jeudi 31 mars 2022

«Si je me rendais ce témoignage à moi-même, mon témoignage ne serait pas vrai» / (383,413)

 Bonjour!

Jeudi 31 mars 2021



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

 (Jn 5,31-47): «Si je me rendais ce témoignage à moi-même, mon témoignage ne serait pas vrai; il y a quelqu'un d'autre qui me rend témoignage, et je sais que le témoignage qu'il me rend est vrai. Vous avez envoyé une délégation auprès de Jean Baptiste, et il a rendu témoignage à la vérité. Moi, je n'ai pas à recevoir le témoignage d'un homme, mais je parle ainsi pour que vous soyez sauvés. Jean était la lampe qui brûle et qui éclaire, et vous avez accepté de vous réjouir un moment à sa lumière. Mais j'ai pour moi un témoignage plus grand que celui de Jean: ce sont les oeuvres que le Père m'a données à accomplir; ces oeuvres, je les fais, et elles témoignent que le Père m'a envoyé. Et le Père qui m'a envoyé, c'est lui qui m'a rendu témoignage. Vous n'avez jamais écouté sa voix, vous n'avez jamais vu sa face, et sa parole ne demeure pas en vous, puisque vous ne croyez pas en moi, l'envoyé du Père.

«Vous scrutez les Écritures parce que vous pensez trouver en elles la vie éternelle; or, ce sont elles qui me rendent témoignage, et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie! La gloire, je ne la reçois pas des hommes; d'ailleurs je vous connais: vous n'avez pas en vous l'amour de Dieu.
«Moi, je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas; si un autre vient en son propre nom, celui-là, vous le recevrez! Comment pourriez-vous croire, vous qui recevez votre gloire les uns des autres, et qui ne cherchez pas la gloire qui vient du Dieu unique! Ne pensez pas que c'est moi qui vous accuserai devant le Père. Votre accusateur, c'est Moïse, en qui vous avez mis votre espérance. Si vous croyiez en Moïse, vous croiriez aussi en moi, car c'est de moi qu'il a parlé dans l'Écriture. Mais si vous ne croyez pas ce qu'il a écrit, comment croirez-vous ce que je dis?».

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Commentaire...

Dans ce passage du chapitre cinq de l’évangile de saint Jean, Jésus veut manifester la vérité de ce qu’il prétend être. Pour cela, il va faire appel à quatre témoignages : celui de Jean-Baptiste, celui des œuvres que le Père lui a données d’accomplir, celui du Père lui-même et enfin celui des Écritures.

Chacun de ces témoignages, pour être reçu comme parole de vérité, requiert la foi de celui qui les entend. Étonnant. Pas tant que ça puisque le témoignage ne se veut pas une argumentation persuasive par les preuves qu’il apporterait. Le témoignage suscite la foi de celui à qui il s’adresse. Il demande à être cru. Il est une interpellation qui invite la liberté à se décider. Il ne veut en rien obliger l’autre par des arguments contraignants.

Pour ce qui le concerne, Jésus commence par renvoyer au témoignage du Baptiste à la lumière duquel certains « ont accepté de se réjouir un moment ». Mais Jean-Baptiste n’était que la lampe et non pas la lumière en tant que telle (Cf. Jn 1, 8). C’est ce qui fait dire à Jésus : « J’ai pour moi un témoignage plus grand que celui de Jean : ce sont les œuvres que le Père m’a données à accomplir ; ces œuvres, je les fais, et elles témoignent que le Père m’a envoyé. » (Jn 5, 36)

Jésus demande que l’on croie en ses œuvres. Elles sont le sceau du Père sur son Envoyé, le témoignage le plus lumineux qu’il lui rend. Pour parler des actions du Christ, Jean use d’un double vocabulaire : il parle de « signes » ou bien d’« œuvres ». Du point de vue de la foi qui se cherche, les actions du Christ sont des signes ; du point de vue de la foi éclairée, elles sont en outre des œuvres.

En tant que signes, elles manifestent la gloire du Christ et de Dieu. Elles révèlent que Dieu est là, par une anticipation de son Jour, rayonnant de sa toute puissance de vie et de résurrection. En tant qu’œuvres, elles manifestent la présence du Père à toute l’activité du Fils et l’unité du Père et du Fils. Elles sont comme les paroles, « données » à Jésus par le Père. Jésus les voit faire au Père, ne les accomplit qu’avec lui et les lui attribue. « C’est le Père demeurant en moi qui accomplit les œuvres » (Jn 14, 10).

Ainsi, dans les œuvres du Fils s’accomplit l’œuvre du Père et se révèle son amour pour le monde. L’Envoyé, en sa personne, se manifeste comme le témoignage par excellence de l’amour du Père pour le monde. Et lui refuser sa foi c’est se fermer à cet amour : « Je vous connais, vous n’avez pas en vous l’amour de Dieu ».

Tout cela était annoncé dans les Écritures afin que le peuple puisse reconnaître l’Envoyé du Père lorsqu’il se présenterait à eux. Malheureusement, les scribes et les pharisiens ne lisent pas avec foi l’Écriture. Ils l’ont enfermée dans leurs propres pré-compréhensions et du coup, ils ne sont pas disponibles au témoignage qu’elle rend à Jésus, à l’invitation qu’elle leur adresse de s’ouvrir radicalement au don de son amour.

Jésus est venu nous proposer d’entrer par la foi dans la relation d’amour qui l’unit à son Père. Mais faire ce pas signifie que l’on se soit détourné de tous ses égoïsmes ou autres repliements narcissiques, que l’on ait renoncé à toute forme d’auto-glorification pour « chercher la gloire qui vient du Dieu unique » : « Comment pourriez-vous croire, vous qui tirez votre gloire les uns des autres. » (Jn 5, 43)

Seigneur, nous te demandons de nous libérer de nous-mêmes afin que nous puissions recevoir dans la foi le témoignage du Père en ta faveur et entrer à ta suite dans cette intimité qui t’unit à lui.


Abbé Philippe Link / Merci! 

Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Il ne s’agit pas de connaître quelque chose sur Dieu, mais d’avoir Dieu dans notre âme » (Saint Grégoire de Nysse)

  • « Faites que brille votre lumière dans notre société, en politique, dans le monde de l’économie, dans le monde de la culture et de l’investigation. Même si ce n’est qu’une petite lumière parmi tant de feux d’artifices, elle reçoit sa force et sa splendeur de la grande Etoile du matin, le Christ ressuscité » (Benoît XVI)

  • « Les signes accomplis par Jésus témoignent que le Père l’a envoyé. Ils invitent à croire en lui. A ceux qui s’adressent à lui avec foi, il accorde ce qu’ils demandent. Alors les miracles fortifient la foi en Celui qui fait les œuvres de son Père (…) Mais ils peuvent aussi être "occasion de chute" (Mt 11, 6). Ils ne veulent pas satisfaire la curiosité et les désirs magiques. Malgré ses miracles si évidents, Jésus est rejeté par certains ; on l’accuse même d’agir par les démons » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 548)

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