mercredi 12 juillet 2023

« Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement » / Être missionnaire... / Extrait du livre "Ressuscité" à propos de notre baptême... / (435,359)

 Bonjour!

Jeudi 13 juillet 2023

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement » (Mt 10, 7-15)

Alléluia. Alléluia.
Le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous et croyez à l’Évangile.
Alléluia. (Mc 1, 15)

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses Apôtres :
    « Sur votre route, proclamez
que le royaume des Cieux est tout proche.
    Guérissez les malades, ressuscitez les morts,
purifiez les lépreux, expulsez les démons.
Vous avez reçu gratuitement :    
donnez gratuitement.
    Ne vous procurez ni or ni argent, ni monnaie de cuivre
à mettre dans vos ceintures,
    ni sac pour la route,
ni tunique de rechange,
ni sandales, ni bâton.
L’ouvrier, en effet, mérite sa nourriture.
    Dans chaque ville ou village où vous entrerez,
informez-vous pour savoir qui est digne de vous accueillir,
et restez là jusqu’à votre départ.
    En entrant dans la maison,
saluez ceux qui l’habitent.
    Si cette maison en est digne,
que votre paix vienne sur elle.
Si elle n’en est pas digne,
que votre paix retourne vers vous.
    Si l’on ne vous accueille pas
et si l’on n’écoute pas vos paroles,
sortez de cette maison ou de cette ville,
et secouez la poussière de vos pieds.
    Amen, je vous le dis :
au jour du Jugement,
le pays de Sodome et de Gomorrhe
sera traité moins sévèrement que cette ville. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Au début de l’été, l’évangile nous rappelle qu’un chrétien est avant tout un envoyé, un témoin de la Bonne-Nouvelle. Jésus le demande : « sur votre route », la nôtre, c’est-à-dire celle des vacances ou celle de nos quotidiens, « proclamez que le Royaume des cieux est tout proche ».

Comme les premiers disciples avant nous, nous sommes envoyés par Jésus. Mais cela ne va pas sans peine. Il y a beaucoup à dire et beaucoup à faire. D’abord, il y a une annonce. Sur ce point, Jésus est sans doute trop flou. « Proclamez que le Royaume des cieux est tout proche ». Le Royaume est parmi nous, il est déjà là. Nous n’annonçons pas un événement à venir mais un fait accompli. Mais la question est comment l’annoncer ? Quels mots employer, quels moyens trouver pour rejoindre les hommes de notre temps ? Même sans tomber dans une telle généralisation, la question demeure difficile : quels mots employer, quels moyens trouver pour toucher le cœur de mon voisin de pallier ou de mon collègue de travail ? Tout le monde n’a pas les prédispositions ou le talent nécessaire à exhorter les foules. Comment s’y prendre ? Nous le savons, il y a bien des manières, qui ne sont pas toutes de l’ordre du discours. Mais Jésus n’en dit pas plus, ce qui n’est guère confortable.

Il continue : « guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons ». Voici que Jésus devient plus explicite… sans doute un peu trop. S’il est permis de se dire que les lépreux ne sont sans doute plus très nombreux chez nous, ressusciter les morts ou chasser les démons ne paraît pas à portée immédiate ! Est-ce vraiment là le programme des actes que Jésus attend de nous ? Certainement. Mais il ne convient pas de se laisser impressionner ; cette liste ne doit certes pas être édulcorée, mais elle doit assurément être prise comme elle est donnée : après le commandement d’annoncer la présence du Royaume. Commençons par annoncer le Royaume, alors nos yeux s’ouvriront sur la présence des malades, des morts et des lépreux dont le Seigneur attend que nous nous occupions. Ils sont dits malades ou morts en rapport au Royaume que nous annonçons et ces guérisons sont possibles parce que le Royaume s’est fait proche. Quelles soient physiques ou non, les morts que nous avons à vaincre sont liées à notre annonce de l’évangile.

La synthèse de l’annonce et des guérisons que les disciples ont à accomplir tient en une maxime : « vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement ». Là est l’essentiel. Les apôtres vont de ville en ville, Jésus demande qu’ils soient pris en charge : « car le travailleur mérite sa nourriture ». Il est clair qu’on n’achète pas la prédication par l’hébergement et que les apôtres n’exigent pas leur nourriture comme un ouvrier réclamerait un salaire. Il s’agit d’un échange mutuellement gratuit. Là est une belle manifestation du Royaume, car il est question de la dignité des hommes. Il y a une dignité de la maison qui s’ouvre à l’évangile, une dignité à être ami de la paix, à recevoir la Bonne Nouvelle et à héberger les disciples de Jésus-Christ. Il y a aussi une dignité à transmettre l’évangile et la paix qui vient de Dieu. Ainsi cet échange est-il vraiment gratuit, parce qu’on n’envisage pas l’égalité des dons échangés, ce n’est ni une rémunération ni un troc, pas même un échange de bons procédés. Il s’agit d’un style de vie : chacun manifeste sa dignité d’enfant de Dieu en donnant sans rien attendre en retour, en donnant gratuitement comme on a soi-même reçu gratuitement, en manifestant par un échange fraternel la gratuité qui fait vivre.

Seigneur Jésus, nous nous sentons pauvres devant notre mission d’annonce de l’évangile. Montre-nous combien cette pauvreté est notre richesse car on transmet l’évangile en se donnant soi-même, dans la paix et la force de ton Esprit. Donne-nous à profusion l’Esprit qui fait annoncer que le Royaume est parmi nous, donne-nous de reconnaître les amis de la paix qui attendent notre témoignage en parole et en actes, donne-nous par-dessus tout de savoir leur donner gratuitement ce que nous avons reçu gratuitement. Ainsi se dévoile le visage de notre Dieu.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Les miracles visibles resplendissent pour attirer les cœurs de ceux qui les admirent depuis la foi dans des choses invisibles, plus admirables encore » (Saint Grégoire le Grand)

  • « Les saints sont ceux qui peuvent nous aider le mieux à comprendre la signification des Béatitudes » (François)

  • « (…) Il est impossible de s’approprier les biens spirituels et de se comporter à leur égard comme un possesseur ou un maître, puisqu’ils ont leur source en Dieu. On ne peut que les recevoir gratuitement de Lui » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 2.121)


Méditation

Frère Cyrille-Marie Richard

Frère Cyrille-Marie Richard

Couvent Saint Pierre martyr à Strasbourg

Être missionnaire


Sainte Thérèse de Lisieux aurait voulu être missionnaire dans des terres lointaines ! À lire les avertissements de Jésus, on se dit qu’elle a fait le bon choix en demeurant plutôt cloîtrée dans un Carmel, car la mission de l’évangélisateur est décrite en des termes qui ne font guère rêver.

Il faut d’abord sélectionner ceux qui sont dignes d’entendre l’Évangile, et ne pas aller vers les autres. Il faut être prêt à secouer la poussière de ses pieds, antique geste de dédain. Il faut accepter l’échec de l’évangélisation. Il faut enfin ressembler au serpent, animal peu sympathique, réputé surtout pour sa ruse.

Ce n’est pas ce qu’on attend spontanément de quelqu’un qui porte la Parole de Dieu. Ces recommandations paraissent humaines, trop humaines.

Mais justement, elles sont humaines, parce que l’annonce de l’Évangile passe par des hommes. Le Seigneur a choisi que sa parole se diffuse dans le monde grâce à des missionnaires qui ne sont ni des dieux ni des anges, mais des êtres humains.

Même quand il se révèle à Paul sur la route de Damas, Jésus ne lui dit pas grand-chose : il préfère qu’un homme, Ananie, – pourtant peu enthousiaste – s’en charge.

La révélation ne se fait pas par des voix venues du ciel, mais par nos témoignages d’hommes et de femmes, avec nos qualités et nos maladresses, nos réussites et nos échecs, notre candeur innocente ou notre stratégie rusée. En nous chargeant de cette tâche, Dieu n’a pas choisi le moyen le plus efficace pour répandre l’Évangile, mais il a choisi celui qui honore les hommes et femmes qu’il a créés en leur accordant toute sa confiance.

Extrait de Matthieu Pas à Pas (2019)

Extrait de "Ressuscités" de Pierre Guilbert...

Chapitre: Baptême et Résurrection.


«De même que la Résurrection donne son vrai sens et sa portée à la mort de Jésus, de même par le baptême, notre propre mort,déjà anticipée symboliquement dans le rite sacramentel, prend tout son sens, un sens vital. Elle devient la porte qui ouvre sur la vie même de Jésus ressuscité, sur la vie de la résurrection. C'est dire que la puissance de la Résurrection qui a agi sur Jésus agit déjà en nous aussi pour nous arracher au royaume de la mort et nous transplanter, avec le Christ, dans le Royaume de Dieu.»

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Bonne journée!

Jean-Yves 

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