mardi 24 août 2021

« Vous êtes bien les fils de ceux qui ont assassiné les prophètes » / (364,137)

 Bonjour!

Mercredi 25 août 2021



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

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ÉVANGILE

« Vous êtes bien les fils de ceux qui ont assassiné les prophètes » (Mt 23, 27-32)

Alléluia. Alléluia.
En celui qui garde la parole du Christ
l’amour de Dieu atteint vraiment sa perfection.
Alléluia. (1 Jn 2, 5)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait :
    « Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites,
parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis à la chaux :
à l’extérieur ils ont une belle apparence,
mais l’intérieur est rempli d’ossements
et de toutes sortes de choses impures.
    C’est ainsi que vous, à l’extérieur,
pour les gens, vous avez l’apparence d’hommes justes,
mais à l’intérieur vous êtes pleins d’hypocrisie et de mal.

    Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites,
parce que vous bâtissez les sépulcres des prophètes,
vous décorez les tombeaux des justes,
    et vous dites :
“Si nous avions vécu à l’époque de nos pères,
nous n’aurions pas été leurs complices
pour verser le sang des prophètes.”
    Ainsi, vous témoignez contre vous-mêmes :
vous êtes bien les fils de ceux qui ont assassiné les prophètes.
    Vous donc, mettez le comble à la mesure de vos pères ! »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Les interpellations de Jésus sont toujours aussi virulentes. Il dénonce aujourd’hui nos comportements ambigus et mortifères, qui nous donnent les apparences de la justice et du bien, quand à l’intérieur la mort est tapie et fait son œuvre.

Mais Jésus fait plus que souligner un manque de cohérence ; nous sommes tous d’accord sur le fait qu’il faut accorder nos actes et nos pensées, nos choix de vie et notre foi. Ce n’est pas une question de logique qu’aborde Jésus, mais celle de notre unification intérieure.

Pour les questions de logique en effet, nul besoin de nous enseigner. Mais dans le cas présent, si Jésus prend soin de nous avertir, c’est que nous ne sommes pas conscients de notre condition. Pire, nous nous comportons ouvertement de manière scandaleuse sans nous en rendre compte.

Il est vrai que notre société est la proie de dichotomies les plus grotesques. Il y a l’homme et le non homme. L’enfant et l’embryon. Celui qui peut vivre et celui qui n’en a pas le droit. La tolérance et l’exclusion. La vie privée et la vie publique. La vie professionnelle et la vie religieuse. Le risque est grand de nous identifier peu à peu à ces hypocrisies iniques, et peut être même de contribuer à les répandre. Une façon de penser plus qu’une adhésion à des idées. Et peu à peu la mort fait son domaine en nous, avec notre complicité.

« Malheur » s’exclame Jésus, dévoilant aux pharisiens une décision qui est la leur et dont ils ne semblent pas encore conscients. Ils ont choisi de donner la mort. Et d’une façon particulièrement tragique.

Il y a en effet un contraste saisissant entre leur protestation d’innocence et le culte rendu aux prophètes assassinés. En leur bâtissant des tombeaux, ils montrent en effet la justice de ces hommes. Mais cet acte ne s’adresse pas aux prophètes ni à leur mémoire. Ils détournent la justice des prophètes à leur profit et pour condamner leurs pères.

Le mécanisme du péché est clairement dévoilé par Jésus : ce n’est pas une question d’hérédité (ce que la Bible a toujours dénoncé), mais de choix. S’ils sont meurtriers, ce n’est pas parce qu’ils sont les fils de leurs pères, mais parce qu’ils ont fait le même choix de mort que leurs pères. Et même pire. Car quiconque ne veut pas se reconnaître pécheur se place dans la nécessité de faire reposer la responsabilité de son péché sur un autre. L’accusation des hypocrites que dénonce Jésus se double donc d’un mensonge, qui dissimule la volonté de meurtre. Le péché des fils redouble donc celui des pères.

Si Jésus dénonce les crimes qui n’ont pas encore été commis, c’est pour que nous soyons saisis par cette vérité et que nous revenions à la lumière, car nous sommes des fils de la lumière. Notre comportement doit manifester la justice que le Seigneur veut faire régner en nos âmes, et être un témoignage sûr pour les générations à venir comme pour le monde où nous vivons. Qui d’autre que les chrétiens pourra en effet manifester la grandeur de l’homme rétabli dans sa dignité par le salut qui lui est offert ?


Abbé Philippe Link / Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 


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