vendredi 14 octobre 2022

« L’Esprit Saint vous enseignera à cette heure-là ce qu’il faudra dire » / Prière de Thomas Merton... / La volonté de Dieu... / Lettre du père Blouin... / (391,614)

Bonjour!

Samedi 15 octobre 2022

Voici la Parole de Dieu de ce jour... 


ÉVANGILE

« L’Esprit Saint vous enseignera à cette heure-là ce qu’il faudra dire » (Lc 12, 8-12)

Alléluia. Alléluia.
L’Esprit de vérité rendra témoignage en ma faveur, dit le Seigneur.
Et vous aussi, vous allez rendre témoignage.
Alléluia. (cf. Jn 15, 26b.27a)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « Je vous le dis :
Quiconque se sera déclaré pour moi devant les hommes,
le Fils de l’homme aussi se déclarera pour lui
devant les anges de Dieu.
    Mais celui qui m’aura renié en face des hommes
sera renié à son tour en face des anges de Dieu.
    Quiconque dira une parole contre le Fils de l’homme,
cela lui sera pardonné ;
mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint,
cela ne lui sera pas pardonné.
    Quand on vous traduira devant les gens des synagogues,
les magistrats et les autorités,
ne vous inquiétez pas
de la façon dont vous vous défendrez ni de ce que vous direz.
    Car l’Esprit Saint vous enseignera à cette heure-là
ce qu’il faudra dire. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Jésus s’adresse à ceux qu’il vient d’appeler « ses amis » et dont « les cheveux sont tous comptés ». C’est dans cet amour de prédilection qu’ils devront puiser la force de soutenir les assauts de leurs détracteurs, car le disciple n’est pas au-dessus de son maître, et doit se préparer à subir comme lui la persécution (cf. Jn 15, 20).

« Celui qui se sera prononcé pour moi – c’est-à-dire pour Jésus, le Verbe fait chair – le Fils de l’homme – c’est-à-dire le Christ exalté à la droite du Père – se prononcera aussi pour lui devant les anges de Dieu – qui représentent le tribunal divin ». Le témoignage que le disciple doit rendre devant les hommes concerne donc la divinité de son maître, en qui s’accomplit la prophétie de Daniel : « Je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un Fils d’homme ; il parvint jusqu’au Vieillard, et on le fit avancer devant lui. Il lui fut donné domination, gloire et royauté ; tous les peuples, toutes les nations et toutes les langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite » (Dn 7, 13-14).

Seul l’Esprit Saint peut attester que « Jésus-Christ est le Seigneur pour la gloire de Dieu le Père » (Ph 2, 11) ; et c’est précisément parce que le Christ glorifié va envoyer d’auprès du Père (Jn 15, 26) l’Esprit de vérité (Jn 14, 17) que ses disciples pourront témoigner de lui devant les hommes (Ac 1, 8), comme lui-même, Jésus, a témoigné en faveur du Père (Jn 17, 4). Le disciple qui « se prononce pour son maître devant les hommes », manifeste donc qu’il a accueilli l’Esprit, en qui il n’est plus qu’un avec Jésus, comme celui-ci ne fait qu’un avec son Père (Jn 17, 21). C’est pourquoi « le Fils de l’homme se prononcera pour lui devant les anges de Dieu ».

Certes tous n’ont pas reçu l’Esprit Saint ; tous ne sont pas introduits « dans la vérité tout entière » (cf. Jn 16, 13) concernant le Fils de l’homme. Aussi n’est-il pas étonnant que ceux qui n’ont pas (encore) accueilli « l’Esprit de vérité » qui procède du Père et qui rend témoignage en faveur de Jésus (Jn 15, 26), disent « une parole contre le Fils de l’homme ». Cela leur sera pardonné en raison de leur ignorance – comme Saul obtiendra le pardon pour sa participation au meurtre d’Etienne (Ac 7, 58). Bien plus : c’est Jésus lui-même qui intercède pour eux auprès de son Père : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 34). Mais malheureux celui qui ayant reçu le témoignage de l’Esprit attestant la seigneurie de Jésus, vient à le renier devant les hommes. S’étant coupé délibérément de son Sauveur, il se retrouve seul, sans personne pour « se prononcer pour lui devant les anges de Dieu », personne pour lui pardonner ses péchés.

En entendant ces paroles de Notre-Seigneur, on comprend que les premières générations chrétiennes redoutaient avant tout le péché d’apostasie, qui rompt la communion au Christ et coupe de la communauté du salut.

Par contre, comment ne pas être interloqué par la légèreté avec laquelle nos contemporains traitent leur baptême, ne considérant le don gratuit de la filiation divine dans l’Esprit ni comme un privilège, ni comme une responsabilité. Renier devant les hommes la foi au Christ Jésus, Seigneur et Sauveur, telle qu’ils l’ont reçue de l’Eglise ne leur pose aucun problème : chacun n’est-il pas libre de se construire son propre corps de croyance en fonction de ses attraits ou de ses besoins du moment, et en s’inspirant des autres traditions religieuses ? Le subjectivisme et le relativisme ont hélas étouffé la flamme de l’Esprit dans le cœur de bien des baptisés, au point que certains d’entre eux ont honte du si beau nom de « chrétien ».

Dans le contexte culturel particulièrement difficile que nous traversons en ce début de millénaire, redisons avec ferveur la prière que Jésus a enseignée à ses disciples. L’invocation finale : « Ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal » doit être entendue sur l’horizon de ce qui est évoqué dans l’évangile de ce jour : « Ne nous laisse pas succomber à la tentation de l’apostasie, mais délivre-nous du Malin » qui cherche à nous faire blasphémer contre l’Esprit en reniant le Christ en face des hommes.

Et si nous avons peur de manquer de courage pour témoigner face au mépris, à l’ironie, au sarcasme, voire aux persécutions que notre monde réserve à ceux qui osent annoncer ouvertement leur appartenance au Christ, souvenons-nous de cette parole de consolation et de réconfort de Notre-Seigneur : « Ne vous tourmentez pas pour savoir comment vous défendre ou comment parler. Car l’Esprit Saint vous enseignera à cette heure même ce qu’il faudra dire ».


Abbé Philippe Link / Merci!

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   Prière

Seigneur mon Dieu, je ne sais pas où je vais, je ne vois pas la route devant moi, je ne peux pas prévoir avec certitude où elle aboutira.

Je ne me connais pas vraiment moi-même, et, si je crois sincèrement suivre Ta volonté, cela ne veut pas dire qu’en fait je m’y conforme.

Je crois cependant que mon désir de Te plaire, Te plaît. J’espère avoir ce désir au cœur de tout ce que je fais, et ne jamais rien faire à l’avenir sans ce désir.

En agissant ainsi, je sais que Tu me conduiras sur la bonne route, même si je ne la connais pas moi-même.

Je Te ferai donc toujours confiance, même quand j’aurai l’impression que je me suis perdu et que je marche à l’ombre de la mort.

Je n’aurai aucune crainte car Tu es toujours avec moi et jamais Tu ne me laisseras seul dans le péril.

Amen.

Thomas Merton, moine et mystique américain du XXe siècle

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La volonté de Dieu...

«La volonté de Dieu est la voix de Dieu qui sans cesse nous parle et nous invite. Elle est la façon dont Dieu nous exprime son amour, un amour qui demande une réponse afin qu'il puisse accomplir des merveilles dans notre vie.»

(Chiara Lubich: La volonté de Dieu: mode d'emploi.)

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   Lettre du Père Blouin du Montmartre canadien... 

Là où on ne l’attendait pas...

 

Nous avions décidé de prendre quelques jours de vacances et visiter la côte sud de la Nouvelle Écosse.  On nous avait vanté ses panoramas grandioses et les couleurs magnifiques de la fin septembre.  De plus, la circulation serait bien plus fluide qu’en pleine  période touristique. En effet, les premiers jours furent fantastiques : le bleu de la montagne se reflétait dans l’océan Atlantique et le soleil, en ce temps de l’année, donnait à l’ensemble du décor une touche mystérieuse.  C’était sûrement un très bon choix.

 

Peu après le village de Cap-aux-Chats, nous tombons sur un immense panneau orangé annonçant : Route barrée, travaux majeurs du 1er septembre au 1er mai, détour de 145 km.  Oups!  Il nous fallait quitter la pittoresque route du bord de mer et entrer profondément dans les terres à travers une forêt très dense.  En consultant la carte routière, nous trouvons bien un premier village à 19 km, St-Félix-de-Chester, puis un autre village 47 km plus loin, Cambrai.

 

Nous passons St-Félix avec sa trentaine de maisons… Pas une boutique ni station-service; pas un petit restaurant ou une école.  Wow!  Nous continuons la route espérant que Cambrai allait nous offrir un peu plus à voir.  Eh bien, nous avons pu y trouver un petit restaurant qui n’avait l’air de rien : La Table du Camionneur.  Un couple dans la soixantaine avancée nous y accueille et nous indique l’unique plat au menu : nourriture simple, riche et abondante.  Ils avaient la conversation facile, habitués sans doute à s’intéresser à la vie des gens qui passaient par là.  Ils parlaient aussi volontiers de la vie de leur petit village acadien (ils étaient tous les deux bilingues).  Il se dégageait de leurs personnes une simplicité, une générosité et une vérité remarquables. Au point que nous n’étions pas pressés de partir, même lorsqu’ils ont voulu s’assurer que nous avions assez d’essence pour compléter le long détour car nous ne pourrions trouver de station-service.

 

Comme le soir commençait à tomber, ils nous ont demandé si nous avions l’intention de passer la nuit dans leur village.  « Vous savez, il n’y a pas d’hôtel ici mais, si vous le voulez, nous pouvons vous offrir les chambres de nos enfants partis depuis longtemps pour la ville.  Si un peu de poussière ne vous fait pas peur, ma femme va vous apporter des draps de lit. »  Nous étions tellement étonnés que ces gens qui ne nous connaissaient pas veuillent nous traiter comme des cousins éloignés.  C’était comme du bon pain chaud…

 

Un peu plus tard, une fois dans mon lit, je me mis à penser : quand Jésus est né à Bethléem – Ephrata, il est venu dans ce monde là où on ne l’attendait pas.  Il est une petite lumière dans les coins les plus secrets de nos vies, un baume sur de vieilles plaies oubliées, un pardon trop longtemps différé, une étincelle de vie dans un cœur qui s’est endurci.  Il vient faire des choses neuves.  Nous nous étonnons toujours de sa simplicité, de sa générosité et de sa vérité lorsqu’il parle à nos vies de détresse, sans bonheur.  Il vient et tout s’illumine à nouveau.

 

Je vous souhaite, à vous aussi, une route pleine de surprises.

 

Gilles Blouin, assomptionniste


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Bonne journée!

Jean-Yves 


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