dimanche 20 mars 2022

« Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même » / (381,039)

Bonjour!

Dimanche 20 mars 2022

Voici la Parole de Dieu de ce jour... 



ÉVANGILE

« Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même » (Lc 13, 1-9)

Gloire au Christ,
Sagesse éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur.
Convertissez-vous, dit le Seigneur,
car le royaume des Cieux est tout proche.
Gloire au Christ,
Sagesse éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur. (Mt 4, 17)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Un jour, des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens
que Pilate avait fait massacrer,
mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient.
    Jésus leur répondit :
« Pensez-vous que ces Galiléens
étaient de plus grands pécheurs
que tous les autres Galiléens,
pour avoir subi un tel sort ?
    Eh bien, je vous dis : pas du tout !
Mais si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de même.
    Et ces dix-huit personnes
tuées par la chute de la tour de Siloé,
pensez-vous qu’elles étaient plus coupables
que tous les autres habitants de Jérusalem ?
    Eh bien, je vous dis : pas du tout !
Mais si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de même. »
    Jésus disait encore cette parabole :
« Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne.
Il vint chercher du fruit sur ce figuier,
et n’en trouva pas.
    Il dit alors à son vigneron :
‘Voilà trois ans que je viens
chercher du fruit sur ce figuier,
et je n’en trouve pas.
Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?’
    Mais le vigneron lui répondit :
‘Maître, laisse-le encore cette année,
le temps que je bêche autour
pour y mettre du fumier.
    Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir.
Sinon, tu le couperas.’ »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Le Christ – dont l’Évangile de Luc est le seul à nous rapporter ces propos – aborde aujourd’hui un des problèmes qui est parmi les plus difficiles à vivre et même à comprendre : le problème du mal et du malheur. Drame de l’oppression ici, qui se solde par des meurtres ; drame des catastrophes là, qui se chiffrent en victimes.

La Bible elle-même, comme à travers les livres de Job ou des psaumes, y revient sans cesse, sans parvenir pour autant à y donner une réponse adéquate et satisfaisante.
Car le mal est finalement inintelligible.
Paul va même jusqu’à parler du mystère de l’iniquité (2 Th 2,7).

En face de cela, le Christ ne cherche pas à éviter la réalité scandaleuse des faits.
À ceux qui évoquent devant lui le massacre des Galiléens par Pilate (Lc 13,1), il rappelle aussi la chute de la tour de Siloé.
Jésus ne se voile pas les yeux en face des épreuves de notre existence : il s’en fait même profondément solidaire, acceptant, le premier, de devenir, un jour, lui, le Galiléen, la victime de Pilate (Mc 15,15) et le crucifié de Jérusalem (Lc 13,33).

Il ne se contente pas non plus de proposer une explication théologique, une consolation spirituelle à ce drame du mal dont, chaque jour, nous percevons l’écho et dont nous subissons à quelque titre les conséquences.
Il va jusqu’à nous dire où est la cause de tout mal et le moyen le plus vrai pour le dépasser et pouvoir le supporter. Et c’est en ce sens que l’évangile de ce jour devient pour nous, au milieu de tous nos brouillards, une source d’espérance et de lumière.

Dieu ne provoque jamais le mal. Dieu est Dieu !
En lui est la Vie, l’Amour, la Beauté, la Paix.
Si Dieu est Dieu, il est, par définition, la Source de tout ce qu’il y a dans l’univers de beau, de bon, de vrai, de vivant, de joyeux.
Tout ce qui est donc à l’opposé de ce qu’il est
– la tristesse, la laideur, discorde, la souffrance, la mort – non seulement ne peut venir de lui, mais encore est refusé par lui.
Le Christ a combattu le mal jusqu’à le prendre sur lui et le clouer avec lui sur la croix, au point d’être devenu lui-même malédiction pour nous, comme ose l’écrire l’apôtre Paul (Ga 3,13).

Dieu, lui-même, le premier, souffre de ce mal, souffre pour tout ce mal ! Comme un père, comme une mère, comme un frère, comme un époux, comme un ami, il souffre en son amour de nous voir nous-mêmes nous enfoncer vers les conséquences de notre propre refus.
Ce Dieu qui avertit, supplie, menace, pleure, tonne, soupire, crie, c’est un Dieu d’amour qui parle aux hommes comme un homme pour en être enfin entendu, compris, aimé (Ex 34,6 ; Jn 3,16 ; 15,9 ; 1 Jn 4,8). Et pour que ses fils, ainsi avertis éclairés, enseignés (Jn 6,45), soient vraiment et enfin libérés et sauvés !
Et qu’ils ne restent pas plantés là, comme un figuier stérile, mais comme un arbre bon qui donne de bons fruits (Lc 13,6-9).
Au cœur de ce temps de grâce du Carême, voici que le Christ s’approche de chacun de nous et nous demande :
Qu’y a-t-il sur l’arbre de ta vie ?
Et devant chacun de nous, le Maître et le Vigneron, c’est-à-dire le Père et le Fils, dans la lumière de l’Esprit, s’interrogent et mutuellement, dans leur tendresse, intercèdent pour nous : Laisse-le cette année encore, le temps que je creuse autour (Lc 13,8).
Peut-être au cours de ce carême se convertira-t-il un peu ?
Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir (13,9).

Si nous savions la joie de Dieu,
Jésus va même jusqu’à dire : la gloire de mon Père (Jn 15,8), quand il peut contempler de bons fruits produits par l’arbre de notre vie !

Tu es la source de toute bonté, Seigneur, et toute miséricorde vient de toi ; tu nous as dit comment guérir du péché par le jeûne, la prière et le partage ; écoute l’aveu de notre faiblesse: nous avons conscience de nos fautes : patiemment relève-nous avec amour.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Bon dimanche!

Jean-Yves 

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