mardi 1 janvier 2013

Homélie de Mgr Yvon Joseph Moreau pour le Nouvel An...

Bonjour!

Premier janvier 2013

Voici, en ce jour du 1er Janvier 2013,
 l'homélie de notre évêque,
Monseigneur Yvon Joseph Moreau,

Merci!


Au seuil de cette Nouvelle Année, nous sommes devant un Dieu qui nous bénit,
ainsi qu’il en confiait le soin à Moïse pour son peuple…
Nous sommes devant un Dieu qui, par l’apôtre saint Paul,
nous rappelle que nous sommes ses fils et ses filles,
et qu’il a répandu son Esprit en nos cœurs,
nous apprenant à le prier avec confiance…

C’est sans doute dans cette lumière de la bénédiction de Dieu
que la Vierge Marie « méditait dans son cœur »,
telle que nous la présente l’évangile d’aujourd’hui...

Quant à nous, est-ce bien là le Dieu dont nous reconnaissons
la présence bienfaisante dans chacune de nos vies ?...
Il serait intéressant de vous entendre chacun et chacune,
à la lumière de votre expérience de croyants et de croyantes…

Considérant que vous avez fait le choix de venir dans cette église aujourd’hui,
pour prier, pour demander au Seigneur
de bénir cette année 2013 qui commence,
et pour célébrer la foi en Jésus qui nous unit les uns aux autres,
je suis porté à répondre « Oui » en votre nom à chacun et chacune…

Oui, en communion avec vous, je dis : nous croyons en un Dieu qui nous bénit,
un Dieu qui nous veut du bien, un Dieu que nous reconnaissons
comme un Père aimant…
Bien sûr, notre « Oui » peut prendre des nuances bien différentes,
selon ce que nous vivons chacun et chacune,
et selon les événements qui tissent notre vie,
qu’ils soient joyeux, ou sources d’inquiétudes, de peines ou de souffrances…

Si je me demande avec vous en ce début d’année :
voyons-nous réellement Dieu dans notre vie comme un Dieu qui nous bénit,
comme un Dieu qui nous veut du bien ?...,
c’est que je me sens profondément interpelé par l’image de Dieu
qui est parfois présentée dans les journaux, les émissions de télévision ou les films…

Certes on n’y parle pas souvent de Dieu, mais quand on le fait, c’est trop souvent
pour l’accuser d’être absent, ou comme indifférent à la souffrance du monde,
et trop souvent encore pour ridiculiser ceux et celles qui croient en lui…

Le 15 décembre dernier, au lendemain du drame horrible,
survenu à Newtown, au Connecticut,
où vingt jeunes écoliers ont été les victimes innocentes d’un tueur déséquilibré,
un journaliste de Québec écrivait :
Le plus inexplicable, si Dieu existe, c’est que personne ne l’ait accusé
de « non-assistance à personne en danger ».
Ou mieux, de crime contre l’humanité.
(Jean-Simon Gagné, Le Soleil, 15 décembre 2012, p.4) 
 L’affirmation est forte !

Que nous le voulions ou non, suite à des drames si injustifiables,
il est possible que de pareilles accusations insinuées contre Dieu
en viennent à ébranler notre foi
et que le doute s’introduise imperceptiblement dans notre propre esprit :
Dieu est-il aussi bon que nous l’affirmons ?... Dieu est-il réellement un Père bienveillant ?...

J’ai envie de répondre tout simplement : si nous humains, vous et moi,
sommes touchés par de tels drames, si nous pouvons compatir
à la souffrance des parents qui pleurent leurs jeunes enfants,
comment penser que Dieu en fasse moins que nous ?...

Je crois profondément que Dieu se rend mystérieusement présent
au cœur de ces mamans et de ces papas si durement éprouvés
pour les soutenir et les empêcher de perdre courage…

Qu’il se rend amoureusement présent au plus intime de leur être blessé,
communiant à la souffrance qui les brise, et ouvrant paisiblement leur cœur à l’espérance…
D’autre part, si Dieu devait intervenir directement
en empêchant tous les drames qui défigurent notre humanité,
nous ne serions plus devant un Dieu créateur qui nous a faits libres et responsables,
nous ne serions plus devant un Dieu Père qui fait appel
au meilleur de chacun et chacune de nous…
Nous serions devant un Dieu qui nous conduirait par des ficelles,
comme dans un théâtre de marionnettes…

N’oublions pas que si notre monde peut être le lieu d’horreurs
et de drames personnels et collectifs, comme il s’en est trop produit en 2012,
il est aussi le lieu de beautés et de bontés qui suscitent notre émerveillement
et notre action de grâce !

Et alors, nous ne pouvons plus douter que ce monde a été voulu par un Dieu aimant
et que ce Dieu est toujours à l’œuvre parmi nous en nous bénissant…

Au seuil de cette nouvelle année, mes sœurs et mes frères,
nous sommes invités à collaborer avec ce Dieu bon,
pour rendre notre vie personnelle meilleure,
pour rendre nos vies de couples et de familles meilleures,
pour rendre notre vie en société meilleure,
dans les milieux d’étude comme dans les milieux de travail…

Le Dieu qui nous bénit nous invite à devenir bénédiction les uns pour les autres…
Bénir, c’est penser du bien, c’est vouloir du bien,
car le bien vient d’abord de l’intérieur de chacun et chacune de nous,
de notre cœur touché par la grâce de Dieu…

Bénir, c’est aussi dire du bien et c’est faire du bien…
Ce qui monte du meilleur de notre cœur
s’exprime en paroles et en gestes qui apportent la paix et la joie aux autres…

Chaque jour de l’année 2013, puissions-nous vivre avec confiance
sous le regard d’un Dieu qui nous bénit
et puissions-nous devenir toujours plus bénédiction les uns pour les autres !

+ Yvon Joseph Moreau
Église de Sainte-Anne,
La Pocatière.

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