dimanche 18 août 2024

« Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux » / (477,175)

 Bonjour!

Lundi 19 août 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux » (Mt 19, 16-22)

Alléluia. Alléluia.
Heureux les pauvres de cœur,
car le royaume des Cieux est à eux !
Alléluia. (Mt 5, 3)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

    En ce temps-là,
    voici que quelqu’un s’approcha de Jésus et lui dit :
« Maître, que dois-je faire de bon
pour avoir la vie éternelle ? »
    Jésus lui dit :
« Pourquoi m’interroges-tu sur ce qui est bon ?
Celui qui est bon, c’est Dieu, et lui seul !
Si tu veux entrer dans la vie,
observe les commandements. »
    Il lui dit :
« Lesquels ? »
Jésus reprit :
« Tu ne commettras pas de meurtre.
Tu ne commettras pas d’adultère.
Tu ne commettras pas de vol.
Tu ne porteras pas de faux témoignage.
    Honore ton père et ta mère.
Et aussi :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
    Le jeune homme lui dit :
« Tout cela, je l’ai observé :
que me manque-t-il encore ?
    Jésus lui répondit :
« Si tu veux être parfait,
va, vends ce que tu possèdes,
donne-le aux pauvres,
et tu auras un trésor dans les cieux.
Puis viens, suis-moi. »

    À ces mots, le jeune homme s’en alla tout triste,
car il avait de grands biens.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

« Si tu veux être parfait ». Jésus touche une aspiration profonde de notre cœur : atteindre la perfection, c’est-à-dire l’achèvement de ce que nous sommes, l’actuation de nos possibilités, le repos dans l’accomplissement de notre être. Le terme « parfait » vient du latin « perfectum » ; le préfixe « per » indique une direction, un but et donc un mouvement.

Le terme de celui-ci est le « factum », l’achevé, comme dans le mot « perfection » : ce qui est pleinement accompli.

Or Jésus nous laisse pressentir que la créature ne trouve cet achèvement que dans son Créateur, la nature dans la grâce, l’homme en Dieu : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48). La perfection chrétienne consiste dans un cheminement vers Dieu reconnu comme Père ; autrement dit, dans la croissance vers la plénitude de la vie filiale. Saint Augustin résume admirablement cette doctrine dans le verset célèbre de ses Confessions : « Tu nous as faits vers toi Seigneur et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose en toi » (I, 1).

Bien sûr, cette invitation à la perfection à l’image de celle du Père, ne signifie pas que l’homme puisse s’égaler à Dieu, atteindre la perfection divine ; mais ce que Jésus nous ordonne, c’est de viser à la perfection de ce que nous sommes dans le dessein de son Père. Or, Dieu qui est parfaitement Père, c’est-à-dire Source de l’être et de la vie, veut que nous soyons parfaitement fils, c’est-à-dire totalement disponibles pour accueillir le don de sa vie divine et participer ainsi, dans la proportion de notre nature créée, à la perfection de sa nature incréée.

« Il n’y a qu’un seul être qui soit bon », c’est-à-dire parfaitement bon, sans mélange de malice et sans que rien ne manque à cette Bonté. Et c’est de cette Source unique que nous avons tous reçu, grâce sur grâce, et que nous sommes invités à recevoir notre perfection.

Le terme de la route est donc la filiation divine ; le chemin n’est autre que le Fils lui-même ; quant à la force pour y progresser, elle nous est donnée dans l’Esprit Saint. A nous de nous mettre en marche avec confiance. Une triple confiance : confiance dans la bienveillance de celui qui nous appelle et que Jésus nous révèle comme Père ; confiance en celui qui nous invite à sa suite par le passage paradoxal de la Croix ; et confiance dans la fidélité indéfectible de l’Esprit sur le chemin étroit de l’Evangile au quotidien.

Sur cette voie de la sainteté, « la parole est la lumière de nos pas, la lampe de la route ». Les préceptes que rappelle Jésus à son interlocuteur sont les balises hors desquelles l’homme s’égare, au risque de ne jamais rejoindre son terme : « Si tu veux entrer dans la vie observe les commandements » : il s’agit des conditions minimales requises pour accéder au salut, c’est-à-dire à la filiation divine. Mais pour celui qui veut hâter le pas en réponse à l’appel du Seigneur, Jésus ajoute : « Si tu veux être parfait, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, puis viens, suis-moi ».

Certes, l’observation des commandements est déjà l’accès à une certaine perfection. Mais pour atteindre le terme du cheminement, une rupture plus radicale avec le monde s’impose, en vue d’une appartenance et d’une disponibilité totale à celui qui nous conduit à notre accomplissement : Jésus Christ, vrai Dieu et vrai homme.

« Va… puis viens » : il serait contradictoire de la part de Jésus, d’éloigner le jeune homme pour mieux le rapprocher de lui. En fait, il le renvoie à sa présence réelle au cœur du monde : « Va, vends ce que tu possèdes et donne-le aux pauvres ». Le détour par les pauvres est le chemin le plus court pour rejoindre le Christ ; peut-être même le passage obligé pour entendre le « viens, suis-moi ». Car c’est dans le décentrement de soi au service des pauvres que Dieu met sur notre route, que nous commençons à faire l’expérience de la liberté filiale, et que peut naître le désir de tout quitter, pour suivre Jésus sur le chemin des conseils évangéliques.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 



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