dimanche 21 mai 2023

« Courage ! Moi, je suis vainqueur du monde » / (406,283)

 Bonjour!

Lundi 22 mai 2023

Voici la Parole de Dieu de ce jour...



ÉVANGILE

« Courage ! Moi, je suis vainqueur du monde » (Jn 16, 29-33)

Alléluia. Alléluia.
Si vous êtes ressuscités avec le Christ,
recherchez les réalités d’en haut :
c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu.
Alléluia. (Col 3, 1)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
les disciples de Jésus lui dirent :
« Voici que tu parles ouvertement
et non plus en images.
Maintenant nous savons que tu sais toutes choses,
et tu n’as pas besoin qu’on t’interroge :
voilà pourquoi nous croyons que tu es sorti de Dieu. »
Jésus leur répondit :
« Maintenant vous croyez !
Voici que l’heure vient – déjà elle est venue –
où vous serez dispersés chacun de son côté,
et vous me laisserez seul ;
mais je ne suis pas seul,
puisque le Père est avec moi.
Je vous ai parlé ainsi,
afin qu’en moi vous ayez la paix.
Dans le monde, vous avez à souffrir,
mais courage !
Moi, je suis vainqueur du monde. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

« Courage : je suis vainqueur du monde ». Il y a des jours où il est consolant d’entendre ces paroles ; à condition bien sûr de pouvoir leur accorder notre foi, c’est-à-dire de pouvoir nous appuyer sur elles pour avancer malgré les épreuves qui nous assaillent, et traverser ainsi les tempêtes dans la certitude que Jésus est « vainqueur du monde ».

Notre-Seigneur nous a averti : « dans le monde vous avez à souffrir ». Le terme « souffrir » est très fort ; il évoque les grands ébranlements cosmiques annonciateurs de la fin des temps, lorsque le Seigneur reviendra glorieux, pour introduire dans la Maison de son Père, ceux qui auront cru en lui et qui auront persévéré jusqu’au bout dans la fidélité à sa Parole. Certes, la Parousie se fait attendre, et les douleurs de l’enfantement mettent notre patience à l’épreuve ; aussi est-il bon de murmurer dans nos cœurs cette parole du Seigneur : « courage », c’est-à-dire gardez la foi.

Jésus ajoute : « Je vous ai dit tout cela pour que vous trouviez en moi la paix ». Dans les moments de désarroi, le Seigneur s’offre à nous comme notre havre de paix, mais c’est un port auquel on n’accède que par la foi, porté par la barque ecclésiale. Dans la lettre qu’il écrit aux chrétiens de Rome, Saint Paul associe les trois vertus théologales dans un crescendo saisissant. Il ouvre son propos par un verset introductif : « Nous sommes en paix avec Dieu par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui nous a donné, par la foi, l’accès au monde de la grâce dans lequel nous sommes établis ; et notre orgueil à nous, c’est d’espérer avoir part à la gloire de Dieu » (Rm 5, 1-2). Jusque là tout semble facile : une vie chrétienne en régime de croisière. La suite trahit cependant qu’il n’en est rien : « La détresse elle-même fait notre orgueil, puisque la détresse, nous le savons, produit la persévérance ; la persévérance produit la valeur éprouvée ; la valeur éprouvée produit l’espérance ; et l’espérance ne trompe pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5, 3-5).

La preuve que nous ne nous trompons pas en misant tout sur Dieu en son Christ, c’est cette flamme de l’amour divin qui continue à brûler dans nos cœurs, au plus fort de la tempête. Certes parfois elle vacille, il nous semble perdre pied. Si hier encore nous pouvions dire avec les apôtres, dans l’enthousiasme des moments de consolation : « Nous croyons que tu es venu de Dieu », aujourd’hui peut-être sommes-nous « dispersés chacun de notre côté, laissant Jésus seul ». Mais le Seigneur veille : il intercède pour nous auprès de son Père et le prie de nous envoyer l’Esprit Consolateur, afin que nous tenions bon dans l’épreuve et puissions mener jusqu’au bout le beau combat de la foi, de l’espérance et de la charité, ces trois vertus théologales par lesquelles nos vies sont déjà cachées en Dieu.

« Courage : je suis vainqueur du monde ». Le courage, c’est-à-dire la foi vivante qui nous unit à Jésus dans une communion d’amour, nous associe à sa victoire. Saint Jean écrit en effet : « Qui donc est vainqueur du monde ? N’est-ce pas celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit, car l’Esprit est vérité » (1 Jn 5, 5-6).

Père saint, envoie sur nous ton Esprit : que son lumineux témoignage éclaire notre nuit et nous donne de persévérer dans la foi ; que l’espérance surabonde en nos cœurs troublés, afin que la paix l’envahisse, et que nous puissions garder nos pas dans ceux de Jésus-Christ Notre-Seigneur.

Merci à l'abbé Philippe Link.


Méditation

Frère Yves Habert

Frère Yves Habert

Couvent Saint Thomas d'Aquin à Lille

Stupeur et joie


Dans cet extrait du discours après la Cène, les disciples croient tout comprendre, mais ils n’ont encore rien vu. En effet, quand le Christ va mourir sur la croix, ses disciples seront comme frappés de stupeur. Ils regarderont, bouche bée, et n’oseront plus rien demander. Le prophète Isaïe évoque la multitude consternée devant l’apparence du serviteur souffrant. Dans notre parcours de croyant, il doit toujours y avoir cette dimension d’étonnement radical. Le Christ a accepté de passer par là, ça ne s’explique pas et ça se contemple, dans un silence frappé de stupeur. Et, en même temps, dans la joie qui les saisit, les disciples ne poseront pas davantage de questions au Ressuscité. Une certaine joie les rendra muets devant la plénitude de la manifestation du Seigneur à la Résurrection.

Notre foi dans le mystère pascal se situe entre deux étonnements : la stupeur devant le crucifié et la joie muette devant le ressuscité. Voilà le mystère de notre foi chrétienne. C’est ce silence amoureux et contemplatif, aimant, devant le Christ mis à mort et devant le Christ ressuscité.

Bonne journée!

Jean-Yves 



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