jeudi 17 octobre 2024

« La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux » / (483,283)

 Bonjour!

Vendredi 18 octobre 2024

Voici la parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux » (Lc 10, 1-9)

Alléluia. Alléluia.
C’est moi qui vous ai choisis du milieu du monde,
afin que vous alliez, que vous portiez du fruit,
et que votre fruit demeure, dit le Seigneur.
Alléluia. (cf. Jn 15, 16)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

    En ce temps-là,
parmi les disciples,
    le Seigneur en désigna encore 72,
et il les envoya deux par deux, en avant de lui,
en toute ville et localité
où lui-même allait se rendre.
    Il leur dit :
« La moisson est abondante,
mais les ouvriers sont peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson
d’envoyer des ouvriers pour sa moisson.
    Allez ! Voici que je vous envoie
comme des agneaux au milieu des loups.
    Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales,
et ne saluez personne en chemin.
    Mais dans toute maison où vous entrerez,
dites d’abord :
‘Paix à cette maison.’
    S’il y a là un ami de la paix,
votre paix ira reposer sur lui ;
sinon, elle reviendra sur vous.
    Restez dans cette maison,
mangeant et buvant ce que l’on vous sert ;
car l’ouvrier mérite son salaire.
Ne passez pas de maison en maison.
    Dans toute ville où vous entrerez
et où vous serez accueillis,
mangez ce qui vous est présenté.
    Guérissez les malades qui s’y trouvent
et dites-leur :
‘Le règne de Dieu s’est approché de vous.’ »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Notre-Seigneur appelle soixante-douze disciples supplémentaires ; avec les Douze, ils constitueront une équipe de quatre-vingt quatre apôtres, soit sept (chiffre de la perfection) fois douze (nombre des tribus d’Israël). La raison de ce nouvel envoi est claire : « la moisson est abondante » ; les hommes sont mûrs pour accueillir la Bonne Nouvelle. Encore faut-il que quelqu’un la leur porte. Quatre-vingt apôtres d’un seul coup, ce n’est pas si mal : bon nombre d’évêques seraient heureux d’avoir ordonné autant de prêtres durant tout leur ministère ! Pourtant Jésus se plaint : « les ouvriers sont peu nombreux ». Sans doute Notre-Seigneur ne portait-il pas seulement son regard sur les besoins de son temps, mais aussi sur ceux de l’Église à venir.

Jésus souffrait déjà en Palestine de la pénurie de prêtres qui affecte nos communautés en ce début de troisième millénaire. Et que nous propose-t-il comme « stratégie vocationnelle » ? Uniquement et exclusivement la prière insistante adressée à Dieu son Père : « Priez donc le Maître de la moisson, d’envoyer des ouvriers pour sa moisson ».

La mission des apôtres de l’Évangile, telle que la présente Jésus, n’est cependant guère enviable : que peuvent faire des agneaux face aux loups ? Rien d’autre que consentir, comme leur Berger, à se laisser « manger » ; c’est-à-dire à triompher de la haine par l’amour, de l’offense par le pardon.

Loin d’être des obstacles à la diffusion de leur message, les difficultés rencontrées par les envoyés leur rappelleront la nécessité d’éviter toute dispersion, et de se concentrer sur l’essentiel : « N’emportez ni argent, ni sac, ni sandales, et ne vous attardez pas en salutations sur la route ».

Quant à leur message, il se résume en quelques mots, ceux-là même que Jésus Ressuscité adresse aux siens lors de sa première apparition « ecclésiale » : « La paix soit avec vous ! » (Jn 20, 19.21).

Dans le troisième comme dans le quatrième Évangile, cette « paix » désigne l’Esprit Saint, qui en est à la fois la Source et celui qui la fait régner dans nos cœurs.

Comme les langues de feu de la Pentecôte, la paix ira reposer sur les amis de Dieu qui la désirent ardemment.

Seigneur, tu veux avoir besoin de nous pour communiquer ta paix ; mais comment pourrions-nous la transmettre si nous n’en sommes pas remplis, débordants ? Envoie ton Esprit sur ton Église, pour que se lèvent “les apôtres des derniers temps” (Saint Louis Marie Grignon de Montfort), ces âmes embrasées qui communiquent le Feu de l’Esprit partout où elles passent, “annonçant aux hommes tes exploits, la gloire et l’éclat de ton Règne éternel” (Ps 144). »

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

mercredi 16 octobre 2024

« Cette génération devra rendre compte du sang de tous les prophètes depuis le sang d’Abel jusqu’au sang de Zacharie » / (483,127)

Bonjour!

Jeudi 17 octobre 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour... 



ÉVANGILE

« Cette génération devra rendre compte du sang de tous les prophètes depuis le sang d’Abel jusqu’au sang de Zacharie » (Lc 11, 47-54)

Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie, dit le Seigneur.
Personne ne va vers le Père sans passer par moi.
Alléluia. (Jn 14, 6)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là, Jésus disait :
    « Quel malheur pour vous,
parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes,
alors que vos pères les ont tués.
    Ainsi vous témoignez
que vous approuvez les actes de vos pères,
puisque eux-mêmes ont tué les prophètes,
et vous, vous bâtissez leurs tombeaux.
    C’est pourquoi la Sagesse de Dieu elle-même a dit :
Je leur enverrai des prophètes et des apôtres ;
parmi eux, ils en tueront et en persécuteront.
    Ainsi cette génération devra rendre compte
du sang de tous les prophètes
qui a été versé depuis la fondation du monde,
    depuis le sang d’Abel jusqu’au sang de Zacharie,
qui a péri entre l’autel et le sanctuaire.
Oui, je vous le déclare :
on en demandera compte à cette génération.
    Quel malheur pour vous, docteurs de la Loi,
parce que vous avez enlevé la clé de la connaissance ;
vous-mêmes n’êtes pas entrés,
et ceux qui voulaient entrer,
vous les en avez empêchés. »
    Quand Jésus fut sorti de la maison,
les scribes et les pharisiens
commencèrent à s’acharner contre lui
et à le harceler de questions ;
    ils lui tendaient des pièges pour traquer
la moindre de ses paroles.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Les prophètes sont persécutés. Et tués. Par Israël. Ainsi en a-t-il toujours été, d’Abel à Zacharie, en passant par Isaïe, Jérémie ou Amos. Jésus s’en prend à ceux qui bâtissent des grands monuments commémoratifs pour faire reposer les dépouilles de ceux que leurs ancêtres ont martyrisés.

Non pas qu’il ne faille pas respecter et honorer la mémoire des prophètes envoyés par le Seigneur. Mais, de la même manière que nous l’avons médité ces jours derniers, Jésus dénonce ceux qui privilégient les apparences plutôt que l’essentiel, ceux qui préfèrent élever des monuments qui ne les engagent pas personnellement plutôt que d’accueillir la parole des prophètes qu’ils prétendent honorer et de se convertir. Pire, en rendant ainsi hommage aux prophètes disparus, ils montrent que pour eux seuls des morts peuvent être porte-parole de Dieu. Et que les seuls reproches qui soient vrais, sont ceux qui visent les ancêtres.

Il ne s’agit pas pour Jésus de montrer à ses interlocuteurs qu’ils percent les secrets de leurs cœurs, mais de leur révéler à eux-mêmes la décision qu’ils ont déjà prise. Dans un tel état d’esprit, un prophète surviendrait, il serait mis à mort. Il n’est pas question pour ces gens d’entendre les reproches que le Seigneur pourrait avoir à leur faire par la bouche de ses envoyés. C’est pourquoi Jésus leur oppose vivement le projet de la Sagesse. Les prophètes auront beau être tués, ce sont eux qui auront le dernier mot. La Sagesse elle aussi a déjà pris sa décision : la Bonne Nouvelle sera proclamée et entendue de tous. Et de surcroît, justice sera faite, il faudra répondre du sang innocent versé.

Cette fermeté et cette radicalité vient de l’urgence de la situation : Dieu a laissé aux hommes les moyens de le connaître afin qu’ils puissent le chercher et le trouver. Or ceux qui devaient introduire leurs frères ont refusé d’entreprendre ce chemin pour eux-mêmes et ont décidé de le cacher aux autres.

Ce jour-là, s’endurcissant dans leurs projets, confirmant la parole de Jésus et sa mission de prophète, ils n’acceptèrent pas ses reproches.

Que l’Esprit de sagesse et de sainteté ouvre nos cœurs à la Parole du Seigneur. Quand vient pour nous l’heure d’être corrigés ou mis en défaut par la Parole, que nous restions toujours humblement convaincus que notre Dieu est un père qui éduque ses enfants à la liberté et non un puissant qui châtie pour prouver son pouvoir. Quand vient pour nous l’heure de porter la Bonne Nouvelle à nos frères, par nos choix, par notre témoignage de vie ou par notre parole, que nous ne craignions pas pour le sort réservé aux prophètes mais que nous suivions Jésus qui choisit de parler en vérité pour jusqu’au bout tendre la main et inviter à la conversion. Montrant ainsi aux hommes que nous sommes tous frères nous dirons au monde que notre Dieu est Père.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 


mardi 15 octobre 2024

« Quel malheur pour vous, pharisiens ! Vous aussi, les docteurs de la Loi, malheureux êtes-vous ! » / (483,026)

 Bonjour!

Mercredi 16 octobre 2024 

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Quel malheur pour vous, pharisiens ! Vous aussi, les docteurs de la Loi, malheureux êtes-vous ! » (Lc 11, 42-46)

Alléluia. Alléluia.
Mes brebis écoutent ma voix, dit le Seigneur ;
moi, je les connais, et elles me suivent.
Alléluia. (Jn 10, 27)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là, Jésus disait :
    « Quel malheur pour vous, pharisiens,
parce que vous payez la dîme
sur toutes les plantes du jardin,
comme la menthe et la rue
et vous passez à côté du jugement et de l’amour de Dieu.
Ceci, il fallait l’observer,
sans abandonner cela.
    Quel malheur pour vous, pharisiens,
parce que vous aimez le premier siège dans les synagogues,
et les salutations sur les places publiques.
    Quel malheur pour vous,
parce que vous êtes comme ces tombeaux qu’on ne voit pas
et sur lesquels on marche sans le savoir. »

    Alors un docteur de la Loi prit la parole et lui dit :
« Maître, en parlant ainsi,
c’est nous aussi que tu insultes. »
    Jésus reprit :
« Vous aussi, les docteurs de la Loi, malheureux êtes-vous,
parce que vous chargez les gens
de fardeaux impossibles à porter,
et vous-mêmes, vous ne touchez même pas ces fardeaux
d’un seul doigt. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Les invectives que nous venons d’entendre contre les pharisiens se situent dans le prolongement de l’accusation d’hypocrisie que Jésus leur avait adressée à l’occasion des ablutions rituelles. L’obligation de la dîme est scripturaire (Gn 28, 22 ; Am 4, 4) : le fidèle participe ainsi à l’entretien du Temple et pourvoit aux besoins des prêtres qui y officient. Tout comme les autres peuples, Israël offre à Dieu les prémices de sa récolte, c’est-à-dire le meilleur grain (Lv 23,17) ou la meilleure huile (Lv 23, 10ss). Plus tard s’est ajoutée la dîme sur les plantes potagères et même sur le salaire.

Mais la valeur de ces présents est à la mesure de l’intention qui sous-tend la démarche. Qu’ils sont loin d’être heureux ceux qui portent le souci d’une apparence irréprochable, mais « oublient » que l’offrande signifie le don (du meilleur) de soi : ils croient être justes en s’acquittant scrupuleusement de la dîme de minuscules plantes potagères, et négligent d’offrir à Dieu et à leur prochain l’amour qui leur est dû en stricte justice ! Aveuglés par la vaine gloire, ces malheureux s’exhibent aux premiers rangs et prétendent conduire les autres, sans se rendre compte qu’ils sont spirituellement morts.

On pressent le réalisme de la mise en garde que Jésus adresse à ses disciples : « Si vous voulez vivre comme des justes, évitez d’agir devant les hommes pour vous faire remarquer. Autrement il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux » (Mt 6, 1). Car ceux qui « reçoivent leur gloire les uns des autres, ne cherchent pas la gloire qui vient du Dieu unique » (Jn 5, 44). Prisonniers du tombeau scellé de leur suffisance, ils ont réduit le culte du Très Haut, à un moyen au service de l’idolâtrie de soi.

Les pharisiens sont formés à l’école des docteurs de la Loi ; on comprend dès lors que ceux-ci prennent ombrage des invectives prononcées par Jésus. Leur mission consistait à interpréter les Ecritures afin qu’elles soient lumière sur le chemin vers Dieu. Mais eux aussi se sont égarés loin du bonheur ! Car loin d’aider les croyants à progresser, ces pseudo guides les chargent de « fardeaux impossible à porter », qu’ils « ne touchent même pas d’un seul doigt ». C’est pourquoi le Seigneur les rejette et vient lui-même paître son troupeau.

C’est à leurs victimes que Jésus adresse cette invitation : « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai. Chargez-vous de mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes (Mt 11, 28-29) ».

Nous ne sommes pas des Docteurs de la Loi, mais cela ne nous empêche pas pour autant de nous comporter comme eux ! N’avons-nous pas nous aussi pour notre entourage, des exigences qui ne procèdent pas de la charité mais plutôt de notre cœur endurci, qui ne veut pas se convertir ?

Ne méprisons pas les trésors de patience et de générosité du Seigneur envers nous, en refusant de reconnaître que cette bonté de Dieu nous pousse à la conversion. Demandons au Seigneur de nous ouvrir les yeux sur notre hypocrisie, et de nous donner la force de nous détourner de nous-mêmes pour ne chercher qu’en lui seul notre salut et notre gloire.

Seigneur ne permet pas que la vaine gloire m’aveugle au point de prendre ta place dans ma vie comme dans celle des autres ; ne permet pas que la dureté de mon cœur ou la peur de l’engagement m’empêchent d’accéder à l’intelligence spirituelle de ta Parole. Garde-moi de me refuser à ta vérité pour me donner à l’injustice, et conduis-moi sur le chemin des Béatitudes.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!

Aujourd'hui c'est la fête de Sainte Marguerite D'Youville



Jean-Yves 

lundi 14 octobre 2024

« Donnez plutôt en aumône ce que vous avez, et alors tout sera pur pour vous.» / ((482,955)

Bonjour!

 Mardi 15 octobre 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Donnez plutôt en aumône ce que vous avez, et alors tout sera pur pour vous.» (Lc 11, 37-41)

Alléluia. Alléluia.
Elle est vivante, énergique, la parole de Dieu ;
elle juge des intentions et des pensées du cœur.
Alléluia. (cf. He 4, 12)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    pendant que Jésus parlait,
un pharisien l’invita pour le repas de midi.
Jésus entra chez lui et prit place.
    Le pharisien fut étonné
en voyant qu’il n’avait pas fait d’abord les ablutions
précédant le repas.
    Le Seigneur lui dit :
« Bien sûr, vous les pharisiens,
vous purifiez l’extérieur de la coupe et du plat,
mais à l’intérieur de vous-mêmes vous êtes remplis
de cupidité et de méchanceté.
    Insensés ! Celui qui a fait l’extérieur
n’a-t-il pas fait aussi l’intérieur ?
    Donnez plutôt en aumône ce que vous avez,
et alors tout sera pur pour vous. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire..

« Pendant que Jésus parlait » : c’est au cœur de son ministère que le Seigneur est interrompu abruptement par « un pharisien qui l’invite pour le repas de midi ». Signe de bienveillance, ou façon détournée de faire taire le Maître ? Difficile à dire, mais le caractère inopiné de la proposition du pharisien, fait plutôt pencher pour la seconde solution ; l’atmosphère de la suite de l’entrevue confirmera cette interprétation. Si Jésus qui connaît le fond des cœurs, utilise des mots aussi durs que « cupidité » et « méchanceté » pour décrire l’attitude de son interlocuteur, c’est bien qu’il a perçu l’ambiguïté de l’invitation. Cette commensalité improvisée ne vise pas à instaurer une communion, mais à rompre celle que Notre-Seigneur avait établi avec la foule. En fait il y a deux repas dans ce passage : celui que Jésus partage avec les petits qui se nourrissent du Pain de sa Parole, et celui que le pharisien offre au Seigneur pour le mettre à l’épreuve.

« Le pharisien fut étonné en voyant que Notre-Seigneur n’avait pas fait son ablution avant le repas ». A vrai dire, il serait surprenant que cet homme ait été « étonné » ; la réputation de Jésus le précède : tout pharisien sait que ce Rabbi ne se soucie pas de rituels de purification, puisqu’il ne se gêne pas de manger avec les publicains et les pécheurs. L’entrevue se présente plutôt comme une application directe de la parole que Notre-Seigneur vient de prononcer : « La lampe du corps, c’est ton œil. Lorsque ton œil est sain, ton corps tout entier aussi est lumineux ; mais dès qu’il est malade, ton corps aussi est ténébreux » (Lc 11, 34). L’attitude ambiguë de son hôte jaillit d’un regard obscurci par la « méchanceté » et la « cupidité », que Jésus dénonce dans l’espoir de susciter une prise de conscience salutaire. Il ne suffit pas de « purifier l’extérieur », c’est-à-dire d’accomplir les rites prescrits ; s’ils ne sont pas vécus intérieurement comme des mouvements de conversion, ils sont vains. Le cœur du pharisien n’est pas dans la lumière : il n’accueille pas Jésus pour recevoir de lui une Parole qui lui permette de se rapprocher de Dieu ; il ne cherche pas à mieux comprendre le mystère de sa Personne, mais il lui tend un piège pour surprendre dans son comportement ce qui permettrait de l’accuser comme transgresseur de la Loi et de la tradition des Pères.

Jésus n’est pas un provocateur ; il ne prend pas de haut la Loi, puisqu’il prétend être venu non pour l’abolir, mais pour l’accomplir (cf. Mt 5, 17). La seule interprétation cohérente de son comportement est de le recevoir comme un geste prophétique : s’il ne « fait pas son ablution avant le repas », c’est parce qu’il n’a pas besoin de se purifier. Il est le saint, venu pour mener à leur accomplissement tous les rites préfiguratifs de purification. Si son hôte l’avait accueilli d’un cœur ouvert et disponible, il aurait pu lui-même faire ce raisonnement, au moins à titre d’hypothèse, et en demander la confirmation au Seigneur. Mais notre pharisien est trop avide du pouvoir spirituel qu’il exerce au sein de la communauté (cupidité) pour chercher à discerner le sens profond des attitudes de Jésus, qu’il interprète comme des transgressions (méchanceté, malveillance) au lieu d’y reconnaître les signes de la venue de l’Envoyé de Dieu. D’où l’interpellation très vigoureuse de Notre-Seigneur : « Insensé ! » : ce chef religieux a effectivement perdu le sens de son ministère, lui qui est supposé guider les croyants vers le Messie, qu’il s’avère incapable de reconnaître en raison de ses a priori.

« Donnez plutôt en aumônes ce que vous avez, et alors tout sera pur pour vous » : Jésus conclut par la dénonciation de ce qui nous rend « impurs », c’est-à-dire incapables de reconnaître le Saint, et indigne de nous tenir en sa présence. Il s’agit précisément de la « cupidité », qui fausse notre regard et nous fait voir en tout homme un ennemi potentiel que nous traitons dès lors avec « méchanceté ». Tout ce que nous gardons égoïstement, frileusement, peureusement, pour nous-mêmes ; tout ce que nous soustrayons à la loi du don et du partage, c’est-à-dire à la logique de l’amour : voilà ce qui nous rend impur en nous séparant de nos frères et par là de Dieu lui-même. Cela concerne bien sûr les biens matériels, mais aussi les dons naturels et les grâces spirituelles : tout ce que nous gardons pour nous, nous accuse devant Dieu. Y compris les ministères que le Seigneur nous confie : si nous nous en servons comme ce pharisien pour exercer un pouvoir sur ceux que nous sommes appelés à servir, nous sommes des « insensés », nous avons perdu le sens du don de Dieu et nous serons incapables de reconnaître le temps de sa visite.

Vérifions bien la manière dont nous recevons à notre table les frères en qui le Seigneur se fait notre hôte : avec un regard bienveillant et un cœur ouvert ? Ou avec un esprit de défiance et de critique, préparant par avance les arguments qui justifieront notre refus d’obtempérer à leurs demandes ?

« Celui qui a fait l’extérieur n’a-t-il pas fait aussi l’intérieur ? » : si nous avons à cœur d’amender notre vie de manière à ce qu’elle reflète extérieurement notre appartenance au Christ, il nous faut travailler avec d’autant plus d’acharnement et de persévérance à convertir notre cœur, car « l’homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon ; et l’homme mauvais tire le mal de son cœur qui est mauvais » (Lc 6, 45)

Abbé Philippe Link - Merci!"

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Bonne journée!

Jean-Yves  

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dimanche 13 octobre 2024

« À cette génération, il ne sera donné que le signe de Jonas » / (482,869)

Bonjour!

Lundi 14 octobre 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour... 


ÉVANGILE

« À cette génération, il ne sera donné que le signe de Jonas » (Lc 11, 29-32)

Alléluia. Alléluia.
Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur,
mais écoutez la voix du Seigneur.
Alléluia. (cf. Ps 94, 8a.7d)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    comme les foules s’amassaient,
Jésus se mit à dire :
« Cette génération est une génération mauvaise :
elle cherche un signe,
mais en fait de signe
il ne lui sera donné que le signe de Jonas.
    Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive ;
il en sera de même avec le Fils de l’homme
pour cette génération.
    Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera
en même temps que les hommes de cette génération,
et elle les condamnera.
En effet, elle est venue des extrémités de la terre
pour écouter la sagesse de Salomon,
et il y a ici bien plus que Salomon.
    Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront
en même temps que cette génération,
et ils la condamneront ;
en effet, ils se sont convertis
en réponse à la proclamation faite par Jonas,
et il y a ici bien plus que Jonas.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

«Cette génération est une génération mauvaise: elle demande un signe»

Abbé Raimondo M. SORGIA Mannai OP(San Domenico di Fiesole, Florencia, Italie)

Aujourd'hui, la voix douce –mais sévère– du Christ met en garde ceux qui sont convaincus d'avoir déjà leur “ticket” pour le Paradis, parce qu'ils disent: «Jésus, comme tu es beau!». Le Christ a payé le prix de notre salut sans exclure qui que ce soit, mais il faut remplir certaines conditions élémentaires. Entre autres, celle de ne pas prétendre que le Christ fasse tout, nous rien. Ce serait non seulement une sottise, mais un mauvais orgueil. C'est pourquoi le Seigneur emploie aujourd'hui le mot “mauvais”: «Cette génération est une génération mauvaise: elle demande un signe, mais en fait de signe il ne lui sera donné que celui de Jonas» (Lc 11,29). Il l'appelle “mauvaise” parce qu'elle subordonne son éventuelle et condescendante adhésion à la condition de voir des miracles spectaculaires.

Jésus n'accepta jamais d'agir ainsi, même devant ses compatriotes de Nazareth, qui exigeaient qu'Il garantisse sa mission de prophète et de Messie par de prodigieux miracles, à savourer assis dans un fauteuil de cinéma. Mais c'est impossible: le Seigneur offre son salut à ceux-là seuls qui se soumettent à Lui par une obéissance qui naît de la foi, qui espère et se tait. Dieu requiert cette foi antécédente (qu'Il a mise en nous comme semence de grâce).

Contre cette caricature de foi, la reine de Saba se lèvera, elle qui vint des confins de la terre pour écouter la sagesse de Salomon, alors que «il y a ici bien plus que Salomon» (Lc 11,31). Un proverbe dit: «Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre». Le Christ, condamné à mort, ressuscitera trois jours plus tard: à qui Le reconnaît, Il propose le salut; aux autres –quand Il reviendra comme Juge– il ne restera plus qu'à entendre la condamnation pour leur incrédulité obstinée. Prenons les devants: acceptons-Le avec foi et amour. Nous Le reconnaîtrons et Il nous reconnaîtra comme siens. Le serviteur de Dieu Don Albérione disait: «Dieu ne gaspille pas l'électricité: il éclaire les lampes nécessaires, toujours au bon moment».

Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « De même que Salomon a édifié ce temple, le véritable Salomon s’est également édifié un Temple : Le Christ est l’authentique Salomon ! » (Saint Augustin)

  • « Encore aujourd’hui, pour les "Ninives modernes" Dieu recherche des messagers de la pénitence. Aurons-nous le courage, la foi profonde, la croyance nécessaire pour atteindre les cœurs et ouvrir les portes à la conversion ? » (Benoît XVI)

  • « Seule l’identité divine de la personne de Jésus peut justifier une exigence aussi absolue que celle-ci : "Celui qui n’est pas avec moi est contre moi" (Mt 12,30) ; de même quand Il dit qu’il y a en Lui "plus que Jonas, plus que Salomon, plus que le Temple" (…) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 590)



Bonne journée!
Jean-Yves 

samedi 12 octobre 2024

« Vends ce que tu as et suis-moi » / La prière / Ma vie... / (482,771)

 Bonjour!

Dimanche le 13 octobre 2024

Voici la Parole de Dieu de ce 28e dimanche ordinaire.



ÉVANGILE


« Vends ce que tu as et suis-moi » (Mc 10, 17-27)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
    Jésus se mettait en route
quand un homme accourut
et, tombant à ses genoux, lui demanda :
« Bon Maître, que dois-je faire
pour avoir la vie éternelle en héritage ? »
    Jésus lui dit :
« Pourquoi dire que je suis bon ?
Personne n’est bon, sinon Dieu seul.
    Tu connais les commandements :
Ne commets pas de meurtre,
ne commets pas d’adultère,
ne commets pas de vol,
ne porte pas de faux témoignage,
ne fais de tort à personne,
honore ton père et ta mère. »
    L’homme répondit :
« Maître, tout cela, je l’ai observé
depuis ma jeunesse. »
    Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima.
Il lui dit :
« Une seule chose te manque :
va, vends ce que tu as
et donne-le aux pauvres ;
alors tu auras un trésor au ciel.
Puis viens, suis-moi. »
    Mais lui, à ces mots, devint sombre
et s’en alla tout triste,
car il avait de grands biens.

    Alors Jésus regarda autour de lui
et dit à ses disciples :
« Comme il sera difficile
à ceux qui possèdent des richesses
d’entrer dans le royaume de Dieu ! »
    Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles.
Jésus reprenant la parole leur dit:
« Mes enfants, comme il est difficile
d’entrer dans le royaume de Dieu !
    Il est plus facile à un chameau
de passer par le trou d’une aiguille
qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. »
    De plus en plus déconcertés,
les disciples se demandaient entre eux :
« Mais alors, qui peut être sauvé ? »
    Jésus les regarde et dit:
« Pour les hommes, c’est impossible,
mais pas pour Dieu ;
car tout est possible à Dieu. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Ignorer Dieu, c’est mourir ; le connaître, vivre en lui, l’aimer, essayer de lui ressembler, voilà la seule vie. Si vous désirez la vie éternelle, cherchez d’abord à le connaître même si « personne ne le connaît, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut bien le révéler » (Mt 11,27). Après Dieu, connaissez la grandeur du Rédempteur et sa grâce inestimable ; « la Loi, dit l’apôtre Jean, a été donnée par Moïse, mais la grâce et la vérité nous ont été données par Jésus-Christ » (1,17). Si la Loi de Moïse pouvait nous donner la vie éternelle, pourquoi notre Sauveur serait-il venu au monde et aurait-il souffert pour nous depuis sa naissance jusqu’à la mort, parcourant toute une vie humaine ? 

Pourquoi le jeune homme qui accomplissait si fidèlement depuis sa jeunesse les commandements de la Loi, se serait-il jeté aux pieds d’un autre pour demander l’immortalité ? 

Ce jeune homme observait toute la Loi, et s’y était attaché dès sa jeunesse. Mais il sent bien que s’il ne manque rien à sa vertu, la vie lui fait encore bien défaut. C’est pourquoi il vient la demander à celui qui seul peut l’accorder ; il est sûr d’être en règle avec la Loi, cependant il implore le Fils de Dieu. Les amarres de la Loi le défendaient mal du roulis ; inquiet, il quitte ce mouillage dangereux et vient jeter l’ancre au port du Sauveur.

Saint Clément d’Alexandrie (150-v. 215) – Homélie « Quel riche peut être sauvé ? » (trad. coll. Icthus, t. 6, p. 28, rév.)

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Le jardin secret...

Avez-vous visité dernièrement votre jardin secret, vous savez cet espace passablement intime au plus profond de vous-mêmes où vous entassez vos souvenirs, vos moments glorieux et les peines d’un autre âge. Habituellement ce jardin est gardé par une grille ouvragée qui en interdit l’accès aux intrus ou plus simplement aux gens qui n’en reconnaîtraient pas le mystère. Non, ce n’est pas un parc public où tout un chacun peut se promener distraitement.

Ce jardin, c’est l’endroit où vous aimez vous réfugier parce que vous en connaissez toutes les allées, les plantes et les fleurs, le petit étang aussi où viennent s’abreuver les oiseaux. C’est ce que vous avez de plus précieux, c’est pourquoi vous y invitez seulement les personnes qui sauront le respecter et l’apprécier. Des personnes de confiance, quoi. On ne partage pas ce qui nous est intime avec n’importe qui. Cela est réservé aux amis proches qui accueilleront l’invitation comme un privilège, une maque de confiance.

J’en ai fait l’expérience : celui à qui j’ai ouvert mon jardin secret n’a pas hésité à m’inviter dans le sien. On y entre tout doucement sans poser trop de questions. On garde un silence discret et on se laisse guider. On est parfois surpris d’y découvrir des perles mais aussi des blessures. On comprend mieux la complexité et la dynamique intérieure de cette personne. Pas étonnant qu’on y marche sur la pointe des pieds, sans faire de bruit, réalisant en vérité qu’on nous a fait l’honneur d’une visite exceptionnelle.

Cette image du jardin secret est la plus belle explication, il me semble, de ce qu’est la prière. Oui, quand je prie, j’invite le Seigneur à voir les choses en moi qui sont essentielles : les personnes que je lui présente, leur santé, leur famille, leur travail, leurs soucis. Mes projets, mes faiblesses, mes regrets mais aussi mes rêves. Bien plus, le Seigneur me partage lui aussi ce qui le fait veiller tard la nuit ou le réveille au petit matin : la situation dans le monde, les enfants qui vont dormir le ventre vide, ceux aussi qui ont trouvé leur nouvelle résidence à Ste-Justine. Il me parle aussi des petites victoires personnelles d’un chacun qu’il est seul à connaître et qui le font sourire.

La prière me permet de pénétrer au plus secret de mon cœur et de partager avec Dieu ce qui me fait vivre au plus intime de moi-même.

Père Gilles Blouin, assomptionniste et éditorialiste au Montmartre à Québec
Qu'est-ce qui fait chanter mon cœur?
Qu'est ce qui fait que ma vie vaut la peine d'être vécue?
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Bon dimanche!

Jean-Yves 


vendredi 11 octobre 2024

« Heureuse la mère qui t’a porté en elle ! – Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu ! » / (482,680)

Bonjour!

Samedi 12 octobre 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour... 


ÉVANGILE

« Heureuse la mère qui t’a porté en elle ! – Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu ! » (Lc 11, 27-28)

Alléluia. Alléluia.
Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu,
et qui la gardent !
Alléluia. (Lc 11, 28)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    comme Jésus était en train de parler,
une femme éleva la voix au milieu de la foule
pour lui dire :
« Heureuse la mère qui t’a porté en elle,
et dont les seins t’ont nourri ! »
    Alors Jésus lui déclara :
« Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu,
et qui la gardent ! »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire: Abbé Jaume AYMAR i Ragolta (Badalona, Barcelona, Espagne)

«Heureuse la mère qui t'a porté dans ses entrailles, et qui t'a nourri de son lait!»


Aujourd'hui, nous écoutons la meilleurs des éloges que Jésus pouvait faire à sa propre mère: «Heureux (…) ceux qui entendent la parole de Dieu, et qui la gardent!» (Lc 11,28). Avec cette réponse, Jésus-Christ ne repousse pas l'éloge que cette simple femme faisait de façon passionnée à sa Mère, sinon qu'Il l'accepte et va plus loin, expliquant que la Très-Sainte-Marie était bienheureuse –surtout!- pour le fait d'avoir été bonne et fidèle d'avoir accompli la Parole de Dieu.

Quelques fois, on me demande si les chrétiens croient à la prédestination, comme on y croit dans d'autres religions. Non!: les chrétiens croyons que Dieu nous prépare un destin de bonheur éternel. Dieu veut que nous soyons heureux, fortunés, bienheureux. Prenons conscience de la fréquence de ces paroles dans les enseignements de Jésus: «Bienheureux, bienheureux, bienheureux…». «Bienheureux les pauvres, les miséricordieux, ceux qui ont faim et soif de justice, ceux qui créerons sans avoir vu» (cf. Mt 5,3-12; Jn 20,29). Dieu veut notre bonheur, un bonheur qui commence déjà en ce monde, bien que les chemins pour y arriver ne soit pas la richesse, ni le pouvoir, ni le succès facile, sinon l'amour pauvre et humble de celui qui est dans l'attente. La joie de croire! Cette joie dont parlait le converti Jacques Maritain.

Il s'agit d'un bonheur qui est encore plus grand que la joie de vivre, car nous croyons d'une vie sans fin, éternelle. Marie, la Mère de Jésus, non seulement est fortunée d'avoir amené au monde, pour l'avoir nourri et éduqué —comme disait spontanément cette femme du village— sinon, surtout, pour avoir été à l'écoute de la Parole et pour l'avoir mise en pratique: pour avoir aimé et pour s'être laissé aimer par son Fils Jésus. Comme disait le poète: «Pouvoir dire «mère» et s'entendre dire «mon fils» / c'est la chance qui faisait envie de Dieu». Que Marie, Mère du Belle Amour, prie pour nous.

Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Le Créateur de l’homme, étant né de la race humaine, devait choisir pour lui-même, entre toutes, une mère telle qu’il savait lui convenir et lui plaire » (Saint Bernard)

  • « Qui a le temps d’écouter sa parole et de se laisser fasciner par son amour ? La foi en Dieu demande l’abandon plein de confiance, entre les mains de l’Amour qui soutient le monde » (Benoît XVI)

  • « Dieu s’est révélé pleinement en envoyant son propre Fils, en qui Il a établi son Alliance pour toujours. Celui-ci est la Parole définitive du Père, de sorte qu’il n’y aura plus d’autre Révélation après Lui » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 73)


Frère Yves Habert

Frère Yves Habert

Couvent du Saint-Nom-de-Jésus à Lyon

Bien reçu


L’important n’est pas d’être à l’origine de ces paroles, mais de les recevoir. Dire cela n’enlève rien à l’importance de Marie, au contraire. C’est parce que Marie a reçu et gardé la Parole dans son cœur qu’elle est bienheureuse. Dieu a parlé à Marie, Marie a écouté cette Parole, l’a reçue en elle, et en elle la Parole, le Verbe, s’est fait chair. C’est la prière traditionnelle de l’Angélus que nous disons trois fois par jour.

Nous devons, nous aussi, écouter, recevoir la Parole pour qu’elle naisse en nous. Nous ne porterons pas en nous le Verbe de Dieu comme Marie l’a porté. Pourtant, il s’agit bien d’une véritable naissance en nous de cette Parole. Si le Christ ne prend pas chair dans notre chair, il peut cependant venir en nous pour nous remplir de sa vie et pour que sa Parole s’enracine, fructifie et se multiplie en nous. Alors, nous garderons cette Parole comme Marie a su la garder. Et nous porterons nous aussi du fruit en nous et autour de nous. 



Bonne journée!
Jean-Yves