samedi 9 septembre 2023

« S’il t’écoute, tu as gagné ton frère » / (438,927)

 Bonjour!

Dimanche 10 septembre 2023

Voici la Parole de Dieu de ce dimanche...

ÉVANGILE

« S’il t’écoute, tu as gagné ton frère » (Mt 18, 15-20)

Alléluia. Alléluia.
Dans le Christ, Dieu réconciliait le monde avec lui :
il a mis dans notre bouche la parole de la réconciliation.
Alléluia. (cf. 2 Co 5, 19)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « Si ton frère a commis un péché contre toi,
va lui faire des reproches seul à seul.
S’il t’écoute, tu as gagné ton frère.
    S’il ne t’écoute pas,
prends en plus avec toi une ou deux personnes
afin que toute l’affaire soit réglée
sur la parole de deux ou trois témoins.
    S’il refuse de les écouter,
dis-le à l’assemblée de l’Église ;
s’il refuse encore d’écouter l’Église,
considère-le comme un païen et un publicain.
    Amen, je vous le dis :
tout ce que vous aurez lié sur la terre
sera lié dans le ciel,
et tout ce que vous aurez délié sur la terre
sera délié dans le ciel.

    Et pareillement, amen, je vous le dis,
si deux d’entre vous sur la terre
se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit,
ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux.
    En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom,
je suis là, au milieu d’eux. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

-----

Commentaire...

Étonnantes sont les paroles que nous venons d’entendre.
En effet qui suis-je pour aller trouver mon frère et lui dire qu’il a péché ? Ne suis-je pas un pécheur comme lui ? On connaît la parabole de la paille et de la poutre.
 À celui qui dénonce la paille qui est dans l’œil de son frère, on rétorquera qu’il ferait mieux de voir la poutre qui le rend aveugle.
Nous voilà clairement avertis et pourtant Jésus nous dit aujourd’hui de reprendre le pécheur.
Faut-il y voir une contradiction ?

Tout d’abord, Jésus se refuse à nous voir devenir insensibles à l’œuvre du mal.
Il est si facile de le nier, de le minimiser, de l’oublier.
Or nous ne pouvons pas vivre comme si le péché n’existait pas.
Il est bien là à la porte, tapi comme une bête cherchant qui dévorer (cf. Gn 4,7). Laisser le mal proliférer autour de nous, c’est prendre le risque de le voir rentrer en nous. Aucun mal ne peut nous laisser indifférents car « le salaire du péché, c’est la mort », dit Paul (Rm 6,23).
N’est-ce pas la vie que nous devons désirer pour notre frère et pour nous ?

En second lieu, il nous faut rappeler que si tous, nous avons péché et que nous sommes solidaires dans le péché, par le Christ Jésus, nous sommes désormais solidaires dans la grâce.
C’est au nom de cette solidarité dans le salut que Jésus nous exhorte à aller vers notre frère pécheur.
Ce n’est pas le jugement et la condamnation que nous avons à transmettre mais plutôt la miséricorde et le pardon.
Ce trésor de l’amour, nous le portons dans des vases d’argile, mais nous devons avoir l’audace de le partager.

Notre démarche ne sera vraie et féconde que si elle se vit avec humilité.
Là est la clé qui ouvre la porte du cœur de notre frère.
Nous ne venons pas à lui parce que nous sommes meilleurs que lui, mais parce que nous sommes pétris de la même pâte humaine que lui, aussi vulnérables et fragiles que lui, et qu’avec lui, nous voulons vraiment vivre en frères car nous sommes fils d’un même Père.
Parce que nous sommes frères et sœurs en Christ, nous sommes responsables les uns des autres.
J’ai donc une réponse à donner à mon frère qui a péché : celle de l’amour humble qui ne regarde pas de haut, mais qui rejoint l’autre dans sa misère et lui offre la miséricorde pour l’aider à se relever.

Avant d’aller vers notre frère, il nous faut donc examiner le fond de notre cœur. Assurons-nous d’abord que nous voyons juste – la prière nous y aidera -, demandons-nous si nous aimons assez notre frère pour combattre efficacement son mal, si c’est vraiment l’amour qui donne le ton à notre démarche.
Si tel est le cas, n’ayons pas peur.

C’est cette voie de l’amour qui nous permet de tenir ensemble ce qui nous semblait au départ contradictoire.
Ne pas juger, ni condamner ne veut pas dire laisser tout faire.
L’amour conduit à la vérité qui rend libre. « Ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel », dit Jésus (Mt 18,18).
Nos paroles et nos actes nous rendent participants de l’œuvre de salut voulu par Dieu.
Jésus est l’unique Sauveur de nos frères, mais il fait de nous des « ministres de la réconciliation », selon la belle expression de Paul (2 Co 5,18). « Nous sommes donc en ambassade pour le Christ ; c’est comme si Dieu exhortait par nous.
Nous vous en supplions au nom du Christ : laissez-vous réconcilier avec Dieu » (2 Co 5,20).

Nous retrouvons là, la conclusion de notre Évangile (cf. Mt 18,20).
Ce n’est pas en notre nom que nous avons à exhorter, à reprendre, mais au nom du Christ.
Or si c’est au nom du Christ que deux frères ont l’audace de se parler en vérité et avec amour, alors Jésus est là au milieu d’eux. Ils ne sont plus deux mais trois. Jésus est le centre qui nous décentre de nos intérêts, de notre point de vue.
Il est le centre qui recentre sur l’essentiel : être des enfants de Dieu qui brillent dans le monde comme des foyers de lumière en lui présentant la Parole de Vie (cf. Ph 2,15-16).
Il est le centre vers lequel doit converger tout notre être, toute notre vie, le point d’équilibre sur lequel s’articulent exigence et miséricorde, justice et paix, amour et vérité (cf. Ps 84,11).

Seigneur, donne-moi d’aimer comme tu le veux. Si je dois me taire, que je me taise par amour. Si je dois parler, que je parle par amour.
Si je dois corriger, que je corrige par amour. Si je dois pardonner, que je pardonne par amour. Mets au fond de mon cœur la racine de l’amour. De cette racine, je le sais et je le crois, il ne peut rien sortir que de bon.


Abbé Philippe Link / Merci!

-----




Bon d

Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Dans les cas les plus graves, il vaut mieux implorer Dieu avec humilité que de déverser un torrent de paroles, car elles offensent ceux qui les écoutent, sans apporter aucun bénéfice aux coupables » (Saint Jean Bosco)

  • « Il faut avant tout éviter les cris dans la chronique et les schismes dans la communauté. C’est la première chose qu’il faut éviter, en évitant les paroles qui peuvent blesser et assassiner notre frère » (François)

  • « Les mots lier et délier signifient : celui que vous exclurez de votre communionn celui-là sera exclu de la communion avec Dieu ; celui que vous recevez de nouveau dans votre communionn, Dieu l’accueillera aussi dans la sienne. La réconciliatin avec l’Eglise est inséparable de la réconciliation avec Dieu » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 1.445)


imanche!

Jean-Yves 

3 commentaires:

Gilles Lemieux a dit…

Commentaire éclairant pour rechercher la vraie façon d'aller vers son frère, sa soeur, dans le Christ.

Merci!

Gilles Lemieux a dit…

De très belle citations de Jean Bosco, François, et du catéchisme.

Gilles Lemieux a dit…

Demandons d'avoir avant tout un coeur aimant , doux et humble comme Jésus, en toute circonstance, avant d'entreprendre ces démarches. La prière est un pré-requisé