samedi 22 octobre 2022

« Le publicain redescendit dans sa maison ; c’est lui qui était devenu juste, plutôt que le pharisien » / "Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. » (391,936)

 Bonjour!

Dimanche 23 octobre 2022

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Le publicain redescendit dans sa maison ; c’est lui qui était devenu juste, plutôt que le pharisien » (Lc 18, 9-14)

Alléluia. Alléluia.
Dans le Christ, Dieu réconciliait le monde avec lui :
il a mis dans notre bouche la parole de la réconciliation.
Alléluia. (cf. 2 Co 5, 19)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    à l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes
et qui méprisaient les autres,
Jésus dit la parabole que voici :
    « Deux hommes montèrent au Temple pour prier.
L’un était pharisien,
et l’autre, publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts).
    Le pharisien se tenait debout et priait en lui-même :
‘Mon Dieu, je te rends grâce
parce que je ne suis pas comme les autres hommes
– ils sont voleurs, injustes, adultères –,
ou encore comme ce publicain.
    Je jeûne deux fois par semaine
et je verse le dixième de tout ce que je gagne.’
    Le publicain, lui, se tenait à distance
et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ;
mais il se frappait la poitrine, en disant :
‘Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !’
    Je vous le déclare :
quand ce dernier redescendit dans sa maison,
c’est lui qui était devenu un homme juste,
plutôt que l’autre.
Qui s’élève sera abaissé ;
qui s’abaisse sera élevé. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Le pharisien, apparemment si proche de Dieu, est en fait au bord de la révolte contre Dieu. Sa générosité repose sur un immense malentendu : il croit connaître Dieu, il croit avoir ses entrées dans son Temple mais, en fait, il ne l’a jamais rencontré. Ce qu’il appelle Dieu, ce n’est pas le Dieu des vivants, mais le Dieu des morts, le Dieu spectateur, figé, dont il a besoin comme d’un miroir. Il se protège, il met Dieu en vitrine, il stérilise la grâce. Il fait tout pour ne pas avoir à demander pardon.

Le problème du pharisien, ce n’est pas d’abord sa vanité, – heureusement que Dieu pardonne inlassablement nos vanités –, son vrai problème, c’est qu’il a peur de Dieu. Sa prière est, au fond, une anxieuse autojustification, un plaidoyer ; et parce que c’est un plaidoyer, il a besoin en parallèle de trouver des coupables. Ce publicain, à côté justement ! Des coupables comme des paratonnerres de la colère de Dieu. Pourvu que le reproche ne tombe pas sur lui.

« Je te rends grâce de ne pas être comme les autres hommes…». Il y a beaucoup d’angoisse dans cette louange ! Comme s’il était redoutable devant Dieu, d’être homme, simplement homme comme les autres. Oui, le problème du pharisien c’est qu’il ne connaît pas Dieu, le Dieu ami des hommes ; et quand on ne connaît pas Dieu, on finit toujours par avoir peur de Lui. Alors on peut aller jusqu’à le nier, mais on a toujours peur.

L’expérience de la miséricorde de Dieu n’est pas un joli lustrage de l’âme, comme s’il fallait simplement que Dieu dépoussière de temps à autres notre vie spirituelle. L’expérience de la miséricorde est le cœur de notre vie spirituelle, de notre vie tout court. Sans cette expérience, nous ne pouvons pas vraiment sortir de la peur. Nous l’avons entrevu chez le pharisien ; il y a au fond, la peur d’être créature, homme comme les autres hommes. Cette peur-là travaille notre humanité blessée de ne plus connaître son Créateur. Mais c’est cette peur-là que Dieu lui-même est venu assumer en son agonie, en se faisant homme, homme « comme les autres hommes ».

Jésus, le seul juste, a pourtant pris la place du publicain, et dans la nuit du péché, pour la première fois, un homme a trouvé en tremblant l’issue secrète de la miséricorde. Demandant pardon à notre Père, tombant à genoux devant cette Tendresse infinie que nous avons si souvent méconnue, nous rencontrons peu à peu son vrai regard… qu’il ne faut pas fuir, car ce regard seul pourra nous ressusciter.

Seigneur notre Dieu, toi qui rends justes ceux qui se reconnaissent pécheurs, prends pitié de nous. Donne-nous la force d’imiter celui qui s’est abaissé jusqu’à la mort, Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Photo:

Pierre Lizotte - Merci!


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«Dieu nous précède dans le monde 

et nous envoie vivre la diaconie du Christ.»

(Diocèse de Lille)


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Bon dimanche!

Jean-Yves 

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