samedi 12 février 2022

« Heureux les pauvres ! Quel malheur pour vous les riches ! » / + Homélie de l'abbé Michel Talbot... / (378,500)

 Bonjour!

Dimanche 13 février 2022

Voici la Parole de Dieu de ce dimanche...



ÉVANGILE

« Heureux les pauvres ! Quel malheur pour vous les riches ! » (Lc 6, 17.20-26)

Alléluia. Alléluia.
Réjouissez-vous, tressaillez de joie,
dit le Seigneur,
car votre récompense est grande dans le ciel.
Alléluia. (Lc 6, 23)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    Jésus descendit de la montagne avec les Douze
et s’arrêta sur un terrain plat.
Il y avait là un grand nombre de ses disciples,
et une grande multitude de gens
venus de toute la Judée, de Jérusalem,
et du littoral de Tyr et de Sidon.

Et Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara :
« Heureux, vous les pauvres,
car le royaume de Dieu est à vous.
    Heureux, vous qui avez faim maintenant,
car vous serez rassasiés.
Heureux, vous qui pleurez maintenant,
car vous rirez.
    Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent
et vous excluent,
quand ils insultent
et rejettent votre nom comme méprisable,
à cause du Fils de l’homme.
        Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie,
car alors votre récompense est grande dans le ciel ;
c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes.

    Mais quel malheur pour vous, les riches,
car vous avez votre consolation !
    Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant,
car vous aurez faim !
Quel malheur pour vous qui riez maintenant,
car vous serez dans le deuil et vous pleurerez !
    Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous !
C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Seul un Dieu qui vient du ciel (Jn 3,11) et qui a les paroles de la vie éternelle (6,68) peut nous dire ce que nous venons d’entendre dans l’Évangile.

Une des plus grandes questions qui intéresse nos cœurs est de savoir comment nous pouvons atteindre ce bonheur auquel nous aspirons de tout notre être. Où peut-il se trouver ? comment le conquérir? le garder ?

Le bonheur… 
Comment se fait-il que l’homme, quoi qu’il fasse, ne puisse, par lui-même, parvenir à le créer, le préserver, le partager à tous les hommes ? Ou, plus dramatiquement encore, que l’apparent bonheur des uns se fasse au détriment des autres ? Par rapport à tout ce monde de quêtes et de questionnements,
l’Écriture sainte ne nous laisse pas sans lumière.

Elle nous éclaire, tout d’abord, sur la nature même de ce bonheur si ardemment désiré. Qu’est-ce qu’être heureux en effet, comme la Loi, les prophètes et les psaumes le disent et comme Jésus Christ lui-même le promet (Lc 6,20-21) ?

Être heureux, dans la perspective biblique, ce n’est pas aller son chemin tranquille et dans la bonne humeur. Nous avons soif de bien davantage ! Ce n’est pas non plus profiter au maximum de cette existence
en y goûtant le plus possible
de considération, de réjouissances, de rassasiements. Nous voyons vite combien
cela reste toujours insatisfaisant et si passager. Être heureux c’est posséder en soi une réalité solide, durable, vivante, capable de nous épanouir toujours, partout et tout entier. Sans que personne alentour n’en soit frustré. Une réalité, en somme, plénière, universelle, éternelle.
En un mot : une réalité divine, c’est-à-dire sans limite et sans fin. Le bonheur, nous enseigne alors la révélation biblique, c’est goûter quelque chose qui appartient à Dieu, et qui donc ne peut que venir de lui et nous conduire à lui. Mais alors, comment l’accueillir et l’atteindre ?

La réponse de l’Écriture est aussi simple que catégorique : par le choix de notre liberté, où tout se passe en termes d’alternative. Car il n’y a pas de neutralité possible ! Ou l’on monte vers le Tout ; ou l’on s’enfonce vers le rien (Ga 6,8).
Ou c’est la Vie qui nous appelle ; ou c’est la mort qui nous attend (Si 15,17). Ou c’est Dieu que nous aimons ; ou c’est le mal que nous servons (Mt 6,24). Dans la perspective d’un choix aussi tranché, bien sûr, nous nous insurgeons, nous tergiversons !
On voudrait que les choses soient un peu plus partagées, plus relatives, plus nuancées. Et nous nous y employons volontiers ! Mais, quand il s’agit d’absolu, d’éternité, de Vie, en un mot de bonheur, la réponse ne peut surgir que de cette alternative : ou il existe ou il n’existe pas. Ou il demeure une vraie promesse ; ou il n’est qu’une vaine illusion. Vois, je te propose aujourd’hui vie et bonheur ou mort et malheur, dit le Seigneur. Choisis donc la vie ! (Dt 30,15s).


Heureux serez-vous, si vous faites et êtes ceci. Malheureux êtes-vous, si vous faites et êtes cela (Lc 6,20-23). Ainsi tous les textes de la célébration de ce jour
réclament-ils de nous une décision libre et dernière : nous suffisons-nous à nous-mêmes ou devons-nous nous appuyer sur Dieu ? Sommes-nous notre propre origine et notre propre salut ou les tenons-nous de notre Créateur et Rédempteur ? Le théologien Urs von Balthasar n’hésite pas à écrire : « Une troisième voie intermédiaire n’existe pas ! » Mais là n’est-elle pas, finalement, la belle grandeur de notre liberté ?

 Dieu qui veux habiter les cœurs droits et sincères, donne-nous de vivre selon ta grâce ; alors tu pourras venir en nous pour y faire ta demeure.


Abbé Philippe Link / Merci!

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J'ajoute le texte de l'homélie de  l'abbé Michel Talbot, curé dans l'Unité Ouest (région de Montmgny):


IL EST OÙ LE BONHEUR?
Parole de Dieu : Jérémie 17, 5-8; 1 Corinthiens 15, 12.16-20; Luc 6, 17.20-26.
Comme le dit la chanson : « Il est où le bonheur, il est où? » À l'instar des disciples de Jésus, beaucoup de gens aujourd'hui ont toutes les raisons du monde d’être malheureux. Dans bien des cas, les circonstances font que leur expérience de vie les écarte du bonheur. Quelque soit le contexte social propre à chaque pays, la pauvreté, la faim, la peine, la haine et le rejet sont présents sous des formes plurielles et pour des raisons très variées. À tous, Jésus déclare : « Heureux, vous les pauvres… Heureux, vous qui avez faim maintenant… Heureux, vous qui pleurez maintenant... heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent... » Une telle proclamation de bonheur faite à des gens qui sont visiblement malheureux est pour le moins étonnante, sinon provocante, et il n’est pas facile d'en saisir le sens.
Pour bien comprendre la portée des béatitudes, il importe de les lire au complet. Quand Jésus déclare : « Heureux vous les pauvres », il dit pourquoi : « car le Royaume de Dieu est à vous ». Si les pauvres sont heureux, c’est parce que cette pauvreté les met en possession du Royaume de Dieu, même s'ils n'en ont pas encore la pleine jouissance. Ils en prendront pleinement possession lorsqu’il viendra, comme on le demande dans la prière : « Que ton Règne vienne. » En attendant, les pauvres anticipent ce bonheur, car ils sont les premiers destinataires du salut de Dieu. Tout en n’excluant personne du bonheur, Dieu accorde aux défavorisés un amour de prédilection qui ne peut que les rendre heureux maintenant.
Il faut lire les autres béatitudes dans la même perspective. Jésus affirme donc qu'il est possible d'être heureux même au cœur d’expériences humaines qui semblent contredire le bonheur, mais il faut porter le regard vers l'avenir dont Dieu occupe tout l’horizon. Mais tout n’est pas reporté dans l’avenir. Le bonheur est anticipé dans le présent : « Heureux, vous les pauvres, car le Royaume de Dieu est à vous ».
En d’autres mots, vous êtes pauvres, vous avez faim, vous pleurez, vous souffrez de quelque manière à cause de votre foi, eh bien, dites-vous que Dieu offre un bonheur qui, parvenu à son achèvement, ne laissera plus rien à attendre. Le bonheur est lié aux dispositions du cœur de Dieu auxquelles on a à s'ajuster dans la confiance et l'espérance. Malgré la pauvreté, la faim, la peine, la haine et le rejet, est béni, heureux, celui qui, comme le dit le prophète Jérémie, sait mettre « sa foi dans le Seigneur, dont le Seigneur est la confiance. Il sera comme un arbre » bien enraciné qui saura porter de nombreux fruits. Il est où, le bonheur? Il est là!

L'abbé Michel Talbot
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Merle d'Amérique

Photo: André Lavoie - Clairmont - Merci!

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Vous pouvez trouver tous les textes de la Parole de Dieu qui sont utilisés dans toutes les eucharisties des trois années liturgiques. Il s'agit d'aller en haut à gauche et de demander dans l'espace réservé (   Q). La plupart des textes sont commentés par l'abbé Philippe Link du diocèse de Strasbourg, en France et que je remercie grandement. - Vous pouvez agrandir les photos ou les images en cliquant dessus. Je remercie aussi tous les ami(e)s qui me fournissent des photos: c'est très précieux pour illustrer les pages. Merci à vous de venir nous visiter régulièrement. Bon dimanche! Jean-Yves 

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Bon dimanche!

Jean-Yves 


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