dimanche 1 septembre 2024

« Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres. Aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays » / (479,752)

 Bonjour!

Lundi 2 septembre 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres. Aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays » (Lc 4, 16-30)

Alléluia. Alléluia.
L’Esprit du Seigneur est sur moi ;
il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres.
Alléluia. (Lc 4, 18ac)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

          En ce temps-là,
   Jésus vint à Nazareth, où il avait été élevé.
Selon son habitude,
il entra dans la synagogue le jour du sabbat,
et il se leva pour faire la lecture.
  On lui remit le livre du prophète Isaïe.
Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit :
  L’Esprit du Seigneur est sur moi
parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction.
Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres,
annoncer aux captifs leur libération,
et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue,
remettre en liberté les opprimés,
  annoncer une année favorable accordée par le Seigneur.
  Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit.
Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui.
  Alors il se mit à leur dire :
« Aujourd’hui s’accomplit
ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre »
  Tous lui rendaient témoignage
et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche.
Ils se disaient :
« N’est-ce pas là le fils de Joseph ? »
  Mais il leur dit :
« Sûrement vous allez me citer le dicton :
“Médecin, guéris-toi toi-même”,
et me dire :
“Nous avons appris tout ce qui s’est passé à Capharnaüm :
fais donc de même ici dans ton lieu d’origine !” »
   Puis il ajouta :
« Amen, je vous le dis :
aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays.
  En vérité, je vous le dis :
Au temps du prophète Élie,
lorsque pendant trois ans et demi
le ciel retint la pluie,
et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre,
il y avait beaucoup de veuves en Israël ;
  pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles,
mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon,
chez une veuve étrangère.
  Au temps du prophète Élisée,
il y avait beaucoup de lépreux en Israël ;
et aucun d’eux n’a été purifié,
mais bien Naaman le Syrien. »

          À ces mots, dans la synagogue,
tous devinrent furieux.
         Ils se levèrent,
poussèrent Jésus hors de la ville,
et le menèrent jusqu’à un escarpement
de la colline où leur ville est construite,
pour le précipiter en bas.
         Mais lui, passant au milieu d’eux,
allait son chemin.

           – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Avec la 22ème semaine du Temps ordinaire, nous fermons le premier Évangile et nous ouvrons le troisième, pour nous mettre à l’écoute de Luc, le médecin ami de saint Paul, auteur également des Actes des Apôtres.

La lecture continue commence au chapitre 4 avec le discours-programme que Jésus prononce dans la synagogue, au retour de l’épreuve du désert, où il a affronté victorieusement le diable. C’est du moins ce qui apparaît à partir d’une première lecture. Le lecteur attentif découvre cependant qu’un certain temps a dû s’écouler entre le passage au désert et la confrontation dans la synagogue de Nazareth : lorsque Jésus verbalise les pensées secrètes de ses concitoyens, il fait en effet allusion à « tout ce qui s’est passé à Capharnaüm ». Nous ne sommes donc plus tout à fait au début du ministère du Seigneur dont la réputation commence à s’étendre.

Aussi l’attitude de ces hommes est-elle particulièrement ambiguë : ils sont divisés entre une légitime fierté – car la gloire de ce fils du pays rejaillit également sur eux – et en même temps, ils ne peuvent réprimer un certain scepticisme : « N’est-ce pas le fils de Joseph ? » L’analyse douloureuse de Jésus s’impose : « Aucun prophète n’est bien accueilli dans son pays ».

Peut-être mesurons-nous ici les limites de notre propre capacité d’accueil : n’est-il pas plus difficile de reconnaître les talents extraordinaires d’un proche que d’une personne inconnue ? Et à plus forte raison encore : comme il est ardu de discerner les progrès en sainteté de ceux que nous côtoyons chaque jour ! Autant sans doute parce que nous nous focalisons sur les points de fragilité qui subsistent encore, qu’en raison d’une secrète jalousie. La grâce qui se manifeste au loin édifie ; lorsqu’elle nous frôle, elle nous dérange, parce qu’elle nous provoque de manière trop directe à la conversion.

Ces hommes de Nazareth commencent par « rendre témoignage à Jésus ». Mais en entendant « le message de grâce qui sortait de sa bouche », leur admiration devient de « l’étonnement » ; les sourcils se froncent ; ils s’arrachent à la séduction pour prendre une distance critique, qui se transforme bientôt en un jugement, une condamnation et finalement une exclusion de l’intrus…

Ils cherchent à le faire mourir, tout comme nous « tuons » intentionnellement ceux qui nous font de l’ombre ou qui nous poussent un peu trop vigoureusement à nous remettre en cause.

Certes en juifs pieux, les concitoyens du Seigneur croyaient à l’accomplissement des Écritures, mais pour « demain et ailleurs ». L’« aujourd’hui » de cet accomplissement dans la personne concrète d’un enfant du village, leur apparaît saugrenue, impossible, voire blasphématoire : les bonnes raisons ne manquent jamais pour étouffer la voix de Dieu qui appelle au cœur de nos vies quotidiennes.

Et si nous essayions de changer notre regard sur nos proches ? Dans tous les actes de bonté qui sont réalisés autour de moi, je devrais pouvoir discerner cet « ici et maintenant » du Royaume et en rendre grâce, plutôt que de chercher à en ternir l’éclat en imaginant des motivations cachées, qui me déculpabilisent de ne pas en faire autant.

Aujourd’hui Jésus « passe, portant la Bonne Nouvelle aux pauvres, annonçant aux prisonniers qu’ils sont libres, aux aveugles qu’ils verront la lumière, apportant la libération aux opprimés ; puis, il va son chemin ». Saurons-nous reconnaître sa présence au quotidien, et discerner les signes du Royaume pour en nourrir notre espérance et notre action de grâce ?

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

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