mercredi 17 juillet 2024

« Je suis doux et humble de cœur » /(473,013)

 Bonjour!

Jeudi 18 juillet 2024




Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

Alléluia. Alléluia.
Venez à moi, vous tous qui peinez
sous le poids du fardeau, dit le Seigneur,
et moi, je vous procurerai le repos.
Alléluia. (Mt 11, 28)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit :
    « Venez à moi,
vous tous qui peinez sous le poids du fardeau,
et moi, je vous procurerai le repos.
    Prenez sur vous mon joug,
devenez mes disciples,
car je suis doux et humble de cœur,
et vous trouverez le repos pour votre âme.
    Oui, mon joug est facile à porter,
et mon fardeau, léger. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Spontanément, lorsque nous entendons parler de prendre sur ses épaules un joug nous comprenons cela en termes de poids et de charge qui nous aurions à porter.

« Venez à moi vous tous qui peinez sous le poids du fardeau ». Jésus ne nous propose pas de venir à lui pour nous charger d’un fardeau supplémentaire. Bien contraire. Il ajoute « et vous trouverez le repos ». Il veut nous soulager du fardeau que nous portons déjà en nous permettant de venir nous reposer auprès de lui.

Pourtant Jésus continue par ces paroles : « Prenez sur vous mon joug… » Il faudrait savoir… Nous inviter à prendre un joug sur nos épaules n’est-il pas en contradiction avec le fait de nous appeler à venir nous reposer près de lui. Apparemment non, puisque Jésus ajoute lui-même : « car je suis doux et humble de cœur et vous trouverez le repos ».

Que signifie alors prendre le joug de Jésus ? Si l’on y regarde de plus près, même si cela est pesant, il est clair qu’un joug n’est pas un fardeau à proprement parler. En effet, le joug permet de tirer plus facilement un fardeau. Le joug aide en effet les bêtes attelées pour tirer leur charge. C’est bien là son but. Autrement dit, en nous proposant son joug, Jésus ne fait rien d’autre que de nous offrir de l’aide pour porter notre fardeau. A cela, il faut rajouter que cet aide ne consiste pas seulement dans le joug mais dans le fait qu’un joug est toujours prévu pour deux. Et Jésus dit : « mon joug ». Il est donc celui qui y est attelé en premier et qui nous propose la place à son côté pour nous aider à tirer notre fardeau. Car lorsque deux bêtes reliées par un joug tirent une charge, il y en a toujours une qui marche légèrement en avant de l’autre. C’est précisément ce que fait Jésus avec chacun d’entre nous.

Jésus s’est lié à nous sous le joug de son humilité qui l’a conduit à prendre chair de notre chair, à se faire homme, pour nous sauver. Tirer seul le fardeau de notre péché est plus difficile que de le tirer avec Jésus.

En échange du fardeau de la justification par les œuvres pour tenter de nous sauver par nous-mêmes, Jésus nous propose de prendre sur nous le joug de la foi, de la confiance en sa miséricorde, de l’abandon de tout notre être entre ses mains. C’est bien en accueillant au cœur de nos vies sa présence que nous trouverons le repos qu’il promet ; et la charge qui jusque-là nous écrasait, nous paraîtra légère, car c’est lui qui la portera pour nous.

Un dernier point. Le joug de Jésus est celui de l’humilité, nous le disions. Il s’agit pour nous de le partager en reconnaissant que nous ne pourrons nous sauver par nous-mêmes.

Mais on pourrait objecter : Pourquoi alors le Seigneur ne tire-t-il pas lui-même la charge, à notre place, nous libérant une bonne fois pour toutes du fardeau que nous tirons. Parce que Jésus ne veut pas nous sauver sans nous. Son amour et son respect pour nous va jusqu’à ce point.

Seigneur fais-nous la grâce d’oser nous présenter devant toi pauvres, misérables, nus, mais riches de notre seule foi et couverts de ta justice, toi en qui nous aurons mis toute notre espérance.

Abbé Philippe Link -- Merci!

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Méditation

Frère Pascal Marin

Frère Pascal Marin

Couvent de la Tourette à Éveux

La religion des humbles de cœur


Il est question ici d'un drôle de fardeau ! Il ne pèse pas et soulage au contraire du poids que l'on portait ! Jésus a renversé le lourd fardeau de la pratique légaliste des pharisiens. Cette observance scrupuleuse d'une masse d'interdits écrase ceux qui s'y soumettent. Elle enferme surtout dans l'illusion d'une fausse justice, où l'on cite les Écritures sans en comprendre l'Esprit. Elle exclut ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas y entrer. Voilà pourquoi Jésus va lutter jusqu'au sang contre cette religion au nom menteur. Celle-ci en effet, et selon une étymologie possible du mot "religion", ne relie pas aux autres et au Dieu de miséricorde, mais au contraire sépare. Selon l'observance, elle sépare les bons et les méchants. Mais Dieu, lui, les réunit dans son cœur de Père. Car il « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons » (Mt 5,45). 

Toutefois, le sens de ces controverses dépasse bien sûr le contexte religieux des évangiles. Ils ont été écrits pour nous. Ils visent à nous libérer en Jésus de la violence des exclusions religieuses. Ils veulent nous affranchir de l'orgueil d'une perfection illusoire. Les maîtres-mots, sur ce chemin de vie, sont l'humilité et la douceur. Un chemin accessible à tous, mais qui pour autant n'a rien de facile. Avec Jésus, ce chemin de vie éternelle passe par la croix.

Bonne journée!

Jean-Yves 

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