine : car nous ne pouvons être séparés du Fils de Dieu, Celui que le Père a fait passer de la mort à la Vie...

Elle est là la victoire de la vie sur notre mort sur la mort.

Jean-Yves Fortin, diacre, 31 octobre 2022.

Note: Ce "billet" sera au feuillet paroissial de Sainte-Anne-de-La Pocatière et de Saint-Onésime  dimanche prochain (5 novembre)

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Bonne journée!

Jean-Yves 


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