jeudi 9 mai 2024

« Votre joie, personne ne vous l’enlèvera » / (463,403)

 Bonjour!

Vendredi 10 mai 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Votre joie, personne ne vous l’enlèvera » (Jn 16, 20-23a)

Alléluia. Alléluia.
Le Christ devait souffrir
et ressusciter d’entre les morts
pour entrer dans la gloire.
Alléluia. (cf. Lc 24, 46.26)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Amen, amen, je vous le dis :
vous allez pleurer et vous lamenter,
tandis que le monde se réjouira ;
vous serez dans la peine,
mais votre peine se changera en joie.
La femme qui enfante est dans la peine
parce que son heure est arrivée.
Mais, quand l’enfant est né,
elle ne se souvient plus de sa souffrance,
tout heureuse qu’un être humain soit venu au monde.
Vous aussi, maintenant, vous êtes dans la peine,
mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira ;
et votre joie, personne ne vous l’enlèvera.
En ce jour-là, vous ne me poserez plus de questions. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Le thème de la souffrance du juste persécuté, se lamentant au milieu de la liesse des méchants fêtant leur triomphe, est récurrent dans la Bible. L’Apocalypse de saint Jean décrit elle aussi l’arrogance des impies déployant leur faste et leurs sortilèges pour séduire les hommes, tout en poursuivant de leur haine meurtrière ceux qui refusent de plier le genou devant leurs idoles. Jésus confirme ce thème : « vous allez pleurer et vous lamenter » – il s’adresse aux disciples – « tandis que le monde se réjouira ».

N’est-ce pas le sort qui fut réservé à Notre-Seigneur tout au long de sa passion : broyé par la souffrance, il est livré aux sarcasmes, au mépris, à la violence de ceux dont la jalousie et la haine se déchainent contre lui.

La sérénité de Jésus contraste singulièrement avec le déferlement des passions qui l’assaillent de toute part : Notre-Seigneur sait fort bien que les mille morts qu’il subit constituent les douleurs de l’enfantement de l’homme nouveau et du monde nouveau. Accablé de toute part, il garde les yeux fixés sur le terme de son parcours : au cœur de son épreuve, il se réjouit déjà de la naissance à la vie divine de notre humanité vouée à la mort.

Jésus avertit ses disciples qu’il en sera de même pour eux ; n’est-ce pas effectivement ce que nous observons tout au long de l’histoire ? Dès les origines, l’Eglise a été persécutée, et à part quelques brèves périodes d’accalmies, il en a toujours été ainsi. Bien plus : la Parole nous prévient qu’il en sera de même jusqu’à la parousie.

Dans la lettre aux Romains, saint Paul précise que « la création tout entière traverse les douleurs d’un enfantement qui dure encore » (Rm 8, 22). Cette « création » qui aspire à la gloire des enfants de Dieu, c’est-à-dire à la participation à la vie divine, ne doit pas être confondue avec le « monde », qui s’oppose tout au contraire au Royaume instauré par le Christ, et s’acharne à retarder son avènement en persécutant les croyants. Le « monde » – au sens où le quatrième évangéliste utilise ce terme – ne connaît pas Dieu et refuse de s’ouvrir à sa Révélation, car il gît au pouvoir du père du mensonge, qui est homicide dès les origines (Jn 8, 44).

Ce n’est donc pas « le monde » qui enfante, car il s’est voué lui-même à la stérilité en se coupant de Dieu. Ce ne sont pas ses idoles qui lui donneront la vie, car « la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie » (1 Jn 2, 16) n’ont jamais engendré que la jalousie, l’envie, la haine, la violence et finalement la mort. Le « monde » se réjouit de l’extension de son règne ici-bas, du triomphe de ses contre-valeurs – l’avoir, le pouvoir et la gloire ; mais il ne peut rien contre le disciple du Christ, car celui-ci n’appartient pas à ce « monde » – même s’il doit encore y demeurer quelque temps. Aussi est-il sans cesse en butte à la contradiction, car en refusant d’adhérer aux idéologies du relativisme, de l’hédonisme et de l’individualisme, il se trouve en porte-à-faux avec l’opinion dominante et risque de se trouver socialement marginalisé, voire exclu.

Au cœur de ce combat inégal où le disciple est en voie de subir le sort de son Maître, il ne reste cependant pas seul ; le Seigneur n’abandonne pas les siens : « Je vous reverrai et votre cœur se réjouira ; et votre joie, personne ne vous l’enlèvera ». « L’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu » (1 P 4, 14) repose en effet sur lui, et lui fait déjà goûter les arrhes de son héritage : « Heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés ; heureux serez-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi : réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux » (Mt 5, 5.11).

Seigneur, lorsque nous serons en bute aux contradictions, voire aux persécutions, accorde-nous la grâce de ne pas être lâches, mais comme les premiers disciples, de te prier de nous renouveler dans l’Esprit Saint. Avec eux nous voulons te demander : « Donne à ceux qui te servent d’annoncer ta Parole avec une parfaite assurance. Étends donc ta main pour guérir les malades, accomplis des signes et des prodiges, par le nom de Jésus, ton Saint, ton Serviteur » (Ac 4, 29-30). Oui, puissions-nous être « remplis de l’Esprit Saint pour annoncer la Parole de Dieu avec assurance » (Ac 4, 31).

Abbé Philippe Link  -  Merci!

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« Que ton règne vienne »


Fanny est médecin urgentiste, rompue aux situations risquées. Elle va accoucher. Ça devrait bien se passer sauf que… le bébé est mal placé. Tout se complique pour la mère qui n’en peut plus, épuisée après trois jours de travail pénibles et qui finit par crier : « Je veux mourir » ! Quelques jours après, je découvre Adèle, joli bébé, souriante, paisible, dans les bras de Fanny.

Après les paraboles tirées de la vie courante pour nous parler du Royaume, Jésus recourt à l’image de la femme qui accouche… Quoi de plus beau qu’un petit être de chair, tout juste au commencement et pourtant déjà aboutissement, libération - ou plutôt délivrance - et promesse de vie… Il en va ainsi du message de Jésus.

Le Royaume de Dieu est un accouchement permanent, un passage, avec ses contractions, ses douleurs, une naissance et la joie après l’épuisement. Il est délivrance, libération.

En disant « Que ton règne vienne », n’imaginons pas qu’il advient sans douleur, mais il est promesse de vie pour ceux qui l’accueillent et vivent dans la foi et l’espérance.

« En ce jour-là, vous ne me poserez plus de questions. » Tout sera clair, évident… On ne se demandera plus : « Pourquoi le mal ? la souffrance ? la guerre ? le silence de Dieu ? » On vivra libres et confiants, comme ces enfants que Jésus donne en exemple pour comprendre le Royaume.                                     

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Bonne journée!

Jean-Yves 



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