dimanche 23 octobre 2022

« Cette fille d’Abraham, ne fallait-il pas la délivrer de ce lien le jour du sabbat ? » / (391,996)

Bonjour!

Lundi 24 octobre 2022

Voici la Parole de Dieu de ce jour... 


ÉVANGILE

« Cette fille d’Abraham, ne fallait-il pas la délivrer de ce lien le jour du sabbat ? » (Lc 13, 10-17)

Alléluia. Alléluia.
Ta parole, Seigneur, est vérité ;
dans cette vérité, sanctifie-nous.
Alléluia. (cf. Jn 17, 17ba)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    Jésus était en train d’enseigner dans une synagogue,
le jour du sabbat.
    Voici qu’il y avait là une femme, possédée par un esprit
qui la rendait infirme depuis dix-huit ans ;
elle était toute courbée
et absolument incapable de se redresser.
    Quand Jésus la vit, il l’interpella et lui dit :
« Femme, te voici délivrée de ton infirmité. »
    Et il lui imposa les mains.
À l’instant même elle redevint droite
et rendait gloire à Dieu.

    Alors le chef de la synagogue, indigné
de voir Jésus faire une guérison le jour du sabbat,
prit la parole et dit à la foule :
« Il y a six jours pour travailler ;
venez donc vous faire guérir ces jours-là,
et non pas le jour du sabbat. »
    Le Seigneur lui répliqua :
« Hypocrites !
Chacun de vous, le jour du sabbat,
ne détache-t-il pas de la mangeoire son bœuf ou son âne
pour le mener boire ?
    Alors cette femme, une fille d’Abraham,
que Satan avait liée voici dix-huit ans,
ne fallait-il pas la délivrer de ce lien le jour du sabbat ? »

    À ces paroles de Jésus,
tous ses adversaires furent remplis de honte,
et toute la foule était dans la joie
à cause de toutes les actions éclatantes qu’il faisait.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Il peut paraître étonnant qu’une femme possédée soit admise dans un lieu de prière. Mais la place réservée aux femmes dans la synagogue est un peu à l’écart. De plus, rien dans le comportement de cette infirme ne laisse présager la cause de son mal, que l’évangéliste révèle d’amblée au lecteur, anticipant l’explicitation que Jésus donnera en fin de récit.

Le nombre « dix-huit » est mentionné par deux fois, au début et à la fin de la péricope, de part et d’autre du nombre « six » : la femme est liée depuis « dix-huit ans » – c’est-à-dire trois fois « six » ans – et le chef de la synagogue reproche à la foule de venir se faire guérir le jour du sabbat plutôt qu’un des « six » jours réservés au travail. 

Or le jour du sabbat est le septième jour, celui du repos de Dieu, et plus encore celui du repos de la création tout entière en Dieu. En clair : l’esprit mauvais qui a lié la femme à la terre depuis trois fois six ans, l’empêche d’atteindre le septième jour. Tel est le triste état de notre pauvre humanité, qui a perdu le sens de son existence depuis qu’elle s’est coupée de Dieu par son péché. Nous avons beau multiplier nos efforts tout au long des trois âges de notre vie, nous demeurons prisonniers de l’incomplétude (« six »), nous n’atteignons pas notre finalité en Dieu (« sept »).

C’est sur l’horizon de cet échec, que surgit Notre-Seigneur en guerrier vainqueur. Prenant autorité sur l’esprit mauvais, il délivre la femme, anticipant en elle le fruit de sa Pâque ; puis lui imposant les mains, il lui communique l’Esprit. Ce faisant, il la rétablit dans sa dignité filiale, il la restaure à « l’image de Dieu ». C’est en ces termes que l’on traduit habituellement l’expression hébraïque qui apparaît en Gn 1,27, et qui signifie littéralement « Dieu créa l’homme debout, en position droite », c’est-à-dire la position dans laquelle la femme se trouve restaurée après l’intervention de Jésus.

L’évangéliste précise : « et elle rendait gloire à Dieu ». Telle est précisément l’activité réservée au sabbat. L’indignation du chef de la synagogue est donc d’autant plus malvenue, que loin de transgresser le précepte, la guérison accomplie par Jésus permet tout au contraire de l’observer. Mais au lieu de juger l’arbre aux fruits et d’entrer avec la femme dans l’action de grâce pour le miracle accompli, cet homme réduit l’intervention de Notre-Seigneur à un « travail » de thaumaturge. Voilà pourquoi Jésus rectifie son propos en précisant qu’il s’agit d’une libération, c’est-à-dire d’une action que Dieu seul peut accomplir : aurait-il donc la prétention de reprocher à Dieu d’agir un jour de sabbat ?

L’interpellation « esprits faux » – au pluriel – indique que le chef de la synagogue n’est que l’interprète de la désapprobation générale manifestée par les pharisiens présents à l’événement. Notre-Seigneur leur reproche leur duplicité : en hommes religieux, versés dans les Écritures, ils savent fort bien que la Loi permet de « détacher le jour du sabbat son bœuf ou son âne de la mangeoire pour le mener à boire ». Jésus poursuit l’argumentation « a fortiori » qu’il affectionne particulièrement : « d’autant plus fallait-il délier cette fille d’Abraham des liens auxquels Satan l’avait assujettie, pour la conduire aux sources vives de l’Esprit, afin qu’elle y étanche sa soif de vie divine ! »

Seigneur, depuis que le péché dominait sur nous, comme cette femme, nous étions tournés vers la terre, absolument incapables de nous redresser et de lever les yeux vers le ciel. Mais tu nous as aimés et tu t’es livré pour nous en offrant à Dieu le sacrifice qui pouvait lui plaire. Ne permets pas que nous reprenions notre ancien esclavage, mais maintenant qu’en toi nous sommes devenus lumière, donne-nous de vivre comme des fils de lumière.


Abbé Philippe Link / Merci!

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«Le ciel c'est être assis à la table de Dieu.»

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«La messe c'est le ciel commencé dans la foi.»

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«L'Évangile c'est une charte du bonheur.»

(Simon Lessard - 3)


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«Dieu nous précède dans le monde 

et nous envoie vivre la diaconie du Christ.»

(Diocèse de Lille)


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Bonne journée!

Jean-Yves 

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