vendredi 6 octobre 2017

Homélie de Mgr Yvon Joseph Moreau à l'occasion de l'admission au diaconat de M. Coulombe. / (259,674)


Homélie de Mgr Yvon Joseph Moreau
évêque du Diocèse de Sainte-Anne
 pour l’admission au diaconat de Marc Coulombe
Saint-Mathieu de Montmagny
 en la fête de saint François d'Assise
 le 4 octobre 2017
(Merci Mgr Yvon Joseph.)
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            Aujourd’hui, Dieu nous parle par sa Parole,

il nous parle par la belle figure de Saint-François d’Assise

dont c’est la fête dans notre Église ;

il nous parle encore par cette journée provinciale du diaconat permanent,

au premier mercredi d’octobre de chaque année,

et enfin par la démarche de notre ami Marc Coulombe et de son épouse Marie-Pierrette Cloutier.

           

            La Parole de Dieu a vraiment pris chair en saint François d’Assise…

Elle a tellement pris chair en lui que, par ses stigmates,

il a porté dans son corps les marques des souffrances de Jésus

Elle a tellement pris chair en lui que, par toute sa vie,

il a cherché comment répondre à l’appel reçu du Christ : Va, répare mon Église

Au début, François a pensé qu’il s’agissait des églises de pierres,

dont plusieurs tombaient en ruine dans l’Italie de son temps…

Peu à peu, il a compris qu’il s’agissait de l’Église, communauté de foi, d’espérance et de charité,

qui avait besoin d’être réparée parce qu’elle s’était trop éloignée de la simplicité

et de la pauvreté voulues par Jésus, ainsi qu’il nous le fait voir dans l’évangile de ce jour…

François avait compris que ce n’est pas l’Église qui sauve l’Évangile,

mais que c’est bien l’Évangile qui sauve l’Église

en l’invitant à marcher plus fidèlement sur les pas de son Seigneur.

Va, répare mon Église, c’est une invitation qui concerne chacun et chacune de nous

en cette période de « tournant missionnaire »…

Comme le pauvre d’Assise, puissions-nous être guidés par un amour du Christ et de l’Évangile

qui fasse de chacun et de chacune de nous des disciples-missionnaires,

heureux, heureuses de croire en Jésus Christ, de célébrer leur foi et de la partager.

 

            En cette journée provinciale du diaconat permanent,

nous sommes invités à redécouvrir cette vocation qui a été remise en valeur dans l’Église

suite au Concile Vatican II.

Il est important de remarquer que cette vocation a existé dès le début de la vie de l’Église

et que c’est même un diacre, Étienne, qui a été le premier à rendre témoignage au Christ

par les souffrances du martyre, avant même les apôtres.

Il est sans doute bon de préciser également que le mot « diaconat » et le mot « diacre »

trouvent leur origine dans un mot grec qui signifie « service  ».

S’engager dans une démarche en vue de l’ordination diaconale,

comme le fait notre ami Marc, avec l’appui de son épouse, Marie-Pierrette,

c’est donc s’engager à devenir toujours plus serviteur,

à la suite du Christ qui n’est pas venu pour être servi, mais pour servir

et donner sa vie en rançon pour la multitude.

Le diaconat nous rappelle dans quel esprit de service doit vivre un disciple du Christ,

de sorte que ni les prêtres, ni les évêques, ni même les Papes ne doivent cesser d’être diacres,

ainsi que l’a si bien rappelé le pape Benoît XVI, dans une homélie,

en 1978, alors qu’il était évêque en Allemagne :

Un prêtre qui cesserait d’être diacre n’accomplirait plus de manière juste son ministère sacerdotal. Et un évêque qui ne resterait pas diacre ne serait plus un véritable évêque. Et un pape qui ne serait pas diacre ne serait plus un véritable pape [dans ce sens-là, nous voyons comment le pape François est un véritable pape au service de l’Église !]. La diaconie est et demeure une dimension de tout ministère ecclésial, car le Seigneur, qui résume en lui tous ces mystères, est devenu lui-même notre diacre et il le demeure jusqu’à la fin des temps dans la Sainte Eucharistie. (Joseph Ratzinger, Benoît XVI, Enseigner et apprendre l’amour de Dieu, Parole et Silence, 2016, p. 126)

 

            Le Directoire national pour le ministère, la formation et la vie des diacres permanents au Canada, qui vient tout juste de paraître et dont j’ai reçu une copie ce matin,

précise la « triple mission de service » que comprend la vocation du diacre permanent :

service de la Parole, service de la liturgie, service de la charité et de la justice

Triple mission au service du Seigneur et de tous ses frères et sœurs…

Triple mission au sein de l’Église et en communion avec toute l’Église..,

Nous entrevoyons que la vocation propre du diacre

est de rappeler à tous les baptisés et à tous les ministres ordonnés

que le disciple du Christ est avant tout un serviteur,

à la suite de Celui qui n’est pas venu pour être servi,

mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour la multitude.

C’est sur ce chemin que Marc s’engage à avancer aujourd’hui,

avec l’accord et le soutien de son épouse Marie-Pierrette.

Il est accueilli dans la famille diaconale de notre diocèse

et il peut compter sur la prière solidaire de notre Église diocésaine.

 

            À chaque eucharistie, en nous unissant au Christ serviteur,

nous comprenons que le service conduit au don total de soi,

un don qui se vit dans « la joie de l’Évangile »,

ainsi que l’a vécu saint François d’Assise qui était diacre.

Dieu aime celui qui donne avec joie, rappelle justement saint Paul.


   + Yvon Joseph Moreau, évêque du diocèse de Sainte-Anne

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