samedi 12 octobre 2019

En cours de route, ils furent purifiés. /Au seul Samaritain qui revint vers Jésus pour rendre gloire à Dieu, Jésus lui dit: «Relève-toi et va: ta foi t'a sauvé». / (301,179)

Bonjour!
Dimanche 13 octobre 2019



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! » (Lc 17, 11-19)
Alléluia. Alléluia.

Rendez grâce à Dieu en toute circonstance :
c’est la volonté de Dieu à votre égard
dans le Christ Jésus.
Alléluia. (1 Th 5, 18)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,

    Jésus, marchant vers Jérusalem,
traversait la région située entre la Samarie et la Galilée.
    Comme il entrait dans un village,
dix lépreux vinrent à sa rencontre.
Ils s’arrêtèrent à distance
    et lui crièrent :
« Jésus, maître,
prends pitié de nous. »
    À cette vue, Jésus leur dit :
« Allez vous montrer aux prêtres. »
En cours de route, ils furent purifiés.

    L’un d’eux, voyant qu’il était guéri,

revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix.
    Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus
en lui rendant grâce.
Or, c’était un Samaritain.
    Alors Jésus prit la parole en disant :
« Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ?
Les neuf autres, où sont-ils ?
    Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger
pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! »
    Jésus lui dit :
« Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.
-----
Commentaire...
On imagine sans peine l’intensité de cette rencontre entre Jésus et ces exclus du camp. La croix de Jésus ne sera-t-elle pas aussi élevée hors des murs de la ville ?
Jésus monte vers Jérusalem mais c’est au-dehors de la ville, hors du camp qu’on le conduira pour le crucifier, là où demeurent les lépreux. Sur la croix, Jésus rejoint tous ces exclus, tous ceux qui sont mis de côté, tous ceux qu’on ne veut pas voir.
Le salut passe par ce lieu de la croix, symboliquement placé hors du camp, hors de la ville. Ces lépreux coupés du reste des hommes sont en fait les plus proches du salut. Leur cri rejoint Celui qui entendra vociférer : « Crucifie-le, crucifie-le ». « Jésus, Maître, eleison imas ! » qu’on peut traduire : « Fais-nous grâce, fais-nous miséricorde ».
Une telle prière ne se dit qu’à Dieu. Dans leur misère, ils se reconnaissent comme rejoints par Dieu lui-même.
« Allez-vous montrer aux prêtres », dira Jésus. Du dehors du camp, Jésus les pousse à entrer dans le camp, dans son centre symbolique qu’est le Temple.
Le Temple est le lieu où l’homme est ré-introduit dans la communion. Les lépreux sont invités à mettre fin à leur exil qui les coupait du Temple et de leurs frères. Et en chemin, ils sont guéris.
Cependant, l’un d’eux revient sur ses pas. Son retour d’exil est un retour vers Jésus, un retour vers le seul prêtre qui soit, et vers son Corps qui est le vrai Temple.
Mais en même temps qu’il revient vers Jésus, il revient aussi vers lui-même, vers le Temple de son âme. La lèpre le maintenait comme en exil de lui-même, en exil de son être profond. On ne voyait de lui qu’un impur, un homme à fuir.
Jusqu’à maintenant, il ne faisait qu’« exister ». Désormais, il désire « être » en vérité ce qu’il est. Son retour vers son être, vers son identité véritable se fait parallèlement à son retour vers Jésus. C’est cela la conversion. Seul Jésus nous conduit à la vérité de nous-mêmes.
Il est le chemin, la vérité et la vie (Jn 14,6). Désormais, le lépreux guéri rend grâce, il fait « eucharistie », selon le terme grec utilisé par Luc. Et Jésus lui dit : « Relève-toi », c’est-à-dire « ressuscite, ta foi t’a sauvé ».
Le lépreux passe de la guérison physique au salut qui relève par l’action de grâce, l’eucharistie.
Regardez le chemin de cet homme : il était crucifié par sa chair lépreuse et exclu. De la croix, il va au Temple et plus encore au Temple véritable. Guéri, il est ensuite relevé, sauvé en s’unissant dans l’eucharistie, dans l’action de grâce, à la pâque du Christ. La croix, le Temple, l’eucharistie.
Regardons maintenant le chemin de Jésus. Lui monte au Temple de Jérusalem mais il en sera exclu par le grand prêtre. Il sera jeté hors de la ville ; hors du camp il sera cloué sur la croix prenant sur lui la lèpre de notre péché. Le Temple, la croix, l’offrande dans l’eucharistie.
Les routes de ce Samaritain et de Jésus se sont croisées. Une rencontre qui a été échange de vie. L’un s’est déchargé de sa croix sur l’autre et celui-ci a donné sa vie à celui-là. Le lépreux s’ouvre à la vie. Jésus consent à la mort. Le lépreux découvre la communion avec ses frères.
Jésus meurt abandonné de tous. Le lépreux a saisi que Jésus ne lui avait pas fait un don mais LE don premier, source de tous les autres : le don de lui-même.
La croisée de ces deux routes, de ces deux destinées, a son sommet dans l’action de grâce, dans l’eucharistie. C’est là dans l’eucharistie que le lépreux, de retour d’exil, trouve le salut.
Et nous ? Nous venons avec nos croix, nos infirmités, notre lèpre que nous déposons sur les épaules du Christ et lui, nous offre sa vie.
Notre retour d’exil, notre conversion, est toujours à reprendre mais nous savons qu’au cœur de chaque eucharistie, notre vie se greffe à celle du Christ, le salut nous est donné.
Jésus actualise le don de sa vie sur la croix et nous, nous passons de la mort à la vie. Que notre action de grâce soit vraie, laissons-la déborder dans la louange.
Aujourd’hui, le salut entre dans la maison de mon âme. Aujourd’hui prend fin l’exil de mon être. Je n’existe plus, je suis. Et plus je suis, plus Dieu est en moi.
Gloire à toi, Seigneur, mon unique Sauveur. Fais de ma vie une action de grâce, une eucharistie à la louange de ta gloire.

Abbé Philippe Link - Merci!

-----



Notre attitude peut remuer le cœur de Jésus...
«Jésus, maître, prends pitié de nous» (Lc 17,13)
La mesure des miracles du Christ
 est la mesure de notre foi et de notre confiance en Dieu.
«Un peu de foi peut beaucoup.» (Saint Jean Chrysostome)

-----

«Voici le jour que fit le Seigneur, jour de fête et de joie.»
-----

«Avec le Vivant qui s'est levé de la tombe,
 la mort n'est plus la fin de toute chose.
 Au contraire, c'est le  prélude du passage sur l'autre rive de la vie.»
(Michel Wakenheim)
-----

«Si Dieu est amour, son amour ne peut être qu'éternel.
 Dieu ne peut aimer à terme.»
(Michel Wakenheim)
-----



Bon dimanche!
Jean-Yves

Aucun commentaire: